Michel BUSSI explique l'évidence normande dans La Tribune

Dans le quotidien économique "La Tribune", notre ami géographe et écrivain normand à succès Michel Bussi a bien raison de rappeler quelques évidences géo-historiques normandes à des journalistes qui posent des questions...

"En Normandie, l'absence d'une capitale forte accentue les rivalités" Michel Bussi, romancier et géographe

RÉGIONALES.Si le géographe et romancier Michel Bussi* ne conteste pas la cohérence territoriale de la région Normandie, il s'inquiète du faible sentiment d'appartenance et d'identité de ses habitants. L'auteur pointe les "vieilles rivalités" entre les trois grandes villes et fustige les compétences de la collectivité, qu'il juge trop "éloignées des préoccupations du quotidien des habitants". La culture, plus que l'économie, pourrait cimenter les destins, estime-t-il.

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Commentaire de Florestan:

La réunification était la solution à la question normande qui fut pendante de 1956 à 2015. Reste à résoudre la question métropolitaine normande qui revient à traiter la question rouennaise mais aussi la question du localisme caennais et du localisme havrais.

Comme le rappelle Michel Bussi, la géographie urbaine normande est très équilibrée: une ville de 10000 habitants tous les 25 à 30 kilomètres et trois grandes agglomérations urbaines régionales dont aucune des trois ne saurait prétendre à toutes les qualités pour être la seule agglomération urbaine digne du nom de "métropole régionale"...

C'est la raison pour laquelle les responsabilités et les fonctions sont réparties de façon équilibrée entre Caen, Rouen et Le Havre: c'est le mode d'emploi de la géographie normande si ce n'est sa grammaire fondamentale...

Mais il faut, semble-t-il, faire le constat consternant que Messieurs Bruneau, Mayer-Rossignol et Philippe sont, à proprement parler, de véritables analphabètes!

Car tandis que le localiste caennais Bruneau fait son caennais localiste, le localiste havrais Philippe et le localiste rouennais Mayer-Rossignol font leurs localistes de banlieue parisienne en montant sur la Seine avec Anne Hidalgo.

On aimerait qu'il puisse exister une puissante association de projets, de prospective et d'ambitions partagées entre les communautés urbaines de Caen, du Havre et la métropole de Rouen avec un travail commun avec la région Normandie mais il n'en est strictement rien.

Et Hervé Morin semble être bien seul à parler la langue normande...

Comments

[draner]

Bjr,

Il n’y a rien à rajouter au constat de Michel Bussi. D’une part, ne nous étonnons pas en effet du peu d’élan démocratique pour aller voter même dans une Normandie qui est une des rares régions, si non la seule, qui correspond à une région = Province de Normandie*, alors a fortiori ne nous étonnons pas ailleurs qui plus est, avec le découpage en « grandes régions » qui ne correspond à rien. D’autre part le vote n’est pas favorisé par ailleurs car plus personne n’y comprend plus rien quant à l’empilage de plus en plus nébuleux de l’organisation administrative française « le Mille Feuille français », ce qui, là encore , rajoute à la démobilisation démocratique !

Un seul remède à tout cela, la création d’un conseiller territorial dont la vision sera régionale, du fait alors de la circonscription régionale dans laquelle il exercera son mandat d’élu , et contribuera ainsi au « sentiment d’appartenance au territoire » et à « la culture de l’identité » -Hervé Morin ne peut cela à lui seul- (sans parler du bienfait de la diminution du nombre d’élus),

bien cdlt.

*par ailleurs, pourtant toujours « plombée » par l’absence d’une réelle capitale régionale dont Le Havre, comme le dit Michel Bussi, devrait « être le point d’équilibre qui permettrait de travailler en triangle ». A cet égard on attend toujours, maintenant de plus en plus avec impatience, la « Tripolitaine » ou « CAROLE » i. e. « des coopérations** beaucoup plus étroites entre les trois villes », sans re-mentionner ici –Michel Bussi a évidemment raison de le faire- le peu d’empressement, au-delà de la responsabilité des acteurs locaux, des responsables des universités, pour leur rapprochement !

** la Conférence Territoriale régionale près du Préfet régional n'a jamais dû être réunie alors qu'elle était inscrite dans les textes pour contribuer à créer vraisemblablement ce sentiment d'appartenance !