Obsèques d'Antoine Rufenacht au Havre: une belle leçon normande d'oecuménisme chrétien face à toute idéologie extrêmiste!
Sur la scène de l'Opéra régional de Rouen, le metteur en scène David Bobée qui "décolonise" les arts et "déracialise" notre patrimoine commun, transforme le Tannhäuser de Richard Wagner en catéchisme politique consistant à démontrer que la religion est source de tout asservissement...
https://www.relikto.com/tannhauser-de-wagner-au-milieu-dune-lutte-de-religions/
A Rouen, toujours, le nouveau maire, Nicolas Mayer Rossignol propose d'organiser un débat public pour décider de déboulonner définitivement la statue de Napoléon 1er qui a déjà quitté son socle en suggérant de la remplacer par une figure de la lutte féministe...
A Lyon, le nouveau maire écologiste fraichement élu a refusé le 8 septembre dernier de participer à la traditionnelle cérémonie lyonnaise du voeu des Echevins à la Vierge à l'occasion de la peste de 1643 qui se déroule chaque année en la basilique de Fourvière prétextant le strict respect de laïcité.
Mais ce nouveau maire écologiste qui déteste, par ailleurs, le populaire Tour de France réputé machiste et polluant, vient de poser la première pierre d'une nouvelle mosquée à Lyon (Gerland): respect de la laïcité à géométrie variable...
Enfin, à Bordeaux, le nouveau maire écologiste a fait savoir qu'il n'y aurait plus de sapin de Noël sous prétexte de ne plus fêter un arbre mort...
Alors pendant que nos nouveaux dévots et autres tartufes du politiquement correct progressiste s'agitent médiatiquement pour stimuler notre mauvaise conscience mais surtout pour travailler activement à l'élection en 2022 de Marine Le Pen comme première femme à la tête de la République française en parfaits idiots utiles qu'ils sont vraiment, les obsèques publiques et religieuses du protestant Antoine Rufenacht qui se sont déroulées ce 10 septembre 2020 en l'église catholique Saint-Joseph du Havre ont administré une belle et réconfortante leçon normande d'oecuménisme chrétien adressée à tous ces méchants promoteurs d'idéologies extrêmistes qui hystérisent dangereusement le débat public national.
Vu le contexte pathétique dans lequel nous sommes plongés, cette cérémonie d'obsèques du havrais Rufenacht empreinte de piété, solennelle et simple, allant aux idées les plus essentielles et les plus spirituelles, nous a fait penser à celle qui honora en juillet 2016 la mémoire du Père Jacques Hamel artisan de la paix entre Chrétiens et Musulmans après son odieux assassinat par des militants de l'idéologie islamiste radicale: à l'instar de la cathédrale de Rouen, l'église métropolitaine de Normandie, l'église Saint-Joseph en son béton sévère de la Reconstruction de l'Après-Guerre était hier, à l'occasion d'honorer la mémoire d'Antoine Rufenacht, la maison de la paix commune.
Cette cérémonie publique d'obsèques religieuses mais parfaitement républicaine par ses paroles et ses symboles, dédiée à la mémoire d'Antoine Rufenacht, était une nouvelle occasion d'être... fier d'être Normand!
Hommage. Les centaines de Havraises et de Havrais anonymes, de nombreuses personnalités dont trois anciens Premiers ministres ont assisté jeudi 10 septembre 2020 dans l’après-midi aux obsèques d’Antoine Rufenacht. Une cérémonie empreinte d’émotion et de sobriété.
Antoine Rufenacht appartenait à l’Église réformée unie de France. « Bien réformée », lui plaisait-il de souligner malicieusement. Celui qui fut ministre à deux reprises, premier vice-président du Département, président de la Région, maire du Havre – son grand œuvre – puis directeur de campagne du président de la République sortant et réélu détestait la pompe et les flatteries.
En l’église Saint-Joseph du Havre, le culte d’Action de grâce qui a été célébré par son ami le pasteur parisien Denis Heller ressemblait à l’homme. « Unanimement, on souligne l’énergie avec laquelle Antoine Rufenacht a transformé Le Havre, la ville qu’il aimait, la détermination qu’il a mis pour son rayonnement social, économique et culturel », rappelle Monseigneur Jean-Luc Brunin dans son mot d’accueil. Le temple de la rue Anatole-France eut été trop exigu pour accueillir la foule, aussi l’évêque du Havre a-t-il honoré « une requête qu’il m’avait faite à mon arrivée il y a neuf ans, lors de notre première rencontre. Celle de permettre que ses obsèques se déroulent à Saint-Joseph ».
Et quel symbole d’accueillir en cette église toute de béton que le maître bâtisseur avait dessinée celui qui mobilisa toute sa détermination pour que Le Havre reconstruit par Auguste Perret soit inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Dans le chœur central de l’édifice, dans la couleur changeante des splendides vitraux de Marguerite Huré, enchâssés dans la haute tour lanterne, le sobre cercueil de l’ancien maire du Havre est encadré de fleurs blanches. Autour de la famille Rufenacht, de son épouse Liselotte qui cheminait à ses côtés depuis 1954, de ses enfants Charles, François et Caroline, de ses petits-enfants, Anatole Olympe, Isabeau, Gaston, Charlotte, Pierre, Gabriel et Alice, les personnalités politiques se comptent par dizaines : trois anciens Premiers ministres, Alain Juppé, Bernard Cazeneuve et Édouard Philippe qui lui succéda dans le fauteuil de maire du Havre en octobre 2010, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer qui représente le gouvernement de Jean Castex et le président Macron, Daniel Colliard, le prédécesseur d’Antoine Rufenacht à l’hôtel de ville, trois anciens maires de Rouen, Pierre Albertini, Valérie Fourneyron et Yvon Robert, Christian Jacob, président des Républicains, ce parti du gaullisme qui était la famille politique d’Antoine Rufenacht. Michèle Alliot-Marie, ancienne présidente du RPR, est venue comme bon nombre de parlementaires de Normandie et d’autres régions.
Le chant Mon dieu, plus près de toi s’élève, porté par la voix pure d’Emmanuelle Pascal-Falala et l’orgue de Daniel Basset avant la prière du pasteur Heller. « Cette cérémonie est sobre et simple, à l’image de sa pudeur et de sa retenue. Antoine Rufenacht était né au Havre en mai 1939 dans une famille de négociants havrais ancrée dans le protestantisme. Après des études brillantes [jusqu’à L’Ena, promotion Turgot, NDLR], il participa aux affaires de sa famille avant de s’engager en politique avec le parcours que l’on connaît. Chez ses pairs et pas seulement, il était connu pour son attachement au Havre. Il a fait beaucoup pour sa ville et vous a donné à vous les Havrais la fierté d’être havrais », rappelle Denis Heller.
Sur le parvis où se pressent des centaines de personnes, dans l’église, les regards s’embuent lorsque le pasteur évoque le respect qu’il inspirait, la fermeté de ses convictions associée à sa grande élégance de cœur et à sa détermination. Les huit petits-enfants d’Antoine Rufenacht déposent des bougies sur son cercueil. Et c’est la lecture de la première lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens:
« L’amour ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas », lit le pasteur Heller. Le texte bouleversant du Psaume de la Création s’élève dans le ciel de l’estuaire, cet espace de terre et d’eau qu’aimait tant Antoine Rufenacht avant que son fils François ne lise la prière de Saint François d’Assise. Son autre fils Charles et son aîné livrent ensuite à deux voix la bouleversante prière de Mère Teresa.