CHU Charles NICOLLE de ROUEN: les infirmières normandes avaient RDV avec l'AUTISME présidentiel...
L'annonce n'a été qu'à peine... annoncée à la fin de la semaine dernière d'un déplacement du président de la République en Normandie à Rouen au CHU Charles Nicolle pour y présenter un nouveau plan de lutte contre l'autisme: nous sommes obligés d'être ironiques car l'Elysée qui maîtrise si bien la communication au point de prendre des libertés avec la liberté de la Presse organise un voyage dans la ville d'Armand Carrel pour parler d'autisme au moment où la grogne monte contre les réformes en cours, notamment à la SNCF parce que le gouvernement pratique l'autisme en guise de concertation...
Enfin, s'il y a une région de France qui sait ce qu'autisme de l'Etat central peut signifier c'est bien la Normandie: travaille-t-on sur le sujet au CHU Charles Nicolle de Rouen où de nombreuses innovations en matière d'ingéniérie médicale sont possibles notamment grâce aux financements de la région Normandie?
ROUEN (Normandie). Pas facile de faire sortir Emmanuel Macron de son registre. Depuis qu’il a pris possession de l’Elysée et épousé la fonction présidentielle, l’ex-conseiller de François Hollande choisit les moments, les lieux où il s’exprime. Et il choisit ses sujets.
En déplacement à Rouen (Seine-Maritime) le jeudi 5 avril 2018, le président de la Répubique voulait parler de la prise en charge de l’autisme en France. Au CHU comme dans une crèche, Emmanuel Macron a parlé de l’autisme, la veille de l’annonce d’un pla,n national abondé par l’Etat à hauteur de quelque 350 M€. Le gouvernement va consacrer au moins 340 millions d’euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la
prise en charge de l’autisme, a indiqué l’Elysée, en marge de la visite d’Emmanuel Macron dans un service hospitalier spécialisé à Rouen.
Le président de la République a notamment expliqué devant des journalistes que serait mis en place un “forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019” pour les dépistages, dans le cadre de la “stratégie autisme” que doit présenter vendredi 6 avril le Premier ministre Edouard Philippe.
Des manifestants pas entendus
Alors que des personnels de santé du CHU de Rouen, des étudiants, des cheminots, des salariés de Carrefour, des salariés de différents établissements publics, faisaient le pied de grue devant le CHU de Rouen, pour lui signifier que ses réformes déplaisent à une partie de la population, Emmanuel Macron est resté droit dans ses bottes.
Il n’a pas mofifié le programme très officiel de sa visite à Rouen. Une visite très minutée et très cadenassée. Y compris pour les médias. Ce n’était pas “open car” pour la presse ce jeudi matin au CHU de Rouen.
Emmanuel Macron n’a répondu qu’aux questions concernant l’autisme.
Ce n’est qu’à la fin de sa visite au CHU de Rouen, qu’interpellé par une dizaine de personnes travaillant dans le plus important centre de santé de Normandie, qu’il a fait une entorse à ses propres prinicpes. Un léger pas de côté sans risque de se déplacer la hanche. Le service traumatologie du CHU de Rouen n’avait pas été mis en alerte.
Macron : “ Il faut bouger”
Aux personnels du CHU de Rouen indiquant au chef de l’Etat que l’hôpital public manque cruellement de moyens - surtout humains - Emmanuel Macron a simplement répondu que les “bonnes réformes sont faites partout, il faut bouger”. Entendez par là, à l’hôpital aussi.
Sans entrer dans les détails, il a ajouté qu’il “y a toujours des inquiétudes”. Tout en laissant entendre que des mesures seront prises par le gouvernement pour doter les établissements publics de santé de remplir au mieux leurs missions.
Tout juste nommée directrice du CHU de Rouen, en remplacement d’Isabelle Lesage partie à la retraite après avoir tenu les cordons de la bourse d’une main de fer pour faire plaisir au ministère de la Santé, Véronique Desjardins, n’a pas encore eu le temps de mesurer le mauvais climat social qui règne au CHU de Rouen.
Après le départ d’Emmanuel Macron, les personnels rangeront leurs téléphones portables. Ce ne sera plus le temps des selfies avec le golden boy de l’Elysée mais celui des revendications et des protestations.
L’effet Macron est déjà terminé au CHU de Rouen. Il est pourtant tout juste 13 h 30.
Pour savoir ce que pense Emmanuel Macron des mouvements sociaux qui perturbent depuis quelques jours la vie des Français, il faudra encore patienter. Ce n’est pas en Normandie que le chef de l’Etat avait envie de s’exprimer. Il prréfèrera sûrement le 20 Heures d’une grande chaîne de télévision pour faire le point sur ses réformes. Depuis quelques jours, la cellule communication de l’Elysée, planche sur la meilleure façon de passer à la phase explication de texte.
Commentaire de Florestan:
"Ce n’est pas en Normandie que le chef de l’Etat avait envie de s’exprimer..." Le journaliste de Paris-Normandie ne croit pas si bien dire...
L'autisme présidentiel n'est pas la moins grave des formes d'autisme et le remède pour en sortir s'appelle la démocratie, option... girondine et normande!
