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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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4 février 2021

Des chênes normands pour reconstruire à l'identique la flèche de Notre-Dame de Paris

C'est toute une filière qui se mobilise partout en France pour une oeuvre symbolique déterminante et symbolique: la reconstruction à l'identique de la flèche et de la charpente en bois de la cathédrale Notre-Dame de Paris détruite par le feu que l'on sait les 15 et 16 avril 2019.

Sont alors partis en fumée l'une des dernières grandes "forêts" datant encore de l'époque médiévale, à savoir la charpente couvrant la cathédrale dont certaines pièces dataient de la fin du XIIe siècle mais aussi la flèche néo-gothique établie par Violet Le Duc au XIXe siècle en bois de sapin,  à la croisée des transepts.

Dans les jours et semaines suivant l'incendie, certains pisses-froids adeptes d'une modernité absolue ont occupé bien inutilement le haut du pavé médiatique et politique pour tenter de nous convaince qu'il était techniquement et esthétiquement impossible de reconstruire ces charpentes à l'identique et en bois.

Ces belles personnes qui se croient autorisées à disserter sur tout et sur rien, ont, comme d'habitude, raconté des âneries faute de connaître exactement le sujet: la reconstruction à l'identique en bois et non seulement possible mais elle est même souhaitable pour respecter l'intégrité esthétique et la stabilité structurelle du monument.

Cette reconstruction à l'identique est possible pour plusieurs raisons:

1) La forêt française mais aussi la forêt normande peuvent fournir le bois de chêne nécessaire.

2) La mise en oeuvre peut être rapide, à l'instar de ce qui se faisait déjà au Moyen-âge: il est faux de croire qu'il faille préparer longuement des troncs d'arbres énormes pour faire une charpente médiévale de cathédrale alors que des éléments en "bois vert" plutôt légers et standardisés étaient utilisés si l'on en croit les historiens et archéologues spécialistes du sujet. Cette standardisation a même été inventée au XIIIe siècle pour la charpente et la taille de pierre afin de soutenir la demande immense générée par les grands chantiers de l'époque...

3) La charpente disparue est connue parfaitement dans ses moindres détails puisqu'elle avait fait l'objet d'une campagne de numérisation en 3D par rayon laser réalisée par un archéologue américain en 2018.

4) La reconstruction en bois de chêne de la flèche néo-gothique dessinée par Violet Le Duc sera même plus durable et stable puisque l'originale avait été fait en bois de sapin.

5) Enfin, il faut replacer sur la charpente qui leur correspond les statues exérieures qui ont été sauvées in extremis de l'incendie.

C'est pourquoi, nous  pouvons être fiers en tant que Normands à l'idée de savoir que des chênes séculaires provenant des forêts de notre région ont été sélectionnés pour participer à ce magnifique travail de résurrection.


  •  L'article de Ouest-France:

https://www.ouest-france.fr/normandie/evreux-27000/reportage-des-chenes-de-normandie-pour-la-fleche-de-notre-dame-7141783

REPORTAGE. Des chênes de Normandie pour la flèche de Notre-Dame de Paris

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Ce mercredi 3 février 2021 a commencé le repérage dans les forêts privées françaises des arbres candidats à la reconstruction de l’ouvrage de Viollet-le-Duc. Quinze à vingt chênes a minima centenaires ont été choisis dans le massif de Conches-Breteuil, dans l’Eure.

Les larmes sont montées en quelques secondes aux yeux de Rémi Fromont. L’architecte en chef des Monuments historiques s’est déplacé, ce mercredi, avec deux de ses collègues dans une partie du massif privé de Conches-Breteuil, dans l’Eure, propriété de l’assureur Groupama. Objectif : lancer la sélection des chênes qui serviront à la reconstruction de la flèche de Notre-Dame-de-Paris.

Devant le premier arbre sélectionné quelques heures avant par une batterie d’experts et de patrons de scieries normandes, l’émotion l’a envahi. « Ça y est, c’est parti, on va la construire, cette flèche. » L’arbre en question, 180 ans au compteur, « était contemporain de Viollet-le-Duc, glisse Philippe Gourmain, expert forestier. Et il sera bientôt au milieu de Paris… »

Le coordonnateur des dons de chênes pour la cathédrale la plus célèbre du monde a conduit ce mercredi matin la première étape de cette reconstruction, après l’incendie du 15 avril 2019 qui avait vu la flèche s’effondrer en direct sur les écrans du monde entier. Entre quinze et vingt chênes a minima centenaires, au bois résistant et durable, ont passé le casting de ce chantier à l’identique pour lequel toute la filière bois française se mobilise. Les prélèvements se dérouleront dans des forêts privées sous forme de dons des propriétaires, mais aussi dans les forêts publiques.

