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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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7 octobre 2006

Notre avenir passe par les régions, par Adrien Zeller

etoile    Très beau plaidoyer pour les Régions par Adrian Zeller, président de la Région Alsace, tribune vue dans le journal Le Monde

Trente ans après la mise en place des régions, vingt ans après les premières élections régionales au suffrage universel direct, deux ans après un acte II de la décentralisation particulièrement difficile et finalement décevant, même si Jean-Pierre Raffarin avait la bonne sensibilité face à la problématique régionale, deux ans après des élections régionales marquées par un raz de marée en faveur de la gauche et à la veille des échéances présidentielles, il est nécessaire et même indispensable de s'interroger sur la place des régions dans la France de demain.

Face au "désir de région" qui reste fort dans notre pays, leur capacité à agir est en réalité surévaluée et leur perception ambiguë. Aujourd'hui, alors que beaucoup de concitoyens sont convaincus qu'elles ont l'avenir pour elles et qu'elles ont vocation à occuper une place spécifique, les symptômes d'une crise globale et profonde de l'institution régionale, de ses place et rôle réels sont nombreux.

Si les pouvoirs, la place et les potentialités des régions et de leur action continuent d'être, comme ils le sont y compris depuis 2004, autant réduits, tantôt ignorés ou contournés, tantôt sollicités dans tous les sens dans un paysage institutionnel de plus en plus fragmenté, la France aura gâché une réelle chance de changer et de réussir sa modernisation !

Notre pays ne pourra pas bâtir une compétitivité "en profondeur" telle qu'échafaudée dans la stratégie européenne d'innovation dite "de Lisbonne", réussir à atteindre les objectifs de Kyoto, ambitieusement revisités par le président de la République, préserver sa cohésion territoriale et sociale, et encore moins désenclaver ses territoires pour s'inscrire concrètement dans l'espace européen, et faire vivre une démocratie de proximité, sans des régions fortes aux compétences et pouvoirs clairs.

Est-ce par hasard si tous les pays européens historiquement non fédéraux, à savoir le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, mais aussi tous les nouveaux pays entrant dans l'Union européenne, se sont dotés de pouvoirs régionaux renforcés par des capacités d'action fortes, par un mouvement de décentralisation allant souvent jusqu'à la mise en place de pouvoirs législatifs ou normatifs régionaux ?

Est-ce par hasard si le tissu industriel des PMI-PME d'Allemagne est - par-delà la crise - particulièrement performant ? Il a pu atteindre ce niveau de premier exportateur industriel du monde parce qu'il est soutenu dans la durée, et d'abord par les régions (les Länder). Des autorités qui sont également pleinement responsables des universités, de l'innovation, du transfert de technologies, de la formation initiale et professionnelle, et ce, en partenariat avec les acteurs économiques et sociaux, les entreprises et les institutions financières, elles-mêmes largement territorialisées et décentralisées.

region_alsace       alsace    6504482
Le logo de la Région Alsace      Drapeau de la région Alsace     Drapeau normand
est une.. Etoile! Etonnant non?

On constate que les territoires et les régions qui "gagnent" en Europe sont ceux dans lesquels existent, grâce à une décentralisation, notamment régionale, large et réelle, des centres de décision proches, des synergies fortes entre tous les acteurs de la vie sociale et économique, appuyés sur une identité reconnue.

Qui n'est interpellé par le fait que toutes les zones et régions frontalières de France sans exception sont partout dominées par les régions étrangères voisines ? La Flandre, le Luxembourg, le Bade-Wurtemberg, les cantons suisses, l'Italie du Nord, la Catalogne, le Pays basque espagnol avec une reconversion industrielle surmontée sont, à nos portes, autant d'exemples de dynamismes territoriaux, dont la France ne peut donner que de rares exemples, et plutôt à l'échelle de certaines villes (Grenoble, Toulouse, Lyon...), liés à des circonstances particulières.

