ROUEN LUBRIZOL: Un géographe universitaire normand dénonce une catastrophe médiatique majeure!
L'incendie de l'usine SEVESO Lubrizol, comme nous l'avions déjà écrit ici, s'avère être le plus grave accident dans l'histoire industrielle de Rouen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les conséquences s'annoncent importantes et durables pour l'avenir de Rouen, la principale agglomération urbaine de Normandie et qui tente, non sans difficultés, à être, enfin, une vraie métropole régionale au bénéfice de toute la Normandie qui vient d'être réunifiée. Cette catastrophe industrielle qui diffuse une pollution toxique tant chimique que médiatique ou communicationnelle pose crûment, au coeur même d'une question normande enfin résolue dans le retour à l'unité régionale, une question rouennaise qui reste pendante et non résolue...
Avec l'accuité et la lucidité qu'on lui connaît, Arnaud Brennetot, enseignant chercheur en géographie à l'université de Rouen, a décidé d'intervenir dans le débat public local et national quelque peu chaotique généré par cette catastrophe industrielle majeure qui peine à être perçue comme telle par les autorités: le gouvernement se refuse à décréter l'état de catastrophe industrielle et le président Macron n'a pas cru bon manifester une compassion qu'il n'a pas, semble-t-il, pour les Normandes et les Normands de Rouen.
Un désastre médiatique, communicationnel et politique est en train de couvrir le désastre industriel, écologique et, bientôt, social et économique qui souille aussi l'image de Rouen et de la Normandie.
UN DOSSIER COMPLET proposé par l'Etoile de Normandie à lire ci-dessous:
Interview. Géographe et professeur à l’université de Rouen Normandie, Arnaud Brennetot a pris le temps d’examiner la communication officielle, du jour de l’incident jusqu’à aujourd’hui. Une analyse qui tient presque lieu de réquisitoire.
Il s’agit d’un document « provisoire » établi sur six pages, adressé hier aux médias mais aussi « à un certain nombre de mes contacts, pour simple information », indique Arnaud Brennetot. « J’ai conçu cela comme un rapport objectif que chacun peut utiliser pour en tirer des conclusions », assure l’universitaire rouennais, auteur d’une analyse sur la communication mise en place autour de la catastrophe industrielle. Le rapport pointe une série accablante d’erreurs. Et si ce dernier demeure provisoire, c’est parce que les observations « s’arrêtent au vendredi 4 octobre », précise le géographe. Même si, depuis ce jour-là, « le phénomène que je mets en évidence tend à se prolonger », note-t-il.
Pourquoi avoir décidé de mener ce travail d’analyse ?
Vous dressez donc un constat édifiant de la communication officielle autour de l’incendie de Lubrizol. Qu’est-ce qui explique un tel enchaînement d’erreurs selon vous ? L’impréparation ?
- Une information de crise insuffisante : « Au cours de la journée du 26 septembre, le retard pris dans l’information des populations, le ciblage géographique sur un nombre restreint de communes et le caractère vague des recommandations de confinement ont vraisemblablement conduit à accroître le nombre de personnes exposées et les quantités de résidus d’incendie inhalées. »
- Une information confuse concernant les polluants : « Faute de communication suffisante concernant les dépôts issus des fumées, certains riverains ont pu être en contact avec des suies et des particules fines tout au long de la journée et de la soirée du 26 septembre sans connaître les précautions nécessaires formulées par la suite. En outre, l’insistance des discours officiels sur les traces visibles, tout au long des jours qui ont suivi l’incendie et jusqu’à aujourd’hui, a amplifié les risques sanitaires à long terme induits par l’éventuelle présence d’éléments toxiques invisibles (HAP, métaux lourds, dioxines) dans l’environnement (bâtiments, chaussées, espaces végétalisés, etc.) des zones touchées. En conséquence, beaucoup d’habitants en ont déduit que le nettoyage des suies suffisait à faire disparaître la contamination, ce qui a exposé ces personnes au risque de contacts directs avec des zones contaminées par d’éventuels polluants invisibles. »
- Une sous-évaluation du risque amiante : « La reconnaissance tardive de l’explosion d’un toit en amiante et la sous-estimation des zones potentiellement touchées ont conduit à exposer pendant plusieurs jours des riverains à des substances amiantées sans qu’ils bénéficient de mesures suffisantes d’information préventive. Cette sous-estimation de l’étendue exposée à la présence d’amiante concerne notamment les écoles ouvertes à partir du 30 septembre et situées dans le périmètre des 8 communes identifiées comme étant finalement à risque à partir du 4 octobre. Dans celles-ci, les consignes de nettoyage et de prévention ont concerné les suies mais pas les éventuels fragments de toiture en fibrociment. »
