Quotas post-Brexit, Covid et éoliennes en mer: l'avenir de la pêche artisanale normande se joue... MAINTENANT!
1) La crise du Brexit qui risque de se résoudre sur le dos de nos pêcheurs avec une réduction drastique de l'accès aux eaux territoriales britanniques.
2) La crise du Covid et la mise à l'arrêt de la filière des métiers de bouche et de la restauration pendant quasiment toute l'année 2020.
3) L'hypothèque environnementale des parcs d'éoliennes marines qui ne sont pas sans conséquences négatives sur la biodiversité halieutique et sur l'accès à la mer en créant des zones interdites à la navigation.
L'avenir de l'une des plus belles filières de notre artisanat normand se joue maintenant!
La pêche reste une «pomme de discorde majeure» dans les discussions post-Brexit, a souligné dimanche le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, à un stade critique des discussions.
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«Je pense que nous avons une position raisonnable, il y a un accord à trouver», a-t-il déclaré sur Sky News, notant «du progrès vers un plus grand respect de la position du Royaume-Uni».
Mais la pêche reste «une pomme de discorde majeure», a-t-il déclaré, répétant qu'en tant qu'«Etat côtier indépendant», le Royaume-Uni doit «avoir le contrôle de ses eaux».
Les discussions reprennent dimanche entre les négociateurs européen et britannique Michel Barnier et David Frost. «Le travail continue, même un dimanche», a déclaré dans la matinée à la presse Michel Barnier.
Un accord de libre-échange en vigueur au 1er janvier
Il ne reste que quelques jours à Londres et Bruxelles pour tenter de conclure un accord de libre-échange prêt à entrer en vigueur au 1er janvier, à la fin de la période de transition qui court depuis le 31 janvier, date officielle du Brexit.
Faute d'accord, les échanges se feraient selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de quotas et de droits de douanes. Un tel scénario exposerait les deux parties à un nouveau choc économique, qui viendrait s'ajouter à celui provoqué par l'épidémie de coronavirus.
Selon des sources européennes, Michel Barnier a proposé que l'UE restitue 15 à 18% du total des quotas européens pêchés dans les eaux britanniques et de récupérer de façon symétrique les quotas pêchés par les Britanniques en Atlantique et dans le Golfe de Gascogne.
Mais une source gouvernementale, citée par l'agence britannique PA, a qualifié ces chiffres de «risibles», estimant que les Européens «savent très bien que nous n'accepterions jamais ça». «Il semblerait que la Commission (européenne) ne parvienne pas à intérioriser l'ampleur des changements nécessaires alors que nous devenons une nation indépendante», a déclaré cette source.
«Nous espérons que l'UE apportera des idées neuves, car ce que nous avons vu jusqu'à présent ne suffit pas», a déclaré une source proche des négociations citée par PA, «ils doivent comprendre que nous n'allons pas vendre notre souveraineté».
A son arrivée vendredi soir à Londres, Michel Barnier déclaré qu'il continuerait à travailler avec «patience et détermination». Les discussions en face à face ont repris samedi, après que le négociateur européen a dû s'isoler en raison d'un cas de Covid-19 dans son équipe.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-france-doit-se-lancer-dans-l-eolien-en-mer-et-vite-20201129
«25% de l'électricité française pourrait être produite en mer» défend Annick Girardin dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche. À condition «d'agir dès maintenant», souligne-t-elle.
La France doit se lancer sans hésiter dans l'éolien en mer, et vite, car elle est en retard face à cette «révolution pour la transition écologique à l'échelle planétaire»: c'est le message de la ministre de la Mer Annick Girardin dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche.
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«Pourquoi la France se tiendrait-elle à l'écart d'une telle révolution ? Conservatisme, frilosité par rapport aux évolutions technologiques ? Préférence pour d'autres énergies ? Crainte de froisser les usagers traditionnels de la mer ? Concurrence avec la pêche ? Peur de dénaturer les paysages maritimes ? Mise en danger des trésors de biodiversité marine ? Coût faramineux ?», interroge-t-elle. Ces arguments sont parfois justifiés, parfois discutables, dit-elle.
«25% de l'électricité française pourrait être produite en mer»
Pourtant, «avec l'éolien en mer, c'est bien une révolution pour la transition écologique à l'échelle planétaire qui est en cours. La Chine l'a bien compris puisqu'elle deviendra à l'horizon 2025 le premier pays au monde par ses capacités de production d'électricité par l'éolien en mer», souligne la ministre.
Fin 2019, le Royaume-Uni avait déjà posé 2.225 éoliennes en mer, l'Allemagne 1.469, le Danemark 559, contre une seule pour la France, regrette Mme Girardin, «alors que notre pays possède le plus grand gisement d'énergie éolienne en mer de l'Union européenne».
