Le 13 juin dernier, Mme Catherine Rivoallon, nommée par le Premier ministre Edouard Philippe préfiguratrice du futur établissement portuaire unique de l'Axe Seine destiné à remplacer l'actuel GIE HAROPA (GPMLH + GPMR +port fluvial de Paris) présentait à Rouen, à l'occasion de l'Armada, sa mission.
Cette présentation vient de faire l'objet d'un article dans le Journal du Grand Paris, organe de presse officiel (sinon de propagande) du Grand Paris qui ignore régulièrement les réalités normandes qui existent, en profondeur, sur les deux rives d'un fleuve trop souvent confondu avec un tuyau de jardin: en effet, et on ne s'en plaindra pas, la Normandie c'est vert et beau comme un jardin qui attire les peintres impressionnistes, les écrivains, les vedettes du petit écran et les touristes américains japonais et chinois... Le tourisme fluvial se développe sur "l'Axe Seine" alors qu'il faudrait dire qu'il fait rayonner le coeur ou l'épine dorsale de la Normandie.
Voir, par exemple, cet énième colloque symptomatique:
https://www.apur.org/fr/agenda/escales-seine-tourisme-fluvial-maritime-vallee-seine
On lira donc, comme d'habitude avec le recul critique nécessaire, la prose suivante:
Catherine Rivoallon fait le point sur la fusion des ports de l’axe (sic!)
Catherine Rivoallon doit « amener l’ensemble à être plus attractif et plus compétitif pour capter des parts de marché ». © JGP
La préfiguratrice de la fusion des trois ports de l’Axe Seine, Catherine Rivoallon, a fait le point, le 13 juin 2019 dans le cadre de l’Armada à Rouen, sur l’avancée de sa mission et la définition du projet stratégique unique.
Après avoir rencontré le 17 mai les clients d’Haropa et avant de consulter le 11 juillet les territoires, Catherine Rivoallon a évoqué, pour la première fois, la mission qui lui a été confiée le 7 février dernier par le gouvernement. Elle se consacre désormais à plein temps (sic!) à l’objectif de créer, au 1er janvier 2021, un établissement public unique entre les ports du Havre, de Rouen et de Paris. Le GIE Haropa, créé en 2012, connaîtra alors une nouvelle étape d’intégration.
Dans la lettre de mission, la ministre des Transports Elisabeth Borne lui demande de définir le statut juridique du futur ensemble qui réunira les 1 800 salariés des trois sites, de se concerter avec les organisations syndicales (bon courage!) et de fixer les aspects financiers. En s’appuyant sur les équipes en place, notamment le directeur général par intérim du port de Rouen – Pascal Gabet à ses côtés lors de ce point –, Catherine Rivoallon doit « amener l’ensemble à être plus attractif et plus compétitif pour capter des parts de marché » (Là encore... Bon courage!) , a-t-elle expliqué.
Définition du projet stratégique unique
Pour s’atteler à la tâche, la préfiguratrice a commencé par la définition d’un projet stratégique unique, qui doit dépasser les projets que faisait indépendamment jusqu’à présent chacun des ports. Cette démarche s’appuiera sur la complémentarité de ces derniers et consistera à trouver de nouvelles niches dans lesquelles s’investir.(Par exemple: faire un colloque Axe Seine de plus...) Elle devra à la fois tenir compte des enjeux de proximité (la Normandie, un "enjeu de proximité" ou une "région monde"?) et bâtir une offre commune.
Ce dernier point est essentiel dans le cadre de la fusion, comme l’a rappelé Pascal Gabet : « Une offre de service à l’échelle de l’axe Seine permettrait d’offrir une chaîne logistique de bout en bout, à l’image du fonctionnement des ports du Range nord. » Ainsi une même politique foncière et tarifaire serait notamment proposée. (Mais les faiseux d'Anvers font une sévère concurrence à nos diseux haut-fonctionnaires parisiens: tout le problème est là! En attendant, Hervé Morin et la Normandie sont prêts à financer la chatière du port du Havre: on attend, on attend...)
1,3 milliard d’investissements
En parallèle, un programme d’investissements, qui tournera autour de 1,3 milliard d’euros, doit être conçu pour la période 2020-2025.(Mieux vaut tard que jamais!) Sans remettre en cause les projets en cours ni simplement les cumuler. Ce programme, ainsi que le projet stratégique, doivent être validés d’ici à la fin de l’année. (Haropa procrastine...)