Bois de cœur

La flèche nécessitera à elle seule environ 2 000 pièces de bois, soit 1 000 arbres de fortes dimensions. « Après l’incendie, on a entendu qu’il n’y avait pas assez de chênes en France pour reconstruire à l’identique... » balaie Philippe Gourmain.

Les critères des architectes sont très précis : « Droit fil, bois de cœur car il a une meilleure tenue, sans déformation », cite Rémi Fromont. La pression est maximale. « Cela fait cent cinquante ans qu’on n’a pas construit de flèche aussi complexe. On est très fiers mais c’est vertigineux », souffle l’architecte.

Un travail de sélection titanesque dans tout le pays, qui durera tout le mois de février. « Dans toute la France, il y a des propriétaires privés qui ont envie de donner, c’est un projet éminemment symbolique », salue Philippe Gourmain. Un joli geste, quand on sait qu’un chêne de belle stature et sans défauts peut valoir entre 3 000 et 4 000 euros. Après la sélection, viendra le temps de l’abattage en mars et du sciage, du printemps à l’été. La phase de séchage s’étalera entre douze et dix-huit mois. Les charpentiers réaliseront ensuite les assemblages fin 2022. La charpente pourrait être levée courant 2023.

La fin du chantier de la charpente est prévue en 2024, soit cinq ans après l’incendie. Conformément au souhait d’Emmanuel Macron.

Audrey Tamine


 

  • L'article de Paris-Normandie, plus détaillé et précis que l'article précédent:

https://www.paris-normandie.fr/id162174/article/2021-02-03/notre-dame-de-paris-la-reconstruction-de-la-fleche-se-fera-grace-des-chenes?mediego_ruuid=640de2bc-85a5-4c49-9a44-f766dc8c9ae4_4&mediego_euid=b00E80C&mediego_campaign=20210204_7130de2d-5a37-44d3-8049-be54233d8046

Notre-Dame de Paris : la reconstruction de la flèche se fera grâce à des chênes normands

La sélection nationale des arbres qui constitueront la charpente de Notre-Dame de Paris a commencé dans l’Eure, mercredi 3 février 2021. Experts, propriétaires donateurs, professionnels du bois et architectes ont marqué les premières grumes à La Neuve-Lyre où le massif de Conches-Breteuil doit fournir entre 15 et 20 arbres

Les habitants de La Neuve-Lyre pourront être fiers : quand ils iront visiter Notre-Dame dans dix, cinquante ou cent ans, ils pourront se dire que le premier arbre sélectionné pour reconstruire la charpente de l’édifice vient de leur petit coin du sud de l’Eure. Si tout va bien, le chêne retenu donnera un « débit », selon le terme technique, de forme parallélépipédique, de 40 centimètres de côté et de 8 mètres de long. Mercredi matin, d’un coup de bombe orange, l’arbre a été orné d’un grand « 1 », le plaçant en tête de liste de tous les chênes de France qui apporteront leur écot à la reconstruction.

« C’est un cadeau magnifique qui nous est fait »

« Si je me suis engagé dans ce projet, c’est pour vivre des moments comme ça », ne cachait pas Philippe Gourmain. Cet expert forestier coordonne les dons pour France Bois Forêt : « Ces arbres ont été plantés pour l’usage de l’homme, pour être travaillés et j’ai forcément une pensée pour nos prédécesseurs », souligne-t-il. Le premier chêne choisi aurait ainsi autour de 180 ans... « Je ne crois pas trop à la prédestination, mais il y a des signes qui s’alignent. C’est la cerise sur le gâteau de penser que le gland qui a été semé au moment de la construction de la flèche va servir à la remplacer, sourit Rémi Fromont, architecte en chef des Monuments historiques, venu dans l’Eure spécialement pour l’occasion. Je suis très ému parce qu’on arrive à un moment extraordinaire. On en parle depuis déjà deux ans maintenant et on avance dans le projet. Mais là, il se concrétise. Avec cet arbre et ce gros numéro 1, on s’est dit : ça y est, c’est parti. »

Vaste de 16 000 hectares (sur les 416 000 que compte la Normandie), le massif forestier de Conches-Breteuil doit offrir « entre 15 et 20 arbres » à Notre-Dame et à « la première tranche de travaux de charpente, précise l’expert eurois, François Hauet. Il s’agit de la flèche de Viollet le Duc qui nécessitera environ 1 000 arbres de fortes dimensions. Contrairement à la charpente médiévale de la nef et du chœur façonnée à la main avec des chênes de taille ordinaire, la flèche du XIXe siècle a été réalisée avec des bois sciés et certaines pièces sont de taille exceptionnelle. Toute la filière se mobilise ».

