MORT DE LA NORMANDIE: REFUTATION d'ANTOINE GRUMBACH (Le Monde, 16 octobre 2020)

Réfutation d'Antoine Grumbach

(Tribune d'Antoine Grumbach paru dans Le Monde daté du 16 octobre 2020 présenté ici avec nos commentaires critiques)

"La bêtise insiste toujours."

                                         Albert Camus

 Avertissement au lecteur: l'auteur de cette tribune réussit le tour de force de ne jamais nommer une seule fois le nom de Normandie pour évoquer, une fois de plus, son obsession consistant à étendre la mégalopole parisienne jusqu'au Havre en suivant la vallée de la Seine...

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Antoine Grumbach

Et si le COVID permettait une renaissance de l’aménagement des territoires ?

Alors que la pandémie bouscule les habitudes et les espaces, l’architecte décrit le plan de grande échelle (sic !) dans lequel la vallée de la Seine, de Paris au Havre, deviendrait le cadre (sic !) d’une grande métropole mondiale mêlant l’urbain et la nature.

L’année 2020, marquée par le Covid, bouscule l’espace public, installe le travail à domicile, favorise le partage de la bicyclette, la fuite des habitants des villes vers les campagnes et les urbanisations pavillonnaires. Sera-t-elle, malgré tout, vertueuse, en étant l’année d’un retour à l’aménagement des territoires ?

La nomination de François Bayrou comme haut-commissaire au Plan par Emmanuel Macron le 3 septembre et la récente conférence de presse d’Anne Hidalgo et d’Edouard Philippe unis autour du projet « Paris, Rouen, Le Havre, région capitale » traduisent l’émergence d’un intérêt pour l’aménagement des territoires…

(Commentaire de Florestan : signale surtout une méconnaissance persistante teintée de mépris pour les réalités territoriales normandes)

Tout comme les récents propos du président de la République de la responsabilité de l’Etat dans la fabrication des ghettos résidentiels.

En 1963, Charles De Gaulle a installé Olivier Guichard au poste de commissaire au Plan. Il s’en est suivi une série de grands projets en région parisienne, en Languedoc-Roussillon et dans la vallée du Rhône. Ces réalisations ont été dirigées par de grands chargés de mission, disposant d’une autorité administrative importante, soit Paul Delouvrier, délégué général au district de la région de Paris (sic !) de 1961 à 1969.

(Commentaire de Florestan : la tentative heureusement avortée de transformer Rouen en seconde Mantes-la-Jolie c’est lui…)

Pierre Racine, chargé à partir de 1963 de la construction et de l’aménagement des stations touristiques du Languedoc…

(Commentaire de Florestan : la transformation du littoral languedocien en usine à bronze-cul c’est lui…)

Et Philippe Lamour souvent considéré comme le « père de l’aménagement du territoire ». Une situation que l’on aimerait revoir aujourd’hui. Il faut que 2020 marque un changement, un moment où l’aménagement des territoires se dotera d’outils de réflexion, de projets ainsi que d’instances de réalisation.

(Commentaire de Florestan : il faudrait rappeler à Monsieur Grumbach qu’un haut-fonctionnaire français de culture saint-simonienne n’a pas le monopole de l’utilisation du cerveau humain !)

Les ports, marqueurs d’identité

L’aménagement à grande échelle repose sur deux marqueurs : la géographie et le système de mobilité.

(Commentaire de Florestan : On relèvera dans cette assertion plusieurs erreurs conceptuelles graves… Confusion entre idée d’aménagement du territoire et échelle territoriale : implicitement plus l’échelle est vaste plus on peut aménager un territoire. C’est surtout prendre le risque de le déménager ! Ce qui importe c’est le territoire réel tel qu’il est ! Autre confusion : entre espace et projet, confusion faite par tous les débutants en géographie qui confondent la carte du projet et le ou les territoires concernés. La géographie, nous dit Grumbach est un marqueur d’identité : c’est vrai. Mais précisons : la géo-histoire. Quant au système de mobilité c’est là encore confondre fond et forme, infrastructure et superstructure pour parler comme un marxiste…)

Les régions actuelles n’ont pas réussi malgré leur redistribution en 2015 à inscrire l’évidence de leur identité dans le grand découpage de la Nation.

