Pêche Post-Brexit: il faudrait surtout couper l'électricité de tous ceux qui voudraient jeter de l'huile sur le feu!
Cette affaire est vraiment très irritante!
On dirait que, de chaque côté, le parti du pire est à la manoeuvre pour tendre la situation avec le retour de réflexes nationalistes que l'on ne pensait pas revoir sur nos côtes.
Nous considérons, ici de notre point de vue fondamentalement NORMAND, que si l'idée débile de couper la fourniture électrique de l'île de Jersey devait être mise en oeuvre par le gouvernement français à la suite des propos lunaires d'Annick Girardin, ministre de la Mer, ce serait une atteinte grave et inacceptable à l'intégrité de notre espace normand et aux intérêts de la Normandie.
Marc Lefèvre, président du département de la Manche et, surtout, Hervé Morin le président de la Normandie doivent absolument s'écarter de cette ligne dure parfaitement absurde et sans issue pour la Normandie et les Normands, à commencer par tous les pêcheurs concernés: ce n'est pas en s'en prenant à l'intérêt général commun aux îles anglo-normandes et à la Normandie continentale que l'on se tirera d'affaire!
La décision du sénateur de la Manche Philippe Bas qui a pris sa plume pour écrire à Bruxelles nous semble plus intelligente que celle consistant à fermer, jusqu'à nouvel ordre, la maison de la Normandie de Saint-Hélier sachant qu'il serait encore plus intelligent de monter une délégation commune des élus Normands, Bretons et Jersiais pour défendre ensemble à Bruxelles, Paris et Londres un intérêt général commun: celui de protéger le modèle de la pêche artisanale qualitative dans l'espace naturel exceptionnel du golfe anglo-normand!
Car les pêcheurs jersiais, normands et bretons ne doivent pas être le jouet d'un rapport de force qui continue de se tendre entre Londres et Bruxelles ou Paris.
À 22 km des côtes françaises se trouve Jersey. La plus grande des îles anglo-normandes est réputée pour ses plages, ses sentiers de randonnée à flanc de falaise, ses vallées dans les terres et ses châteaux historiques. Mais cette dépendance autonome du Royaume-Uni se trouve désormais au cœur d’une dispute sur les droits de pêche post-Brexit entre Paris et Londres.
« Inadmissible »
Depuis le début de l’année, les autorités britanniques traînent des pieds pour délivrer des licences aux pêcheurs français, afin qu’ils puissent poursuivre leurs activités dans ces eaux, comme le stipule l’accord conclu dans le cadre de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Vendredi 30 vril 2021, la tension est montée d’un cran. Le Royaume-Uni a publié une liste de 41 navires français (sur 344 demandes) autorisés à pêcher dans les eaux au large de Jersey. Or, cette liste s’accompagne de nouvelles exigences qui « n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant », dans le cadre de l’accord sur le Brexit, a réagi Annick Girardin, la ministre de la Mer, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Et de poursuivre : « C’est tout à fait inadmissible. Si on l’accepte [ces conditions] à Jersey, c’est dangereux pour l’ensemble de nos accès eaux aux poissonneuses Britanniques. »
Représailles
En guise de représailles, la France est prête à recourir à des « mesures de rétorsion » si les autorités britanniques continuent de restreindre les accès à leurs eaux aux pêcheurs français. Ces mesures, inscrites dans l’accord, « nous sommes prêts à les utiliser », a poursuivi Annick Girardin, faisant allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île depuis la France.
L’île serait alors confrontée à des coupures d’électricité, si la menace française était mise à exécution, car 95 % de ce territoire sont alimentés par ce câble en service depuis 2016. Les 5 % restants sont alimentés par des générateurs diesel.
« Moyen de pression »
Côté britannique, David Jones, député conservateur, a déclaré au quotidien The Daily Telegraph : « Il s’agit simplement de demander de l’argent avec des menaces, ce qui n’est pas la façon dont un pays démocratique du XXIe siècle doit se comporter. »
Autre son cloche, celui du sénateur de Jersey, Ian Gorst : « Jersey a toujours fait en sorte de trouver des arrangements. » L’élu indique que si les décisions prennent du temps, c’est parce que les pêcheurs français n’ont pas encore fourni toutes les preuves de leur antériorité de pêche.
La situation est d’autant plus complexe que Bruxelles et Londres n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur l’adoption de quotas de pêche pour les stocks partagés entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour 2021. « On imagine aussi que si l’ensemble des licences n’est pas délivré aujourd’hui, c’est parce que ça constitue aussi un moyen de pression de la part des autorités britanniques », déclarait la semaine dernière Jean-Luc Hall, directeur général du comité national des Pêches français.
Les Britanniques vont-ils camper sur leurs positions ? La France mettra-t-elle ses menaces à exécution ? Seule certitude, les pêcheurs français restent dans une impasse.