- Une imprécision sur l’identité des entreprises où l’incendie a eu lieu : « L’occultation de l’implication de l’entreprise Normandie Logistique pendant plus d’une semaine a pu laisser croire que l’identification des responsables des faits pourrait être relativement simple : seule l’entreprise Lubrizol (avec éventuellement ses sous-traitants) était en cause. Cependant, la question de l’imputabilité s’avère désormais plus complexe. L’évaluation et la répartition des responsabilités (donc la prise en charge des coûts occasionnés par l’incendie) vont devoir donner lieu à des enquêtes et analyses longues et compliquées. »
- Un manque d’information concernant les substances brûlées et leurs quantités : « Les incertitudes concernant la quantité et la nature des substances brulées s’ajoutent aux incertitudes scientifiques à propos de l’“effet cocktail” lors de ces phénomènes de combustions mêlées. Elles invitent à la prudence quant à l’estimation de la quantité de polluants toxiques dégagés dans l’atmosphère puis déposés dans l’aire de passage du panache de fumées. Au regard des quantités brulées vis-à-vis des précédents accidents chimiques survenus au cours des précédentes décennies, le risque d’une pollution chronique susceptible d’entraîner des pathologies à long terme ne peut pas être écarté, au moins aussi longtemps que des résultats complémentaires sur la pollution des sols ne seront pas disponibles. En attendant ces résultats, la reprise des activités ordinaires décidée par les autorités publiques dans un environnement dont elles ne sont pas capables de garantir l’innocuité semble, au regard des informations communiquées à ce jour, aller à l’encontre du principe de précaution et de mise en sécurité des populations. »
Ce n'est pas la première fois qu'Arnaud Brennetot intervient dans la crise Lubrizol. Le 2 octobre 2019, il faisait paraître dans Libération l'article à lire ci-dessous: l'incendie de Lubrizol a salopé en quelques jours, une stratégie de long terme menée depuis plusieurs années par la majorité municipale et métropolitaine de gauche (depuis Laurent Fabius) de verdissement de l'image de Rouen: Le silence de Laurent Fabius vaut bien celui de Monsieur Macron!
https://www.liberation.fr/france/2019/10/02/a-rouen-la-mise-en-pieces-d-une-identite-verte_1755065
L’incendie de Lubrizol enraye la transition environnementale lancée par les élus de gauche il y a vingt ans.
Le 24 septembre, deux jours avant l’incendie de l’usine Lubrizol, un quotidien régional titrait «Pour les élections municipales de Rouen, tous les candidats seront écolos». Une telle unanimité politique répond aux attentes des électeurs du centre-ville de plus en plus verts - dans la commune de Rouen, ils sont plus de 18 % à avoir voté Europe Ecologie aux européennes. Depuis plusieurs années, les ambitions vertes ont donc été déclinées à tous les échelons de la politique locale et sous toutes les formes : une COP 21 et un Giec locaux ont vu le jour, ainsi qu’un plan d’urbanisme intercommunal se donnant pour objectif de densifier la ville afin d’y améliorer les possibilités de desserte en transports en commun.
Parmi les symboles de cet élan figure la reconquête des berges de la Seine entamée dans le centre-ville il y a plus de vingt ans avec le programme «Seine Cité». Cela concerne l’aménagement des anciens quais en promenades, d’espaces verts dédiés à la détente et aux divertissements, la réalisation de l’écoquartier Luciline sur la rive droite en 2018, le lancement de l’écoquartier Flaubert sur la rive gauche à partir de 2021. Avant l’accident, la reconquête des friches industrielles et portuaires qui jalonnaient les berges de la Seine contenait la promesse d’une transition vers un projet urbain plus durable, mais aussi d’une réconciliation possible entre les deux rives de la Seine longtemps opposées.
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L’alliance entre les maires socialistes de la rive Sud et les élus de gauche du centre-ville, dont les écologistes, a favorisé l’éclosion de projets ayant pour ambition tout à la fois de favoriser la transition environnementale et de permettre un rééquilibrage en faveur de la rive gauche avec l’implantation symbolique du siège de la métropole, l’ouverture de nouveaux espaces verts ou le projet d’une nouvelle gare. L’idée d’un nouveau départ semblait prendre corps au point que deux géographes, Xavier Desjardins et Jean Debrie, avaient pu récemment qualifier Rouen de «métropole performative» (1) : sans avoir tous les atouts des autres métropoles françaises, un nouveau récit était en train d’y être inventé et mis en œuvre.
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Las, la catastrophe provoquée par l’incendie de l’usine Lubrizol est venue briser ce rêve, rappelant que Rouen demeure une ville profondément industrielle, exposée à des risques technologiques excessivement élevés.
