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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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19 novembre 2019

Normandie sans supermarchés: un groupe de Normands déterminés tente l'aventure...

Ce sont peut-être nos Vikings du XXIe siècle qui s'embarquent pour une nouvelle et difficile aventure: s'alimenter et vivre tout le confort moderne en évitant le supermarché. Pas si simple! Du côté de Vernon, des irréductibles normands, partisans du "biocal" viennent de créer une page Facebook: ils sont désormais plus de 500 à partager leurs expériences.

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Le retour du garde-manger normand?

https://actu.fr/societe/en-normandie-racontent-comment-ont-arrete-daller-supermarche-pas-simple_29425099.html

En Normandie, ils racontent comment ils ont arrêté d’aller au supermarché : « Pas si simple »

Dans ce groupe Facebook "Normandie sans supermarché", ils sont près de 500 à essayer d'arrêter d'aller dans les supermarchés pour s'approvisionner. Pas toujours si simple.

Créé en janvier 2019, un groupe Facebook baptisé « Normandie sans supermarché » rassemble des Normands qui souhaitent arrêter d’aller au supermarché pour s’approvisionner. Un peu moins d’un an après sa création, la page a attiré près de 500 internautes qui cherchent des informations et des conseils pour se lancer dans l’aventure.

Qu’est-ce qu’un supermarché ?
Selon une définition de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), un supermarché est un établissement de vente au détail en libre-service réalisant plus des deux tiers de son chiffre d’affaires en alimentation et dont la surface de vente est comprise entre 400 et 2 500 m2. Au-delà de 2 500 m2, ce sont des hypermarchés.

« Car, au début, quand on arrête d’aller au supermarché, on se sent un peu seul », avoue Carole, 50 ans, une habitante de Saint-Marcel, près de Vernon (Eure). Depuis trois ans, cette mère de deux enfants, âgés de 18 et 15 ans, s’est motivée à changer ses habitudes.

Carole fait ses courses deux à trois fois par semaine dans un magasin bio avec ses bocaux et ses sachets en tissus, chez son charcutier et chez son poissonnier. « Sans supermarché et zéro déchet, ça va souvent ensemble », assure-t-elle.

Lire aussi : Le rendez-vous du mercredi. Ces Eurois ont décidé de déserter les supermarchés et vous invitent à les suivre

« Je dois composer avec ma famille »

Cette fonctionnaire de mairie à mi-temps continue tout de même à aller une fois tous les 15 jours au supermarché pour « la bière, le vin, les croquettes pour chats, les crêpes industrielles pour le goûter de mon fils, le papier toilette… »

Je dois composer avec ma famille. Je ne peux changer toutes les habitudes du jour au lendemain de tout le monde sous prétexte que maman a décidé que… Ce n’est pas si simple.

Pour le papier toilette, c’est tout un débat dans son foyer. « Mon mari et mon fils ne veulent pas entendre parler du papier toilette bio, trop désagréable disent-ils. On réfléchit donc à mettre une douchette plutôt que du papier. C’est en réflexion. »

Lire aussi : Zéro déchet : la famille Joly n’a sorti « la poubelle qu’une seule fois depuis fin août »

Carole reconnaît qu’arrêter d’aller au supermarché est un « gros effort ». « On est obligé de faire plusieurs magasins contrairement au supermarché où on a tout, c’est un vrai effort de temps et de changement d’habitude. Il faut accepter de plus cuisiner. Nous, en général, on fait ça le dimanche en famille, tous ensemble. C’est toute une organisation. »

Elle estime aussi avoir de la chance car sur son secteur, Carole peut faire toutes ses courses au même endroit. « Tous mes commerçants sont à côté. Ce que je fais, ce n’est pas possible dans certains secteurs plus éloignés. »

Et Carole admet que le bio n’est pas accessible à toutes les bourses. « Il faudrait faire du vrac en conventionnel, aussi, pour que tout le monde puisse acheter en gros et sans déchet », plaide l’Euroise.

Être en ville, un atout ?

