Quand le CESER se mobilise pour la LNPN cela ne CESER... à rien!
Du moins à pas grand chose... On se souvient, par exemple, de l'occupation d'une brasserie proche du Palais Bourbon à Paris pour tenter de capter l'attention des députés "normands" qui, hélas, n'ont pas de vision commune sur le sujet (ex: Christophe Bouillon, le député socialiste qui s'oppose à la partie cauchoise du projet) voire même qui ne partagent pas l'idée qu'il faille défendre l'intérêt général normand en tant que tel à l'Assemblée Nationale dans le cadre d'un mandat national jacobin qui est l'exact contraire d'un mandat impératif à la sauce girondine. On sait pourtant que les lobbies existent à l'Assemblée Nationale et qu'ils sont, semble-t-il, plus efficaces qu'un lobby normand réduit, pour lors, à une amicale présidée par le député du Calvados ci-devant radical et réunificateur normand Alain Tourret désormais En Marche on ne sait où...
Bref! on perd son temps à l'intérieur de l'hémicycle du palais Bourbon ou à l'extérieur de celui-ci lorsque cela n'a aucun effet sur le Gouvernement: le problème est double. La défense de la LNPN n'a pas l'air de passionner les députés "Normands" qu'ils soient "En Marche" ou non. Elle n'intéresse pas davantage un gouvernement qui comporte pourtant quatre ministres "normands" à commencer par un Premier ministre ci-devant député-maire du Havre qui ne s'appelle pas Jean-Yves Le Drian mais Edouard Philippe.
En revanche, le lobby "nordiste" s'active plutôt du côté de Bercy avec un Gérald Darmanin qui reste un relai efficace des intérêts de son territoire régional tant que c'est utile pour la France. Dernier exemple: réintégrer les ports de Dunkerque et de Calais dans les circuits de financements de l'Union européenne post-Brexit...
En conséquence, si Edouard PHILIPPE refuse de tenir davantage compte de l'intérêt général de la Normandie on serait en droit de lui demander des comptes et des explications s'il faut considérer que le service de l'intérêt général normand ne contribue en rien à l'intérêt supérieur de la Nation...
A cette aune, il faut contaster que les activistes du CESER "normand" emmenés par leur président, Jean-Luc Léger, par ailleurs président d'une association qui a pour slogan "la LNPN c'est maintenant!" (sic) perdent leur temps quand bien même ils aient visé juste (courrier adressé à Edouard Philippe):
On aimerait voir aussi et surtout les 130 conseillers d'un CESER vraiment normand faire le siège du perron de Matignon pour rappeler à son actuel locataire le parfum de la bouze ou du grand large. On aimerait bien les voir camper, de même, sous le majestueux portique néo-classique de l'ancien Hôtel-Dieu de Rouen qui fait office de préfecture régionale normande.
On aimerait, surtout et enfin, une action concertée et commune entre le CESER et le Conseil Régional de Normandie pour éviter le déphasage, pour ne pas dire le déraillage définitif de la LNPN...
Ce qui est certain c'est que l'activisme en chambre des députés ne "césère" à rien sauf peut-être à donner l'illusion qu'un président "normand" s'occupe plus de la question ferroviaire normande qu'un autre!
Lire ce qu'en dit la Chronique de Normandie (n°553, 8 octobre 2018):
On appréciera, par ailleurs, la remarque de Bertrand Tierce sur la méconnaissance d'un dossier "compliqué" (sic) de la part de "jeunes députés qui ne le connaissent pas bien". Tout est dit...
En réécoutant le "billet politique" proposé ce 10 octobre 2018 par Stéphane Robert sur l'antenne matinale de France Culture, on aura la confirmation que l'actuelle majorité de député(e)s "En Marche" à l'Assemblée Nationale n'est pas à la hauteur, reste coupée des réalités du terrain tandis que le Président qui seul confère à ces apprenti(e)s de la représentation nationale un peu de légitimité, s'enfonce dans une pratique solitaire du pouvoir qui ne profite qu'à la haute fonction publique centrale jacobino-parisienne...
Les fragilités du Macronisme... A écouter à partir de 1h18 d'émission: