Revue de presse normande de la rentrée (3 septembre 2020)
L'ensauvagement de notre société: la Normandie n'est hélas pas épargnée...
Consternant!
Une bonne nouvelle pour le savoir-faire normand: Hermès va ouvrir une manufacture à Louviers.
(source: Ouest France, 03/09/20)
Quand les Bretons nous demandent de collaborer un peu plus avec eux il faut sans cesse se demander si nous ne sommes pas des... idiots utiles! Mefité!
(source: Lettre Eco Normandie, 28 août 2020)
Quid de la LNPN? La ressusciter comme Saint Lazare... avant les calendes grecques?
(source: Lettre Eco Normandie, 28 août 2020)
Rouen et la Normandie se positionnent en force sur le créneau de l'hydrogène...
Commentaire de Florestan:
Cette montée en puissance de l'hydrogène fait raler les écologistes sectaires anti-nucléaires car pour fabriquer de l'hydrogène il faut faire de l'électrolyse qui ne peut se faire à l'échelle industrielle que si nous disposons d'une électricité de base abondante et pas chère: c'est précisément ce que permet l'énergie nucléaire très présente en Normandie et dont l'activité n'émet aucun gaz à effet de serre dans l'atmosphère... Il faudrait savoir ce que l'on veut!
A la veille d'une fusion portuaire improbable dans le cadre d'HAROPA, le GPM de Rouen maintient sa position de premier port européen pour les céréales...
Le groupe céréalier Soufflet investit dans son terminal céréalier du port de Rouen (Seine-Maritime), premier port exportateur de céréales d'Europe occidentale.
Le port de Rouen est le premier port exportateur de céréales d'Europe occidentale et continue d'investir pour garder son leadership. Il a vu passer 9,9 millions de tonnes de blé et d'orge au cours de la campagne record de 2019-2020.
Les derniers travaux avaient consisté à approfondir le lit de la Seine entre Rouen et l'estuaire, un effort de 7,8 millions d'euros de travaux fluviaux et de dragage. Le port a entrepris cette fois de mettre au gabarit le terminal du groupe Soufflet, le deuxième opérateur de céréales du port. Il y a deux ans, c'est le premier opérateur, Sénalia, qui avait profité de cette amélioration. « La finalité est d'accueillir à Rouen des navires vracquiers à plus fort tirant d'eau, plus chargés, et ainsi d'améliorer notre attractivité », résume Manuel Gaborieau, délégué commercial d'Haropa (GIE qui réunit les ports du Havre, de Rouen et de Paris), en charge de la filière céréales et agro-industrie.
Si le port investit dans les infrastructures, il revient aux opérateurs d'adapter leurs terminaux. « Nous allons mettre aux normes nos installations, qui datent de 1974, avec un nouveau portique de chargement de navires. Objectif : augmenter la cadence de chargement de blé et de malt, et réduire les émissions de poussière pendant le chargement », explique Jean-François Lepy, directeur général de Soufflet Négoce.
Le groupe, installé à Nogent-sur-Seine (Aube), réalise un chiffre d'affaires de 4,8 milliards d'euros (dont 1,7 dans le négoce) avec 6.943 collaborateurs. Les travaux programmés avant le confinement général doivent démarrer en octobre 2020.
« Rouen est un site stratégique pour le groupe Soufflet à plus d'un titre », relève Jean-François Lepy, évoquant les activités de transformation de son groupe à Rouen (malterie, moulin…) et sa situation sur la Seine, maillon central dans la logistique de Soufflet. « 50 % des céréales que nous transportons le sont par la Seine », précise le dirigeant.
A l'écouter, Rouen est en outre, un port compétitif. « C'est le port le moins cher du monde pour le coût de chargement des céréales à bord des navires, soit 4 euros la tonne de blé à Rouen quand on est à 10-12 euros en Russie et 7-8 euros en Ukraine. »
La première destination du blé rouennais reste l'Algérie. Une force du fait de l'importance des volumes achetés par ce pays et une fragilité par la dépendance qui en découle. Le port normand se trouve de fait soumis aux exigences du cahier des charges algérien, en particulier pour le blé tendre, destiné à la panification. Gare donc à la concurrence des blés de Russie et d'Ukraine, qui représentent désormais 40 % du marché mondial !
Mais ces blés de la mer Noire ont un défaut que pointent Jean-François Lepy et Manuel Gaborieau. Leur taux de grains piqués par la punaise des céréales serait supérieur à celui relevé dans les blés d'Europe occidentale. Or, quand le blé est « piqué » dans une certaine proportion par cet insecte ravageur, il peut devenir impropre à la panification.
