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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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26 septembre 2020

J'ai un accent régional et je vous em.... !!!!

L'Etoile de Normandie vous fait part de la dernière chronique publiée par Michel Feltin-Palas au sujet de tous ces accents régionaux qui ne leur reviennent toujours pas:

Le mépris de classe combiné au mépris géographique lié à l'hypercentralisation parisienne perdure en France même si le politiquement correct progressiste et médiatique dominant nous intime l'ordre de nous préocupper jusqu'à l'auto-flagelation d'autres mépris de classe ou géographiques plus lointains ou plus exotiques que celui qui continue d'affliger tous les ploucs de nos provinces...

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On n'est pas un bon Français quand on a un accent régional !
C'est le message implicite diffusé par une publicité tout à fait scandaleuse pour les crackers Belin. Et si on réagissait ?
C'est une publicité qui se veut humoristique et décalée, une saynète vantant les crackers Belin dans laquelle trois gâteaux apéritifs aux allures d'acteurs de cinéma échangent sur un ton supposé comique.Un film tout à fait scandaleux, en fait, dont voici un rapide résumé.
Scène première. Le biscuit nommé Monaco, devant un miroir, répète son texte sur un ton déclamatoire : "Vivre d'amour et de blé français !", mais - grave "erreur" - il le prononce avec l'accent provençal. Insupportable pour Chipster, le "réalisateur" qui l'admoneste : "Coupez ! C'est quoi, c't accent ?"
Scène deuxième. Monaco reprend son texte, en employant cette fois des intonations nordistes (1). Même dérive coupable, même sanction ! On lui intime l'ordre de recommencer.
Scène finale. Miracle : Monaco utilise enfin l'accent dit "standard". Aussitôt, il reçoit les félicitations de Chipster : "Eh ben, voilà, quand tu veux".
Arrive alors le slogan, résumant le message essentiel : "Fabriqué en France avec du blé français".
On a beau tourner l'analyse dans tous les sens, ce film porte un message clair : pour vanter un produit français, il ne faut s'exprimer avec un accent régional, mais à la manière de la bourgeoisie d'Ile-de-France. Un exemple typique de "glottophobie", néologisme conçu par le linguiste Philippe Blanchet pour désigner la malveillance à l'égard d'un individu en raison de sa langue ou de sa manière de parler.
Voilà quelques jours, j'ai contacté les responsables de l'agence BETC (une filiale de Havas) qui ont réalisé cette publicité. Au début de notre conversation, sa directrice générale, Anne Isabelle Cerles, m'a expliqué ceci : "Nous n'avions aucunement l'intention de nous moquer des accents. Au contraire, nous nous moquons de Monaco, personnage un peu prétentieux, qui n'arrive pas à imiter les accents des autres et n'est vraiment bon que lorsqu'il est lui-même." Je ne suis pas sûr qu'elle-même croyait à ce qu'elle disait... D'ailleurs, quand je lui ai fait remarquer que, comme par hasard, le "bon accent" dudit Monaco correspondait à l'accent standard, elle ne m'a pas répondu. Un peu plus tard, elle a reconnu qu'à aucun moment son équipe ne s'était demandé si jouer avec les accents régionaux pouvait ou non choquer quiconque. "On n'y avait pas pensé", a-t-elle avoué avec une certaine franchise. Avant de raccrocher, elle m'a enfin glissé : "Vous m'avez sensibilisée à un sujet auquel je n'avais jamais réfléchi. Je serai plus attentive à l'avenir."
Visiblement, elle n'est pas la seule à n'y avoir "jamais réfléchi". Quand le film a été présenté au client, le géant de l'agroalimentaire américain Mondelèz (Luc, Côte d'Or, Toblerone, etc.), n'a lui non plus rien trouvé à redire. Quant à l'Agence de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), elle n'a pas davantage bronché. Pourtant, celle-ci a le pouvoir de bloquer en amont les pubs susceptibles, je cite, de "cautionner l'idée de l'infériorité d'une personne en raison de son sexe, de son origine, de son appartenance à un groupe social, de son orientation ou identité sexuelle ou de tout autre critère de discrimination". Seulement voilà : son directeur général, Stéphane Martin, que j'ai également interrogé, soutient que "l'accent ne permet pas d'identifier précisément une région ou une communauté" ! Ce qui est tout de même fort de café : croit-il sérieusement que Raimu vient d'Alsace et que Francis Cabrel a grandi en Corse ? Pire encore : le même affirme que, dans cette publicité, "le personnage joue un rôle sans qu'aucun accent ne soit présenté de manière péjorative" et qu'"il n'y a donc pas à ce titre de présentation d'un stéréotype dégradant".
Alors transposons. Imaginons que, dans le même film, Monaco n'ait pas le "tort" de parler avec un accent méridional ou nordiste, mais soit grimé en juif, puis en musulman, et qu'il se fasse à chaque fois réprimander. Imaginons que, pour terminer, le même biscuit soit représenté en bon paroissien catholique sortant de la messe dominicale, qu'il en soit chaudement complimenté et que résonne alors le slogan "Fabriqué en France avec du blé français".
Stéphane Martin soutiendrait-il toujours qu'il n'y a là "aucun stéréotype dégradant" ? Et BETC vanterait-elle dans son texte d'accompagnement "l'humour et le réalisme" de ces "personnages loufoques" ou bien serait-elle taxée d'antisémitisme et d'islamophobie ?
Je l'ai déjà écrit ? Je le répète. Il existe en France d'autres discriminations que celles liées aux accents régionaux - et de plus graves. En revanche, cette discrimination-là a pour caractéristique de ne pas être reconnue comme telle. Jamais les pubeux d'aujourd'hui n'oseraient présenter un Noir lançant le slogan "Y'a bon Banania", comme le faisaient leurs devanciers au début du XXe siècle. Et s'ils le faisaient, jamais Stéphane Martin ne le laisserait passer à l'antenne. Pourquoi ? Parce qu'entre-temps, la France a mené un travail de réflexion sur son passé colonial et son rapport au racisme. C'est ce travail qui conduit aujourd'hui le cinéma, la télévision et la publicité à ne plus réserver aux personnes de couleur des rôles d'ouvriers, de femmes de ménage ou de voyous, et c'est très bien ainsi.
Pour user d'une litote, on n'en est pas du tout là pour les accents où, au contraire, les préjugés continuent d'avoir libre cours. Dans la pub, les intonations régionales ne sont mises en avant que pour vanter un fromage ou un jambon. En revanche, aucun "créatif" n'envisagera d'y recourir pour célébrer un parfum ou une voiture de luxe. Ce en quoi ce petit milieu qui se vante d'être "progressiste" raisonne dans ce domaine exactement comme ses prédécesseurs bananiesques.
Alors rêvons, et espérons que cette polémique amorce une prise de conscience. Rêvons, et espérons que, demain, BETC et les autres modifient les représentations qu'ils donnent à voir aux Français. Mais comme, en attendant, il n'est pas interdit d'être réaliste, il existe deux moyens simples de faire pression pour que ces pratiques cessent vraiment :
1) Le premier consiste à porter plainte sur ce site destiné précisément à recueillir les plaintes relatives au contenu d'une publicité jugée discriminatoire. En effet, dès qu'une plainte est déposée, l'ARPP est tenue d'ouvrir une enquête et de revisionner le film avec un autre regard. Si, comme moi, vous êtes choqué par ce film, dites-le !
2) Le second vise à s'attaquer directement au chiffre d'affaires de Mondelèz, l'entreprise qui a cautionné cette publicité discriminatoire. En clair : pour l'apéritif, n'achetez plus de crackers Belin tant que la société n'aura pas officiellement condamné ce film.
De vous à moi, il est même loisible de combiner les deux actions.
(1) Telle est en tout cas la version des responsables de l'agence de publicité
Commentaire de Florestan:
Pour mémoire,  on observera cette infographie parue dans le Parisien/ Aujourd'hui le 20 septembre dernier faisant un état des lieux des langues régionales en France:
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On notera, sur cette infographie, la disparition totale dans une zone grise de toutes les langues régionales dites d'oïl qui sont pourtant les racines vivantes du patois de Paris qui a réussi en pratiquant un "darwinisme" linguistique impitoyable contre les autres idiomes de la France du Nord qui a, dans un second, temps imposé sa victoire culturelle et linguistique sur la France du Sud des langues d'oc...
Mais que cela soit les langues régionales "étrangères" qui campent au "quatre coins de l'hexagone" comme dirait Guy Lux (le breton à l'Ouest, le basque au Sud-ouest, le catalan au Sud, le corse et le niçard au Sud-Est, l'alsacien à l'Est ou le flamand au Nord) ou que cela soit le patrimoine de la francité linguistique d'oïl (le gallo, le poitevin-saintongeais, le normand, le picard...) ou d'oc (l'occitan, le gascon, l'auvergnat, le provençal...) toute notre diversité patrimoniale linguistique héritée de par l'histoire de France est aujourd'hui en... DANGER de MORT!
La nationalisation linguistique de tous les Français dans la langue française de Paris est désormais réalisée à 99,99% et c'est précisément le moment où le français de Paris devient du... frangliche:
Conclusion: sur la longue liste des langues disparues ou menacées de disparition, la langue française est la dernière langue a être inscrite...

