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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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7 octobre 2018

Le lobby céréalier briard-beauceron s’enkyste à Rouen

     Le port de Rouen s’enorgueillit d’être le premier port français et du nord de l’Europe pour le trafic de céréales ; quoi de plus normal ! Ce qui est moins normal, c’est que, pour le rester, il est prêt à tout, avec le concours du lobby céréalier briard-beauceron qui ne demande qu’à réduire au minimum le circuit d’acheminement terrestre des céréales destinées à l’exportation… quoi qu’il en coûte à la collectivité !

Dernière nouvelle en date :

     Depuis quelques décennies, constatant l’accroissement de la taille des navires, le lobby céréalier briard-beauceron aurait pu réagir en choisissant de déplacer ses installations de stockage de Rouen, situé à 120 kilomètres de la mer, vers Le Havre, en bord de mer, dont les accès nautiques ne sont plus à vanter. Pour cela, il aurait fallu mettre en place un moyen d’acheminement massifié de marchandises : la voie ferrée.

Oui mais c’était compter sans l’obstination de la communauté économico-politico-portuaire de Rouen à conserver à tout prix le trafic de céréales dans ses bassins et sa connivence avec ledit lobby céréalier.

Rappel historique, parmi d’autres…

Port de Rouen : feu vert de l'Etat à l'approfondissement du chenal

DOMINIQUE AUBIN - LES ECHOS | LE 05/03/1996

Le ministre de l'Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme, Bernard Pons, qui a installé hier à Rouen la Commission interportuaire de la Seine, a annoncé que l'Etat participerait au financement de l'approfondissement du chenal de 120 kilomètres qui mène du port de Rouen à la mer.

Pourtant, dans un rapport rédigé à l'automne dernier pour le compte des pouvoirs publics, l'ingénieur général Gérard Franck avait estimé que l'intérêt économique d'un tel projet n'était pas « établi " et qu'il ne pouvait être considéré comme « une priorité nationale ». Pour obtenir ce revirement de l'Etat, les autorités portuaires, qui craignaient que l'abandon de ce projet ne signifie à terme sa relégation dans la catégorie des infrastructures de seconde zone, ont alors accepté de revoir à la baisse leurs prétentions initiales.

Réduction du coût

Le projet retenu après négociation porte sur des travaux qui vont permettre le passage, d'ici à trois ans, de navires d'un tirant d'eau de 10,30 m (contre 10 m aujourd'hui), et 10,50 m dans la version initiale dont la réalisation devait s'étaler sur dix ans. La facture globale peut ainsi être réduite de 350 millions de francs (1) à 156 millions (2). L'Etat apportera 100 millions de francs (3), le Port autonome de Rouen 36 millions (4) et la Région de Haute-Normandie 20 millions de francs (5) « à titre exceptionnel ".

Soulagement

Pour les dirigeants du port de Rouen, ce feu vert est « un soulagement », car il laisse « ouverte » la perspective d'approfondissements ultérieurs. Bernard Pons a toutefois incité les responsables du port à « un effort de productivité » afin que « la dépense engagée par la collectivité nationale soit rentabilisée dans les meilleures conditions ".

L'approfondissement du chenal de Rouen figure dans le volet portuaire du contrat de plan Etat-Région Haute-Normandie. D'un montant total de 1 milliard de francs, ce volet comprend en outre l'élargissement de la passe d'entrée du port de Dieppe et les études préliminaires à l'extension du port du Havre. Le ministre a confirmé l'intérêt de l'Etat pour ce dernier projet destiné à développer le trafic des conteneurs qui mérite à ses yeux « un débat public », notamment pour évaluer ses incidences sur l'environnement avant le lancement des travaux « à l'horizon 1998 ".

DOMINIQUE AUBIN

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/05/03/1996/LesEchos/17100-089-ECH_port-de-rouen--feu-vert-de-l-etat-a-l-approfondissement-du-chenal.htm#rGFy5WUzEfrs9yfb.99

Conversion francs <> euros (1€ : 6.55957 F)

(1) env. 53,4 M€

(2) env. 23,8 M€

(3) env. 15,3 M€

(4) env. 5,5 M€

(5) env. 3,0 M€

Approfondissement(s) ultérieur(s)

     La communauté rouennaise ne s’est pas privée d’emprunter la « perspective d’approfondissements ultérieurs laissée ouverte », et elle n’y est pas allée « avec le dos du godet » ! :

ROUEN, capitale de la filière céréalière et agro-industrielle

Haropa-Port de Rouen Publié le 12/09/2018 Communiqué de presse

http://www.haropaports.com/fr/rouen-capitale-de-la-filiere-cerealiere-et-agro-industrielle

Rouen accueille pour la 2° fois de son histoire la 58e édition de la Bourse de Commerce Européenne, organisée par la Bourse de Commerce de Rouen, les 25 et 26 octobre prochains au Parc des Expositions.

…/…

« Le Port de Rouen est une référence, une place qui compte dans le commerce mondial des céréales », rappelle Stéphane Ménard, président de la Bourse de Commerce de Rouen. « Rouen est le premier port céréalier de l’Europe de l’Ouest et un des premiers ports mondiaux pour l’exportation de blé. Nous disposons aussi des meilleures capacités de stockage et d’un savoir-faire historique des opérateurs céréaliers. Le business du grain, on connaît ».

Toutes céréales confondues, les terminaux rouennais ont opéré 7 millions de tonnes au cours de la campagne 2017-2018. La compétitivité de la place rouennaise est en constante progression avec plus de 44 % des exportations de la filière française. Cette dynamique se voit renforcée par les investissements et rapprochements stratégiques des opérateurs locaux. De son côté, HAROPA - Port de Rouen achève actuellement son programme d’amélioration des accès maritimes. Ce vaste chantier, lancé en 2012 et représentant 197 M€ d’investissements, permettra de gagner un mètre de tirant d’eau. Un atout supplémentaire pour gagner encore des parts de marché.

…/…

     Non contente d’avoir entrepris une campagne 1998-2000 d'approfondissement du chenal d'accès au port de Rouen d’un coût d’environ 23,8 M€, la communauté rouennaise a récidivé à partir de 2012, cette fois-ci pour un coût de… 197 M€ ! Il faut préciser ici que la majeure partie de ce coût est pris en charge par l’Etat et les collectivités territoriales normandes !

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Commentaires
C
Florestan pour une fois ne sera pas d'accord avec Verdevase: par principe il faut se réjouir qu'une direction centrale, qu'un siège social s'établissent dans une ville normande plutôt que l'inverse! La Normandie divisée a tant subi une perte de substance en matière d'emplois métropolitains supérieurs pendant des années qu'il est curieux de se plaindre pour une fois que le contraire s'observe. Moi je trouve très bien que la coopérative SENALIA un des leaders européens du marché des céréales ait décidé de quitter Chartres pour Rouen: nous avons besoin de renforcer la Normandie comme place régionale de l'économie maritime. Contrairement à vous, je pense que cette décision va dans le bon sens.
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