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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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7 mars 2021

PATRIMOINE NORMAND EN PERIL/24: À Saint-Jouin-Bruneval, le manoir des fées va réenchanter la collectivité!

Dans notre pathétique série du patrimoine normand en péril, voici un exemple édifiant de ce qu'il convient de faire:

A Saint-Jouin-Bruneval, les élus municipaux ayant pris conscience que le "Clos des fées", le manoir de la commune, une extraordinaire folie architecturale de style néo-Louis XIII datant de la Belle époque mais qui ressemble désormais à une ruine hantée, est l'ornement de la collectivité par la beauté de son architecture extérieure, a décidé de racheter la ruine malgré les inévitables complexités juridiques pour une rénovation et une réhabilitation de grande ampleur afin de transformer la bâtisse en immeuble d'habitation avec, au rez-de-chaussée les services publiques qui manquent à la commune... Cette folie architecturale étant proche du centre du bourg de Saint-Jouin-Bruneval, la municipalité envisage même un ambitieux programme de réaménagement urbain et paysager autour de ce patrimoine.

Ce beau projet existe car les élus locaux ont fait preuve de beaucoup de perspicacité et aussi de pugnacité: un tel potentiel patrimonial, il en existe probablement des dizaines d'autres partout en Normandie. Il faudrait en faire l'évaluation et l'étude afin d'aider, par la suite, les porteurs de projet: c'est le rôle que pourrait jouer l'agence régionale du patrimoine normand dont nous avons suggéré la création...

https://actu.fr/normandie/saint-jouin-bruneval_76595/pres-du-havre-a-l-abandon-depuis-plusieurs-annees-le-clos-des-fees-va-bientot-reprendre-vie_39943787.html

Près du Havre, à l'abandon depuis plusieurs années, le Clos des fées va bientôt reprendre vie

Le manoir situé au cœur de Saint-Jouin-Bruneval a été racheté par la commune. La municipalité veut y installer des logements et en faire un atout pour le village. Reportage.

clos-des-fees-mysterieux-manoir-bientot-rehabilite

Il avait abrité les fêtes les plus mondaines, recevant barons et princes, puis des générations de petites filles, accueillies en colonies de vacances. Près d’un siècle plus tard, le Clos des Fées, intrigant manoir dominant le bourg de Saint-Jouin-Bruneval, entre Le Havre et Étretat (Seine-Maritime), n’est désormais guère plus peuplé que de végétation sauvage et de pigeons.

Les arbres et les ronces qui ont remplacé le riche mobilier et la toiture béante ouverte sur le ciel auraient de quoi faire rêver les passionnés d’urbex ou servir de décor à un film de Tim Burton. Difficile d’imaginer aujourd’hui que le lieu pourrait abriter, dans un futur que la municipalité n’espère pas si lointain, 35 logements et peut-être même quelques activités, comme un commerce ou un cabinet médical. 

7 000 m2 pour écrire le futur du village

C’est pourtant bien le projet porté par la ville qui, après des années de négociations, a fini par acquérir le manoir en ruine.  Acté pour 410 000 euros, en partenariat avec l’EPFN (Établissement public foncier de Normandie), cet achat s’intègre « dans un projet global autour du château », présente le maire François Auber. 

L’élu et son équipe espèrent d’abord que ces nouveaux logements – mix de locatif et d’accession à la propriété – contribueront à redynamiser le village. « 35 logements, ce sont autant de personnes qui vont acheter le pain à la boulangerie, d’enfants qui iront à l’école… » anticipe le maire.

Mais ils entendent aussi « reconnecter » la propriété de 7 000 m2 au cœur du bourg, en l’ouvrant vers parvis de l’église, les espaces de détente et de sport tous proches et le front de mer. « Le but est d’en faire un prolongement du village, qu’on aille se promener jusqu’au bout. »

Un château qui prend l’eau depuis 30 ans

Le pari sera aussi d’allier l’ancien et le moderne. « L’objectif – en cours d’élaboration avec un promoteur qui devrait s’engager sur le projet – est de pouvoir conserver la silhouette du château, de garder sa physionomie générale, sa partie la plus significative, et d’être complètement moderne à l’intérieur », détaille François Auber.

Un chantier qui s’annonce d’envergure. Le diagnostic exact doit encore être posé, mais Le Clos des Fées souffre de bien des maux, entre ses planchers et plafonds malades qui s’effondrent et une partie de ses murs grignotés par le temps. Cela fait en effet plus de 30 ans que son ancien propriétaire l’a laissé sans soin. « Victime d’un incendie au début des années 1990, il est depuis resté à ciel ouvert, et l’eau et les intempéries l’ont beaucoup dégradé », relate Gilles Honoré.

Ce conseiller municipal s’est replongé dans les archives pour retracer l’histoire du manoir, dont les habitants du village connaissent la haute silhouette sans en avoir jamais découvert les abords, longtemps jalousement gardés par « une trentaine de chien » et qui étaient même, selon la rumeur, habités par un tigre ou un lion.

Somptueuses fêtes et colonies de vacances

De cette étrange période restent désormais des bouts de carcasses de voitures, une foule de vestiges d’électroménager et dépôts en tous genres jonchant le parc qui entoure le manoir. C’est pourtant dans ces mêmes jardins que de somptueuses fêtes étaient organisées au début du siècle dernier, à grand renfort de feux d’artifice.

Sous l’ère de Louis Besnard – premier propriétaire du château, qui le fit construire entre 1902 et 1914 – Saint-Jouin concurrençait Étretat dans la course aux mondanités. Le Clos des fées aurait même accueilli la célèbre actrice Sarah Bernahardt, qui y aurait fait une apparition remarquée lors d’une soirée, portée sur un plateau couvert de roses… dans le plus simple appareil.

Qui était Louis Besnard ?

C'est d'une relation de "la Belle Ernestine", patronne de l'auberge éponyme qui attirait au village le tout Paris artistique et mondain de l'époque, et de l'un de ses célèbres clients qu'est né Louis Besnard. Son père, Albert Besnard, était alors un peintre très en vogue. Il lui légua une fortune importante qui lui permis d'acquérir le Clos des Fées - lieudit baptisé ainsi en référence aux femmes seules qui y vivaient- et d'y construire un manoir. Il fut également maire de Saint-Jouin de 1912 à 1925.

L’ambiance y redevint plus chaste dans les années 1930, lorsque la propriété fut reprise par des religieuses. Le B de Besnard qui ornait la porte en bois de l’entrée est retaillé en P des « dames de la Providence » qui font de l’ancien palace un lieu de colonie et de repos pour les petites et jeunes filles.

« À cette époque, les religieuses vivaient quasiment en autarcie, cultivant les terrains autour, décrit Gilles Honoré. Mais on retrouve aussi dans les archives de la commune des remerciements adressés aux sœurs pour les soins qu’elles avaient rendus aux malades ou aux blessés du village, qui n’avait pas de médecin à l’époque. »

Après des dizaines d’années vécues au rythme des vacances, le château se retrouve déserté en 1978 avec le départ de la congrégation. S’ouvre alors une longue parenthèse qui aura connu un projet de restaurant vite avorté qui se referme aujourd’hui.

Sortant bientôt de sa torpeur, le Clos des fées s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire.

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