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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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7 septembre 2005

Les experts de l'Etat se "plantent" de 86 millions au Mont St Michel

Introduction : ça paraît un nouveau gag : les "experts" de l'Etat se sont trompés dans l'estimation des travaux de désensablement du Mont Saint Michel... Résultats de leurs incompétences : il faudra ouvrir le porte-monnaie... Les Normands, et peut-être également les Bretons (il faut dire qu'ils ne se gênent de détourner le Couesnon pour profiter du Mont) n'auront donc qu'à payer, l'Etat n'étant bon qu'à décider de manière irresponsable.. et de toute façon il n'a pas le sous pour ses engagements et ses dégagements en touche!
Yuca de Taillefer.

cf également : Projet pour rendre le caractère maritime du Mont Saint Michel http://www.projetmontsaintmichel.fr

Article du Monde

Mont-Saint-Michel : le surcoût des travaux de désensablement
Un surcoût de 86 millions d'euros et deux ans de retard : tels sont les faits marquants de l'actuel épisode du long feuilleton des travaux pour le "rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel", qui devraient commencer à l'automne. La mission interministérielle chargée par le gouvernement d'auditer ces nouveaux éléments devrait rendre son rapport définitif dans les prochains jours. De 134 millions d'euros en 2002, ces travaux avaient été estimés à 220 millions en septembre 2004. La fin des aménagements, dont le projet remonte à 1995, est désormais annoncée pour 2010.

Si l'on excepte les 20 millions d'euros imputables à la hausse générale du coût de la vie durant la période, l'importance de l'ensablement et la navette, qui doit relier le nouveau parking au site, seraient les principaux responsables des dépassements financiers.

"ERREUR D'APPRÉCIATION"

L'extraction des sédiments, dont la progression menace le caractère îlien du Mont coûtera 18 millions de plus. C'est une évidence : plus le démarrage des travaux prend du retard, plus la quantité de dépôts à enlever est importante. "En outre, l'augmentation du coût n'est pas exactement proportionnelle à celle du tonnage. Car les solutions à mettre en oeuvre ne sont pas forcément les mêmes", explique François-Xavier de Beaulaincourt, directeur général du Syndicat mixte pour le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel.

Mais le plus surprenant est l'histoire de la navette, qui va coûter 17 millions supplémentaires. Le projet d'éloigner l'horrible parking, actuellement installé au pied de l'Archange, est plutôt bonne. Mais sa mise en oeuvre suppose d'installer un moyen de locomotion permettant aux visiteurs de parcourir les 2 km de la passerelle qui reliera le parking au rocher. Les ingénieurs avaient imaginé qu'un petit train ferait l'affaire. Mais ils ont apparemment mal pris en compte les différents paramètres et ils reconnaissent aujourd'hui "une erreur d'appréciation" .

Sachant qu'il faut transporter 120 à 150 personnes toutes les deux minutes et demie, quel genre de navette doit être installée au Mont-Saint-Michel ? Telles étaient les données du problème qui se pose pour ce site, qui, avec ses quelque 3 millions de visiteurs par an, ne se compare pas à un quelconque parc d'attractions, serait-ce un EuroDisney.

Et c'est là que tout se complique : impossible de prévoir un demi-tour devant le monument sauf à construire une plate-forme de 40 mètres de diamètre ! Impossible d'utiliser un véhicule réversible (c'est-à-dire avec une motrice à chaque bout) ; sous-estimation des risques provoqués par les vents dominants est-ouest alors que la passerelle est nord-sud, etc.

Résultat : il faut construire un engin spécifique avec un système guidé, qui coûtera 50 % de plus que l'estimation de 2002 et que personne ne veut construire. Les grands industriels du secteur, comme Bombardier et Alstom, n'ont même pas répondu à l'appel d'offres, prétextant qu'il s'agissait d'une fabrication en trop petites séries.

"Il s'agit de travaux inhabituels pour lesquels nous n'avons pas de point de comparaison", se justifie François Malhomme, chef du projet depuis 1996 et qui se dit déçu du peu d'empressement des entreprises à répondre aux appels d'offres. "On espérait que, sur un tel projet, tout le monde se précipiterait. Pour les vannes du barrage, par exemple, on a eu une seule réponse sur les trois entreprises sélectionnées", précise-t-il.

La dernière "erreur d'estimation" porte sur les provisions. En effet, les 3 millions d'euros prévus en 2002 sont passés à 22 millions. "Pour un projet de ce genre, l'enveloppe doit être de 15 % du montant des travaux" , souligne M. de Beaulaincourt.

AU BONHEUR DU PÉLODYTE

Il reste maintenant à trouver les financements. "Nous avons découvert tout cela quand nous sommes arrivés aux affaires, commente Philippe Duron, président (PS) de la région Basse-Normandie, depuis mars 2004. Le projet n'est pas remis en cause, mais il va falloir revoir les clés de financement." Dans le schéma actuel, outre les 32 millions d'euros provenant des fonds européens, de l'Agence de l'eau et d'un emprunt, l'Etat participe à hauteur de 50 % et les collectivités territoriales de 40 %. Dans cette part, les Normands (région Basse-Normandie et département de la Manche) assurent 81 % de l'apport et les Bretons les 9 % restants.

"L'Etat doit supporter les conséquences des erreurs des agents qu'il a missionnés, pas question qu'il baisse sa participation. En outre, la somme que nous accepterons de remettre au pot sera, cette fois, pour solde de tout compte", prévient Jean-François Legrand, président (UMP) du conseil général de la Manche.

C'est vers la Bretagne que se tournent les attentes. Plusieurs raisons y concourrent. La Basse-Normandie et la Bretagne sont toutes les deux présidées par des socialistes, qui discutent de ce sujet. Au fil des années, la vieille rivalité autour du monument s'est enfin transformée en une prise de conscience : de chaque côté de la baie, tout le monde profite de l'engouement qu'elle suscite. Et la Bretagne sera d'autant plus concernée après la prolongation du TGV jusqu'à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), en décembre, qui en fera l'accès le plus rapide depuis Paris, notamment pour les touristes étrangers.

"La tendance est d'accepter d'entrer dans le syndicat mixte et d'augmenter notre participation au financement des travaux, mais nous n'avons pas décidé dans quelles proportions" , explique Jean-Yves Le Drian, président (PS) de la région Bretagne, qui va mettre cette question à l'ordre du jour de la session du conseil régional d'octobre.

La décision devrait être prise avant la réunion du comité de pilotage du 18 octobre qui réunit les différents financeurs, représentants de l'Etat, du syndicat mixte et les élus de la Bretagne.

Pour l'instant, les pélodytes ponctués, ces crapauds cavernicoles vert et jaune qui vivent dans la baie du Mont-Saint-Michel, sont les premiers à avoir profité de son aménagement. Douze mares ont été creusées pour qu'ils puissent frayer en paix.

Françoise Chirot

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