Une fois identifiés et marqués avec le fameux coup de bombe orange, mais aussi une légère taille au pied et un poinçon, les arbres eurois seront abattus, élagués avant de sécher pendant douze à dix-huit mois. « Il faut couper dès cet hiver pour clore le chantier de la charpente en 2024, précise Rémi Fromont. On est très pénible, on le sait, sur les critères de choix. On ne prend que le cœur des arbres, car c’est là qu’il y a la meilleure tenue, la plus grande solidité et le moins de risques de déformation. C’est un cadeau magnifique qui nous est fait et aussi un très beau symbole. Si le drame [de l’incendie de Notre-Dame, NDLR] a été international, c’est beau de voir que le projet de reconstruction est national. » De quoi inciter des propriétaires forestiers à jouer le jeu. Ainsi, Groupama, qui avait proposé très tôt ses chênes du massif de Conches-Breteuil, fera don de plusieurs d’entre eux au programme de reconstruction.

« Une chênaie reconnue dans la région et au-delà »

Mais qu’ont donc de si particulier ces chênes-là ? Déjà, il y en a pas mal. Le massif de Conches-Breteuil représente « entre 700 000 et 750 000 arbres », selon les estimations de François Hauet. Soit « un million de mètres cubes et une production de 20 000 m³ par an. Là, on va rassurer les gens qui avaient des craintes. On va sélectionner entre 15 et 20 arbres, ce qui représente entre 70 et 80 m³ » et, accessoirement, aux alentours de 30 000 euros puisqu’il s’agit de pièces rares.

« C’est une chênaie reconnue dans la région et au-delà, assure l’expert forestier. D’ailleurs, si les scieurs font des kilomètres pour venir ici, c’est qu’ils y trouvent leur compte. » Les chênes de Conches-Breteuil ont pour eux « leur rectitude, explique Quentin Dutertre, de la Scierie Feillet, à Tinchebray (Orne). Ils ont un grain mi-fin qui offre une structure solide. Ils poussent davantage en hauteur qu’en circonférence. C’est typique des taillis sous futaie. Un arbre, c’est comme le vin, c’est la terre qui fait tout ». Alors, à la santé des chênes eurois !

« Il y a encore le savoir-faire »

Fondateur des Charpentiers sans frontières, le Rouennais François Calame a suivi avec beaucoup d’intérêt l’opération de mercredi. Notamment parce qu’en septembre dernier, son association a dressé une partie de la charpente de Notre-Dame, à savoir la ferme n°7, sur le parvis de la cathédrale parisienne, et « en utilisant les techniques du XIIIe siècle, fait valoir François Calame. À l’époque, tout était façonné à la main. C’est différent pour la flèche, qui avait été sciée mécaniquement au XIXe. Ce qui compte, c’est que, contrairement aux dires de certains, il y a encore le savoir-faire et on l’a prouvé ».

Les Charpentiers sans frontières sont ainsi candidats à opérer sur la nef. « Le choix de la technique sera connu fin mars, indique François Calame, qui porte un regard aiguisé sur le choix du bois. Tout le monde voudra mettre un point d’honneur à donner le meilleur et Notre-Dame aura donc le meilleur du meilleur. Autrefois, on était plus pragmatique. Peut-être que là, on arrivera à du bois sans nœuds et, personnellement, je le regretterai. Certes, le bois sans nœuds est plus facile à travailler. Mais le bois de charpente, ce n’est pas le bois d’ébénisterie. Le charpentier a un rapport sensuel avec la matière. C’est un corps à corps avec une matière vivante. Nous, on aime ce côté rustique. On travaille à la main, c’est notre plaisir. » Et cela fait vingt ans que ça dure.

Vincent Le Gallois


 Valorisation du patrimoine religieux rural normand: confirmation du réveil de l'intérêt pour sa sauvegarde, par exemple, à l'église de Saint-Victor-de-Chrétienville près de Bernay...

https://actu.fr/normandie/saint-victor-de-chretienville_27608/pres-de-bernay-quatre-etudiants-de-la-sorbonne-se-mobilisent-pour-le-patrimoine_39200371.html

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Commentaires
G
Comme quoi, un gland né dans l'Eure peut accéder à une situation élevée dans la capitale ..<br /> <br /> 😉
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