Retour à l'unité académique normande prévu pour le 1er janvier 2020: quid d'un projet éducatif pour la jeunesse normande?
Madame Chritine Gavini-Chevet mise d'office au chevet du chantier de la fusion académique normande (nous préférons ici plutôt parler de restauration de l'unité académique normande autrefois dirigée depuis le Rectorat de Caen) après le départ forcé du recteur préfigurateur Denis Rolland, faisait sa conférence de presse à Caen quelques jours avant la rentrée des classes.
Résultats normands au bac (cuvée 2018): le "trou normand" peut mieux faire!
On retiendra donc l'information principale: le projet de recréer une seule académie pour les cinq départements normands est confirmé avec une nouvelle date d'objectif fixée au 1er janvier 2020.
Fort bien.
Mais il faut craindre que les mêmes causes produisent les mêmes effets: l'absence de toute curiosité intellectuelle pour la Normandie et pour un projet éducatif normand, (pour des raisons autant culturelles qu' idéologiques) d'une part, et, d'autre part, la suspicion (légitime) contre une énième réforme comptable, risquent, à nouveau, de mettre en péril ce retour à l'unité académique normande pourtant indispensable au traitement des urgences socio-scolaires de notre région qui a échoué ces quarante dernières années sa démocratisation de l'accès au diplôme:
La Normandie garde, hélas, des taux d'illettrisme supérieurs à la moyenne nationale et des niveaux de diplôme largement inférieurs à la moyenne nationale dans sa population active (rappel pour mémoire: 34% de la population active de l'Orne n'a pas de diplôme, donnée INSEE datée de septembre 2018). Cette situation défavorable n'est en rien améliorée par un service public de l'orientation et de l'emploi défaillant auprès de jeunes lycéens Normands qui continuent massivement d'ignorer leur région ou d'en avoir une piètre image au point d'alimenter un exode post-bac encore trop important (5 à 6000 jeunes post-bac Normands quitteraient les académies de Caen et de Rouen pour poursuivre des études supérieures ou pour trouver un premier travail mieux rémunéré ailleurs) puisque la faiblesse du niveau de qualification entraîne aussi un plus faible niveau des salaires ainsi qu'une plus faible ambition et une plus faible mobilité des jeunes Normands.
Nous n'avons plus guère d'illusion dans les capacités de l'Education Nationale telle qu'elle fonctionne actuellement à servir l'intérêt général de la jeunesse, a fortiori, la jeunesse normande dont elle se contrefiche éperduement...
Jusqu'à Caen?
Lire ici: