Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
Visiteurs
Depuis la création 4 673 559
Archives
11 novembre 2019

LUBRIZOL: reconstruire l'image touristique de Rouen en Normandie

On lira avec intérêt cet article suivant paru sur le site de Paris-Normandie (10/11/19):

https://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/en-normandie-comment-le-tourisme-encaisse-l-incendie-de-lubrizol-KE15882338

En Normandie, comment le tourisme encaisse l’incendie de Lubrizol

À chaud. Après le choc de l’incendie de Lubrizol, les acteurs du tourisme pansent leurs plaies mais s’inquiètent de l’image de ville polluée.

«Je n’ai que de mauvaises nouvelles à vous annoncer, malheureusement ». La voix grave, Éric Liberge, directeur général du groupement national des indépendants de Normandie, déroule les chiffres de ses 350 adhérents rouennais : « Pour les restaurants et les hôtels, en moyenne, il y a eu une baisse de 72 % de la clientèle la première semaine, 48 % la deuxième et sur la troisième, environ 30 %. Certains d’entre nous n’arrivent pas à se relever : il y a une perte de chiffre d’affaires énorme. L’un de nos adhérents, un petit bar du centre-ville, tourne autour de 850, 1000 euros par jour. Pendant plusieurs semaines, il faisait 150 euros : c’est une catastrophe ». Philippe Coudy, président de l’Union des métiers et des industries de Seine-Maritime, constate également une baisse significative du chiffre d’affaires pour les 131 membres rouennais qu’elle : « les chiffres qui ressortent en moyenne sur le mois d’octobre, en cœur de ville, c’est moins 10 à 11 % de chiffre d’affaires. Ce à quoi il faut rajouter la tendance globale, qui était meilleure que l’année dernière. Il y a un phénomène d’évanouissement de 5 à 10 %. En tout, on a perdu 15 à 20 % de notre chiffre d’affaires. La situation est particulièrement difficile pour les restaurateurs des quais : un de nos confrères a perdu 200 000 euros depuis l’incendie. » 

550 % de commentaires en plus... négatifs

Certains acteurs semblent moins impactés que d’autres. Les Gîtes de France en Seine-Maritime, par exemple, ont constaté « une baisse du carnet de commandes en corrélation avec l’incendie de Lubrizol », de 6 % pour la semaine du week-end prolongé du 1er novembre, soit environ 300 nuitées en moins. Sur le mois d’octobre entier, les Gîtes s’offrent même le luxe de faire mieux qu’en 2018, avec un taux d’occupation à 50 %, contre 45 % l’année dernière. « Quelques annulations ont été enregistrées les jours suivants sur la métropole rouennaise, mais la destination touristique ne semble finalement pas impactée à moyen terme », analysent-ils. Du côté d’Airbnb, si plusieurs loueurs particuliers ont constaté une baisse des annulations sur le week-end, ainsi qu’une relative baisse des réservations dans les semaines qui ont suivi, la compagnie américaine soutient officiellement qu’il «n’y a pas d’impact particulier suite à Lubrizol ». Les amateurs de croisière ne semblent pas non plus refroidis par l’incendie, à en croire Croisi-Europe, qui a fait voyager 20 749 passagers sur la Seine en 2018. La compagnie de croisière assure ainsi que Lubrizol « n’a pas eu d’impact » sur l’attractivité de son circuit Paris-Vernon-Rouen-Honfleur. Le boom des croisiéristes, dont le nombre a triplé entre 2005 et 2015, semble préservé. Reste l’enjeu d’image à long terme.