Pour Quentin*, 36 ans, un habitant du centre-ville de Caen (Calvados), qui n’a ni téléphone portable, ni voiture, ni réfrigérateur, le fait d’être dans une ville où tout est accessible à pied ou en vélo, rend plus simple la démarche. « Si j’habitais plus loin du centre-ville, avec des enfants, ce serait certainement plus complexe. »

Quentin et sa compagne font leurs courses au marché et dans les commerces caennais. « Je vais aussi un peu à Monoprix pour certains produits, à la Biocoop, décrit-il. Il y aussi beaucoup de choses que je n’achète pas. »

Avoir supprimé le réfrigérateur « fait qu’on n’achète aucun produit transformé ». Quentin et son amie ont investi dans un garde manger où ils mettent le beurre, le lait ou encore les fruits et légumes. « Cela nous oblige à avoir du frais et donc à faire des courses deux à trois fois par semaine. »

Quentin admet dépenser plus d’argent dans la nourriture depuis qu’il a arrêté d’aller au supermarché, « mais je m’y retrouve car sans voiture, on économise facilement 500 euros par mois. Ce sont des choix ».

Lire aussi : Au Havre, Clotilde et sa famille produisent cinq fois moins de déchets : leurs trucs et astuces

Un groupement d’achat, la solution ?

André, 21 ans, habite à Rouperroux, en pleine campagne, entre Alençon et La Ferté-Macé, dans l’Orne. Le jeune homme ne va plus jamais dans un supermarché. « J’ai dû y retourner il y a quelques mois pour acheter un pack de bières avec des amis et c’était oppressant », assure-t-il. 

Avec une cinquantaine de foyers, il a créé un groupement d’achat dans lequel des producteurs locaux sont intégrés. « Une fois tous les deux mois, on se rend dans une yourte où tout ce que l’on a commandé est stocké, explique-t-il. Dans le groupement d’achat, il y a aussi une Biocoop, ce qui nous permet d’avoir des produits comme le papier toilette par exemple. Tout est bio et local. »

Entre deux plein de courses dans la yourte, André s’approvisionne au marché. Il fait aussi beaucoup de choses lui-même. Lessive, savon, produit vaisselle… Il vit en collectif et ensemble, ils possèdent également un potager.

Le groupement d’achat d’André se nomme Ecoscovia. « C’est aussi un collectif qui organise des spectacles, des concerts, des cours de yoga… On fait vraiment plein de choses. » S’il admet que se passer de supermarché est peut-être plus simple en ville, il assure qu’avec une poignée de gens motivés, « ça bouge en campagne » !

Lire aussi : Des poules pour réduire le volume des déchets, dans une école de Mortagne-au-Perche

Imaginer un autre supermarché

Autre solution pour faire un pied de nez à la grande distribution, le supermarché coopératif. Car finalement, ces consommateurs ne sont pas contre les supermarchés, mais contre la grande distribution alimentaire.

Le supermarché coopératif pourrait répondre aux besoins de ces Normands qui veulent consommer autrement. Pour l’heure, il n’en existe pas en Normandie. Un projet est cependant imminent au Havre (Seine-Maritime), La Mouette.

Pauline Vandôme, chargée de communication pour l’association La Mouette, présente le projet :

Dans ce supermarché coopératif, on pourra tout acheter comme dans un supermarché classique : des produits d’hygiène, des légumes, des fruits… L’idée, c’est de pouvoir tout faire dans ce magasin, sans avoir besoin d’aller ailleurs.

Avec un réseau de producteurs normands dans tous les domaines, que ce soit pour légumes mais aussi le papier toilette, ce supermarché veut proposer des prix attractifs.

Lire aussi : Au Havre, ils veulent ouvrir un supermarché coopératif pour dire stop à la grande distribution

Donner trois heures de son temps

Mais pour proposer des petits prix, ce supermarché devra donc être participatif. « L’idée serait de fonctionner avec une centaine de familles et que chaque membre de la famille adhérente donne trois heures par mois de son temps au supermarché, souligne Pauline Vendôme. On s’inspire du fonctionnement des supermarchés coopératifs qui existent déjà et qui fonctionnent bien comme La Louve à Paris et Breizhicoop à Rennes. »

Le projet avance et un local a été trouvé, rue Michelet, dans le quartier Danton. 60 familles sont partantes pour le projet, mais La Mouette aurait besoin de 150 foyers pour se lancer. Et d’un peu de fonds pour réaliser des travaux dans le local, acheter un distributeur de vrac, une caisse enregistreuse…

Une cagnotte en ligne a été publiée sur le site Helloasso. Selon les initiateurs de La Mouette, ce projet de supermarché coopératif pourrait voir le jour durant le premier trimestre 2020. Alors, ça vous tente ?

*Prénom d’emprunt

Lire aussi : Vos courses dans des emballages réutilisables : un premier drive zéro déchet débarque en Normandie

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