Voir aussi:
Pour tout savoir sur la visite d'Emmanuel Macron à Rouen, le 5 avril 2018:
Colère à Rouen lors de la visite du président de la République, si l'on en croit cet article de Paris-Normandie:
La visite d’Emmanuel Macron n’a pas ravi tout le monde hier. De nombreux corps de métier sont venus manifester devant le CHU contre l’actuel président de la République, certains pour porter leurs revendications, d’autres en soutien avec leurs camarades.
Les plus représentés étaient les étudiants et le personnel hospitalier du centre du Rouvray. Au milieu d’eux, le collectif Blouses noires, tout récemment constitué, est parvenu à discuter avec le chef de cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. « Un syndicaliste et un membre du collectif l’ont rencontré. Ils ont exposé nos revendications », détaille Anaïs Lange, infirmière au centre hospitalier du Rouvray et membres des Blouses noires. « Nous avons demandé 197 postes. C’est le nombre minimum fixé par deux cabinets d’expertises pour un fonctionnement correct des services, soit 56 postes pour le pôle remplacement, 58 postes pour les effectifs cibles et deux postes par unité pour pouvoir faire des activités thérapeutiques avec les patients. Nous avons également demandé une enveloppe pour la création d’une unité pour les adolescents et une UHD ou unité hospitalière pour les détenus. » Le collectif a exigé des réponses à ces revendications lundi, au plus tard. De ces réponses dépend la suite du mouvement.
Coups de matraque
Les hospitaliers protestaient contre le manque de lit, le manque de personnel, les conditions d’accueil qui se détériorent : « on est en sous-effectif. Cela devient dangereux pour nous et dangereux pour les patients », affirme l’infirmière.
De leur côté, les étudiants, très remontés, ont animé l’assemblée à coup de « Macron, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ». Les jeunes, réunis à l’arrêt du Téor, se sont fait refouler vers le reste de la manifestation : « on s’est pris des coups de matraques dans les genoux », assure Yohann Bis, jeune militant.
Des employés du conseil départemental se sont également mêlés à la manifestation. « Macron a la volonté de supprimer 120 000 postes. Macron casse le Code du travail, les cheminots, le service public », s’agace Christine Boulier, agent du Département et militante CGT. « Pascal Martin est membre du comité Action Publique 2022 (CAP 22), tout comme Frédéric Sanchez. Le Département de Seine-Maritime est un serviteur de la casse du service public. »
Les employés de la Poste sont également venus au-devant du Président : « on a des réformes tous les dix-huit mois avec des suppressions de postes. À terme, l’État veut passer de 9 000 à 4 000 bureaux de poste. Tout est remplacé par des automates. On ne doit faire que du bancaire », se désole Corinne Havel, employée au bureau de poste d’Yvetot.
Les agents de la TCAR, qui lançaient leur grève hier après-midi, ont prôné la « convergence des luttes pour avoir des lendemains meilleurs. La France est devenue une grande entreprise. Il faut préserver les emplois pour nos enfants », soutient Franck Legendre, de UL Rouen, et agent de maîtrise à la TCAR.
Le collectif Vieux Debout, qui s’est formé récemment, est aussi venu soutenir les manifestants : « On en a assez de cette politique de replâtrage. On veut un vrai respect des gens dans leur travail et dans leur fin de vie », résume Alain Quebel, membre du collectif qui représente autant les personnes âgées que leurs soignants.
Brigitte se promène
Brigitte Macron a accompagné son Président de mari à Rouen. Si elle l’a suivi sur la visite protocolaire au CHU, elle a aussi profité de la journée pour visiter l’atelier de Claude Monet. À l’office de tourisme (photo Rouen Normandie Tourisme et Congrès), on a immortalisé et tweeté l’instant. La première dame a aussi été vue au palais de justice (photo F. Vanhove).
Faites de la place !
La venue d’un président de la République nécessite toute une organisation. Une partie du personnel du CHU se stationnant sur ce parking privé qui leur est réservé en ont fait les frais. Quatre voitures ont été délogées pour faire de la place...
Mouvement des dockers
en marge de la visite
Sur les quais, les piquets de grève des dockers du Grand port maritime de Rouen ont bloqué, dès 6 h et jusqu’à 17 h, l’accès au parking. Prévu il y a un mois pour empêcher un paquebot de croisière d’amarrer (ce qu’ils ont réussi à faire), le mouvement portait sur les NAO et les moyens alloués au comité d’entreprise. En fin de journée, le syndicat était en train de rédiger un accord avec la direction. Les dockers ont profité de la présence du président de la République pour évoquer, avec ses conseillers, toutes les problématiques rencontrées par les ports français.
Les étudiants parqués par les CRS
Après la manifestation devant le CHU, les étudiants ont tenté de rejoindre la crèche Graffiti’s, rue Eustache-de-la-Quérière, rive gauche. « Les CRS nous ont chargés rue Saint-Julien, nous obligeant à courir sur la route », raconte une étudiante choquée. Les jeunes, refoulés loin de la visite présidentielle, ont trouvé refuge rue Louis-Poterat, devant le siège du FSU qui leur a ouvert leur porte. Les CRS n’ont laissé repartir les jeunes que 2 h 30 plus tard. « Ils veulent que l’on parte par petits groupes mais on a peur de se faire chopper par la Bac. On préfère attendre et partir tous ensemble », a ajouté un étudiant.