Il a maintes fois été question depuis l’accident de la présence de plusieurs usines classées «Seveso seuil haut», d’entrepôts et de circuits de transport de matières hautement dangereuses dans l’agglomération même si, au-delà, c’est toute la vallée de la Seine en aval de Paris qui se trouve concernée par une concentration importante de risques industriels. Cette accumulation, qui renvoie à une longue histoire industrielle, a généré dans l’ensemble de la Basse-Seine une culture du risque profondément ambivalente, mélange de crainte et d’incrédulité face au ressassement de la possibilité du désastre. Ce fatalisme est à la fois partagé par les salariés de ces industries à hauts risques mais aussi, de façon plus diffuse, par les populations des espaces environnants.
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La catastrophe, qui a touché indifféremment les divers types de quartiers de l’agglomération, a rappelé que les scénarios les plus noirs des documents de prévention sont toujours susceptibles d’advenir. Lorsque l’accident arrive, le caractère potentiel du risque se mue en réalité brutale, angoissante et stupéfiante. Il est alors trop tard. Depuis le 26 septembre, les discours rassurants des autorités n’y font rien. Si la panique générale et une exposition à des toxicités aiguës semblent avoir été évitées, la catastrophe a bien eu lieu et les incertitudes demeurent nombreuses. Pour beaucoup d’habitants, il faut maintenant vivre avec l’inquiétude que le danger est là, sorti de son antre mystérieux qu’est l’usine Seveso, qu’il est devenu volatile et insaisissable, qu’il a imprégné corps et paysages dans une ampleur et avec des effets à long terme qui ne sont de fait connus de personne.
La proximité de l’usine Lubrizol des nouveaux quartiers censés incarner le renouveau urbain souhaité par la métropole souligne la fragilité et les contradictions profondes du projet urbain rouennais, pris entre la perpétuation des logiques de la ville industrielle moderne et les espérances d’un nouveau rapport à l’environnement. De la catastrophe peuvent néanmoins surgir des formes de renouveau : l’inquiétude, la colère et la volonté de transparence provoquées par l’incendie et sa gestion par les pouvoirs publics laissent entrevoir la possibilité d’une appropriation plus démocratique des grands projets urbains. Il s’agit là d’une condition pour qu’un véritable débat s’engage et pour que des principes tels que la durabilité, la résilience et la solidarité urbaines sortent des cercles de la technocratie locale pour devenir de véritables aspirations collectives et partagées.
(1) «La métropole performative ? Récits et échelles de la fabrique institutionnelle métropolitaine de Rouen», Popsu, juin 2019.
Arnaud Brennetot aura l'occasion de redire en public tous ces constats à l'occasion du prochain déjeuner organisé par l'association Normandie Axe-Seine, ce vendredi 11 octobre 2019: il a été invité à dialoguer avec Olivier JAMEY président de la communauté portuaire de Paris qui a bien voulu remplacer celui qui, en le comprendra fort bien, à d'autres chats à fouetter en ce moment de crise. Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, Christian Boulocher est le patron de l'entreprise Normandie Logistique qui bénéficie actuellement, comme sa voisine Lubrizol, d'une exposition médiatique nationale dont elle se serait bien passée...
Compte tenu du contexte exceptionnel dans lequel nous sommes, cette réunion publique risque d'être intéressante à suivre car elle donnera l'occasion d'une première grande discussion de crise parmi les acteurs institutionnels du monde économique rouennais après l'incendie de Lubrizol.
Et peut-être qu'aiguillonnés par la présence du géographe Arnaud Brennetot, ce petit monde osera-t-il se poser enfin dans toute sa latitude la question rouennaise:
Véritable métropole régionale pour toute la Normandie ou banlieue industrialo-portuaire classée SEVESO de la région parisienne?
Une tentative officielle du gouvernement de mettre un terme à la cacophonie communicationnelle et médiatique mais qui arrive peut-être trop tard:
A partir de 10 heures, vendredi 11 octobre 2019, nouveau déplacement ministériel à Rouen depuis l'amont parisien...
Mais la venue de Monsieur M. quoique annoncée n'est toujours pas confirmée. On attend peut-être la première rhinopharyngite présidentielle de l'hiver pour que Monsieur M. puisse se rendre à Rouen sans avoir à se pincer le nez...
(Le Figaro 04/10/19):
Alors que «le gouvernement a commencé à gérer» la crise, le président a demandé à ses ministres de «faire monter les agences indépendantes». Il considère qu’il faut «une parole scientifique qui recrée de la confiance».
L’absence d’Emmanuel Macron à Rouen, plus d’une semaine après l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso, a suscité des interrogations, voire de la colère. Le président de la région Normandie, Hervé Morin, a notamment demandé au chef de l’État de se rendre sur place, jugeant que sa présence serait «utile». En marge du Salon de l’élevage à Cournon, où il a effectué une visite surprise vendredi matin, le président de la République a finalement annoncé qu’il irait «bien sûr» à Rouen, sans toutefois fixer de date précise.