Elle estime que «25% de l'électricité française pourrait être produite en mer» en 2050, avec 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en perspective pour la filière et 5.000 emplois directs et non délocalisables.
La ministre reconnaît «des impacts» sur «l'environnement»
Un tel objectif de 25% serait en phase avec la stratégie européenne pour les énergies marines renouvelables présentée le 19 novembre, fait valoir la ministre.
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La Commission européenne a ainsi dévoilé une feuille de route proposant de porter la capacité de production éolienne en mer en Europe de 12 gigawatts actuellement à 25 fois plus d'ici 2050. Pour l'atteindre, il faut «faire des choix (...) et agir dès maintenant», ajoute la ministre, qui dit refuser «d'envisager des compromis concernant nos choix stratégiques».
Certes, reconnaît-elle, l'éolien en mer a «des impacts» sur «l'environnement et les ressources pêchées». «Mais nous restons exigeants, en les évitant autant que possible, en les réduisant lorsqu'ils sont inéluctables, en les compensant en dernier recours», assure-t-elle.
«Nous savons qu'un projet industriel peut susciter beaucoup d'interrogations au moment de son élaboration et se révéler iconique au fil du temps. Le TGV ou le viaduc de Millau étaient loin de faire l'unanimité. Ils font aujourd'hui notre fierté. Je prends le pari que les parcs éoliens futurs connaîtront la même renommée».
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Les élus et décideurs normands soufflent dans les pales des éoliennes qui ne sont encore que projetées au large de nos côtes: on notera dans la démarche dont il est question ci-après qu'il n'y a aucune allusion à l'avenir incertain de la pêche artisanale normande après la pause des parcs éoliens marins au large de Courseulles, Fécamp et du Tréport...
Il est à craindre qu'il faille, une fois de plus, attendre d'être au pied des mâts éoliens pour en voir les inconvénients...
Dans un courrier adressé à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, plusieurs élus de la région (Edouard Philippe, Hervé Morin, Nicola Mayer-Rossignol…) et acteurs économiques de Normandie (dont tous les présidents des CCI en Normandie : Gilles Treuil, président de CCI Normandie ; Michel Collin, président de CCI Caen Normandie ; Jean-Michel Costasèque, président de CCI Porte de Normandie ; Daniel Dufeu, président de CCI Ouest Normandie ; Léa Lassarat, présidente de CCI Seine- Estuaire et Vincent Laudat, président de CCI Rouen métropole) demandent à ce que la Normandie, soit au cœur de la stratégie éolienne française.
« […] dans un contexte de relance économique durable et alors que la France souhaite devenir l’un des leaders de l’éolien en mer comme l’a affirmé le Président de la République à l’occasion des Assises de l’économie de la mer de décembre 2019, nous, élus et acteurs économiques du territoire, vous demandons, d’ici le 19 janvier prochain,
– de lancer une procédure de mise en concurrence pour un premier appel d’offres de 1 GW,
– d’identifier plusieurs zones propices en s’appuyant sur les résultats du débat public et
– de saisir instamment la CNDP pour le lancement d’un autre parc de 1 GW en Normandie », écrivent les cosignataires, rappelant au passage tous les atouts de la Normandie.
« Cette région bénéficie de conditions naturelles optimales pour son développement : 640 kilomètres de côtes, des ressources en vent majeures et une bathymétrie favorable à l’éolien en mer posé. Par ailleurs, la Normandie a consenti à de forts investissements pour structurer la filière sur le territoire et est aujourd’hui prête à accueillir de nouvelles capacités d’énergies marines renouvelables. Les ports du Havre, de Cherbourg- en-Cotentin, de Fécamp et de Caen-Ouistreham sont pleinement mobilisés à cette fin. Le réseau électrique normand est robuste et permettra d’approvisionner au mieux les régions voisines dont la région parisienne en électricité verte. Les usines de GE Renewable Energy à Cherbourg-en-Cotentin et de Siemens Gamesa au Havre montrent enfin que l’émergence d’une filière éolienne en mer française est possible, concrète et créatrice d’emplois au plus près des parcs, sans oublier les dizaines d’entreprises positionnées sur la chaîne de valeur ».
[…]
« Dans un contexte économique difficile et incertain, le lancement de deux appels d’offres dimensionnés à hauteur de 1 GW, conjointement ou à quelques mois d’intervalle, enverrait un signal fort au territoire normand, aux acteurs économiques tous mobilisés pour la transition énergétique et aux 190 PME et PMI normandes actives dans le secteur des énergies marines renouvelables, sans compter les retombées socio-industrielles au niveau national. Il permettrait également de rattraper le retard déjà pris sur les objectifs de la PPE, en vigueur depuis avril 2020. Nous vous demandons ainsi d’étudier notre proposition qui est pleinement en phase avec les efforts de relance écologique entrepris et affichés par le Gouvernement ».