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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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28 avril 2021

Présentation du plan de relance Culture à Rouen: L'Etat se préoccupe du patrimoine normand de l'Etat et NMR fait un clochemerle!

Mardi 27 avril 2021, Pierre-André Durand, le préfet de la région de Normandie présentait à la presse dans le cadre prestigieux de la salle "des Etats de Normandie" du palais archiépiscopal de Rouen, le volet normand du plan de relance de l'Etat consacré à la Culture et au patrimoine:

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De gauche à droite: Frédérique Boura, Drac de Nomandie, Pierre-André Durand, préfet de la région Normandie et Mgr. Lebrun, archevêque de Rouen, primat de Normandie.

Sur le patrimoine normand, l'effort fait par l'Etat semble important notamment sur les grands monuments historiques normands qui sont la propriété de l'Etat et dont la responsabilité de l'entretien lui incombe directement. Les sept cathédrales normandes sont dans ce cas (Rouen, Le Havre, Evreux, Sées, Bayeux, Coutances) mais ce plan "cathédrale" financé, semble-t-il, que par l'Etat, ne concernera que les cathédrales de Rouen, Bayeux et Coutances.

Cependant, d'autres monuments normands importants sont concernés par ce plan: au premier chef, l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen qui va bénéficier d'un chantier exceptionnel de restauration doté de 24 millions d'euros provenant, pour moitié, de l'Etat et le reste financé par la ville et métropole de Rouen, le département de la Seine-maritime et de la région Normandie.

Le fléchage de ce plan de relance lève quelques espoirs pour le patrimoine normand. Mais ce plan d'Etat se préoccupe surtout du patrimoine normand de l'Etat...

On lira avec intérêt sur le site de la DRAC Normandie le communiqué suivant:

https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Normandie/Actualites/Plan-de-relance-18-millions-d-euros-pour-la-Culture-en-Normandie

Plan de relance : 18 millions d’euros pour la Culture en Normandie

Publié le 27.04.2021

Très rapidement, pour faire face à la crise, l’Etat a mis en place des mesures d’urgence. A présent, il renforce son action et met en œuvre son plan de relance. En Normandie, il avoisine les 18 millions d’€. Cela doit permettre de soutenir la culture de manière durable. Des points presse réguliers dans les lieux visés par ce plan vont être organisés par le ministère de la culture en présence de représentant de l’Etat. L’objectif sera, à l’évidence de mettre en avant l’effort de l’Etat mais aussi de valoriser le patrimoine remarquable qui caractérise la Normandie.

Le plan de relance doit permettre de soutenir l’ensemble du secteur culturel.

5 priorités ont été identifiées pour orienter l’effort :

  • La restauration du patrimoine,
  • L’aide aux spectacles vivant et aux établissements publics de création,
  • Le soutien aux artistes et aux jeunes créateurs (aides spécifiques à l’emploi, programme, exceptionnel de commande publique, renforcement de l’enseignement culturel),
  • La consolidation des filières culturelles stratégiques (presse, cinéma, audiovisuel, livre…),
  • Des investissements d’avenir pour les industries culturelles et créatives.

Patrimoine

La restauration du patrimoine de Normandie occupe une part importante du plan. Il innerve les territoires. Il doit être entretenu et restauré (c’est l’une des principales missions de la DRAC Normandie) alors que la crise sanitaire pèse sur les financements.

Deux axes majeures donc, les cathédrales et les monuments historiques non Etat :

Le plan cathédrale (4 595 000 €) :

  • 835 000 € (CP 2021 / 2022) pour Notre Dame de Bayeux (restauration des verrières et du transept)
  • 2 000 000€ (CP 2021 / 2022) pour Notre Dame de Coutances (restauration des bas-côtés)
  • 1 760 000€ (CP 2021 / 2022) pour Notre Dame de Rouen (recoupement des combles et restauration de la flèche)

Notre-Dame de Bayeux

La cathédrale romane

L’édifice, qui domine de sa masse ouvragée toute la ville, mêle les styles des architectures romane et gothique normandes. Il reste peu de chose de la cathédrale dédicacée le 14 juillet 1077, en présence de Guillaume le Conquérant. Seules demeurent la structure des tours occidentales et de la crypte, sous le chœur. La décoration des arcatures et les écoinçons des cinq premières travées de la nef, également de style roman, sont du début du XIIe siècle.

La cathédrale gothique

Le premier gothique (fin XIIe s. – milieu XIIIe s.) est très lisible dans la structure à trois étages de la cathédrale (devenue la règle pour les grandes églises normandes) : les parties basses renforcées, les bas-côtés repris et les parties hautes de la nef remodelées. En 1230, de grandes fenêtres éclairant la nef ont été ajoutées.

Le style anglo-normand spécifique à l’édifice est particulièrement sensible dans le chœur (3 étages successifs d’arcatures, structure complexe (notamment du triforium).

La Tour centrale dite du Patriarche : le premier étage octogonal fut élevé entre 1477 et 1479 et le second étage, au XIXe s. Il est coiffé d’un dôme de cuivre et d’un lanternon.

La décoration des extérieurs de l’édifice dut réalisée au XIIe s. et XIIIe s. : sur le parvis, un triple portail plaqué sur les tours occidentales à la fin du XIIIe s. Le portail central, profondément remanié avant la Révolution, est consacré à la Vierge ; celui de gauche représente la Passion et celui de droite, le Jugement dernier.

Dans le cadre du plan de relance, 835 000 € sont consacrés à la restauration des verrières et du transept (CP 2021 / 2022) :

Histoire :

Le diocèse de Coutances est fondé à la fin du Ve siècle. Suite aux invasions normandes, la cathédrale est détruite. Une nouvelle cathédrale est construite au XI e siècle par Robert de Lisieux puis Geoffroy de Montbray. L’évêque Hugues de Morville entreprend au début du XIIIe siècle des travaux de modernisation en rhabillant et en rehaussant les tours romanes, et en remaniant la nef. La tour de croisée, le transept et le chœur sont entièrement reconstruits.

Architecture :

La tour de croisée est typique de l’architecture normande. La lumière pénètre largement par les baies hautes d’où le nom de tour lanterne qui culmine à 41m sous clef. Les niveaux s’élèvent en légère saillie les uns sur les autres par quatre pendentifs dans les angles du carré de la tour. Les arcs brisés des galeries respectent la tradition normande. Le chœur offre une belle unité spatiale caractéristique de l’architecture gothique par les chapelles rayonnantes peu profondes, par le double déambulatoire avec ses 12 colonnes jumelles et par le mur épais dans les parties hautes des galeries. Dans les chapelles des bas-côtés, les arcatures trilobées aux écoinçons ajourés permettent la diffusion de lumière. Le monument atteint sa forme et son aspect définitif dans le dernier quart du XIV e siècle avec la modification des chapelles latérales sud et la construction de la chapelle de la Circata. Cette chapelle d’axe est peinte dès l’origine et restaurée au XIX e siècle lors de la redécouverte du décor.

La cathédrale a été très peu touchée par les bombardements de 1944, contrairement au centre-ville de Coutances.

Plan de relance :

Dans le cadre du plan de relance 2 000 000 € (CP 2021 / 2022) sont dédiés à la restauration des bas-côtés de la Notre Dame de Coutances.

La restauration de monuments historiques n’appartenant pas à l’Etat (3 920 000 €) :

  • L’aile sud du Château de Beaumesnil à Mesnil- en- Ouche : 500 000 € (2021 2022)
  • Restauration générale des couvertures du Manoir de Courboyer : 420 000 € (2021 2022 2023)
  • Restauration générale de l’église abbatiale Saint- Ouen de Rouen : 3 000 000 €

Manoir de Courboyer

La restauration de la toiture avec mise en place d’un système de collecte des eaux pluviales et restitution et maçonneries des parties hautes

Les premières mentions écrites de cet édifice figurent dans une charte de l’évêque de Sées en 1233. Il détaille un ensemble de terres et de revenus dépendants de l’abbaye de Saint Denis de Nogent -le- Rotrou.

Le manoir relevait de la châtellenie de Bellême. D’abord, site défensif primitif, délaissé à la fin du XVe siècle au profit d’un manoir plus adapté au mode de vie des seigneurs de Nocé et à la gestion de leur domaine agricole, il fut probablement construit, ainsi que la chapelle, par Jehan de Courboyer à la fin du XVe siècle (cf. l’analyse dendrochronologique pratiquée sur la charpente qui situe la date d’abattage des bois en 1495 ou 1496). La lignée des Courboyer s’éteint en 1594 avec la mort de Maris de Courboyer. Ses filles vendent le domaine à Pierre de Fontenay, seigneur de la Reynière. Avec lui commence une longue période de délaissement partiel, puis à partir de 1680, d’inoccupation du manoir. Le domaine est alors exploité par des fermiers et le logis seigneurial se dégrade. A partir de 1733, il bénéficie toutefois de travaux importants après son achat par Pierre de Barville. A la fin du XVIIIe siècle, la Révolution chasse les derniers seigneurs de Courboyer et au début du siècle suivant le domaine est converti en ferme. Au fil des années, Courboyer passe aux mains de plusieurs propriétaires. Il bénéficie de plusieurs campagnes de travaux à partir des années 1980, mais c’est surtout l’acquisition et l’installation du Parc régional du Perche au début des années 2000 qui lui ouvre de nouvelles perspectives et lui permet de devenir l’emblème du Perche.