Emmanuel Macron, qui assure avoir «suivi de très près ce qu’il se passait», a «évidemment» redit «toute (sa) solidarité» aux habitants. «Mais j’ai considéré que ma présence n’était pas, dans le moment qui était celui-là (les jours qui ont suivi l’incident, ndlr), la plus utile», a-t-il confié, rappelant que le gouvernement avait déjà «commencé à gérer la crise» en lien avec les autorités compétentes.
Quatre ministres se sont rendus sur place
«Le défi c’est d’avoir le plus vite possible une voix unique et la plus indépendante possible», a jugé le locataire de l’Élysée. C’est pourquoi il a demandé au gouvernement «de faire monter des agences indépendantes». «Nos concitoyens veulent une parole scientifique qui recrée la confiance», a-t-il soutenu. «Je pense que sur ces sujets l’un des défis, c’est la rapidité de la communication, et lutter contre les fausses informations sur les réseaux sociaux», a-t-il conclu.
Depuis l’incendie à Rouen, quatre ministres - dont Édouard Philippe - se sont rendus sur les lieux pour informer la population. Leurs différentes prises de parole ont cependant été entachées par plusieurs contradictions, ce qui a renforcé les doutes des habitants sur la capacité de l’exécutif à gérer la crise.
Commentaire de Florestan:
Voir plus haut dans ce billet, les conséquences rouennaises de la présence auvergnate de Monsieur M.
Vu à la télé: Cournon d'Auvergne, ce n'est ni en Normandie, ni près de Rouen...
Voir aussi, le dossier spécial proposé par la rédaction de Paris-Normandie sur les résultats d'analyses concernant le panache de fumée pendant l'incendie:
Que contenait la fumée ?
[...] Des analyses sont menées afin de modéliser précisément sa composition et sa trajectoire. D'autant que le nuage n'est pas composé uniquement de la combustion des produits stockés sur le site de l'usine et de Normandie Logistique. [...]
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Voir surtout le tableau de bord de la communication de crise sur le site de la préfecture de la Seine-Maritime, avec les résultats des différents relevés réalisés depuis plusieurs jours:
http://www.seine-maritime.gouv.fr/Actualites/Mise-a-jour-Incendie-au-sein-de-l-entreprise-Lubrizol#
Consulter les communiqués officiels:
Lubrizol vs Normandie Logistique: la partie de ping-pong entre les deux voisins qui s'entendaient au point de faire quelques affaires flambantes ensemble, risque de durer...
La société Normandie Logistique, mitoyenne de Lubrizol, a affirmé jeudi qu'il était «quasi impossible» que l'incendie de l'usine chimique rouennaise ait démarré sur son site, contredisant ainsi les affirmations de son voisin.
«On a la conviction (...) la quasi certitude que ça ne vient pas de chez nous», a affirmé Sylvain Schmitt, président de Normandie Logistique, au cours d'une conférence de presse. «Les premiers experts avec qui on a pu travailler sur le sujet nous laissent penser que c'est quasi impossible (...) La rapidité avec laquelle les choses se sont produites fait penser à nos experts que ça vient forcément de l'extérieur et violemment.», a-t-il ajouté, évoquant des «déclenchements d'alarmes» dans «des bâtiments distincts».
«L'enquête dira ce qu'il en est»
«Ce sont des faits qu'on a récoltés, que la police judiciaire aussi a récolté. L'enquête dira ce qu'il en est», a précisé Sylvain Schmitt. Lubrizol et Normandie Logistique sont mitoyennes sur 300 mètres, selon la même source. La semaine dernière, le groupe chimique Lubrizol, qui dit s'appuyer sur «la vidéosurveillance et des témoins oculaires», avait affirmé que l'incendie avait vraisemblablement commencé à l'extérieur de son site, laissant penser qu'il pouvait venir de Normandie Logistique. Interrogé sur la quantité de produits incendiés dans les entrepôts de Normandie Logistique, Sylvain Schmitt a affirmé que la moitié environ des 9050 tonnes qui y étaient stockés étaient partis en fumée. «C'est l'ordre de grandeur», a-t-il dit.
Sur les trois bâtiments de la société, un a brûlé intégralement et deux partiellement le 26 septembre. Dans l'entrepôt qui a totalement brûlé il y avait «65 tonnes» de produits Total «utilisés pour l'étanchéité du bitume», selon lui. Concernant les produits Lubrizol stockés chez Normandie Logistique, ce qui a brûlé dans cet entrepôt «c'est de l'ordre de la moitié du poids» total stocké (4157 tonnes), a précisé le président. «On ne stocke pas de produit à la toxicité aigüe», a-t-il assuré.