 

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Commentaires
S
Et pour ceux que la colonisation défrise :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=WoSUj8OZHUE
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S
Normal que cette m.... ne supporte pas l'accent Provençal avec 1 % de soi-disant herbes de Provence. D'après les Internautes, des plaintes ont été déposées. Pas pour les 1 /%, mais pour la discrimination régionale. Je propose un genou à terre... et un poing levé avec le majeur bien en vue contre Belin qui s'est prostitué auprès des amerloques et de ce cher Philipp Morris !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Farine de BLÉ, huiles végétales (palme, colza, coprah), sucre, EMMENTAL 3,4 %, protéines de LAIT, la<br /> <br /> ctosérum en poudre (de LAIT), sel, poudre à lever (carbonate acide d'ammonium, carbonate acide de s<br /> <br /> odium), sirop de glucose-fructose, herbes de Provence 1 %, tomate en poudre 0,9 % (équivalent tomate<br /> <br /> 18,2 %), arômes, levure sèche, fécule de pomme de terre, oignon en poudre 0,3 % (équivalent oignon<br /> <br /> 1,2 %), persil séché, émulsifiant (lécithine de SOJA), épices, exhausteur de goût (glutamate monosod<br /> <br /> ique), colorant (E120), PEUT CONTENIR OEUF, SÉSAME.
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