« Nous allons d’abord fixer la vision, puis nous pourrons travailler sur l’organisation, a indiqué Catherine Rivoallon. L’Etat attend que nous soyons innovants en termes de gouvernance. » (Sic! sic! et re-sic! La région Normandie a proposé il y a près de deux ans une gouvernance innovante: la régionalisation sur le modèle hanséatique. Refus de l'Etat central jacobin parisien qui depuis Paris cherche à fixer la vision d'une politique maritime... en vain!). Si l’existence d’un établissement public unique et d’établissements territoriaux est actée, leurs formes et leurs instances restent en effet à déterminer. La mission pourrait conduire à la création d’un nouveau statut juridique au-delà de ceux existants : grand port maritime comme Le Havre ou Rouen ou port autonome comme Paris.
« Jusqu’ici, il y a eu peu de freins au changement », a remarqué la préfiguratrice. Pour Pascal Gabet, la difficulté réside surtout dans le fait de travailler à la fusion tout en continuant à mener l’activité. Et pourtant, le trafic d’Haropa a enregistré une progression globale de 5,1 % sur les cinq premiers mois de l’année, après déjà une bonne année 2018. Avec + 4 % pour les conteneurs, + 7 % pour les vracs liquides et + 8 % pour les vracs solides, ce sont l’ensemble des filières qui affichent une hausse début 2019. (Chiffres qu'on invite à relativiser sérieusement à la lumière des interventions impertinentes régulièrement proposées sur ce site...)
Commentaire de Florestan:
Hâte-toi lentement... Alors que tous les concurrents des ports de l'Axe Seine s'activent pour développer leurs hinterlands logistiques respectifs par l'intégration intime au sein même de l'équipement portuaire des activités logistiques de traitement des marchandises:
A Anvers, à Dunkerque voire à Nantes Saint-Nazaire on investit, on développe concrètement des projets. Le canal Seine Nord Europe sort des limbes avec un soutien institutionnel et financier européen qui vient d'être confirmé...
Le port n'est pas qu'un outil technique destiné à faire tourner plus vite la ronde des conteneurs mais le lieu privilégié où l'on peut donner une valeur supplémentaire aux marchandises. Les ingénieurs haut-fonctionnaires parisiens qui gouvernent nos ports ont beaucoup de mal à dépasser leur vision instrumentale du port limitée par une vision de gestion comptable elle-même limitée par la durée de leur mandat dans le cadre d'un plan de carrière jacobin...
Difficile de faire le poids face à un directeur de port d'Anvers grand patron chez lui mais nommé par un conseil municipal et président d'un CA où tous les acteurs portuaires ont voix au chapitre et qui reste 25 ans à son poste: lui au moins, il peut se permettre de fixer une vision!
Alors on attend, on attend, que des complexités byzantines des cabinets ministériels parisiens nous parvienne la sainte vérité révélée alors que sur place des acteurs locaux agissent et obtiennent des résultats (Seine Solutions avec la montée en puissance d'une logistique intégrée sur le foncier du port du Havre) ou voudraient agir (la région Normandie prête à financer la "chatière" qui permettra une connexion directe de la darse de Port 2000 à la Seine via le port intérieur du Havre sans risquer la haute mer).
Enfin, tant qu'ils auront cette conception de l'Axe Seine normand, ça ne marchera pas!
Et sur place en Normandie, on en pense quoi?
Le journaliste de Paris-Normandie s'entretient avec Christian Boulocher, le président de l'Union portuaire rouennaise (UPR... Rien à voir avec Asselineau!)
À Rouen, les portuaires portés par un vent d’optimisme avec la fusion des ports
Activité. Invité de PNTV, Christian Boulocher, le président de l’Union portuaire rouennaise, évoque les enjeux de la fusion des ports de l’axe Seine avec pour corollaire la logistique nécessaire.
Vers quoi se tourne l’UPR aujourd’hui ?
Qui compose cette union ?
Que va vous apporter la fusion des ports ?
Gagner des parts de marché
On continue de perdre des parts de marché ?
Que manque-t-il à l’axe Seine sur le plan logistique ?
Vous croyez que le ferroviaire complétera vraiment le transport maritime et fluvial ?