Reprise de Paris-Normandie: la Normandie médiatique orientale passera-t-elle sous pavillon belge?
Au beau milieu du pont dit de l'Ascension, les dures réalités financières font descendre les espoirs de ceux qui pouvaient raisonnablement s'attendre à ce que l'opportunité de la reprise de Paris-Normandie, dernier quotidien normand indépendant, soit aussi celle de réunifier médiatiquement la Normandie autour d'un groupe de presse multimédias indépendant 100% normand, à savoir le groupe Leclerc La Manche Libre-Tendance Ouest, originaire du Cotentin (Saint-Lô) et qui a déjà un pied dans l'ex-haute Normandie avec l'hebdomadaire Le courrier cauchois et le réseau Tendance Ouest.
Visiblement, cela ne sera hélas pas possible car cette option normande ne figure pas dans les trois offres de reprise déposées au tribunal de commerce de Rouen ce vendredi 22 mai 2020, dernier délai pour déposer une offre:
Pour résumer et ce n'est pas une histoire drôle, nous avons deux offres belges (dont celle du groupe Rossel qui revient en force) et une offre sanitaire et médicale certainement inspirée par la crise du covid 19 qui a fait flancher les ventes du quotidien normand comme d'autres titres de presse!
Lire l'article proposé par Le Monde (22/05/20):
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2020/05/22/trois-offres-de-reprise-deposees-pour-paris-normandie_6040485_3236.html
Le quotidien local avait été placé le 21 avril en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité, la direction affirmant qu’il avait été « plaqué au sol par la crise sanitaire ».
Trois offres ont été déposées, vendredi 22 mai, pour une reprise du quotidien local Paris Normandie, a-t-on appris auprès des élus du comité social et économique (CSE).
Le groupe belge Rossel, propriétaire du Soir et de la Voix du Nord, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il avait fait une offre sur le journal normand détenu par l’entrepreneur Jean-Louis Louvel. Le groupe a déjà été, en vain, candidat à la reprise du titre en 2017.
NP Holding/IPM (La Libre Belgique) a également fait une offre, selon un communiqué des élus du CSE, qui précise que cette « offre est soutenue par Valéry Jimonet », le directeur général de Paris Normandie. M. Jimonet « n’est pas associé au capital dans le projet » mais retrouvera son poste si cette offre est retenue, a précisé M. Louvel à l’AFP. « Ma holding Fininco serait associée minoritaire avec le groupe IPM », a-t-il ajouté.
Le troisième candidat à la reprise est le groupe d’édition et de formation dans le domaine médical 1healthmedia.
Une dette de 7 millions d’euros
« Les offres seront détaillées mercredi aux élus du personnel » et « le tribunal devra statuer au plus tôt dans les quinze jours », selon le communiqué du CSE. Interrogé par l’AFP, le syndicat national des journalistes (SNJ) n’a pas souhaité faire de commentaire. Sollicité, M. Jimonet n’a pas donné suite. Les entreprises intéressées avaient jusqu’à vendredi midi pour déposer leur offre.
Paris Normandie avait été placé le 21 avril en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité, la direction affirmant que le journal avait été « plaqué au sol par la crise sanitaire » due au coronavirus. Selon le jugement du tribunal de commerce, la société éditrice de Paris Normandie affichait fin 2019 un chiffre d’affaires de 29,4 millions d’euros pour un déficit de 532 368 euros.
Implanté uniquement en ex-Haute-Normandie, dont il est l’unique quotidien local, le journal, qui tirait à 41 280 exemplaires en 2019, affiche une dette de 7 millions d’euros, en baisse de 3 millions depuis 2017. Et il a annoncé en avril une chute de 90 % de ses recettes publicitaires depuis le début de crise sanitaire.
Pauvre Normandie!