Les amis de l'UDB partent en campagne

L'UDB (Union démocratique bretonne) se paye une campagne publicitaire qui ne manque pas de force et qui ne passe pas inaperçue ! : proposer ni plus ni moins aux territoires de l'Ouest de reprendre leur destin en main et de retrouver les entités géographiques cohérentes pour en finir avec l'archaïsme des décisions contre-nature (venues "d'en haut") non souhaitées par les populations de l'Ouest. 

Bravo et merci à l'UDB ! (Yuca de Taillefer)

Voici le communiqué de l'UDB explicitant la démarche de la campagne publicitaire :

Ce mois de novembre, l'Union démocratique bretonne crée l'évènement sur la question de la réunification administrative de la Bretagne. En effet, nous avons décidé d'investir dans une campagne d'affichage publicitaire au format, 4 mètres par 3. Au total, près de 150 panneaux seront couverts par une affiche de l'Union démocratique bretonne pendant la seconde quinzaine de novembre sur les agglomérations de Nantes et Saint-Nazaire, proposant : « 4 régions fortes au lieu de 6 régions faibles ! »

Le principe de cette campagne de communication est de faire la promotion d'un nouveau redécoupage régional de l'ouest de la France basé sur quatre régions fortes, cohérentes et bénéficiant d'une identité reconnue, au lieu des six régions faibles et mal identifiées que nous connaissons aujourd'hui.

La revendication en faveur de la réunification administrative de la Bretagne est déjà ancienne et connue, faut-il rappeler : - les multiples sondages qui ont mis en évidence que plus de 70 % des habitants de Loire-Atlantique y sont favorables. - le vote du Conseil général de Loire-Atlantique en faveur de la réintégration de la Loire-Atlantique à la région Bretagne historique. - la motion du Conseil régional de Bretagne (votée à l'unanimité le 8 octobre 2004) pour la réunification administrative de la Bretagne à 5 départements.

Evidemment, le projet que nous présentons est une proposition qui tend avant tout à montrer que changer les choses est possible…que la question de la réorganisation administrative des territoires n'est pas et ne doit pas être un tabou. Notre revendication n'est pas isolée, de nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer, la fusion des deux régions normandes actuelles (Haute-Normandie et Basse-Normandie), la promotion d'une région Val de Loire, la mise en valeur de l'identité poitevine de la Vendée…

Mona Bras porte parole de l'UDB.

Note de Yuca de Taillefer : Ce genre d'opération ne pourrait pas être menée en Normandie ? Mais qui pourrait bien organiser cette opération ?

Comments

[Florestan]

En l'état actuel du dossier, la question de la capitale de la future Normandie réunifiée est tranchée si l'on regarde de près le texte du Serment des réunificateurs d'Epaignes (nov 2006), si l'on suit les travaux en cours sur le projet métropolitain de l'association "Normandie Métropole" qui regroupe depuis mars 2006 les agglos et communes de Caen/ Le Havre et Rouen... Et aussi lorsque l'on prendra connaissance du prochain rapport sur les avantages et inconvénients de la réunification qui sera présenté en janvier 2008 par les deux présidents demi-régionaux...

En clair:

1° CAEN, en raison de sa situation centrale, de sa taille et de sa structure sinon de sa tradition historique serait le siège du Conseil Régional et de sa présidence: de fait Caen sera donc de fait la capitale administrative et politique de la Normandie.

2° ROUEN, en raison de sa taille, de l'Histoire (première capitale de la Normandie) serait le siège de l'Etat en région avec la préfecture. En outre, Rouen a le potentiel d'être, de fait, la capitale économique de la Normandie.

3° LE HAVRE: en raison de sa situation portuaire, Le Havre est appelé à être (et est déjà) le principal pôle industriel et de services de la Normandie, ainsi que sa fenêtre ouverte sur l'Europe et le Monde (Le Havre, porte Océane de la France et avant-port européen)

Concrètement, l'association Normandie Métropole est appelée à terme à organiser le développement des fonctions de commandement économique et administratif d'une métropole normande en réseau de plus de 800000 habitants...

