ROUEN: LA SPIRALE DU DECLIN
L'Etoile de Normandie vous donne à lire le dernier communiqué du Cercle Normand de l'Opinion qui revient sur la posture désastreuse de l'actuel président de la métropole de Rouen...
LA SPIRALE DU DECLIN
Comme le dit l’humoriste, « Ce qui donne le mieux le sentiment du vertige, c’est le vide ». Il semble que Rouen (ville et métropole) en ait fait son mot d’ordre sous la houlette de son Maire – Président, Nicolas Mayer-Rossignol (N.M.R ).
Depuis son élection, incontestable mais tout de même étriquée étant donnée l’ampleur majoritaire de l’abstention, il n’y a plus de mois durant lequel l’opinion n’enregistre, effarée, une succession de renoncements ou de refus qui frappe l’agglomération rouennaise de sidération.
Qu’on en juge :
NMR n’intègre pas la réalité d’une vocation industrielle de la Normandie, notamment dans la Vallée de la Seine : il s’oppose donc au redémarrage de l’usine Lubrizol au prétexte des risques SEVESO. Où est la solution de rechange ? Ce pourrait être une meilleure gestion des risques et, à terme, une plus grande expertise de la région en ce domaine. Il préfère vaticiner sur la perspective d’un autre modèle économique. Quid de la production des huiles lourdes et des lubrifiants nécessaires aux industries ?
NMR ne veut pas de la plate-forme Amazon sur le site de Pétroplus, à Petit-Couronne, qu’antérieurement il n’avait pas su défendre au cours de ses précédents mandats. Là encore, le prétexte est dogmatique. L’opinion, en l’occurrence, est schizophrène : elle ne veut pas de cette entreprise du e-commerce (qui tue, c’est vrai, le petit commerce), mais, de plus en plus, a recours à ses services… La réalité, ce n’est pas que l’on puisse supprimer le système du e-commerce – il n’y a pas qu’Amazon -, mais que le refus d’Amazon dans la métropole rouennaise incitera cette entreprise à s’installer ailleurs. Ce caprice de NMR est donc une perte sèche d’activité pour l’agglo de Rouen.
NMR s’oppose à l’extension du Campus du Madrillet car cela va empiéter sur la forêt du Rouvray. Que pèse ce prétexte écologiste face à la nécessité de doter Rouen d’installations universitaires et de recherche ? Outre le fait que l’on peut compenser un défrichement partiel de la forêt par l’extension du domaine forestier, il est indispensable que la Normandie – c’est toute la Région qui est concernée – rattrape ses retards en matière d’enseignement supérieur.
NMR s’oppose à l’extension de la zone commerciale et tertiaire de la Plaine de la Ronce : en termes d’attractivité de la Métropole, ce n’est pas un signal ambitieux.
NMR s’oppose au contournement Est de Rouen. Etrange revirement d’un fabiusien qui, il y a peu, militait pour la réalisation de ce barreau manquant de l’Axe Calais-Bayonne. Il s’agit pourtant de désengorger Rouen du trafic des camions de blé à destination des silos du port. C’est tout l’avenir du port céréalier de Rouen qui est en jeu. Dunkerque l’a bien compris qui construit des silos et espère la venue du blé de Champagne grâce au Canal Seine-Nord européen… Il y a autant d’arguments écologistes à faire valoir à réguler le trafic routier dans Rouen qu’à réaliser le contournement Est.
On pourrait multiplier à l’envi la frénésie négative de NMR (Statue de Napoléon, refus du casino dans le chai à vin, absence de médiathèque, suppression des 24 heures motonautiques..) entraînant ces renoncements et ce besoin de rupture dogmatique. La « social-écologie », théorie assez fumeuse fort à l’honneur au P.S. , ne peut-être un « plus » que si l’activité et l’attractivité de la ville et de la métropole s’insèrent dans une vision plus large du rôle que Rouen doit jouer dans la Normandie dont elle est le chef-lieu. Cela suppose évidemment autre chose qu’un nombrilisme – hargneux – de satrape colérique et autoritaire. Rouen mérite mieux.
Cercles C.N.O.de Rouen – Rive-Droite et Rouen – Rive Gauche, le 20 février 2021