L'APPRENTISSAGE recentralisé dans les mains du MEDEF: la Normandie pourrait devenir un DESERT de la formation professionnelle
Macronaparte 1er a donc tranché et Edouard n'est que la voix de son maître sachant que le vrai maître dans le domaine stratégique essentiel de l'apprentissage et de la formation professionnelle est, de fait, Monsieur Gattaz, le président du MEDEF un syndicat patronal qui s'arroge le droit de représenter la totalité des entreprises de France alors que la réalité nous démontre tous les jours le contraire:
Le MEDEF représente avant tout les plus gros rats des villes et, de préférence, dans les plus grosses villes dont les entreprises sont totalement dans les mains des marchés financiers internationaux, via la cotation à la bourse de Paris. La réalité, on le sait, est tout autre: c'est celle qu'on ne saurait voir depuis les hautes fenêtres d'un salon doré du 7ème arrondissement de Paris. Cette réalité qu'ils ne voient pas, ils ont décidé qu'elle n'existait pas. Pourtant elle concerne l'immense majorité des entreprises de ce pays: 90% des SARL sont des petites, très petites entreprises. Notamment en Normandie.
Le MEDEF c'est la Cour de Versailles en 1789 face au Tiers Etat qui est sous représenté alors qu'il représentait la quasi totalité de la Nation.
Cette affaire de l'apprentissage repose le problème, grave, de savoir qui peut et qui doit représenter la réalité du monde des entreprises. En attendant, cette politique d'un borgne (le gouvernement) conduit par un aveugle (le Médef) met en cause ceux qui voient la réalité sur le terrain, notamment les collectivités territoriales et les conseils régionaux qui connaissent précisément chaque bassin d'emploi.
On risque donc d'ajouter aux déserts médicaux et aux zones blanches numériques, une 3ème désertification: la disparition de l'offre de formation professionnelle en zone rurale et dans les petites villes au profit d'une reconcentration dans les plus grandes agglomérations.
Enfin, l'expérience nous apprend que confier un tel magot (les milliards de l'apprentissage et de la formation professionnelle) aux seuls représentants des entreprises (de préférence affiliées au MEDEF) sans en contrôler davantage l'utilisation (on espère qu'une "niche parlementaire" pour les amendements nécessaires sera ouverte lors de l'examen du futur projet de loi à l'Assemblée Nationale) pourrait susciter de futures... affaires dans le Canard Enchaîné ou Médiapart: qu'on se souvienne de l'affaire Gautier Sauvagnac (bien connu, par ailleurs, dans le département de la Manche) et la caisse noire de l'UIMM, la fédération des industries métallurgiques, l'une des plus influentes au sein du MEDEF.
On peut craindre, en effet, que cette manne de l'apprentissage gérée par le MEDEF, les apprentis, notamment les apprentis des champs, n'en voient jamais la couleur...
(précision: les commentaires de Florestan sont entre parenthèses)
Fervent partisan d’un domaine entièrement dévolu aux collectivités régionales « avec efficacité », Hervé Morin, au nom de l’Association des régions de France (ARF) qu’il préside depuis quelques mois, a dénoncé « une compétence très largement centralisée, en contradiction totale avec la volonté affichée du gouvernement de conclure un « pacte girondin » avec les collectivités locales ».
« Mini-révolution »
Parmi les vingt mesures dévoilées hier afin de relancer une filière qui « patine » et « s’embourbe », selon les mots d’Édouard Philippe, le gouvernement a en effet opté pour une libéralisation accrue des CFA (Centre de formation des apprentis), au détriment des Régions. Ainsi, selon le ministère du Travail, les établissements « pourront développer rapidement et sans limite administrative les formations correspondant aux besoins en compétences », sans forcément requérir l’aval des conseils régionaux et au plus près des attentes du patronat. Si le Medef a salué de son côté une « réforme ambitieuse qui clarifie la responsabilité des acteurs » et la CPME une « mini-révolution » par laquelle « l’entreprise est clairement replacée au cœur du dispositif », l’ARF et son président redoutent à l’inverse « la complexité engendrée par ce dispositif avec près de 700 branches différentes en responsabilité ».
La réforme de l’apprentissage prévoit par ailleurs une modification de son financement, qui ne trouve guère plus grâce aux yeux d’Hervé Morin et ses collègues. Ceux-ci craignent « le risque de véritables fractures territoriales dans l’accès à l’apprentissage entre les zones métropolitaines et non métropolitaines », alors que ce financement sera désormais dépendant du nombre de contrats signés au sein des CFA.
(PORTION CONGRUE)
Les Régions sont là aussi dépossédées de la taxe d’apprentissage, dont 51 % du produit leur étaient reversés jusqu’à présent pour financier le soutien au secteur. Celle-ci sera remplacée par une « contribution alternance » équivalente à 0,85 % de la masse salariale des entreprises. Son produit devrait avoisiner les 4 milliards d’euros, a précisé le ministère du Travail. Les Régions, qui réclamaient une part de cette contribution, devraient en recevoir 250 millions d’euros. Or, ces dernières estiment que le compte n’y est pas.
Qui plus est, cette future contribution alternance visera toutes les entreprises, y compris les plus petites qui étaient exonérées jusqu’alors de la taxe d’apprentissage, dénonce Hervé Morin. « Le gouvernement envisage donc d’exercer une pression supplémentaire sur ces TPE au détriment de leur capacité à embaucher et à se développer. »
(BLALBLABLABLA...)
« Personne ne remet en cause l’importance des Régions dans le dispositif de l’apprentissage », s’est défendu hier Édouard Philippe. Critiquant ce qu’il a qualifié de « postures », le Premier ministre a préféré insister sur l’« envie commune d’avancer ». (vers où?)
Jusqu’à trente ans
Une envie que, malgré ses critiques, Hervé Morin ne remet pas en cause pour le moment... non sans fixer un impératif non-négociable : « Il faut que la responsabilité pleine et entière de l’orientation soit confiée aux Régions ». Le gouvernement semble disposé à emprunter cette voie, mais celle-ci nécessite le transfert d’une compétence actuellement du ressort de l’Éducation nationale. Or, là aussi, les discussions s’annoncent compliquées.
(Car il faudra chasser le coucou Ouest-France de nos lycées car le quotidien ligéro-breton s'y arrogé le monopole, de fait, de l'information des lycéens Normands sur les formations professionnelles et supérieures de préférence localisées outre Couesnon)
D’autres mesures, dévoilées hier par Édouard Philippe et Muriel Pénicaud, s’avèrent beaucoup plus concrètes et moins sujettes à la controverse : ouverture jusqu’à l’âge de 30 ans, revalorisation de grille de salaire, en particulier pour les plus jeunes. Et une aide de 500 € destinée au permis de conduire. Pour les apprentis mineurs, dans le bâtiment ou la boulangerie et pâtisserie, la durée de travail hebdomadaire pourra être rallongée (jusqu’à 40 heures dans le bâtiment), une revendication de longue date de ces secteurs.
Autre nouveauté : les partenaires sociaux (lesquels?) vont désormais intervenir dans l’écriture des diplômes professionnels.