ATTRACTIVITE UNIVERSITAIRE NORMANDE: la division nous a rendus médiocres !
La Normandie est enfin réunifiée. Ouf! Le conseil régional de Normandie s'active sur le grand chantier de la seconde reconstruction normande notamment dans le domaine de l'action régionale économique avec, en moins de deux ans, des résultats plutôt flatteurs. Mais sur le plus désolant passif de la division de la Normandie pendant plus de quarante années, tout reste à faire!
Nous affirmons que la Normandie a été réunifiée pour que les jeunes Normands aient à nouveau leur avenir en Normandie. L'avenir de la jeunesse se construit et se fixe dans les villes et plus particulièrement dans les agglomérations urbaines qui ont la qualité de métropole tant par la taille que par les activités, opportunités et services rares qui attirent les jeunes les plus talentueux et les plus ambitieux...
Le signe le plus cruel qui montre que la Normandie a été stérilisée dans sa division si près de la région parisienne, la première région urbaine d'Europe c'est qu'il n'y a pas en Normandie une seule ville suffisamment attractive pour rayonner au niveau universitaire dans une région qui, contrairement à d'autres, n'a pas su rattrapper un certain retard scolaire ou n'a pas pu stimuler l'ambition de sa jeunesse: la Normandie, jusqu'à l'orée des années 1990 était une région laborieuse tant à l'usine qu'à la campagne où il était assez facile de trouver du travail. Les grandes crises de désindustrialisation et la crise du modèle agricole des années 1990 / 2000 ont ainsi ruiné un certain confort normand dans la médiocrité locale qui se payait au prix de l'exode des jeunes normands les plus ambitieux et les mieux formés.
A la mitan des années 2000, le débat politique sur la nécessité d'en finir avec le serpent de mer de la réunification normande reprit de plus bel au moment où le déclin normand jeta sa triste évidence à la figure des décideurs publics et privés des deux demi-régions séparées: on ne pouvait plus cacher la misère sous le tapis. Mais il faudra attendre encore dix ans pour le retour à l'unité de commandement administratif et politique de la Normandie soit enfin effectif.
Une région devrait pouvoir marcher sur ses deux jambes: la collectivité régionale d'une part et la métropole régionale d'autre part... Mais il n'y a pas de métropole en Normandie car la métropole de la Normandie divisée entre 1960 et 2014 c'était... Paris:
Rouen, l'ancienne seconde ville de France sous Louis XV a été retrogradée au statut peu enviable de ville de banlieue et reléguée dans une armoire technique de la région parisienne classée SEVESO-NORMAND...
Caen a tenté, entre la fin des années 1970 et les années 2000, de se bricoler un petit statut de "capitale" régionale ou de technopole universitaire mais la carpette d'un finistère oriental normand était, de plus en plus, tirée sous les pieds des Caennais par une poigne rennaise et bretonne de plus en plus forte.
Quant au Havre et son port, on n'est jamais vraiment sorti de la nationalisation sous la férule de l'Etat central parisien d'une ville reconstruite après son martyre de la Seconde guerre mondiale: c'était tellement confortable de n'avoir pas à décider par soi-même pour soi-même...
Que cela soit au Havre, à Caen ou à Rouen.
Le véritable défi de la réunification normande n'était finalement donc pas de reconstruire une collectivité régionale unique avec ses outils et ses politiques publiques: le conseil régional de Normandie, si l'on devait le comparer aux autres nouveaux exécutifs régionaux issus de la réforme baroque de 2014, fonctionne plutôt bien et s'il y a des difficultés c'est que les agents territoriaux tout comme les élus voudraient que le conseil régional de Normandie fonctionnât encore mieux car le projet normand est évident pour tous et largement partagé par la population selon un récent sondage...
Le vrai problème est ailleurs et il est grave: le moteur métropolitain normand est en panne, voire, il n'existe pas.
Car le confort dans la médiocrité de la division normande fut d'abord un confort local, sinon localiste: Caen, Rouen et Le Havre se sont trop longtemps regardé en chiens de faïence derrière des frontières administratives et politiques qui servirent pour certains à faire carrière politique au fond du trou normand et le saupoudrage des subventions de l'Etat central parisien aux uns et aux autres a permis d'acheter une certaine forme de tranquilité normande qui a pu faire penser à la sérénité que l'on trouve dans les cimetières.
Les jeunes normands, pas fous, s'enfuient une fois leur bac en poche: 5 à 6000 par an pour l'ensemble de la Normandie. Une vraie saignée à blanc, une vraie perte de substance qui fait connaître à la Normandie, autrefois si riche et si attractive, le triste sort des régions périphériques marquées par l'exode...
