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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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14 mars 2020

Avec la langue normande, sauvons notre langue française du FRANGLICHE... parisien!

Il n'y a pas que le Corona virus...

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Une autre pandémie sévère sévit aussi et elle s'apparente, de plus en plus, à un "linguicide" ou plutôt à un suicide culturel pratiqué sciemment par des pseudo élites politico-médiatiques et culturelles enfemées dans leur bulle parisienne, "élites" qui ont décidé de prendre le large avec la langue française, de fuir un idiome qu'elles croient bouzeux ayant un passé forcément honteux et qui ne serait parlé que par ces Gaulois réfractaires "souchards" qui sont encore enracinés dans leurs territoires et leurs terroirs.

Un exemple?

tag-Index taureaux

Quand des demi-intelligents de la pub, de la com, du développement personnel se répandent sur les ondes audio-visuelles ou sur les réseaux soi-disant sociaux pour nous vendre l'intérêt du "coaching", la connaissance qu'ils n'ont pas de la langue normande nous permet d'avoir la distance ironique et critique nécessaires car nous savons ici l'origine normande de ce mot anglais qui, comme 8000 autres mots de la langue anglaise moderne depuis... 1066, est bien de tcheu nous !

Nous qui défendons ici la langue normande d'oîl qui est l'une des racines les plus anciennes et l'une des plus prestigieuses de notre langue commune française, nous publions le communiqué suivant:

Communiqué Presse Résistance Francophone 20 mars 2020

Semaine de la langue française et de la Francophonie -

COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF RESISTANCE FRANCOPHONE

Pour un Grand Débat sur la politique linguistique de la France et de l’Union européenne

Arrachage culturel ? Substitution délibérée de l’anglo-américain à la « langue de la République » (Constitution, art. II-a), qui est aussi celle de la Francophonie internationale ? Linguicide inavoué du français par ces « collabos de la pub et du fric » que fustigeait Michel Serres observant : « il y a plus d’anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait d’allemand sous l’Occupation » ?

Que ce soit dans la dénomination d’enseignes (entre 1000 exemples : La Fourchette devenant The Fork…), dans l’appellation de services publics (banque postale créant sa filiale Ma French Bank ; Ouigo de la SNCF), dans l’intitulé d’émissions (The Voice Kids, Tonight info…), dans l’enseignement : du primaire à l’Université, est violée sciemment par les responsables la loi Toubon : « le français est la langue de l’enseignement », une politique linguistique inavouable est méthodiquement appliquée par les élites politiques et économiques. Au plus haut niveau de l’État est promue à toute occasion la French Tech ou la Start Up Nation et des évènements officiels en France sont nommés Choose France, Make the planet great again, etc. On en vient à craindre un consentement français post-Brexit à ce que l’UE impose l’anglais « langue commune » (unique de travail), alors que l’anglais n’est plus langue officielle déclarée d’aucun grand pays de l’Union… 

Face au basculement linguistique ainsi engagé, les associations groupées en collectif Résistance francophone exigent un GRAND DÉBAT SUR LA POLITIQUE LINGUISTIQUE de la FRANCE et de l’UNION EUROPÉENNE. Car la sauvegarde de la diversité culturelle et linguistique de l’humanité importe autant à son avenir que la défense de la diversité des espèces.

Liste des associations signataires : 

 

 

  • Alliance Champlain (à Nouméa, Nouvelle Calédonie) : Daniel Miroux, président ;

  • Association Francophonie Avenir (AFRAV) : Thierry Saladin, secrétaire général ;

  • Association pour la promotion de la Francophonie en Flandre (APFF ; Belgique) : Edgar Fonck, directeur ;

  • Athena (UE ; Luxembourg) : Anna Maria Campogrande, présidente ;

  • Avenir de la Langue française (ALF) : Albert Salon, président d’honneur) ;

  • Carrefour des Acteurs sociaux (CAS) : Catherine Distinguin, directrice du pôle francophone) ;

  • Cercle littéraire des Écrivains cheminots (CLEC) :Philippe Deniard, président ;

  • Centre d’études et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) : Ilyès Zouari, président) ;

  • COURRIEL : Georges Gastaud, président ;

  • Défense de la Langue française (DLF) : Marceau Déchamps, secrétaire général ;

  • Défense de la Langue française en Île de France (DLF-Paris) : Marc Favre d’Échallens, président ;

  • Défense de la Langue française en pays de Savoie : Philippe Reynaud, président ;

