Face au Brexit, les réalités d'une communauté d'intérêts anglo-normands
1066 pourrait être le code permettant de réussir l'après Brexit de part et d'autre de la Manche...
On trouvera dans les pages du pourtant très breton Ouest-France, deux articles intéressants qui rappelent l'évidence, celle d'une communauté d'intérêts anglo-normands dont l'histoire remonte, bien évidemment à la conquête de l'Angleterre par Guillaume Le Conquérant...
Brexit. Le poids des échanges économiques entre la Normandie et la Grande-Bretagne (ouest-france.fr)
Historiquement et géographiquement liés, la Normandie et le Royaume-Uni entretiennent de nombreuses relations économiques.
4 920
18 %
C’est la part de l’agroalimentaire (produits laitiers et fromages, cacao et chocolat) dans les exportations de la Normandie vers le Royaume-Uni.
35 %
C’est la part de l’export dans le PIB (produit intérieur brut) de la Normandie, deuxième région française qui exporte le plus et sixième pour l’import-export.
4e
Au deuxième trimestre 2017, le Royaume-Uni était le quatrième client de la Normandie avec 7,2 % des produits régionaux exportés et son septième fournisseur avec 4.8 % de ses produits importés.
Agroalimentaire et parfums
En 2016, quatre produits représentaient près de 60 % des exportations de la Normandie vers le Royaume-Uni : produits chimiques, parfums et cosmétiques (21 %) ; produits agroalimentaires (produits laitiers, fromages…) (18 %), produits pétroliers raffinés (11 %) et matériels de transport ( 9 %).
Produits chimiques et matériels de transports
En 2016, la Normandie a importé du Royaume-Uni principalement des produits chimiques organiques de base et des produits pétroliers bruts et raffinés (32 %), des parfums et cosmétiques (16 %) et du matériel de transport ( 7 %)
9 000
C’est le nombre d’immigrés britanniques, dont 12 % naturalisés français, en Normandie.
6 300
Le nombre de résidences secondaires en Normandie appartenant à des Britanniques, première clientèle étrangère pour les résidences secondaires. En 2014, l’ex-Basse-Normandie, avec 500 immigrés britanniques pour 100 000 habitants, était la quatrième région de résidence des Britanniques en France, derrière le Limousin, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées. La Manche est le département qui en accueille le plus, avec 750 sujets britanniques pour 100 000 habitants. Les Britanniques étaient moins nombreux dans l’ex-Haute-Normandie : 150 pour 100 000 habitants.
Retraités
La moitié des Britanniques installés en Normandie est retraitée, ce qui explique un taux d’emploi faible de 29 %.
62 %
Sur les 171 000 résidences secondaires normandes (10 % des logements dans la région), 10 000 sont détenues par des étrangers, dont 62 % de Britanniques, pourcentage en hausse ces dix dernières années.
65 %
Des Anglais qui avaient l’intention d’acheter un bien en France avant le référendum sur le Brexit n’ont pas abandonné leur projet. 23 % des acheteurs potentiels envisageraient même d’accélérer leur acquisition en cours.
Un million
Les Britanniques constituent la première clientèle étrangère en Normandie avec près d’un million de nuitées d’hôtel en 2016. En Normandie, ils représentent 27 % de la fréquentation hôtelière.
17 000
C’est le nombre de passagers de la ligne Caen-Londres qui ont atterri sur l’aéroport de Caen-Carpiquet en 2019. 18 000, avec un taux de remplissage de 85 % ont atterri à Deauville en 2018. Les deux lignes aériennes Caen-Londres et Deauville-Londres ont été suspendues après le dépôt de bilan de Flybe à Caen en 2019 et le retrait de Ryanair à Deauville en 2018, dernière des trois années de contrat avec Ryanair. 50 % des passagers de ces vols étaient britanniques. Des avions anglais privés continuent de se poser à Caen et à Deauville, notamment pour les ventes de chevaux.
Commentaire de Florestan:
On rappelera aussi que la Reine d'Angleterre passionnée par l'équitation (par ailleurs duchesse de Normandie pour les bailliages et états de Jersey, Guernesey, Aurigny et seigneurie de Sercq) a entretenu une relation étroite avec le haras du Quesnay dans le Pays d'Auge...