Après une inscription à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1926, le manoir a été classé en 1981 pour ses façades, couvertures et quatre de ses cheminées.

Malgré son éclat, l’édifice souffre d’une importante vétusté.

Aussi, en étroite concertation avec les services de la conservation régionale des Monuments Historiques (DRAC de Normandie), un diagnostic a été commandé en 2017 à M. Benoît Maffre, architecte du patrimoine, pour établir un bilan sanitaire complet de l’édifice et des propositions de travaux. L’urgence sanitaire concerne bien évidemment les toitures, mais l’intérieur, resté dans la configuration donnée par les propriétaires privés, nécessite également à moyen terme d’importants travaux pour accueillir le public selon les normes exigées et dans de bonnes conditions, notamment en matière de sécurité et d’accessibilité.

Le programme prioritaire de restauration, établi en concertation avec l’administration du Parc porte sur la restauration des couvertures. Il vise à rétablir les souches de cheminées et les lucarnes.

Cette figure symbolique du Perche, le Manoir de Courboyer, recueille toute l’attention du ministère de la culture et de la DRAC de Normandie.

Un réinvestissement dans les monuments nationaux (2 000 000 €) :

  • La restauration des façades et toitures de la Merveille de l’Abbaye du Mont Saint-Michel* : 1 000 000 €,
  • La restauration de la chambre de l’évêque du Château de Carrouges* : 1 000 000 €.

*C’est le Centre des monuments nationaux (CMN) qui gère l’abbaye du Mont-Saint-Michel et le Château de Carrouges.

Le réinvestissement dans les autres équipements patrimoniaux (musées, archéologie, archives) (200 000 €) :

  • La rénovation d’ensemble du Muséum du Havre pour un montant de 200 000 €.

Fonds de transition écologique

Les institutions de la création en région sont également soutenues à travers le déploiement de dispositifs éco-responsables. Une identification des besoins a été réalisée par la DRAC de Normandie afin de déterminer les mesures du plan permettant de répondre aux attentes des structures concernées. Dans le détail, ces opérations vont concerner :

  • Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie PNC La Brèche : l’installation de gradin télescopique pour le pôle cirque en Normandie PNC La Brêche. (80 000 €)
  • Le SCIN Théâtre de Caen : le remplacement du monte-charge du Théâtre de Caen permettant de renforcer l'accessibilité PMR (100 000 €)
  • L’Opéra de Rouen : la rénovation de la salle Cabourg de l'Opéra de Rouen Normandie (150 000 €)
  • La Scène Nationale de Dieppe (DSN) : l’acquisition, par la Scène Nationale de Dieppe, d'une structure mobile  sous forme de dôme permettant d'organiser chaque saison une itinérance culturelle pluridisciplinaire sur le territoire (50 000 €)
  • La SCIN L'Archipel de Granville : le remplacement des assises de la scène conventionnée d'intérêt national de l'Archipel (119 800 €)

En outre, un effort spécifique est également mis en œuvre pour soutenir l’emploi artistique, redynamiser la jeune création et moderniser le réseau des établissements d’enseignement supérieur de la culture.

La rénovation et la modernisation du réseau des écoles d’architecture et de création

  • C’est ainsi que 4 400 000 € sont consacrés à la réhabilitation des ateliers du parc de l’école nationale de l’architecture de Normandie à Rouen.

Création

Ce plan de relance porte également la volonté de contribuer au renouveau et à la reconquête de notre modèle de création et de diffusion artistique.

La relance de la programmation du spectacle vivant hors musique :

  • Soutien à la production et à la diffusion de spectacles des labels et des réseaux en Normandie (619 400 €)
  • L’accompagnement financier des équipes indépendantes les plus fragilisées par la crise (815 000 €)
  • La mise en place de projets en coopération liés aux lieux intermédiaires et AFA non éligibles à d’autres dispositifs (195 600 €)

La relance de la programmation du spectacle vivant musical :

  • Assurer une permanence artistique sur les territoires et conforter l’emploi des artistes interprètes, en soutenant notamment les résidences (200 000 €)
  • Soutenir les équipes d’artistes et les producteurs par des aides conjoncturelles en transformant ou en revisitant les formes de représentation habituelle par l’itinérance ou l’adaptation des spectacles à des lieux nouveaux (200 000 €)
  • Soutenir les compositeurs et la création musicale en accompagnant les structures de création et de diffusion, les orchestres, les opéras, les salles de musiques actuelles, les conservatoires (400 000 €)
  • Soutien aux projets liés aux tiers lieux et aux AFA portant des projets musicaux significatifs et fortement impactés par la crise (150 000 €)

La Culture reste une priorité pour l’Etat.


 Commentaire de Florestan:

Charité bien ordonnée commence par soi-même. On salue le réveil de la DRAC de Normandie sur la question du patrimoine d'autant plus que la nouvelle directrice, Frédérique Boura nous arrive de l'Est de la France précédée d'une bonne réputation sur la question patrimoniale. Pour la Normandie qui est la région la plus patrimoniale de France et dont le patrimoine est en souffrance, c'est enfin une bonne nouvelle!


 Mardi 27 avril 2021, la présentation du plan de relance Culture en Normandie a donc été faite par Pierre-André Durand préfet de région de Normandie dans le cadre prestigieux et symbolique de la "salle des Etats" du palais archiépiscopal de Rouen, en présence de Frédérique Boura, nouvelle DRAC de Normandie et de Mgr. Lebrun, archevêque de Rouen, primat de Normandie:

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Or, le nouveau maître de Rouen a jugé bon de ne pas paraître avec les autorités sus-nommées au point de convoquer la presse locale le même jour et à la même heure pour une conférence de presse à laquelle a participé aussi le conseiller régional Edouard de Lamaze au titre de la région Normandie (qui participe au financement) sous les voûtes de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen dont la restauration va, en partie, bénéficier du plan de relance annoncé par le préfet de Région.

Nicolas Mayer-Rossignol est vraiment un idiot idéologique!

On assume le mot car il faut vraiment être idiot pour ne pas vouloir saisir l'importance politique d'un symbole d'unité régionale d'intérêt général surtout par les temps idéologiquement incertains dans lesquels nous évoluons!

Monsieur Mayer-Rossignol, maire de Rouen et de tous les Rouennais (notamment ceux qui n'ont pas voté pour lui) mais aussi président de la métropole régionale normande n'est qu'un triste sire qui pratique le clochemerle au sens strict du mot en opposant les clochers de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen aux clochers de la cathédrale Notre-Dame de Rouen au lieu d'être présent avec les autres autorités dans cette salle prestigieuse où se réunissaient, avant 1789, l'assemblée régionale des Etats de Normandie.

A-t-il eu peur de se compromettre en public avec un archevêque ? Contrairement au maire de Rouen, Mgr Lebrun assume totalement autant sa fonction publique, qui est spirituelle et morale, que son habit car il sait ce que signifie le titre de "Primat de Normandie" dans l'histoire de notre région car il connaît l'histoire de sa cathédrale qui est l'église métropolitaine dont le rayonnement spirituel et territorial a justifié la création de la Normandie il y a onze siècles:

Nicolas Mayer-Rossignol est un diviseur et un déconstructeur dangereux! Il n'aime pas l'unité normande et il vient de nous en infliger une nouvelle preuve!

LAMENTABLE!!!

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https://www.paris-normandie.fr/id187329/article/2021-04-27/un-plan-de-relance-pour-la-culture-de-18-millions-deuros-en-normandie

Un plan de relance pour la culture de 18 millions d’euros en Normandie

Plan. Le préfet Pierre-André Durand a détaillé, mardi 27 avril, le programme qui prévoit 15,7 M€ pour la préservation du patrimoine et 2,67 M€ pour soutenir les acteurs du spectacle vivant en Normandie. Les cathédrales figurent en haut de la liste.

Ce sera finalement neuf années de travaux pour restaurer la flèche de la cathédrale de Rouen, avec une issue prévue en 2025. Sous les yeux de l’archevêque de Rouen Mgr Lebrun, la directrice des Affaires régionales de Normandie Frédérique Boura et le préfet de la région Normandie Pierre-André Durand, l’architecte en chef des Monuments historiques Richard Duplat joint et lève ses deux mains avant d’envoyer un regard vers le ciel. S’il est trop tôt pour dire si sa prière sera entendue, elle est en tous les cas fortement appuyée par l’État qui met 1 760 000 € sur l’autel, au nom de la préservation de l’édifice.