  • Droit de Comprendre (DDC) : Marc Favre d’Échallens, président ;

  • Forum francophone international (FFI-France) : Albert Salon, président ;

  • Forum francophone international (FFI-Québec) : François Gauthier, président ;

  • Forum pour la France (FpF) : Henri Fouquereau, secrétaire général ;

  • Francophonie Force oblige (FFO) : Alain Ripaux, président ;

  • Impératif français (Québec) : Jean-Paul Perreault, président ;

  • Institut Culture, Économie, Géopolitique (ICEG) : Yves Montenay, président ;

  • République exemplaire : Michel Le Net, président ;

  • Syndicat gardois CGT du Commerce, de la Distribution et des Services : Stéphane Leroux, secrétaire ;

 

 

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Ci-après, les réflexions du philosophe Michele Serres cité en référence:

https://www.lexpress.fr/culture/livre/michel-serres-en-guerre-contre-le-franglish_2029611.html

Michel Serres en guerre contre le "franglish"
Par Aliocha Wald-Lasowski,

Le philosophe Michel Serres lance un cri d'alarme. Selon lui, le sabir franglais menace de façon dramatique notre langue.

Vers la fin des années 1950, une nouvelle machine, complexe, sophistiquée, fait son apparition : elle va révolutionner nos manières de communiquer. Son nom anglais - qui vient du latin computus, compte, calcul - est computer. Mais comment traduire exactement computer dans notre langue ? Le mot compteur est déjà pris, pour désigner le relevé d'eau, de gaz et d'électricité. C'est alors qu'en 1955, discutant avec ses collègues scientifiques, un latiniste passionné de théologie leur explique que cette nouvelle machine lui fait penser à la création du monde par le Deus ordinator, Dieu ordonnateur de toute créature.  

Le mot "ordinateur" est né ! Qu'une ancienne langue, comme le latin du Moyen Âge, puisse servir à adapter en français un terme anglais désignant un objet si moderne, rien ne saurait réjouir davantage Michel Serres, qui vient de publier une Défense et illustration de la langue française aujourd'hui.* Voilà un court et stimulant essai sur la saveur et la beauté des mots de notre langue, passant du théâtre de Molière à l'émission de télévision The Voice, sans négliger le Capitaine Haddock, Raymond Devos ou les hommes politiques français. 

Les sciences construisent une nouvelle vision du monde

Dans les années 1960, au moment où triomphe la pensée marxiste, le jeune Michel Serres prophétise la fin de l'ère industrielle et l'entrée dans celle de la communication. C'est ainsi que dans les années 1970, il fait d'Hermès, le dieu antique des messagers et des voyageurs, le symbole de la société à venir. Dans les années 1980, au moment où il enseigne aux Etats-Unis, à l'université de Stanford, il anticipe l'urgence écologique, face à la pollution généralisée, et annonce les catastrophes de la planète.

Au début des années 2000, alors que le temps n'est plus aux grands systèmes de pensée, tandis qu'on répète que la "fin de l'histoire" a triomphé, Serres montre que les sciences construisent, au contraire, une vision du monde complète et cohérente, un nouveau grand récit qu'il faut comprendre et expliquer. Dans les années 2010, il choisit Petite Poucette comme archétype du nouvel humain en devenir, qui pianote sans cesse sur son smartphone ou sa tablette. Et aujourd'hui, celui qui commença par être officier de marine, bien avant d'entrer à l'Académie Française, revient à l'un de ses plus anciens combats, lui l'amoureux de la langue, le passionné des dialectes et des patois régionaux. 

Quelle sera la langue de communication universelle?

C'est que Michel Serres a vu mourir la langue de son enfance, le patois d'occitanie que parlaient ses parents à Agen, dans le Lot et Garonne, où il a vécu toute sa jeunesse.

Pourquoi et comment une langue meurt-elle ? Si elle ne peut plus tout dire du monde qui l'entoure, a-t-elle déjà virtuellement disparu ? La question se pose pour le français aujourd'hui : notre langue française devient-elle une langue "régionale" ? Peut-on tout dire en français ? Et pour combien de temps ? Du pékinois et du cantonais en Chine, ou de l'ourdou en Inde, qui peut deviner laquelle de ces langues deviendra demain celle de communication universelle ? 

Dialoguant avec énergie, et une certaine virulence, avec le journaliste Michel Polacco, Michel Serres débat, argumente et livre son point de vue. Choisissant une série de chroniques parmi celles réalisées pour France-Info, il reprend le titre célèbre de l'essai de Du Bellay, au temps de la Pléiade, qui revendiquait pour la langue française la subtilité et l'élégance du latin et du grec.  

