CLOCHEMERLE Rouen vs Caen: une CONNERIE selon Hervé MORIN qui en a ras-le-bol et nous aussi!
Ce lundi 12 février 2018 Hervé Morin, le président de la Normandie donnait une conférence de presse au siège de la Région à l'abbaye aux Dames de Caen pour présenter l'ordre du jour de la prochaine assemblée plénière régionale qui aura lieu le 19 février prochain. Sauf que la conférence de presse s'est brusquement agitée lorsqu'après une question d'un journaliste, il a fallu, une nouvelle fois, commenter ce clochemerle Caen VS Rouen qui n'amuse que ceux et celles qui s'y vautrent: Hervé Morin, qui tenait à rester très prudent pour ne pas faire de déclarations intempestives qui pourraient ensuite lui être reprochées au risque de nuire à l'intérêt général normand (il a déjà donné pendant la campagne des élections régionales avec un mot malheureux sur l'Orne), n'a pas pu faire autrement que de se mettre en colère car, franchement, il y a de quoi!
En effet, le clochemerle normand devient tout particulièrement malfaisant lorsqu'il est exercé par des bac + 5, des gens lettrés, soi-disant subtils, cultivés et intelligents et capables d'un minimum de curiosité intellectuelle et de tolérance... sur les sujets qui les intéressent. Car il faut craindre d'avoir à constater cette évidence hélas:
La curiosité intellectuelle n'est pas forcément cultivée dans les professions intellectuelles: dans ce cas, la curiosité intellectuelle pour la Normandie et sa riche matière historique, culturelle, patrimoniale est une rareté et on la trouvera absente, tout particulièrement chez les professionnels de la culture qui vivent des subventions publiques.
LA NORMANDIE? ILS S'EN FOUTENT PUISQU'ILS EN VIVENT...
La Normandie c'est d'abord un robinet caennais ou rouennais et qu'importe si derrière le robinet il y a un projet régional sous-tendu par une idée politique elle-même puisant ses forces dans le patrimoine d'une civilisation qui porte le beau nom de Normandie.
Assurément, un clochemerle chez les cultureux c'est pire qu'un clochemerle chez les footeux qui ont parfois la Normandie aux tripes et au bout du pied lorsqu'un petit club normand fait un beau parcours en coupe de France.
Chez les cultureux jaloux de ce qu'un autre que lui-même pourrait avoir de plus ou de moins sous le robinet régional à subventions, l'intérêt pour la Normandie passera toujours en dernier.
Ces messieurs importants, souvent arrogants de la culture publique subventionnée se comportent comme autrefois se comportait le Haut clergé sous l'Ancien régime: la Culture a remplacé la Religion et ils se prennent pour de nouveaux directeurs de conscience quitte à faire la leçon au président de région qui les finance.
Hervé Morin a donc bien eu raison de pousser le coup de gueule (à lire ci-dessous) car c'est Molière lui-même qui nous a appris à nous méfier des directeurs de conscience professionnels: ils sont parfois, souvent, tartufes!
Une pétition des structures culturelles critique le fléchage des subventions de la Région Normandie. Lundi 12 février 2018, Hervé Morin se défend de privilégier Rouen.
Attaqué sur sa politique culturelle via une pétition lancée en ligne jeudi 8 février 2018, le président de la Région Normandie s’est défendu, sans mâcher ses mots, lors d’une conférence de presse lundi 12 février 2018.
« J’entends qu’on mettrait tout notre argent à Rouen et notamment à l‘Opéra de Rouen. Ce sont des conneries », lâche Hervé Morin. Chiffres à l’appui, il a démenti tout favoritisme.
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Lundi 12 février 2018, l’objet de la conférence de presse à laquelle le président de Région avait convié les journalistes était la présentation de l’assemblée plénière du 19 février prochain. Mais finalement, c’est sur un tout autre sujet qu’Hervé Morin a passé une bonne partie de son intervention : la pétition en ligne contre sa politique culturelle. « Je me suis vraiment demandé lorsque j’en ai entendu parler, d’où sortait cette pétition. C’est quand même atypique une pétition sur l’organisation d’un service de la Région », a-t-il indiqué en préambule.
À l’intention de ceux qui décrivent des dysfonctionnements au sein de la direction de la culture et « un climat anxiogène » dans les services à la Région, il n’a pas hésité à répondre en employeur :
Comme tous les services, il y a une période d’adaptation. On a accepté l’idée, en réorganisant les services, que ces derniers ne seraient pas forcément au meilleur de leur rendement au départ. Le nouveau directeur est arrivé il y a trois mois, il doit me remettre dans les prochaines semaines son projet.
Et de conclure : « Franchement, on imagine mal avoir une pétition à chaque fois qu’un organigramme change au sein d’un service…»
Sur le fond de l’affaire, Hervé Morin en a convenu, l’objet de la pétition est davantage axé sur sa politique culturelle et ses choix, notamment en matière de subventions. « Ce que j’entends surtout via cette pétition, c’est que tout irait à Rouen et surtout à l’Opéra de Rouen…. Je vous le dis, ce sont des conneries. » La messe était dite. Hervé Morin est sorti de ses gonds et a donc ouvert le livre des comptes.
Nous ne mettons pas un centime de plus dans l’Opéra de Rouen ! On a simplement compensé le départ du Département de l’Eure et en contrepartie, on a baissé notre aide à Giverny. Si l’Opéra de Rouen c’est la Région, je n’y peux rien, c’est l’héritage ‘levernien’ (du nom d’Alain Le Vern, ancien président du Conseil régional de Haute-Normandie, ndlr).
Et avec un budget de 6,2 millions d’euros alloués en 2018 (soit 200 000 de plus qu’en 2017 et 2016), Hervé Morin entend en effet faire que cet opéra résonne un peu plus et « devienne ainsi une vraie référence ».
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Ses détracteurs lui reprochent un non-respect de son engagement quant à l’augmentation du budget de 37 millions à 40 millions en 2019. Le gestionnaire a rappelé lui, qu’en « 2016, la Culture représentait 33 millions d’euros pour la Région. En 2017 : 35 millions et en 2018 : 36 millions d’euros. Je ne connais pas beaucoup de Régions qui aujourd’hui parviennent à augmenter leur budget culture ».
Sur Rouen toujours, le président de Région a rappelé qu’il avait décidé d’arrêter les Concerts de la Région et réparti ainsi les 1,2 million d’euros de budget alloué dans ses subventions octroyées aux musiques actuelles :
Pour les musiques actuelles, sans compter la communication, là encore ça augmente : on passe de 666 000 en 2017, à 684 000 en 2018. Avec le budget des Concerts de la Région, on a aidé Rush à Rouen, les Terrasses du jeudi ou encore le festival d’Évreux.
Hervé Morin l’a admis : « Sur la dizaine de projets qui émergent chaque semaine sur notre territoire, il faut bien faire des choix et la responsabilité n’en revient pas qu’à la Région. Les communes ou intercommunalités doivent également prendre leur part dans l’aide financière. »
Le président de la Normandie ne saurait conclure sur le sujet de la culture sans tacler une fois de plus ses prédécesseurs, rappelant ainsi qu’« avant la Région allait jusqu’à subventionner les drapeaux des anciens combattants. Aujourd’hui, je dois trouver chaque année 30 millions d’euros pour boucler mon budget, ce n’est pas simple, mais je le répète, en 2018, le budget de la culture augmente encore en Normandie ».
Lundi 12 février aux alentours de 17h, la pétition en ligne « Pour l’art et la culture » avait récolté 981 signatures.
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