Sécuriser les combles
La cathédrale va bénéficier de ce soutien important pour assurer la mise en sécurité des combles et permettre la poursuite de la restauration de la flèche dite « Alavoine ». C’est à Rouen, dans la salle des États du palais archiépiscopal attenant à la cathédrale Notre-Dame, que le préfet a présenté, mardi 27 avril, en fin d’après-midi, ce plan de relance culture en Normandie s’élevant à 18,4 M€.

« Depuis le XIXe siècle, l’État encadre les mesures de préservation du patrimoine. Il était donc logique, dans ce contexte si particulier, que le plan de relance lancé en septembre 2020 comprenne un volet culturel important », a souligné Pierre-André Durand avant de s’attarder sur le plan Cathédrales (4,6 M€) et plus particulièrement ce qui est prévu pour l’édifice rouennais. Ce plan prévoit de soutenir la 4e tranche des travaux engagés sur la flèche de 151 mètres à hauteur de 1 330 M€. « Cela permettra d’accélérer et de sécuriser les financements, expose le représentant de l’État. En outre, cela va aussi contribuer à la mise en sécurité des combles. » 430 000 € sont ici réservés à la mise en place de dispositifs de sécurisation : mur porteur séparatif, isolation coupe-feu, dégagement des issues de sortie. Tout le monde reste marqué par les incendies qui ont dévasté les cathédrales de Paris en avril 2019 et de Nantes en juillet 2020.

« Notre présence au chevet de la cathédrale est forte. Le travail est long et méticuleux. C’est un chantier sur lequel l’État est mobilisé et restera mobilisé dans les années à venir. »

Dans le détail:

4,6 M€ pour les cathédrales de Rouen, Bayeux et Coutances 4,4 M€ pour rénover les ateliers du parc de l’École nationale supérieure d’architecture de Darnétal 3,9 M€ pour le château de Beaumesnil (Eure), le manoir de Courboyer (Orne), l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen 2 M€ pour la restauration des ouvrages appartenant au Centre des monuments nationaux (château de Carrouges, abbaye du Mont-Saint-Michel) 0,5 M€ pour des rénovations et acquisition de matériels à l’Opéra de Rouen, au théâtre de Caen, à la Scène nationale de Dieppe, au pôle cirque de la Brèche à Cherbourg, à la salle de l’Archipel de Granville 2,67 M€ en fonctionnement (création) pour soutenir les acteurs du spectacle vivant.


Commentaire de Florestan:

Le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, primatiale de Normandie, est un chantier de longue haleine qui revêt une importance symbolique majeure pour l'identité normande puisqu'il s'agit de l'église métropolitaine de notre région et qui en fut même le berceau historique en tant qu'église principale de la province ecclésiastique de Rouen dont le périmètre territorial remonte à la fin du IVème siècle...

Le chantier en cours, conçu en sept tranches par Yves Lescroart qui fut inspecteur régional des Monuments Historiques en ex-Haute-Normandie dans les années 1990, consiste à achever la restauration de la cathédrale déjà reconstruite et réparée après les terribles dommages de la Seconde Guerre mondiale pour lui permettre d'atteindre un niveau optimal de conservation avec restitution d'éléments architecturaux et décoratifs qui avaient disparu depuis l'incendie de 1822.

Ont déjà été réalisés dans ce vaste plan:

1) La réfection complète de la façade occidentale qui n'a jamais été aussi belle!

2) La réinstallation du carillon dans la tour Saint-Romain.

3) La remise à neuf des clochetons monumentaux de la tour lanterne centrale après la tempête de 1999.

4) La restitution à l'identique des décors extérieurs de la chapelle de la Vierge, avec une statue dorée à l'or fin.

5) La restauration des salles d'apparat du palais archiépiscopal dans le cadre du projet d'Historial consacré à Jeanne d'Arc.

6) La restitution à l'identique du comble et de la toiture du choeur de la cathédrale dans son état avant 1822.

En cours:

- La restitution à l'identique des décors extérieurs du chevet de la cathédrale: pose en cours de la statue de Saint Georges terrassant le dragon, chef d'oeuvre datant de la toute première Renaissance (cardinal Georges d'Amboise).

- La restauration intégrale de l'immense flèche en fonte de l'architecte Alavoine qui avait fait de la cathédrale normande, le plus haut monument humain du monde jusqu'en 1880: restitution des décors et des peintures d'origine avec mise en lumière.

- Restauration des quatre faces de la tour lanterne (XIII et XVe siècles).