Haras du Quesnay — Wikipédia (wikipedia.org)
Voir aussi cet autre article:
Tourisme de mémoire en Normandie. « Le Brexit ne va pas défaire l’histoire » (ouest-france.fr)
Les Britanniques vont-ils déserter les plages du Débarquement à la suite du Brexit ? Les acteurs normands de cette filière touristique sont plutôt optimistes.
Les derniers chiffres de l’observatoire de Normandie tourisme le confirment : la clientèle anglaise représente une part prépondérante des visites sur les sites de mémoire. « En 2019, 53 % des visiteurs de ces sites sont
français et 47 % sont étrangers, relève l’observatoire de l’organisme régional. Après une petite chute dans le classement des visiteurs internationaux en 2018, les Britanniques, première clientèle de la thématique, remontent de six points, à 19 % du nombre de visites des étrangers. »
« En ce moment, le Brexit ne figure pas au premier rang de nos sujets d’inquiétudes, souffle Frédéric Sommier, directeur du musée d’Arromanches, le passage obligé pour un touriste anglais. Nous sommes plutôt concentrés sur les conséquences des fermetures de nos sites. »
En période classique, le musée avec vue sur les vestiges du port artificiel accueille une moyenne de 300 000 visiteurs. « Je n’imagine pas les Britanniques absents de nos côtes, continue le directeur. Nous sommes voisins et le lien est tellement fort. Bien sûr, si de nouvelles tracasseries apparaissent aux frontières, cela peut ralentir les flux. »
Même optimisme à quelques kilomètres pour Loïc Jamin, adjoint au maire et président de l’office de tourisme de Bayeux. « Notre activité sur le médiéval et le Débarquement est intimement liée à un axe majeur : la liaison maritime. Si celle-ci n’est pas perturbée, il n’y a pas de raisons que les Britanniques boudent la Normandie. Présenter un passeport à une frontière ne va pas les perturber. »
Pour l’élu, « Bayeux est la ville anti-Brexit par excellence. Avec la Tapisserie et le D-Day, nous avons une histoire commune. Pour les Anglais, 1066 c’est leur 1789 ! »
Deux risques : des appels au boycott et la baisse de la livre
Michael Dodds, Britannique à la tête du comité régional du tourisme depuis trois ans, parie aussi sur l’avenir. « Nos réseaux nous le disent : si la situation sanitaire se stabilise, le désir des Britanniques de bouger existe toujours. Et en proximité, la Normandie restera une bonne option. Le Brexit ne va pas défaire l’histoire. Ce lien reste très fort. Et le Mémorial de Ver-sur-Mer va devenir un nouveau must incontournable pour tous les Anglais. »
Dans la colonne des contre, le patron du tourisme en Normandie coche deux risques : « Si le divorce avait été très dur, l’on aurait pu assister à un froggies bashing dans la presse populaire. Des appels au boycott auraient put être dommageables. Le cours de la livre peut aussi peser. Une chute du cours de la monnaie face à l’euro joue toujours contre le tourisme. »
Commentaire de Florestan:
En 1987, lors de la commémoration du 900ème aniversaire de la mort de Guillaume Le Conquérant, le Prince Charles de Galles était venu à Caen se reccueillir dans l'abbatiale Saint-Etienne et devant la tombe du Conquérant, il avait eu ce mot:
"Guillaume, votre duc, notre roi, mon ancêtre..."
Raison de plus de célébrer un double millénaire à Caen non pas en 2025 mais en... 2027 pour intéresser nos voisins et cousins Anglais avec les mille ans de la naissance de Guillaume Le Conquérant et les mille ans de l'existence avérée d'une ville nommée "Caen"!
Ne serait-il pas aussi pertinent, dans le cadre d'une relation directe entre la région Normandie et le Royaume-uni de relancer le contenu du programme européen interrégional de coopération culturel "Norman connections"?
Archives de l'Etoile de Normandie:
Le site internet de "Norman connections" existe encore:
Norman Connections | Discover Norman History
... Mais la rubrique "what's on" du site demeure désespérément vide!