Lire aussi dans les Echos:
Non loin de Caen, le domaine des Arpents du Soleil a relancé, il y a vingt ans, la production d'un vin 100 % normand. Il mise sur la qualité de ses productions, plutôt que sur la seule IGP, pour assurer sa notoriété.
« Nous avons été assez surpris par la croissance de la demande. Le confinement a confirmé l'engouement des consommateurs pour les produits du terroir. » En cet automne 2020, Gérard Samson, le fondateur du domaine des Arpents du Soleil, a le sourire : ses ventes ont augmenté de plus de 20 % au cours des derniers mois .
Mais, attention, prévient-il, ces chiffres ne doivent pas relancer la ruée vers un supposé eldorado des vins locaux. « Avec le réchauffement climatique, d'aucuns estiment que la limite nord de la viticulture sera levée ! Il faut rester très prudent sinon il y aura beaucoup de déçus, peu d'élus », explique cet ancien notaire, qui a tout lâché, il y a vingt-cinq ans, pour recréer de toutes pièces un domaine à 25 kilomètres de Caen.
Même s'il revendique un produit du terroir « authentique », protégé depuis 2010 par une IGP Vin de pays du Calvados-Grisy , le vigneron n'a jamais cherché à faire de la singularité du lieu de production un argument marketing. « Je voulais avant tout produire du bon vin. Mon expérience en Angleterre avait été traumatisante, les raisins récoltés présentant des degrés potentiels de 6,5 et 7,5 degrés… fin octobre ! », se remémore le vigneron.
Pour réussir son aventure, considérée comme totalement folle dans les années 1990, Gérard Samson n'a rien laissé au hasard : ni le choix du terroir et moins encore celui des cépages. Auxerrois, pinot noir et gris, chardonnay et sauvignon ont ainsi été testés et, grâce aux bonnes conditions pédoclimatiques de la zone, le domaine a obtenu des maturités élevées, entre 12 et 14 degrés en moyenne. « Nous sommes dans une des zones les plus sèches de Normandie, arrosée par seulement 600 millimètres de pluie annuelle. En outre, nous sommes dans un 'couloir' protégé de la grêle », détaille Gérard Samson.
Dès les premières vendanges, en 1998, les résultats ont été au rendez-vous : les Arpents du Soleil entrent au célèbre guide Hachette des vins. Sur les 21 millésimes qui suivront, 18 seront à nouveau sélectionnés. Pas mal pour un domaine dont l'administration ne voulait initialement pas entendre parler ! Aujourd'hui, les 6 hectares du domaine, labellisé Haute Qualité environnementale, produisent 40.000 bouteilles environ, commercialisées plutôt dans un rayon local, en direct à la propriété, chez les restaurateurs ou via un réseau de cavistes. « Nos quatre cuvées sont vendues à un prix moyen de 10 euros environ », complète le vigneron.
Guillaume Roussange (Correspondant à Amiens)
Ceux qui font l'erreur de penser que mettre en oeuvre un bouclier social normand est une "idée romantique" dans une logique d'intelligence économique, (dixit Laurent Beauvais, ancien président de région en Normandie) n'ont qu'à lire ce qui suit:
Le bilan du tourisme normand pour le mois d'août 2020 vient d'être publié: grosso modo, la saison a été sauvée.
Mais les craintes des professionnels demeurent vives pour l'arrière saison de septembre et d'octobre et ses courts séjours très appréciés en Normandie car le Covid est toujours là et les clientèles étrangères qui aiment la Normandie, à commencer par les Britanniques sont absentes: la Brittany Ferries qui boit en ce moment le bouillon n'aide en rien puisque tous les ferries en partance pour l'Angleterre de cette compagnie bretonne depuis un port normand seront suspendus à partir d'octobre prochain...
Du 25 au 31 août, ce sont près de 500 professionnels du tourisme normands qui ont répondu à l’enquête menée par Normandie Tourisme avec les 5 partenaires touristiques départementaux.
55% des répondants sont satisfaits de l’activité touristique de leurs établissements pour le mois d’août. C’est un soulagement pour l’ensemble des secteurs d’activités qui, au regard du contexte inédit et de la crise sanitaire en cours, pouvaient s’attendre à de bien moins bons résultats.
Les Français ont été très nombreux sur les côtes normandes et à l’intérieur des terres, accompagnés de nos voisins européens, en particulier les Belges, Néerlandais et Allemands.