Pour Delphine Crocq, directrice générale de Rouen Normandie Tourisme et Congrès : « dans l’inconscient collectif, ça va rester. On associe Toulouse à AZF, maintenant quand on pense à Rouen on ne pense pas à Jeanne d’Arc, mais à Lubrizol. Sur les réseaux sociaux, poursuit-elle, il y a une augmentation de 550 % des commentaires si l’on compare la période de l’Armada et celle de Lubrizol. Il y a quelques mois, Rouen était associée à la Seine, aux bateaux, au D-Day. Maintenant, ce sont les mots Lubrizol, incendie et chimique qui ressortent. En termes d’attractivité touristique, on va avoir besoin de budgets colossaux pour redorer l’image de la ville », assure la directrice de l’office du tourisme de Rouen, qui reçoit 1,6 million d’euros de subventions de la métropole, soit 59 % de son budget.

En attendant le règlement des questions financières et d’indemnisations, le président de la République, venu le 30 octobre à Rouen apporter un « message (ndlr: tardif!)  de soutien et de considération » aux Rouennais, a annoncé la tenue de « rendez-vous internationaux » (????) en 2020 pour « rebâtir l’attractivité et l’image » de la capitale. Yvon Robert sera certainement preneur, lui aussi conscient des dégâts collatéraux. Pour l’édile, « Un tel incendie nous oblige à rebâtir des choses que l’on avait fait avancer patiemment. Il faut arrêter avec les dénonciations complètement improductives, sur les réseaux sociaux notamment. Il faut reconstruire. »

« Travailler l’image à long terme »
Avec Michael Dodds, directeur général de Normandie Attractivité et directeur du comité régional du tourisme de Normandie.
Près d’un mois et demi après l’incendie de Lubrizol, quel est le bilan pour le tourisme rouennais ?
Michael Dodds : « Si l’on a une vision purement touristique de l’affaire, c’est arrivé dans une période de calme après la tempête. La saison estivale était derrière nous, tout comme l’Armada. C’était la rentrée. En termes d’impact direct, ça s’est limité à certaines annulations d’évènements et un impact de l’hôtellerie en centre-ville et pour les commerçants ».
À quel point l’image de la ville a-t-elle été touchée ?
« Il va falloir redresser la barre pour changer l’image triste et injuste de ville polluée. C’est coup dur pour l’image de Rouen. D’autant plus regrettable puisque jusque là la dynamique rouennaise commençait à être de plus en plus comprise. Je pense qu’il faut inclure la population dans une stratégie plus globale. Je comprends la colère des protagonistes de la ville : la communication au goutte-à-goutte n’a pas aidé. Mais les Rouennais sont les premiers ambassadeurs de la ville. L’objectif est de bien maîtriser le sujet scientifique pour expliquer à la population ce qui s’est passé et aider les professions touchées. »
Quelle stratégie pour renverser l’image de la ville ?
« Ce qui est évident c’est qu’il n’y a pas de solution rapide au problème. Si une chose positive ressort de la situation, c’est que c’est une opportunité de prendre la thématique de l’image de la vallée de Seine au sérieux : il y a une prise de conscience. C’est l’opportunité d’un rebond collectif. Il peut y avoir des opérations sur le très court terme, comme organiser de belles fêtes de fin d’année, aider les commerçants du centre-ville. Mais le vrai défi, c’est de travailler l’image sur le long terme. Les futurs dirigeants de Rouen vont devoir penser aux aménagements urbains, aux projets environnementaux, à la mobilité et surtout au futur de l’industrie. Si l’on n’interroge pas la place de l’industrie dans la ville, les gens ne seront pas dupes : ce sera que du vernis. Que Rouen devienne la capitale européenne de la culture en 2028 serait également une brique importante. »

 Commentaire de Florestan:

Michael Dodds nous a-t-il lu?

En effet, nous proposons que la ville de Rouen présente en 2028 la capitale européenne de la culture et de l'industrie en démontrant qu'une vraie métropole n'est ni une ville musée pour touristes et encore moins un parc d'attractions réservé à des élites urbaines boboïsées: Rouen est une métropole vivante car on y vit et on y travaille. Le port et l'industrie y sont pleinement actifs depuis plus trois siècles: la Seine à Rouen est l'exact contraire de la Garonne à Bordeaux.