(Commentaire de Florestan : Le plus grand reproche que nous faisons à Antoine Grumbach c’est qu’il est totalement sophiste. Pour faire advenir dans le réel sa fumeuse idée de grande région parisienne mégalopolitaine, il ne voit pas d’autres possibilités que d’accuser de la rage le chien ou plutôt les chats normands pour justifier qu’il faille s’en débarrasser. Problème : les réalités régionales existent et notamment en Normandie. D’où ce paradoxe intellectuellement intenable et intolérable pour nous autres Normands : faire disparaître la seule vraie région-province de la carte de France au profit d’un monstre mégalopolitain en prétextant du mauvais découpage régional de la réforme de 2015. Voilà un raisonnement d’une grande malhonnêteté intellectuelle !)

De notre point de vue…

(Commentaire de Florestan : demi-aveu d’une faiblesse conceptuelle dans la chaîne de certitudes de Monsieur Grumbach qui concède que l’on pourrait en débattre. Avec vigueur ! C’est ce que nous faisons…)

… Seuls les grands bassins hydrologiques ont la capacité à incarner les marqueurs géographiques de l’identité de véritables régions.

(Commentaire de Florestan : Antoine Grumbach nous prend pour des batraciens ! C’est la raison pour laquelle les Anglais nous traitent de Froggies ! C’est tellement pathétique comme raisonnement que cela en est… amusant : on dirait une blague de Toto !)

Les bassins de la Seine, de la Loire, du Rhône, de la Garonne et du Rhin sont tous associés à des ports d’importance : Le Havre, Nantes-Saint-Nazaire, Bordeaux, Marseille ou Rotterdam (dans un cadre européen)…

(Commentaire de Florestan : ne parlons surtout pas de ce qui pourrait fâcher. Anvers premier port français… « dans un cadre européen » !)

… s’inscrivent ou peuvent s’inscrire dans le registre des grandes métropoles mondiales toutes portuaires étant donné l’importance du trafic maritime des marchandises (80% du transport mondial s’effectuant par bateau). A la différence de la France et de ses « ports autonomes » appartenant à l’Etat, la grande majorité des grands ports du monde sont la propriété des villes. Les métropoles de demain sont déjà là.

(Commentaire de Florestan : notre seul point d’accord avec Grumbach sera là. La géo-histoire normande c’est un réseau de villes ports. Pourquoi faire à Paris ce qu’on n'y saura jamais faire : là encore, il ne faudrait pas encore confondre deux réalités : la mer (l’aval normand) et le fleuve (l’amont parisien) Et ne faites surtout pas le naïf, Monsieur Grumbach ! Depuis des siècles, il existe une tension géopolitique sur la vallée de la Seine entre Normands gens de mer et Parisiens gens du fleuve : les marins ne sont pas des mariniers et vice-versa ! La rupture de charge se fait à Rouen en Normandie. Pas à Paris.)

Il suffit de prendre acte de leur dimension géographique et de leur construire une gouvernance adaptée.

(Commentaire de Florestan : classique exercice de « yakafokon » qui confond, là encore, le fond et la forme, le quantitatif et le qualitatif…)

La planification classique façonnait des plans qui ne sont jamais terminés car toujours remis sur la planche pour des raisons politiques ou techniques…

(Commentaire de Florestan : Ben oui Monsieur Grumbach, le réel existe et il résiste ! Et dans le cas normand, ce réel existe depuis plus de onze siècles…)

… doit être remplacée par une attitude nouvelle qui prendra acte de l’inachèvement perpétuel des agglomérations dans un cadre géographique partagé.

(Commentaire de Florestan : quand on dit qu’on achève quelqu’un c’est qu’on le tue… L’inachèvement, par principe, c’est la vie ! Quant au cadre géographique partagé, c’est la Normandie avec onze siècles de mis à l’épreuve dudit cadre par les fortunes historiques et politiques les plus diverses…)

Appelé à participer à la grande consultation pour le Grand Paris en 2008 par le président Sarkozy, j’ai fait un rêve :

(Commentaire de Florestan : pour nous autres Normands, un cauchemar !)