Ce grand chantier sera achevé en 2025 avec deux ans de retard sur ce qui était prévu.

A l'avenir:

- Restitution à l'identique du portail des Maçons du XIIIe siècle sur le collatéral Sud de la cathédrale, pulvérisé en 1944 et jamais reconstruit depuis.

- Création d'une exposition permanente et d'un "musée de l'Oeuvre" de la cathédrale dans l'ancienne bibliothèque du chapitre.

- Création d'un ensemble de vitraux contemporains pour les roses occidentale et méridionnale et la claire-voie de la cathédrale qui furent détruites en 1944 et qui n'a toujours pas été rétablie depuis! Ces vitraux dataient du XIXe siècle et ils n'avaient pas été déposés en 1939 contrairement à tous les vitraux anciens de la cathédrale qui le furent, fort heureusement!

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La grande rose flamboyante occidentale est garnie de verre blanc "cathédrale" depuis les années 1950...

- Relevage et restauration à l'identique du grand orgue et du buffet de la cathédrale dont certains éléments remontent au XVIIe siècle.

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Lire ci-après ce compte-rendu (mal écrit et mal informé) proposé par Paris-Normandie:

https://www.paris-normandie.fr/id187319/article/2021-04-27/labbatiale-saint-ouen-rouen-plus-grand-chantier-de-la-ville-24-millions-deuros

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L’abbatiale Saint-Ouen à Rouen, plus grand chantier de la ville à 24 millions d’euros

Patrimoine. Le plus gros chantier de Rouen est lancé à l’abbatiale Saint-Ouen, édifice religieux gothique emblématique de la ville, et au-delà. D’ici 2024, elle sera rouverte côté place de la mairie.

Le plus beau point de vue sur l’édifice et ses dentelles de pierre revient au promeneur qui flâne ou pique-nique dans les jardins de l’hôtel de ville. Fermée depuis septembre 2020, l’abbatiale Saint-Ouen grandiose et lumineuse va passer d’ici 2024 entre les mains expertes des couvreurs, menuisiers, vitraillistes pour retrouver une splendeur toujours visible, mais mise en péril par l’usure du temps.

Si 5 000 édifices en France sont menacés, la « reine à la voûte plus grande que Notre-Dame-de-Paris » (sic!) , ainsi baptisée par le maire Nicolas Mayer-Rossignol (quel con...) bénéficie d’un budget de 24 millions d’euros dont la moitié venue de l’État et l’autre des collectivités locales.

« Dernière forêt debout » (sic!)

Architecte en chef des monuments historiques en charge de la supervision des travaux, Charlotte Hubert mesure sa chance de travailler là : « C’est un rêve et ce point de repère dans la ville, nous voulons l’amener dans la vie de chacun, y compris pour les jeunes générations. » L’abbatiale parfois confondue avec, ou préférée à, la cathédrale, est « une des plus grandes églises de France » — dont la charpente est une merveille, « la dernière forêt debout depuis le 15 avril 2019 » (date de l’incendie de Notre-Dame-de-Paris) — aux 5 000 m² de verrières anciennes.

Les échafaudages autour et au-dessus du portail des marmousets (personnages de petite taille, dans une posture burlesque ou extravagante) côté sud sont en place. Elle sera même rouverte du côté de la place de l’hôtel de ville. Auparavant, elle aura passé plusieurs tranches de travaux qui seront présentées aux habitants par phases sur site, en présence des artisans, dès le mois d’août.

Un festival d’orgue s’y tiendra avec Jean-Baptiste Monod au début du mois, et une grande célébration est prévue le 27 août prochain.

« Charpente à consolider »

Démarrés il y a quelques semaines, les travaux sur le transept nord concernent couverture et charpente. « L’état de cette charpente qu’il faut consolider a motivé la fermeture, car c’est une pièce majeure et la structure en bois endommagée fait qu’en cas de tempête ou de fort coup de vent, elle pourrait transpercer les voûtes », explique Anne Lainé, directrice adjointe du patrimoine bâti.

La deuxième tranche va voir l’intervention de maîtres verriers sur les vitraux des deux transepts. Autre volet important de la rénovation, celui qui concerne les pierres qui tombent à cause de l’usure du mortier et que les spécialistes vont devoir nettoyer et jointoyer. Tandis que la pollution dévore la pierre et la recouvre d’une croûte noire, le gel la casse. Conséquence, les pierres qui doivent être enlevées fragilisent la structure qui perd du poids. « Cette restauration va être la troisième urgence », poursuit la directrice adjointe.