Le port de Bordeaux, est resté beau mais... c'est vide!

index

Les tableaux de Pissarro inventant la peinture moderne en peignant les réalités industrielles et portuaires de la rive gauche n'étaient pas des cartes postales.

5454006-8137175

A l'instar d'une ville portuaire et industrielle allemande bien connue (Hambourg) qui tel un phénix s'est relevée deux fois de ses cendres (en 1842 et en 1942), qui a amarré une merveilleuse salle philharmonique sur une darse de son port, qui célèbre autant la puissance et la beauté de ses orgues baroques en ses églises que la prouesse technique du déchargement des grands navires qui accostent non loin de son centre ville et où l'intensité de la vie urbaine se poursuit dans l'intensité des activités technologiques, industrielles et portuaires, Rouen pourrait ainsi se retrouver elle-même après la séquence la plus désastreuse (1944- 2019) de son histoire millénaire en tant que "métropole". 

la-philharmonie-de-hambourg-donne-le-la,M403690

Sur ces bases portuaires, commerciales et industrielles, Rouen rayonnait comme seconde ville de France jusqu'à la fin du XVIIe siècle... Jusqu'à ce qu'un pouvoir central parisien imbécile qui n'a jamais rien compris aux réalités maritimes, condamne durablement notre métropole normande à une certaine médiocrité.

Michael Dodds a donc raison de dire qu'il faut penser la réflexion sur l'image touristique de Rouen dans un cadre bien plus vaste et sur le plus long terme: cadre qui intègre, comme par évidence (dumoins pour nous), la Normandie tout entière et tout particulièrement l'avenir portuaire, logistique et industrielle de la vallée d'une Seine maritime et normande qui doit être pensée en tant que telle non pas depuis Paris mais depuis les villes portuaires normandes.

Ce n'est pas l'organisation improbable d'un "évènement international" à Rouen du genre d'un G7 avec un Donald Trump en vedette comme à Biarritz (là aussi, impact négatif sur le tourisme basque pour des raisons de "sécurité") qui va permettre de "redorer" l'image de Rouen, c'est la "normandisation" et l'intégration d'un projet rouennais à un projet régional normand: l'évenement international en 2020 dont nous a parlé Monsieur Macron trop occupé à nous mépriser pour avoir le temps de s'informer sur ce que nous sommes réellement et sur ce que nous faisons ici en Normandie, existe déjà...

C'est l'édition 2020 du festival "Normandie Impressionniste": il faut travailler dès à présent pour que cette édition 2020 soit une parfaite réussite!

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Pour ça il faudrait peut être faire quelque chose de ce trou géant faire l'éco-q😴💤 Excusez moi je me suis endormi les journées sont dures c'est la fatigue.
Répondre
M
Restaurer l'image de Rouen ne doit pas se limiter à la Normandie, l'image de Rouen a été salie en France et dans le monde.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, s'il s'agit de coller "en Normandie" au cul des villes les plus célèbres de Normandie comme Deauville, Cherbourg ou Rouen, c'est aussi ridicule que d'écrire Paris en île de France où Marseille en Provence, sans Vim Venders qui saurait qu'il y a un Paris au Texas ? Si je vous propose un séjour à Marseille, pensez vous que vous serez en Picardie à Marseille en Beauvaisis ?<br /> <br /> Réservons ces rallonges au villes qui ont un double comme Vire.
Répondre
M
Ce n'est pas en normandie qu'il faut reconstruire l'image de Rouen mais en France et à l'international, pour commencer les normands pourraient arrêter d'associer les 2 mots pour que ce ne soit pas la première association de mots qui sortent de Google et de l'opinion publique.
Répondre
Publicité
L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
  • Le webzine des Normands pour contribuer à la renaissance concrète de la Normandie après la fin, au 1er janvier 2016, d'une division administrative funeste décidée par l'Etat central jacobin en 1956, sans l'avis de nos concitoyens!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
Publicité