Il y a urgence ! Et on ne saurait se consoler de la relative bonne performance de l'agglomération caennaise dans les secteurs d'avenir les plus porteurs (le profit technopolitain caennais s'affirme) pour ne plus être consterné par la panne quasi complète de Rouen métropole normande en titre ou le maintien de la nationalisation havraise qui arrange bien du monde du côté de la Porte océane.
Le classement proposé comme chaque année par le magazine l'Etudiant pour définir la ou les villes universitaires les plus attractives de France est une nouvelle baffe dans la goule des décideurs normands...
Comme on dit, depuis le 1er janvier 2016 date officielle d'entrée en vigueur de l'unité normande, Morin, le président de région fait le "job" et, somme toute, plutôt bien.
On aimerait qu'il ne soit pas tout seul!
Joël Bruneau, le maire et président de l'agglomération Caen la Mer est, pour l'instant, le seul qui soit en état d'agir au niveau normand: une nouvelle soirée "Caen cause normand" sera organisée en octobre 2017. Mais pour lors, aucune initiative, aucun projet nouveau semble émerger du triangle Caen, Rouen, Le Havre en terme de politique métropolitaine normande un tant soit peu concrète...
On pourrait, par exemple, fusionner les trois pôles métropolitains pour n'en faire qu'un seul ou aller plus loin dans la mutualisation des outils de l'attractivité urbaine et métropolitaine car aucune des trois plus grandes agglos normandes ne saurait pouvoir être une métropole à elle seule. Rouen aurait pu y prétendre mais l'Etat a refusé en 1965 d'en faire la métropole d'équilibre du Nord-Ouest car il avait déjà le funeste projet de faire éclater la Normandie en deux pour mieux faire passer l'Axe Paris-Le Havre. 60 années plus tard, c'est trop tard pour Rouen: il va falloir intégrer le niveau métropolitain qui manque si cruellement à la Normandie et notamment à sa jeunesse (qui se carapate ailleurs) en se mettant à trois.
Mais on ne pourra attendre plus longtemps: à savoir que Rouen daigne enfin se doter des moyens de piloter sa propre agglomération et que le maire du Havre daigne quitter les ors parisiens de la République pour enfin monter à la passerelle d'un navire...
Messieurs les élus de Caen, de Rouen et du Havre, sachez que vous êtes, de nouveau, en Normandie et que Monsieur le président de région ne saurait tout faire... tout seul!
MESSIEURS ! AU BOULOT CAR LES JEUNES NORMANDS S'EN VONT TROUVER UN AVENIR MEILLEUR... AILLEURS!
Triste constat, dressé par L'Étudiant. Dans le classement annuel des villes où il fait bon étudier, les trois plus grandes villes de Normandie brillent... par leur médiocrité.
Chaque année depuis 11 ans, le magazine L’Étudiant distribue ses bons et ses mauvais points aux 44 plus grandes villes universitaires de France. Pour la cuvée 2017, le constat est clair en Normandie : les trois grandes villes que sont Rouen, Caen et Le Havre ne font pas le poids. Et l’ensoleillement n’en est pas la seule raison.
Petite trêve dans la rivalité historique entre les deux « capitales » de la Normandie : Rouen et Caen sont au même niveau : médiocre. En 18e position du palmarès des « villes où il fait bon étudier », sur 44 villes comparées, elles ne se démarquent pas.
Au total, 15 critères sont compilés par L’Étudiant, dont :
- une offre de formations qualitative et suffisamment diversifiée ;
- des propositions de logements nombreux et peu onéreux ;
- un réseau de transports en commun efficace et abordable ;
- un programme culturel riche et varié ;
- un marché de l’emploi important et dynamique ;
- une ville attractive pour les étudiants européens du programme Erasmus…
Le seul critère vraiment positif pour Caen est celui du logement : elle est 4e. À Rouen, c’est l’évolution du nombre d’étudiants sur dix ans : à ce classement, la ville est en 7e position.
Pour pondérer au mieux son palmarès, L’Étudiant a réparti les 44 villes étudiées dans trois catégories :
- les Métropoles étudiantes, dont Rouen fait partie ;
- les grandes villes étudiantes, dont Caen ;
- les villes étudiantes moyennes, dont Le Havre.
Si Caen n’a pas à rougir de sa 18e place au classement général, au vu de la concurrence des métropoles, Rouen peut se faire du souci. Ex-aequo au classement général, le chef-lieu de Seine-Maritime est 14e sur 18 au classement des métropoles.
Toujours au classement général, Le Havre, se classe 39e sur 44 et est considérée comme une « ville étudiante moyenne ». Quant au classement des grandes villes étudiantes, Caen y termine 5e.
Ces résultats posent la question de la place des villes normandes en France, déjà considérées comme peu dynamiques et peu attractives.