Chacun peut imaginer que si l'on veut vraiment et sérieusement relever le défi énergétique, celui des énergies renouvelables, c'est l'ensemble des habitants, des usagers, des collectivités locales, des entreprises et tous les acteurs économiques et sociaux qui devront, territoire par territoire, région par région, être mobilisés. Sans un échelon d'impulsion décentralisé et en premier lieu régional, qui pourra organiser, démontrer, promouvoir, diffuser, former les acteurs, innover, susciter concrètement les changements ?

Alors que les problèmes de la formation et de la qualification professionnelle, comme ceux du lien entre un système éducatif et le tissu économique et social en mutation, sont très insuffisamment résolus sur le territoire français, peut-on sérieusement espérer progresser sans qu'existe au plan régional un réel "chef de file" politique, légitime, et disposant, dans la durée, de moyens et de pouvoirs d'organisation et d'impulsion suffisants pour agir ?

Aujourd'hui, tout est en place pour que le rôle stratégique de modernisation joué par la plupart des régions depuis dix ou quinze ans, non pas s'accroisse, mais diminue, faute de pouvoirs réels, de compétences et de moyens. D'ici quatre ans au plus, même en tenant compte des marges de 1,5 centime d'euro par litre de carburant prévues en faveur des régions en matière de TIPP, celles-ci ne pourront plus faire face à leurs diverses missions d'aménagement, d'équipement, de transport, de formation initiale et continue, de recherche-développement et d'innovation, d'environnement et de développement économique et culturel régional.

"On" risque de réussir le tour de force de réduire à peu de chose une des plus jeunes et plus prometteuses institutions de notre pays, naguère imaginée par le général de Gaulle et plus tard par Gaston Defferre, conçue et mise en place pour relever progressivement quelques-uns des défis les plus essentiels du pays.

Au sein de notre vieil Etat-Nation qui n'a guère la culture de la subsidiarité, qui ne sait toujours pas distinguer entre l'Etat garant et l'Etat gérant, une réflexion et un débat doivent s'ouvrir à droite comme à gauche sur cette question qui s'adresse à tous, aussi centrale, sur le plan intérieur, que l'est la question européenne sur le plan extérieur. Il est grand temps de prendre conscience qu'une France forte a besoin plus que jamais de régions fortes qui soient de véritables autorités politiques et démocratiques, composantes et actrices de la République et de ses territoires, et non pas de simples strates d'un "mille-feuille" politico-administratif de plus en plus illisible, ingouvernable et coûteux.

Adrien Zeller est président du conseil régional d'Alsace, coprésident de l'Institut de la décentralisation.
Article paru dans l'édition du 07.10.06

[Question de Yuca] La Région Normandie fera-t-elle partie des territoires et régions gagnantes en Europe, ou resterons nous avec deux demi-régions forcément perdantes et à la traîne ?

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Le crédo de "l'Etoile de Normandie" :
La "rupture" et le "changement" pour les Normands ce n'est pas 2007, c'est la REUNIFICATION!