Colossal, ce grand chantier est à la hauteur d’une abbatiale majestueuse véritable joyau du patrimoine normand.

33 mètres de voûtes (sic!)

Avec 33 mètres de voûtes (sic!)  et 137 mètres de longueur, l’abbatiale Saint-Ouen est un édifice gothique (sic!) aux dimensions imposantes. En témoigne un document édité par la Ville sur les plans de ses monuments classés où elle dépasse largement les autres. En terme de budget aussi, de fait.

Elle a été construite entre le XVe et le XIXe siècles. Aux origines, se trouve l’abbaye de Saint-Ouen fondée vers 750, qui fut l’un des plus puissants monastères bénédictins de Normandie. Après la Révolution, la municipalité s’installe dans l’ancien dortoir des moines, beau bâtiment classique du milieu du XVIIIe siècle.

L’abbaye (sic!) est classée monument historique depuis 1840. L’église, après avoir abrité une fabrique au moment de la Révolution française, a été rendue au culte catholique, mais sans devenir église paroissiale. L’édifice accueille des cérémonies religieuses, concerts (orgue) et expositions.


Commentaire de Florestan:

Décidément, les journalistes d'aujourd'hui sont fâchés avec le vocabulaire de l'architecture patrimoniale religieuse occidentale de tradition chrétienne!

On l'a vu avec consternation sur les chaînes d'info quand il fallait commenter en direct la catastrophe de l'incendie de Notre-Dame de Paris: sur BFMTV ils disaient que "le plafond" (sic!) de la cathédrale menaçait de s'effondrer... Plus récemment sur CNews, à l'occasion des funérailles du Prince Philip en la chapelle Saint George du château de Windsor, ils confondaient la nef avec le choeur faute de savoir l'existence et la fonction d'un... jubé!

Hier, à l'occasion de la présentation du plan de relance par le préfet de région pour les travaux de restauration de la cathédrale de Rouen, il a été question de la restauration du... retable qui est situé au fond de la chapelle axiale dédiée à la Vierge Marie et qui se trouve derrière le choeur. Les journalistes présents à la conférence de presse n'ont pas souhaité en savoir davantage: quand on ne maîtrise pas un sujet qu'il est même de bon ton de mépriser, on le passe sous silence!

Pour revenir à Saint-Ouen:

Cet "édifice gothique" est une abbatiale: elle est même considérée comme la seconde plus grande de Normandie après celle de la Trinité de Fécamp dont les 175 mètres de longueur (chapelle axiale comprise) mettent nos grandes abbatiales normandes au même niveau de gigantisme que les grandes cathédrales françaises. On sait qu'une grande émulation culturelle a existé aux XII et XIIIe siècles entre le monde anglo-normand des Plantagenêts et le monde français des Capétiens, émulation sinon rivalité qui s'est traduite dans l'art de bâtir...

Les clefs-de- voûtes de l'abbatiale Saint-Ouen culminent, effectivement, à 33 mètres de hauteur mais l'expression "33 mètres de voûtes" (sic!) est un barbarisme comme il est barbare de parler d'architecture "gothique" devant une telle merveille: aussi préférons le terme de l'époque qui convient, un "art français" ici arrivé au début de son stade final d'évolution et de perfection à la fin du XIVe siècle avec l'art dit "rayonnant" puis "flamboyant". Ce sont là les deux caractéristiques stylistiques de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen auxquelles on ajoutera, peut-être, la plus précieuse qui est celle d'avoir toujours en place et en assez bon état de conservation, la plus grande surface de vitraux datant des XIVe et XVème siècles d' Europe!

En revanche, il est faux de dire que la charpente de l'abbatiale Saint-Ouen est la dernière grande "forêt" médiévale encore en place en France: la cathédrale Saint-Etienne de Bourges possède encore la sienne et elle est aussi vénérable que l'était celle de Notre-Dame de Paris qui disparut dans l'incendie que l'on sait...

On aurait pu rappeler qu'en l'état, l'abbatiale Saint-Ouen est un édifice resté longtemps inachevé puis transformé par rapport au plan d'origine: la façade occidentale prévue devait être grandiose et étonnante avec la présence de deux énormes tours placées en "losange" par rapport à l'axe de la nef et dont les bases massives avaient été jetées à la toute fin du XVe siècle. Si ce chantier avait été achevé, la ville de Rouen aurait non pas une "tour de Beurre" mais... trois!

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Gravure du XVIIe siècle qui garde la mémoire du projet de façade harmonique grandiose initialement prévue pour achever l'abbatiale Saint-Ouen.