Un sondage mené en parallèle de cette enquête régionale conclu par ailleurs que 53% des Français sont partis en vacances pendant l’été 2020, et 94% des partants ont voyagé en France. La Normandie a attiré une large part de courts-séjours et d’excursions.
Malheureusement, les professionnels ne montrent que peu d’optimisme pour l’arrière-saison, qui accueille habituellement les retraités, les couples sans enfants, les groupes, les voyageurs d’affaires etc. 93% des répondants craignent un manque à gagner important avec la faible présence, voire l’absence totale, de ces segments de clientèles.
Lire l'intégralité de la note de conjoncture:
Commentaire de Florestan:
En terme d'attractivité sur le marché intérieur français, la Normandie occupe une place plus que moyenne à la différence de la Bretagne qui pointe à la seconde place, servie par un matraquage médiatique quasi permanent...
Une polémique bien mal informée et parfois mal intentionnée oblige les promoteurs du grand projet de spectacle sur le Débarquement et la Bataille de Normandie à communiquer sur leur projet: ce qui est à lire ci-après est rassurant car il s'agit de rendre hommage aux héros de l'été 1944 en Normandie et cet hommage ne sera pas limité aux seuls soldats des forces alliées engagées dans l'opération Overlord.
Ce projet ne s'appelera pas "D-day-land", une appelation médiatique qui met en colère les porteurs du projet souhaité par Hervé Morin et qui tiennent à travailler en collaboration avec toutes les cautions morales et scientifiques nécessaires.
(source: Ouest-France 03/09/20)
NE PAS OUBLIER NOS HEROS... TOUS NOS HEROS de ce terrible été 1944.
Janine Hardy, résistante pendant la Seconde guerre mondiale à Caen (Calvados) a célébré ses 100 ans, mardi 1er septembre 2020. Portrait.
Plus de 76 ans après le Débarquement, Janine Hardy, habite toujours aux abords du château de Caen (Calvados) qu’elle n’a pas quittés depuis 1920. Depuis le mardi 1er septembre 2020, elle a 100 ans, et bien que cet anniversaire lui donne le sourire, les souvenirs douloureux des bombardements ne sont jamais bien loin.
Encore aujourd’hui, Janine Hardy n’a aucune difficulté à peindre le paysage qui lui était donné de voir avant la Libération de Caen. Elle habite un appartement proche de la place du marché au bois, qui n’existe plus aujourd’hui. « Sur ma gauche, je pouvais admirer le clocher de l’église Saint-Pierre, et en face de chez moi, le grand hôtel de la Victoire ».
Mais dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, quand le clocher tombe pendant les bombardements sur Caen, c’est déjà, tout un pan de sa vie qui s’écroule. Elle n’a que 23 ans et un obus de marine anglais vient de briser son point de repère, celui qui a guidé toute son enfance et sa vie de jeune adulte dans le quartier du château.
Née à Cléville aux portes du Pays d’Auge, Janine Hardy est arrivée à l’âge d’un mois à Caen, pour s’installer dans un premier appartement de la rue Montoir Poissonnerie avec ses parents. Le hasard fait qu’on lui proposera d’habiter dans cette même rue en 1956, dans un logement flambant neuf. Elle y réside toujours, 64 ans après. Très rapidement, la famille s’installe finalement place du château. Un secteur qu’elle ne quittera jamais… malgré les bombardements.
Elle se souvient précisément de ce qu’elle faisait quand l’alarme de l’horreur a résonné pour la première fois. « Il était 13h25, j’allume alors ma gazinière pour me faire cuire un bifteck que nous arrivions à avoir une fois par mois. Et tout d’un coup, des grondements sourds. Tout tremblait : le sol, les murs, les fenêtres, tous les objets… C’était épouvantable. Je n’ai pas eu le temps de le cuire ».
Elle se revoit en train de maintenir avec ses deux mains un miroir pour éviter qu’il ne se fracasse en tombant. Les Alliés qui volent très haut pilonnent le centre-ville qu’ils souhaitent à la base reprendre dès le 6 juin. « Je revois ces avions partir de la gare et piquer vers le château. » Et pour cause, des troupes allemandes occupent l’enceinte, tout comme plusieurs logements dans le quartier. Le silence succède alors au vacarme des bombes. Puis rapidement, les premiers cris qui résonnent déjà.
« Mon frère est alors arrivé très vite chez moi, lui qui habitait avec ma mère un peu plus haut dans le Vaugueux ». Le temps d’échanger quelques nouvelles et tous les deux, nous sommes partis prendre des nouvelles des premiers sinistrés.
On n’a pas le temps d’être angoissé. Il faut y aller, un point c’est tout, même si bien sûr on a peur de trouver des voisins morts, des connaissances sous les ruines.