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Commentaires
P
Après avoir supprimé la région "Normandie" au profit d'un vaste ensemble Normandie-Centre, France Télécom <br /> (re)crée deux directions régionales: une à Rouen pour la "Haute" Normandie et une à Caen pour la "Basse" Normandie. Qui l'eût cru?
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F
Avant hier le 10 octobre, les élus de Granville (Ploukistan du sud) sont venus quémander au ministère de la Santé le maintien de la maternité à Granville: cette dernière doit être regroupée à Avranches, en attendant un regroupement général de l'hôpital à Avranches pour la desserte du Sud Manche... Dans cette affaire relativement lamentable on trouvait dans la délégation ploukistanaise les cocus et les faiseurs de cocus, tous à l'UMP... La maternité de Granville avait en 2005 plus de 500 actes à son actif: le periurbain granvillais est en expansion; l'été près de 100000 habitants résident sur Granville. Selon l'intérêt des usagers, le maintien d'une maternité voire d'un hôpital à Granville est nécessaire... Selon l'intérêt des médiocrates locaux seule est viable le regroupement à Avranches: des copains se sont entendus sur le dos d'anciens amis... Le gestionnaire est heureux de faire des économies et du chiffre et les chefs de service feront moins de déplacements...<br /> <br /> Questions ploukistanaises:<br /> Combien coûte une heure d'évacuation sanitaire en hélicoptère?<br /> Que dira la presse locale lorsqu'une ambulance se plantera dans une haire du bocage après avoir glissée sur une plaque de verglas un matin de février?<br /> Et, au train où vont les choses, (je ne parle pas bien sûr du TGV...) à quand le déménagement de l'hôpital d'Avranches à Rennes?<br /> <br /> Autres nouvelles:<br /> le week-end dernier, les 7 et 8 octobre, deux agriculteurs de la Manche (confédération paysanne) ont jeûné devant la préfecture à St Lô pour protester contre les conséquences du "découplement des aides agricoles européennes": une fois de plus , les jeunes agriculteurs qui veulent se lancer dans la "désintensification", le bio et l'agriculture labélisée sont fragilisés... A l'heure où se joue dans les campagnes ploukistanaises un drame social (suicides) et un drame écologique (pollution des eaux et des sols), le collectif "Bienvenue en Normandie" ne pouvait que s'associer et soutenir cette manifestation de désespoir de jeunes agriculteurs normands...<br /> <br /> Pour terminer, quelques infos concernant l'affaire de l'espace "Manche Bretagne" (aire des Gouvets a84)<br /> <br /> Nous avons donc reçu une longue lettre de M. Laville actuel directeur du CRT Normandie qui nous dit en substance:<br /> <br /> 1) Le portrait de la Normandie (rapport et expertise) sera présenté le 8 novembre prochain à Deauville à l'occasion du salon du tourisme normand<br /> <br /> 2) Le directeur du CRT nous annonce que ce dernier a vu ses moyens financiers augmenter de 70% (basse Normandie) et de 56% (haute Normandie) pour l'année 2006: le service est actuellement en refonte totale pour changer complètement de stratégie. Objectifs prioritaires: reconquérir les parts de marché perdues en Ile de France/ Paris et le marché anglais<br /> <br /> 3)Une visibilité plus grande est à l'étude sur les aires d'autoroute et un point infos touristiques Normandie sera installé gare St Lazare<br /> <br /> 4)Concernant Gouvets, le CRT Normandie constate mais ne peut rien faire: c'est du seul ressort du CG50... (Non sans amertume, Laville fait référence à l'article de la Manche libre du 27/08 dernier intitulé "Cacophonie touristique"...)<br /> <br /> Aussi, vais -je contacter le directeur Laville pour lui annoncer:<br /> <br /> 1) Que nous nous félicitons que le CRT se mette enfin en ordre de bataille pour sauver l'image altérée de la Normandie<br /> 2) que le collectif se chargera d'une com Normandie spécifique sur l'A84<br /> 3)Concernant Gouvets, Le collectif exigera une rencontre avec le maire de Cherbourg ou avec le conseiller général d'opposition Périer qui a été informé de ce dossier...<br /> <br /> Florestan d'Hudimesnil,<br /> Collectif "bienvenue en Normandie"
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P
