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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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26 avril 2021

Stéphane Lecoup: un Brayon prend le crayon et ressuscite une belle tradition normande: dessiner nos monuments historiques!

Dans le Pays-de-Bray, près de Neufchâtel, Stéphane Lecoup a fait du dessin d'observation de l'architecture et des monuments historiques son loisir principal: au crayon et à l'encre de chine, avec une patience infinie, il nous propose des relevés précis en élévation des bâtiments avec toutes les modénatures et les décors.

Ce faisant, Stéphane Lecoup poursuit une belle tradition de l'érudition normande qui s'était épanouie au XIXe siècle qui est celle de l'étude contemplative et scientifique des monuments normands au moment où la préoccupation pour le patrimoine archéologique, médiéval et historique a pris naissance en Normandie dès les années 1820 à la faveur de l'invention par les Anglais du tourisme culturel et patrimonial:

Les jeunes gens cultivés et romantiques de la gentry anglaise avaient conscience qu'en faisant, crayon et carnet de "sketching" en mains, le "tour de Normandie", ils visitaient un musée à ciel ouvert qui leur racontait les origines de leur Angleterre avec quelques érudits normands qui leur servaient de guide:

Guerville au Mont-Saint-Michel ainsi que dans le Cotentin, Trébutien et De Caumont à Bayeux et à Caen, La Sicotière à Alençon, Alfred Canel à Pont-Audemer,  l'abbé Auguste Le Prévost dans le pays de Caux et à Rouen et tant d'autres encore...

C'est bel et bien en Normandie que l'intérêt pour le patrimoine architectural historique est né en France au contact des touristes et artistes peintres et dessinateurs anglais qui sillonnèrent notre région entre 1815 et 1870 mais aussi avec la présence des intellectuels et écrivains parisiens du fait de la proximité normande via les chemins de fer: que l'on songe, par exemple, à Stendhal qui, avec admiration, fit de Rouen "l'Athènes du genre gothique"...

Vers la fin du XIXe siècle, de grandes éditions destinées au grand public diffusèrent ces nombreux dessins de l'architecture normande sous la forme de gravures très appréciées telle que la célèbre série sur la "Normandie pittoresque" publiée par Taylor et Nodier dans une collection consacrée au "voyage pittoresque et romantique dans l'ancienne France" qui lança la mode du tourisme culturel en France à partir du laboratoire normand.

En 2009, les musées des Beaux-arts de Caen, Le Havre et Rouen avaient réuni leurs forces à l'occasion d'une exceptionnelle exposition consacrée à cette belle tradition esthétique normande: "voyage pittoresque: la Normandie romantique, 1820 -2009".

Cette grande exposition servit de préfiguration au festival "Normandie Impressionniste".


 

Près de Neufchâtel-en-Bray, Stéphane Lecoup dessine le patrimoine du Pays de Bray à l'encre de Chine | Le Réveil de Neufchâtel (actu.fr)

Près de Neufchâtel-en-Bray, Stéphane Lecoup dessine le patrimoine du Pays de Bray à l'encre de Chine

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Le dessinateur de Bully, Stéphane Lecoup, vient de réaliser à l'encre de Chine l'Alpine berlinette de Jean-Luc Thérier. Mais il dessine aussi le petit patrimoine brayon.

Stéphane Lecoup est un artiste de Bully, près de Neufchâtel-en-Bray. L’un de ces autodidactes au talent niché au bout des doigts. Il dessine à l’encre de Chine et donne à ses dessins des notes photographiques.

« Très jeune, j’ai commencé à gribouiller »

Le Cauchois de naissance est depuis longtemps un Brayon adopté. Et notamment du côté de Bully où il vit et exerce en amateur averti ses talents de dessinateur. Une passion qui a commencé très tôt.

« Seul dans ma campagne normande du pays de Cauchois, c'est très jeune que j'ai commencé à gribouiller » 

Stéphane Lecoupdessinateur à Bully

Récemment, il a réalisé une berlinette en hommage à Jean-Luc Thérier, l’autre figure emblématique de Bully et dont une stèle doit être installée au cœur du village.

Le tableau de la berlinette a été offert par l’artiste. Il aidera au financement du projet de la stèle.

Mais Stéphane Lecoup exprime aussi son talent sur d’autres monuments. Et ça ne date pas d’hier.

Quand il était jeune, « les consoles vidéo étaient à leur balbutiement et les portables n’existaient pas. Il fallait bien s’occuper autrement » se souvient l’artiste aujourd’hui âgé de 45 ans.

Scolarisé à Yvetot, Stéphane Lecoup intègre un lycée de dessin industriel dans le bâtiment à Rouen. Son rêve est alors de suivre une école d’architecte. Mais la vie réserve parfois des virages inattendus.

Après l’armée, il arrête le dessin

« J’ai participé à quelques concours de dessins et j’ai été sélectionné pour effectuer les illustrations dans le Roc-busier le plus grand journal du monde (en taille) » explique-t-il sur son site.

Mais dans les années 90, Stéphane doit répondre, comme tout le monde à l’époque, à l’appel du service militaire. Et il décide de faire un service long (deux ans). Le temps de trouver son chemin dans l’armée. Il met alors de côté ses crayons et son papier à dessin. Sans regret.

De retour du service, il n’était « pas très chaud » pour reprendre les études. « Je change alors totalement de voie pour intégrer l’une de nos institutions militaires ».

Aux couleurs de la Varenne

Pris dans le rythme d’un métier exigeant, il ne touche plus à un seul crayon entre 1995 et 2018. Mais l’envie le reprend. Et il ressort sa panoplie d’artiste.

« J’ai recommencé seul puis j’ai intégré un groupe d’amis et nous formons une petite association de dessin, peinture, pastel à Saint-Saëns, nommée Aux couleurs de la Varenne ».

Depuis, « je dessine beaucoup à l’encre de Chine et au crayon graphite ». Sa spécialité ? Les belles maisons du pays de Bray. A Saint-Saëns, Esclavelles… Stéphane photographie les beaux endroits et les reproduits avec talent.

« J'aimerais bien faire tous les monuments d'une ville. Pourquoi pas Neufchâtel-en-Bray ? Il y a l'église, le château, Sainte-Radegonde... Sur Saint-Saëns, j'ai déjà fait pas mal de maisons ».

Stéphane Lecoup

Mais sa plus grande œuvre reste à ce jour, la cathédrale de Rouen réalisée en dix tableaux et à l’encre de chine. Une cathédrale de 125X70 cm. Un petit chef-d’œuvre en noir et blanc qui devait être exposé au Garage à Saint-Saëns en 2020. Mais la crise sanitaire a tout stoppé.

« Notre association est encore jeune. Elle a réellement été créée en janvier 2020 ». Deux mois plus tard, on entrait dans le premier confinement.

Mais qu’importe, Stéphane Lecoup rêve déjà d’expositions sur Rouen ou Saint-Saëns. Et pourquoi pas ailleurs en Pays de Bray. L’appel est lancé.

Site : stephane-lecoup.webnode.fr

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