JERSEY: LA MINABLE ARMADA de la ministre de... l'amer!
Vives tensions ce matin dans le port de Saint-Hélier à Jersey.
Quand l'inquiétude, le ressentiment, l'exaspération, la colère mènent le bal avec la bêtise nationaliste...
Après qu'une sous-ministre du gouvernement soi-disant en charge des dossiers maritimes s'est permise de faire des déclarations totalement ...
IRRESPONSABLES!
En lisant Ouest-France...
Les pêcheurs de plusieurs ports de la Manche ont pris la mer, ce jeudi 6 mai 2021, pour gagner l’île de Jersey. Ils veulent se faire entendre dans le conflit qui les oppose au gouvernement de Jersey.
Petit rappel des faits. Depuis les années 2000, les relations et droits de pêche dans les eaux de Jersey étaient régies par le Traité de la Baie de Granville dont les bases remontent à l’époque napoléonienne. Ce Traité autorisait les bateaux français à pêcher dans les eaux de l’île anglo-normande.
Alors que le Traité devait être préservé dans les Accords de Brexit, les comités des pêches de Normandie et de Bretagne découvrent le 1er janvier 2021 que le Traité est en réalité devenu caduc. Il faut donc en urgence que Jersey accorde des licences provisoires. Premier accroc. L’île tergiverse. Quant aux licences définitives, Jersey réclame que chaque bateau fasse la preuve de son antériorité de pêche dans ses eaux, le tout avant le 30 avril.
Une première liste est validée mais dès le 1er mai, les pêcheurs découvrent éberlués les conditions accolées aux autorisations : seulement quelques heures de pêche par an autorisées, des licences ne correspondant pas aux spécialisations des navires…
Cette fois, la coupe est pleine. Le conflit devient diplomatique. C’est la Commission européenne et le gouvernement de Londres qui négocient les futurs accords de pêche. La ministre de la Mer Annick Girardin a brandi mardi 4 mai à l’Assemblée Nationale la menace de mesures de rétorsion contre l’île anglo-normande. Sont évoquées notamment des coupures d’électricité, Jersey étant approvisionnée via un câble sous-marin depuis la pointe du Cotentin. La vente sous la criée a été interdite à Granville et Saint-Malo aux pêcheurs de Jersey.
Les pêcheurs, eux, ont pris la mer ce jeudi vers 3 h 30 du matin. Ils font route vers le port de Saint-Hélier pour un blocage de quelques heures. Nous sommes à bord du Presqu’île II, un bateau de Carteret, avec Laurent, Michel et Thomas.
Vers 7 h, des fusées lumineuses ont été tirées devant Jersey par les pêcheurs manchois. Les bateaux de pêches arrivent à Saint-Hélier. Deux navires de patrouille ont été envoyés par la Marine britannique pour surveiller la situation.
Voir aussi:
Le Royaume-Uni a annoncé mercredi l’envoi de deux navires de patrouille de la marine britannique près de Jersey, située dans la Manche, après que la France a laissé entendre qu’elle pourrait couper l’électricité alimentant l’île, sur fond de conflit post-Brexit sur la pêche entre Londres et Paris.
La France a menacé mardi de prendre des mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni à la suite de nouvelles conditions imposées par les autorités britanniques aux pêcheurs français au large des îles anglo-normandes. Elle a dénoncé des conditions selon elle contraires à l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni à la suite du Brexit.
Après s’être entretenu avec des représentants de Jersey de l’hypothèse d’un blocus de la France, le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé son « soutien indéfectible » à l’île.
Il a aussi souligné « la nécessité urgente d’une désescalade des tensions », a rapporté un porte-parole du dirigeant britannique.
« Par mesure de précaution, le Royaume-Uni va envoyer deux navires de patrouille pour surveiller la situation », a ajouté le porte-parole.
La France prête à utiliser des mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni
La ministre française de la Mer, Annie Girardin, avait fait part mardi de son « dégoût » en apprenant que l’île de Jersey avait délivré des licences avec des conditions imposées unilatéralement – dont une limite de durée de l’accès accordé aux pêcheurs français à ses eaux.
« Dans l’accord (post-Brexit), il y a des mesures de rétorsion et nous sommes prêts à les utiliser », avait-elle déclaré devant l’Assemblée nationale, évoquant « par exemple le transport d’électricité par câble sous-marin » pour Jersey.
L’île de 108 000 habitants importe de France 95 % de son électricité, selon les données de l’agence de presse spécialiste de l’énergie S & P Global Platts.
À Jersey, le gouvernement a indiqué que la France et l’Union européenne avaient exprimé leur mécontentement avec les conditions imposées aux licences de pêche, mais a assuré respecter les termes de l’accord post-Brexit.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle ère et cela prend du temps pour tout ajuster. Jersey a constamment affiché son engagement à trouver une transition en douceur vers le nouveau régime », a déclaré le ministre des relations extérieures de l’île, Ian Gorst, dans un communiqué.