OUEST-FRANCE Paru dans l'édition du jeudi 12 octobre 2006<br /> Les Bas-Normands représentés à Bruxelles<br /> <br /> Hier à Bruxelles, Philippe Duron, venu inaugurer la représentation de la Basse-Normandie auprès de l'Union européenne a invité Jacques Barrot, commissaire européen (au centre); mais aussi ses voisins Alain Le Vern, président de la Haute Normandie et Jean-Yves Le Drian, président de la Bretagne (à droite).<br /> Une délégation d'élus régionaux a inauguré, hier, une représentation auprès de l'Union européenne.<br /> <br /> Dans le quartier européen de Bruxelles, la « Représentation de la Basse-Normandie auprès de l'Union européenne » s'est installée confortablement, depuis le printemps, au 3, avenue... des Gaulois. « 250 régions et grandes villes européennes sont représentées à Bruxelles. Il était normal que nous mettions le paquet. Jusqu'alors, notre antenne, ouverte en 1995, n'avait jamais vraiment fonctionné. »<br /> <br /> Venu hier à Bruxelles pour l'inauguration officielle, Philippe Duron arborait un bel enthousiasme pour fêter « l'ouverture de cette plate-forme au service de tous les Bas-Normands, alors qu'une nouvelle politique des fonds européens se met place. » Et avait mis les petits plats normands - préparés par les élèves du lycée hôtelier d'Hérouville - dans les grands pour recevoir une belle brochette d'invités dont Jacques Barrot, commissaire aux Transports; Alain Le Vern, président de Haute-Normandie; Jean-Yves Le Drian, président de Bretagne.<br /> <br /> Deux bureaux normands<br /> <br /> Pour la période 2007-2013, la Basse-Normandie disposera de 270 millions d'euros de fonds européens, soit une diminution de l'ordre de 30 % sur la période précédente qui s'achève. « La tendance franco-française est au saupoudrage cantonal. On aide ici une piscine, là une salle polyvalente. L'Europe ne sert pas à cela. Mais à rendre chaque région encore plus compétitive. Pour cela, i-nno-vez ! Favorisez les coopérations entre recherche, innovation et PME. » Numéro deux des politiques régionales à Bruxelles, Jean-Charles Leygues n'a pas mâché ses mots pour dénoncer une mauvaise utilisation des fonds européens.<br /> <br /> A l'heure de coopérations plus fortes entre les deux Normandie, la Haute et la Basse ont, chacune, leur propre bureau, les Hauts-Normands collaborant à Bruxelles avec les Allemands de la Basse-Saxe. « Nous verrons ce que nous ferons. J'ai proposé aux Hauts-Normands de nous rejoindre », dit Philippe Duron. « Allons y moderato, répond Alain Le Vern. Il ne sert à rien de développer de nouveaux projets communs quand je vois lancer des cailloux dans les hélices d'avions. Réussissons d'abord ceux que nous portons ensemble comme l'aéroport de Deauville. » Bruxelles vit aussi à l'heure des querelles normandes.<br /> <br /> Jean-Jacques LEROSIER.
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P
A voir sur le site de France 3 Normandie, les émissions "la voix est libre" pour lesquelles étaient invités à Caen, Philippe Duron et à Rouen, Alan Le Vern. Intéressant d'écouter Philippe Duron parler des Normands et non des "bas" Normands. Quant au président "haut" Normand, il n'a pas parlé de réunification, et ne l'a même pas évoquée. Visiblement seules des coopérations avec la "basse" Normandie, la Picardie et l'Île de France ne l'intéresse. Cela dit à Rouen, les journalistes n'étaient pas très brillants.
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F
La perception de la Normandie s'affirme en effet ne serait-ce que dans l'imaginaire des élites de la com à Paris... "Haute et Basse" Normandie renvoient de plus en plus à un localisme ringard et technocratique qui fleure bon les planchers cirés de sous-préfecture ou de salle polyvalente...<br /> <br /> Après le site de rencontre ULLA qui propose aux candidats à l'amour qu'une seule Normandie où trouver l'âme soeur, le site de l'émission de Daniel Mermet, "Là-bas si j'y suis" (France Inter; tlj de 15 à 16h00) propose une carte de France des "Repères de Là-bas si j'y suis" sur laquelles les auditeurs "modestes et géniaux" de Normandie sont bien... en une seule Normandie unie...<br /> <br /> Des petits détails donc qui montrent que la Normandie affirme son unité: mais nous savons que la Normandie est plus unie dans l'esprit des Horsains que de certains Normands eux-mêmes...<br /> <br /> Sinon, quelques nouvelles du Collectif:<br /> <br /> 1) Nous avons reçu une longue lettre de M. Laville directeur du CRT Normandie: nous vous en ferons part ici et ailleurs prochainement...<br /> 2) Nous rencontrons donc M. Couillard à Granville le 1er Novembre prochain à Granville pour préparer notre contribution au Normandy Day 2007<br /> 3) Le blog "Bienvenue en Normandie" sera opérationnel d'ici une semaine environ...<br /> <br /> Salutations normandes,<br /> Florestan d'Hudimesnil
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