ELOGE de l'identité normande ouverte sur l'UNIVERSEL dans le dernier numéro paru de PATRIMOINE NORMAND
Les choses sont bien faites!
Alors que nous déplorions il y a quelques jours l'absence de toute référence spécifique à la Normandie dans une "charte-déclaration des actrices et acteurs de la culture de Normandie" pour défendre des valeurs universelles et humanistes auxquelles nous sommes toutes et tous attachés, nous avons le plaisir de saluer avec chaleur (en pleine canicule estivale...) notre confrère "Patrimoine Normand" qui dans son dernier numéro paru (n° 106, 10 juillet 2018), consacré à la présence arthurienne en Normandie, nous propose un remarquable éloge de l'identité normande en guise d'éditorial ainsi qu'un entretien important accordé par le président Hervé Morin plus que jamais fier de présider sa, notre, Normandie...
http://www.patrimoine-normand.com/article-132636-feuilleter-patrimoine-normand-1.html
ÉDITORIAL
La Normandie retrouve sa mémoire médiévale
Cela ne sera une surprise pour personne : à Patrimoine Normand, nous n’avons jamais été des inconditionnels de la scission de notre Normandie en deux demi-régions ! Les querelles de clochers et les rivalités stériles ont longtemps ralenti, découragé, voire complètement paralysé les initiatives susceptibles de rappeler la longue histoire que nous partageons, depuis que les Romains créèrent, il y a plus de 1 600 ans, la province de Lyonnaise Seconde. Autant dire que ça ne date pas d’hier ! Tous frères (ou au moins cousins) de Cosedia à Gisacum. Pardon, de Coutances au Vieil-Évreux…
Fort heureusement, tout cela est aujourd’hui derrière nous et les choses bougent. Jeanne d’Arc, trop longtemps demeurée prisonnière de considérations politiques et idéologiques, est maintenant devenue fréquentable à Rouen, où elle a son Historial dans le cadre splendide de l’ancien palais archiépiscopal. Quant aux Vikings, ils ne sont plus un sujet tabou. On peut donc enfin parler d’une « identité normande », débarrassée, bien sûr, de toute forme de repli sur soi, sans subir un procès instruit par des consciences aussi mal informées que promptes aux verdicts sans appel. Dans l'interview qu’il nous a accordée, et que vous pourrez lire dans ce magazine, le président Hervé Morin déclare vouloir que l’on « retrouve l’attachement à notre région, notre identité, notre culture, la fierté d’être normand. J’aimerais que, dans quelques années, nous soyons aussi fiers d’être normands que les Bretons ou les Corses sont fiers d’être ce qu’ils sont. » On adhère !
Car « identité » n’est ni un gros mot ni un synonyme d’anathème envers tous ceux qui arrivent d’ailleurs. Ce terme qualifie simplement le lien unissant un territoire et les gens qui l’ont occupé, l’occupent et l’occuperont. Chacun a la possibilité de s’y retrouver, qu’il revendique des ancêtres normands depuis X générations, ou qu’il ait posé la veille ses valises sur les côtes de la Manche. En un mot, tout « horsain » tombé sous le charme, est légitime à s’approprier l’héritage.
« Je dirai que la Normandité est, d’un mot, une symbiose entre les trois éléments majeurs, biologiques et culturels, qui composent la civilisation française : entre les apports pré-indo-européens, celtiques et germaniques. » Ces paroles, nous les devons à l’immense Léopold Sédar Senghor, apôtre, avec Aimé Césaire, de la « Négritude », et conscient à ce titre de ses propres racines. Cela ne l’empêchait pas d’avoir un cœur normand, depuis son mariage avec Colette Hubert de Betteville, originaire de Verson. Et c’est dans le Calvados que le père de la nation sénégalaise passera les dernières années de son existence.
Alors que chacun, quelles que soient ses origines, s’approprie cette Normandie, dans tous ses aspects, et porte haut ses couleurs.
Bonne lecture
La rédaction
Voir ci-après, l'intégralité de l'entretien accordé par Hervé Morin à Thierry-Georges Leprévost de la rédaction de Patrimoine Normand:
Commentaire de Florestan:
Il faudrait expédier un exemplaire de ce numéro de Patrimoine Normand à Monsieur David Bobée, scène nationale de théâtre sise à Rouen...