La vallée de la Seine devenant la cadre d’une grande métropole mondiale où l’urbain et la nature seraient réconciliés.

(Commentaire de Florestan : Et nous avions à l’époque répondu « Avaler la Seine aval sans l’aval des Normands ! »)

Mon intuition se trouvera confirmée par la découverte ultérieure de ce que Bonaparte avait déclaré lors de sa visite au Havre le 7 novembre 1802 : « Paris, Rouen, Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue » et par les propos de Fernand Braudel dans son livre l’identité de la France : « la capitale française est trop continentale ».

(Commentaire de Florestan : c’est insulter l’intelligence de notre plus grand historien français que de le lire aussi stupidement. Braudel fait le constat géographique de la continentalité parisienne et le constat géo-historique de la maritimité normande qui est complémentaire de la continentalité parisienne. Monsieur Grumbach mélange tout ! Quant à Bonaparte, il nous a habitué à être visionnaire : c’est la raison pour laquelle l’hiver russe nous a fait la guerre lors du passage de la Bérézina. Comme Monsieur Grumbach ne brille pas par son honnêteté intellectuelle, on rappellera le contexte de la fameuse citation du Premier consul visitant Le Havre : le pouvoir parisien voulait transformer un grand port de commerce normand en… port militaire dans une énième guerre contre l’Angleterre dans la Manche qui aura pour conséquence, de ruiner, une fois de plus, la prospérité d’une économie maritime normande utile à la France. Moralité : que le pouvoir parisien et ses grandiloquences nous foute la paix ! Et qu’il nous laisse enfin faire, nous autres Normands, ce que nous savons faire de mieux !)

L’idée de « Seine métropole »  une « région capitale » Paris-Rouen-Le havre était née.

(Commentaire de Florestan : mort née !)

Nous nous sommes engagés avec mon équipe à l’atelier du Grand Paris dans un travail de diagnostic de ses agglomérations, en établissant quelques grands thèmes nécessaires à la formalisation d’une méthode adaptée accompagnée de plans et de schémas.

(Commentaire Florestan : la méthode « adaptée » consiste à ne pas consulter les Normands et à ignorer leur existence à commencer par le collectif des géographes universitaires normands qui travaillent sérieusement ces sujets depuis de longues années. Quand un réel ne vous revient pas, n’en parlons surtout pas, il disparaîtra de lui-même ! Monsieur Grumbach pratique la pensée magique, niveau école primaire ! On les a vus vos plans et schémas Monsieur Grumbach: laisser le plafonnier allumé au- dessus de la vallée de la Seine et plonger la Normandie inutile à Paris dans le noir !)

De nombreux projets ont été suggérés, comme la fusion des ports du Havre, Rouen et Paris. Etablissement d’une voie ferroviaire électrifiée de contournement de Paris pour desservir l’Europe centrale, la mise en place d’une « vallée numérique » ou encore la fusion des universités autour de la Seine accompagnée de la création de péniches de la formation professionnelle.

(Commentaire de Florestan : on pourrait aussi parler du projet de donner des cours particuliers à bord d’un pédalo descendant la Seine de Paris au Havre tant qu’on y est ! Soyons enfin sérieux ! Ce rêve agité depuis dix par Grumbach et consorts ce n’est que logorrhée parfois délirante ! La seule nouveauté concrète du dossier depuis 2008 : LA REUNIFICATION DE LA NORMANDIE qui est, devenue, concrètement, le premier partenaire institutionnel financier public de tous les projets d’aménagement de la vallée de la Seine. De cela, Grumbach n’en parlera jamais !)

Pays de référence

(Commentaire de Florestan : la Normandie ? Pays de référence dont le nom est reconnu dans le monde entier.)

Lors de l’inauguration de l’exposition des travaux des dix équipes sur le Grand Paris en 2009 à la Cité de l’Architecture, Nicolas Sarkozy, alors président de la République avait alors déclaré : « Faisons enfin le choix que nous dicte la géographie : Le Havre c’est le port du grand Paris et la Seine l’axe nourricier autour duquel la métropole a vocation à s’organiser ».

(Commentaire de Florestan : a vocation à s’organiser entre… deux Ploukistan normands !)

