ma vision des émeutes
Un pays dont l'identité n'est plus fondée sur le droit du sang n'est plus une nation mais un simple conglomérat d'identités non exprimées. Il ne faut pas s’étonner alors que les vieux ressentiments ressortent ou que l’Histoire rattrape le présent. Regardons autour de nous, nous sommes occupés à faire des mea-culpa pour des erreurs passées qui nous furent commanditées par nos chefs.
On commémore, on glorifie l’ancien sans se préoccuper du nouveau. On ne vit plus pour demain mais dans la mémoire d’hier.
Nôtre société décousue d’identité est devenue un agglomérat de mouvements identitaires. Forcés de vivre les uns sur les autres et oubliés du système ils se soulèvent les uns contre les autres. Ils ne brûlaient pas les voitures de quelconques bourgeois, ces derniers habitent les beaux quartiers et remisent leur véhicule dans des garages propres et sûrs ; non ils cramaient la voiture de leur voisin ou de leur homologue dans une cité voisine.
L’État a dû parer au plus pressé, éviter la réaction citoyenne en chaîne par la création de milices. L’État devait tout faire pour éviter la guerre civile. Le non recours à la force armée est pour moi la preuve de l’urgence à laquelle le pays devait répondre, il fallait mettre l’armée française dans une position d’attente, l’armée n’interviendrait que la guerre civile déclenchée.
On a beau nous dire que l’accalmie se fait dans les banlieues, je ne crois pas que le retour à la normalité se fasse demain. Les plaies sont saignantes, la rancune est grande chez les victimes des émeutes, les odeurs de brulé persisteront longtemps.
Au plus tard à la prochaine hausse de leur prime d’assurance automobile les Français mesureront l’ampleur des dégâts. Je crains que les élections de 2007 soient déjà faussées. La France est désormais tiraillée entre la compréhension de la révolte sociale d’une classe jeune oubliée et la haine contre les émeutiers.
Les dispositions gouvernementales mettront longtemps à aboutir, qu’est-il prévu de faire en attendant ?
Une civilisation de jeunes voyous pouvait mettre en danger la République sur des semaines, j’ai peur qu’ils aient déjà trouvé des émules dans la génération montante.
On vient de nous tendre une facture, celle de la fracture sociale d’un pays qui vit au dessus de ses moyens et qui n’a d’autre occupation que de cacher la misère d’aujourd’hui dans la commémoration d’un passé plus glorieux. Nostras Culpa.
MHAP