On sait que Michel Serres, ancien joueur de rugby, aime l'offensive ; marin, il a navigué sur les mers du monde, et c'est en guetteur, au sommet de la vigie, qu'il scrute l'horizon et nous alerte pour protéger notre culture ; philosophe, il a créé, aux éditions Fayard, le Corpus des oeuvres de philosophie en langue française, rassemblant quatre siècles d'écrits qui manifestent le caractère encyclopédique et pluridisciplinaire de la philosophie en langue française. Pourtant, à lire sa Défense et illustration de la langue française aujourd'hui, la bataille semble perdue... 

Omniprésence de l'anglais publicitaire

Dès le début du livre, Serres pique une terrible colère : "Le commerce et la finance assassinent allègrement notre mère commune, en collaborant, au sens récent et honteux, à l'envahissement de notre espace et de nos relations par un sabir anglosaxophone." Choqué par l'omniprésence de l'anglais publicitaire, dans nos journaux, à la télévision, sur les murs de nos villes, Michel Serres "en a marre" que la SNCF nous fasse des smiles ou que les restaurants nous proposent des happy hours.  

Au contraire, "nous avons de la chance de parler français", défend-il avec force, lui qui rappelle qu'un arboriculteur ne parle pas de pommes en général, mais de Chantecler, de Calville et de mille autres variétés, ou qu'un marin ne connaît pas le mot corde, parce qu'il y a des bitords, des torons, des aussières, etc. "Il y a deux langues", explique-t-il, "une orale, ordinaire, celle de notre discussion de tous les jours, et puis celle qui est précise, qui désigne vraiment les choses". Et Michel Serres prend l'exemple de l'écrivain, qui travaille et construit sa propre langue : "L'écrivain est toujours en balance entre le mot enfoui, pour être précis, et le mot usuel, pour être compris." 

Le choix des mots, ce trésor caché de la langue, Michel Serres l'entend aussi dans la musique : dans les opéras de Rossini, se nichent la gaieté et l'éveil de la langue italienne ; dans les opéras de Mahler, la profondeur de la langue allemande. "Je crois entendre chez les musiciens, italiens, allemands, français, la sonorité qui émane de la langue qu'ils parlent", commente Michel Serres, qui pointe ici la belle entente, la complicité merveilleuse entre les notes et les mots, le son et le sens. 

"Un pays qui perd sa langue perd sa culture"

"Une langue vivante, c'est une langue qui peut tout dire", conclut Michel Serres, rappelant que nous ne connaissons généralement que la partie émergée de notre culture, l'iceberg en surface : dans la langue de tous les jours, les gens n'utilisent qu'une infime fraction des mots à leur disposition, à peine 10% ! Souvent, une langue est réduite à un seul usage, et devient la langue des diplomates, des commerçants ou des artistes. Bien sûr, chaque langue a une spécificité : ainsi l'anglais est une langue atomique, où l'unité de sens est le "mot" ; le français est une langue moléculaire, où l'unité de sens est la "phrase". L'allemand se situe au milieu, c'est un mélange des deux. 

Mais si la langue se nourrit de ses contacts avec l'extérieur - le français ne s'est-il pas enrichi de mots arabes ("algèbre", "algorithme", "tarif"), de mots italiens ("fourchette", "sonate") ou même de mots aztèques ("haricot") ? -, Michel Serres semble désormais pessimiste, et profondément inquiet pour l'avenir : "Un pays qui perd sa langue perd sa culture ; un pays qui perd sa culture perd son identité ; un pays qui perd son identité n'existe plus. C'est la plus grande catastrophe qui puisse lui arriver." Espérons que nous saurons tirer les leçons de cette analyse, afin de mieux aimer et défendre le français. 

* Michel Serres, Défense et illustration de la langue française aujourd'hui, éd. Le Pommier, 130 p., 9 €. 

 

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Commentaires
M
Le COVID 19 pourrait affecter les parlers normands et accélérer leur disparition en frappant plus gravement les plus âgés, vu l'âge moyen des locuteurs...<br /> <br /> La langue normande à des apports tellement minimes dans le français que ce n'est certainement pas elle qui évitera le frangliche, d'autant qu'elle est très mélangée avec des mots anglicisés, enseignons le latin (80% du dictionnaire )et l'italien pour revitaliser le français.
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