On sent bien que les Bénédictins de Saint-Ouen voulaient rivaliser avec la cathédrale primatiale de l'Archevêque et l'on doit constater que cet "esprit de clocher" perdure en la personne de Nicolas Mayer-Rossignol mais le maire qui préside au destin d'une ville qui prétend en avoir plus de cent, n'en a gardé que le plus mesquin!

Pour en finir avec cette querelle de clochers, on rappelera que l'abbatiale Saint-Ouen fut, de 1944 à la fin des années 1950, la cathédrale provisoire le temps que l'on repare Notre-Dame qui fut gravement touchée par les différents bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui ravagèrent la ville de Rouen:

Au lieu de mettre en scène un clochemerle, le maire de Rouen aurait pu mettre en exergue la solidarité symbolique entre les deux grandes églises rouennaises au service de la résilience des Rouennais et des Normands en ces temps d'héroïsme et de souffrance!

Mais encore faudrait-il que cet individu aimât véritablement sa ville, son patrimoine et son histoire!

Le chantier médiéval s'étant arrêté définitivement, l'abbatiale fut achevée sous le Second Empire avec la construction de la façade occidentale actuelle de style néo-gothique rayonnant avec deux tours à flèches plus petites que les deux grandes tours monumentales projetées à la fin du Moyen-âge: seule la rosace centrale avec son ondulant ramplage de style flamboyant date de l'époque médiévale.

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Enfin, on voudrait savoir si l'autre grand chef d'oeuvre d'art de réputation internationale toujours conservé dans cette merveilleuse abbatiale va enfin pouvoir bénéficier d'une restauration complète avec la manne financière du plan de relance: on parle, bien entendu, de l'orgue, un sujet qui effraie encore plus les journalistes!

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On rappelle que l'orgue de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen est le dernier grand chef d'oeuvre du célèbre facteur Aristide Cavaillé-Coll logé depuis 1892 dans un monumental buffet datant de 1630 qui témoigne de l'ambition de l'école rouennaise de facture d'orgues que l'on peut comparer à celles des Pays-Bas et de Hambourg dont les églises possédaient les plus grandes orgues d'Europe à la mitan du XVIIe siècle.

Cet orgue, de par sa puissance, son harmonisation et ses timbres est considéré par la communauté internationale des organistes comme l'un des plus beaux du monde: de nombreux enregistrements en témoigne. Mais il est dans un état de conservation limite pour des questions élémentaires de sécurité électrique et incendie.

Un grand relevage s'impose pour lui restituer tout son éclat de 1892 ainsi qu'un grand ravalement d'un buffet devenu marronnasse après tant d'années de poussières et de crasse accumulés.

Quand on voit l'état de conservation des grandes orgues dans les églises hollandaises ou de l'Allemagne du Nord, l'état actuel du "plus bel orgue du monde" est plutôt...

LAMENTABLE!

(Cela fait la seconde fois qu'on le dit...)

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(orgue de l'église Saint-Laurent de Rotterdam)

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Commentaires
C
Chantier de l'abbatiale Saint-Ouen: dépose d'une ferme de la charpente du transept Nord.<br /> <br /> <br /> <br /> https://actu.fr/normandie/rouen_76540/videos-impressionnante-operation-de-grutage-a-l-abbatiale-saint-rouen-a-rouen_42720626.html
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C
Quelques belles images de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen:<br /> <br /> <br /> <br /> https://actu.fr/normandie/rouen_76540/en-images-dans-les-coulisses-de-l-abbatiale-saint-ouen-a-rouen-fermee-pour-travaux_41448474.html
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S
L'orgue de la cathédrale de Monaco illuminé par des leds qui changent de couleur selon le morceau ou la volonté de l'artiste (ici, notre ami Olivier Vernet, le titulaire ) !<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=6vSKdW6e558
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S
NMR s'est enfermé dans un dogmatisme dont seule la gauche bien pensante sait se parer.
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S
Rossignol, c'est pire qu'un con (pour vous citer).<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un socialiste. les socialistes n'aiment les mémoires, qu'elles fussent ouvrières (Duron à Caen qui fait ou laisse raser les quartiers du Clos-joli ou du Rethel), populaires, patrimoniales, traditionnelles, paysannes, etc. Tout ça, c'est sale, vulgaire, poujadiste.<br /> <br /> <br /> <br /> Les socialistes aiment seulement les mémoires des peuples de l'autre bout du monde dont chacun d'entre nous se moque comme de sa première chemise.
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