Dans une vision renouvelée de l’aménagement des territoires…

(Commentaire de Florestan : on parle tout de même d’une vieille lune datant de 1802 et qui n’a jamais connu le début du commencement de la moindre réalisation…)

…ce projet constituera l’émergence de la première des régions à l’identité inscrite dans une réalité géographique…

(Commentaire de Florestan : Grumbach nous emmène vers une conception orwellienne de la géographie en niant à ce point les évidences de la réalité. S’il y a bel et bien une région inscrite dans une réalité géographique depuis près de 1500 ans ! c’est la Normandie, héritière de l’antique Seconde Lyonnaise. Hémiplégie pathétique que cette géographie inhumaine qui ignore… l’Histoire !)

La réappropriation de cette idée aujourd’hui assumée par les maires de Paris et du Havre doit s’inscrire dans le projet du futur commissariat au plan d’aménagement du territoire récemment créé.

(Commentaire de Florestan : Grumbach prend ses désirs pour des réalités. Il est peu probable qu’un Béarnais revendiquant la fibre régionale et girondine accepte la disparition de la Normandie d’un trait de plume ministérielle !)

Il doit être l’opportunité d’une réflexion en profondeur sur les moyens de mise en œuvre d’un grand projet pour la France.

(Commentaire de Florestan : Grumbach est victime de son impensé jacobin. Il ne lui vient même pas à l’esprit qu’il puisse être possible de piloter un enjeu d’intérêt national depuis le territoire où il se déploie et se développe selon une logique de subsidiarité régionale. D’ores et déjà depuis sa réunification, la Normandie est le laboratoire d’un « laissez- nous faire » qui fait déjà ses preuves dans une logique d’intelligence économique plus concrète et efficace que les fumisteries de Monsieur Grumbach et de Madame Hidalgo !)

Un aménagement de cette importance ne s’est pas vu depuis les travaux engagés sous l’autorité du Général de Gaulle…

(Commentaire de Florestan : un Général de Gaulle qui, contrairement à Monsieur Grumbach, prenait à ce point au sérieux l’idée de région qu’il en perdit le pouvoir après l’échec de son référendum sur la régionalisation du Sénat en avril 1969…)

… Une opportunité de faire de la France un lieu de référence des aménagements à grande échelle s’ouvre désormais si cette expérience est étendue aux cinq bassins hydrologiques du pays.

(Commentaire de Florestan : nous conseillons vivement Antoine Grumbach de s’exiler en république populaire de Chine ou en Corée du Nord. Même les jacobins les plus forcenés n’avaient pas osé découper, en 1789, les provinces historiques françaises en 80 carrés de 80 lieues de côté… Sauf un certain Guillaume Thouret, député de Rouen !)

Déjà les travaux de Paris du baron Haussmann sous le Second Empire avait fait de notre pays une référence pour les aménagements et l’organisation administrative des grandes villes en Europe et dans le Monde. Repenser les grandes métropoles…

(Sans l’assentiment des habitants concernés)

… en concevant un aménagement à grande échelle dans le respect des problématiques écologiques et sociales,

(Sans l’assentiment des habitants concernés, répétons-le !)

… est une question que le monde entier doit se poser et à laquelle, la France peut et doit contribuer.

Antoine Grumbach est

Architecte urbaniste, grand prix national d’urbanisme (1992) et professeur émérite à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville…

(Commentaire de Florestan : Antoine Grumbach n’est pas géographe et encore moins historien. Son point de vue n’est pas celui d’un être humain normal attaché à son espace-vécu, à son enracinement dans un territoire aimé, pratiqué et parcouru, identifié : une idée chère au géographe humaniste normand Armand Frémont. Ce délire technocratique appartient à une époque heureusement révolue. Antoine Grumbach, nous apprend Le Monde, est un professeur « émérite ». On devrait plutôt dire : l'obsolète promoteur d'un Jurassic Park de l'aménagement du territoire!)

Comments

[Saint-Patrick]

A l'heure du politiquement correct , il pourrait bien y avoir un crétin universaliste qui pourrait accuser Florestan d'antisémitisme primaire. La prochaine fois critiquez un bon Chrétien, c'est plus confortable. Cordialement.

[Asketill]

Que la France et ses sbires se retirent de Normandie.