La rédaction de l'Etoile de Normandie a reçu le message suivant de Pierre Juhel, président de l'association "Ecologie normande" qui s'était mobilisée pour sauver les barrages de Vézins et de la Roche-qui-boit établis depuis le début du XXe siècle sur la Sélune pour nous préserver des inondations, pour produire de l'électricité 100% propre, pour nous permettre d'avoir une réserve d'eau en cas de sécheresse, pour développer le tourisme vert et nautique, pour fabriquer localement de l'hydrogène. Etc...
La réalité et ses évidences ne doivent plus exister quand un bureaucrate lointain a décidé qu'une idéologie devait se substituer à la réalité... C'est ainsi qu'ont procédé les régimes politiques totalitaires ces deux derniers siècles.
Il ne s'agit, certes plus de trancher des têtes humaines avec une guillotine mais il s'agit toujours d'araser une réalité!
Mais quand on nie à ce point la réalité, elle se venge toujours!
Dans ce qui est à lire, ci-après, Pierre Juhel fait part de deux échanges avec Louis Gontier et Jean-Louis Varinot qui rappellent la qualité et l'utilité des ouvrages d'art qui ont été détruits par des bureaucrates au nom d'un intérêt général qui n'existe pas... dans la réalité!
Bonjour à tous,
L’IGNORANCE, EFFACE LES SCRUPULES et PERMET de TOUT OSER, MÊME LE PIRE !
Si la « VALEUR TRAVAIL » de nos ANCÊTRES, avait reçu le même MEPRIS que celui accordé aux REALISATIONS INNOVANTES de nos BARRAGES, qu’en serait-il advenu des BEAUTES LEGUEES par les ANCIENS et dont nous sommes si FIERS, comme notre Mont Saint MICHEL voisin.
Ingénieur cadre EDF, irréfutable EXPERT des Barrages, en particulier ceux de la Sélune, Jean-Louis VARINOT décrit ci-après, avec précisions et compétences(*), où sont les vraies valeurs Patrimoniales, Architecturales et Innovantes de ces œuvres du savant bâtisseur Albert CAQUOT.
(*) donc jamais consulté !
« Le monde de l’art et de la culture ne brille pas seulement dans les LUMIERES de L’Opéra, des Vernissages, des Concerts, des Réceptions Mondaines etc... Nos plus beaux Patrimoines sont nés dans L’OMBRE du savoir-faire OUVRIER »
Louis GONTIER
Comparé à un type poids, le Barrage de Vezins, bien que solide, c'est de la dentelle. Ce type d’ouvrage à voûtes multiples, est le résultat d’une complexité de calculs que le savant bâtisseur Albert CAQUOT a utilisés en concevant, pour la première fois en Europe, le Barrage de La Roche qui Boit.
Si la stabilité, l’ancrage d’un barrage poids est assez compréhensible pour le commun des mortels, il n’en est pas de même pour les barrages à voûtes multiples ou les effets d’arcs sont utilisés.
Plus la poussée de l’eau augmente plus elle plaque l’ouvrage contre les appuis.
Le Barrage de Vezins est un ouvrage remarquable par ses dimensions, sa finesse. Il tire au maximum partie de la capacité de résistance des matériaux et du rocher de fondation. Sa conception a été d’autant plus complexe par rapport aux autres types de barrages.
La poussée de l’eau de la retenue sur le parement amont utilise l’arc de chacune des voûtes, au rayon de courbure 2,5 m, pour aller chercher un appui sur le rocher via les contreforts solidement ancrés dans le sol.
De la même manière, la non-verticalité des voutes parement amont, décrivant un arc en direction de l’amont de la retenue, a l’avantage d’augmenter la surface d’ancrage des contreforts tout en confortant le placage au sol de l’ensemble de l’édifice.
Enfin, comme la plupart des Barrages, Vezins reporte la majeure partie de la poussée de l’eau retenue sur les rives par des effets d’arcs.
En effet, suivant sa conception, l’ensemble du barrage est construit en décrivant un rayon de courbure de 310m. Cet ensemble prend appui sur deux éléments statiques et massifs en béton, un côté rive droite, le deuxième côté rive gauche. Profondément ancrés dans les terres et sur le rocher ils prolongent le barrage et sont destinés à supporter la poussée de l’ensemble des voûtes, ils sont appelés buttée on dit qu’ils épaulent ou contrebutent l’ensemble de l’ouvrage.
Dire, que les deux voûtes restantes, rive droite du Barrage de Vezins, assurent la stabilité de la route, par obligation celle de la butée d’appui, est un raisonnement stupide qui prouve si besoin, l’inaptitude et la méconnaissance totale de ceux qui en ont décidé la destruction.
Ces constats d’incompétences chez les principaux décideurs contribuent à démontrer l’énormité du préjudice imposé par ces destructions.
En effet, du haut d’un pouvoir pouvant vite conduire à en pratiquer l’abus, ces notables également gestionnaires de l’argent publicont osés imposer à toute une région, la destruction d’œuvres d’art en toute méconnaissance de leurs utilités et valeurs industrielles, protectrices et architecturales, allant même jusqu’à tenter de justifier ces démolitions en introduisant dans la presse des rumeurs de vétusté non vérifiée et s’avérant par la suite des contrôles, totalement infondées.
Jean Louis VARINOT
Tout comme je viens de le faire à l'adresse de Louis GONTIER, je t'adresse Jean-Louis, toutes mes félicitations pour ce document. Je suis très fier de t'avoir connu et mes regrets sont ceux de n'avoir pu obtenir raison de tes employeurs (EDF), des représentants de l'Etat dans le département de la Manche et surtout la négation assourdissante de certains élus locaux ayant répondu à l'appel préférentiel des subventions toutes hypothétiques. Le résultat est là, aucune attractivité de la vallée ne reste désormais, la Base de loisirs de la Mazure va disparaître. En son temps, j'avais affirmé que sans eau, cette base deviendrait isolée au beau milieu du Sahara, le Préfet d'alors m'avait proféré des menaces toutes personnelles, au titre que je faisais circuler des fausses informations.
Souviens-toi Jean-Louis de ce moment où l'on a essayé de nous intégrer dans un "grand machin" pour après arasement que j'avais volontairement baptisé "comité Théodule" (expression bien connue de Charles de Gaulle). Ecologie Normande a refusé d'y participer et, avec le recul, nous avions raison. Une association environnementale comme la nôtre n'a aucune existence durable si elle se plie aux fausses directives du Code de l'Environnement ou aux avis contraires de la Loi du 17 août 2015 sur la Transition énergétique. Etant précisé qu'ECOLOGIE NORMANDE, depuis le 20 mars 2020, est déclarée d'Intérêt Général par la DGFDIP de l'Eure, notre département de siège social.
Si nous n'avions pas respecté lesdits principes de base, je ne suis pas certain que les services fiscaux nous auraient attribué cette reconnaissance.
Merci à toi mon ami.
Pierre JUHEL
Audiard disait à peu près la même chose : "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".