La confidence est pénible, le souvenir lointain, mais toujours aussi douloureux. La guerre a fait son oeuvre. Les pertes civiles sont colossales. Parmi elles, un petit enfant que Janine découvre. « Je me suis retrouvée face à une dame que je connaissais. Elle était primeur. Je lui ai dit d’être sans crainte, que son enfant était à l’abri. Je lui ai menti, il était mort ».
Arrive alors trop rapidement le bombardement de la fin d’après-midi. Les images d’une violence rare marquent à jamais son esprit. Ces avions qui fendent le ciel alimenteront bien des cauchemars par la suite. Pour la seule journée du 6 juin, plusieurs centaines de civils sont tuées dans le centre de Caen.
Avec son frère et sa mère, Janine part trouver refuge au centre d’accueil pour la population, installé dans le lycée Malherbe qui occupe à l’époque les locaux de l’actuel hôtel de Ville. « Dans la salle où nous nous trouvions, il y avait un pressoir sur lequel j’étais assise. La nuit a été terrible. Nous y voyions comme en plein jour. La lumière passait à travers le soupirail. »
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Dans les jours qui suivent, Janine se porte rapidement volontaire pour rejoindre les équipes de secours. Et sans rien dire à personne, elle retourne chez elle. L’hôtel de la Victoire n’est plus qu’un amas de pierres. Effondrée, elle s’assoit sur ce qu’il reste de cet établissement et contemple son immeuble à elle, à la façade largement altérée.
De l’une de ses fenêtres, s’échappe un rideau que les bombes n’ont pas achevé. C’est alors que de nulle part, sortent deux chattes. Ce sont les siennes, Miquette et Mousseline.
Compte tenu de la situation, nous piquions les animaux domestiques. Je les ai prises avec moi et je suis rentré au centre d’accueil. J’ai alors croisé les docteurs. L’un d’eux m’a dit : tu les caches, on n’a rien vu. C’est comme ça que j’ai pu les sauver.
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Elle raconte aussi une vie forcément pénible pendant les cinq semaines qu’a duré la bataille de Caen, jusqu’à la libération de la rive gauche le 9 juillet 1944, puis la rive droite, le 19. « On m’a souvent posé la question, mais oui, nous avions à manger pendant la bataille de Caen. Les gens étaient formidables. Certains prenaient des risques pour aller dans les alentours récupérer les bêtes blessés, pour trouver des provisions. La solidarité était incroyable. On avait même du vin ! ».
Chaque sortie est difficile. Le paysage s’est modifié. Tout le secteur de la Tour Leroy est à terre, comme les quartiers Saint-Jean et Saint-Pierre. Déjà le comportement des forces alliées ne fait pas l’unanimité au sein de la population, particulièrement chez ceux qui ont souffert.
Je me souviens de ce char américain qui du haut du Vaugueux a filé tout droit, roulant sur les ruines et qui a contourné un monticule sur lequel des croix avaient été placées, évoque-t-elle.
Ce caractère bien trempé, d’une intégrité exemplaire, elle le gardera toute sa vie. Elle a d’ailleurs refusé d’être décorée de la légion d’honneur. Elle recevra tout de même quelques années plus tard, l’ordre national du mérite. Et du mérite, il lui en a fallu pendant la guerre, pour affronter un parcours semé d’actes de résistance, quand il fallait qu’elle file à Lisieux et Paris pour communiquer des informations ou récupérer de fausses cartes d’identité. Avec un seul but en tête : que des jeunes ne partent pas au Service du travail obligatoire, orchestré par les nazis.
Deux jours avant le Débarquement, son frère est d’ailleurs venu la trouver pour l’alerter d’une arrivée imminente des alliés. Et il a beau lui avoir déconseillé de quitter la ville, elle ne l’a pas écouté. Obstinée et dévouée au bien commun, elle a filé ce jour-là malgré la menace, à Lisieux, accomplir un nouvel acte de résistance.
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Caen. Du changement dans l’équipe de la rédaction locale d’Ouest-France Caen: un Breton repart en Bretagne, deux Normandes arrivent...
La reconstitution historique est un sport qui se porte bien en Normandie:
Le 21 septembre 2020, à ne pas rater à la télévision, le numéro de l'émission de Stéphane Bern "Secrets d'Histoire" consacré à Guillaume Le Conquérant!
(source: Liberté Caen, 03/09/20)
Ce soir-là, le 26 septembre à Saint-Manvieu-Norrey, prière de ne pas mettre son drapeau normand dans sa pouque!