Plus concrètement encore, l'un des enjeux des municipales c'est l'allumage d'un moteur en panne depuis trop longtemps: celui de la coopération entre l'agglo de Caen et celle de Rouen... C'est bien là que réside l'enjeu d'une victoire de Philippe DURON à Caene et de Valérie FOURNEYRON à Rouen qui permettrait à Laurent FABIUS de prendre en main le projet d'un "Grand Rouen" faisant le co-pilotage de l'espace normand avec un "Grand Caen" dirigé par Philippe DURON...

De ces importantes considérations, il en a été question, en filigrane, à l'occasion de la première réunion de travail des militants socialistes caennais sur le projet des municipales, en présence de Philippe DURON (le 1/12 dernier). Dans ce cadre, j'ai posé bien entendu la question de la réunification normande et celle du destin de Caen en tant que capitale régionale... A un militant, passablement indisposé par mon intervention, DURON a eu cette apostrophe: "laisse le parler! il a raison..."

Mais on ne parle pas de ces importants sujets pendant la prochaine campagne des municipales à CAEN (même si il a été évoqué que le dossier de la question régionale normande pouvait donner au PS un avantage comparatif certain sur la droite "bas" normande...) Pourquoi? Parce qu'il ne faut pas "polluer cette importante question dans le débat des municipales" m'a finalement répondu DURON. Ainsi, le fameux rapport sur les avantages/inconvénients de la réunification qui est aux dernières nouvelles, plutôt favorable ne sera mis en débat qu'après les élections municipales... Le temps de vaincre à Caen Brigitte LEBRETHON qui est avec AMELINE, DIGARD (le maire de St Lô) et LAMBERT (nouveau président du CG de l'Orne) la plus virulente des membres de la "bande à Garrec" qui continue à sévir en Normandie "basse"...
Aussi, on fera campagne sur l'urgence géo-politique dans laquelle se trouve l'agglo de Caen: il s'agit d'abord de restaurer l'autorité de Caen sur la demi-région normande de "basse" Normandie notamment en coordonnant les campagnes socialistes des municipales de Caen, Cherbourg, St Lô, Argentan, Flers, Alençon et Lisieux...

On parlera du plus important mais aussi du plus subtil après que certains professionnels de leur profession auront déversé leur bave médiocre ou de mauvaise foi sur le sujet de la Normandie... Une fois de plus!

[Vincent Carel]

Dans le cas improbable où une Région normande serait instituée se poserait bien sûr la question de la capitale. Je crois que cette question peut être résolue simplement, en rappelant ce qu'est une capitale : le siège des institutions politiques d'une collectivité publique, non la métropole dominante d'un empire urbain.

La Région normande, si jamais elle voyait le jour, n'aurait pas pour fin de faire mousser l'une ou l'autre de ces petites villes de province que sont Caen ou Rouen mais d'assurer la meilleure administration possible pour la Normandie, ses villes et ses pays sans hiérarchisation entre eux.

Pourquoi ne pas installer la capitale normande dans la ville de Bernay, qui a le bon goût de se situer au centre de la région, et à peu près à égale distance de Caen et de Rouen ?

[Florestan]

En tant que membre du collectif "Bienvenue en Normandie", je salue l'initiative de l'UDB pour cette campagne de pub percutante qui frappe l'imaginaire:
rien de plus pernicieux que le bourrage de crâne du grand public par des représentations géographiques subies! L'espace vécu c'est aussi les représentations mentales que l'on a plus ou moins consciemment en tête: une Normandie complète du Tréport à Pontorson ou une Bretagne de Saint Malo à Clisson correspondent à de vieilles identités géo-historiques qui demeurent vivantes mais restent sous-jacentes à des géographies artificielles contemporaines imposées...
Le problème c'est que ces dernières tombées sur la tête des habitants du ciel d'un pouvoir ou d'une technocratie arbitraires soit depuis 1941 (démembrement de la Bretagne historique par "l'Etat français") soit depuis 1956 (création, sous la IV république, de deux régions administratives sur le territoire des cinq départements normands)tendent à effacer ou à brouiller plus ou moins totalement les représentations que peuvent avoir les habitants de leurs territoires...
Entre banlieues périphériques des grandes agglos, zones rurales plus ou moins éloignées, entre les communes, les néo-pays de l'intercommunalité et les néo-régions (celles du découpage de 1956) et les départements , bien peu savent finalement se retrouver.
Cette incohérence peut confiner parfois au comique... Ainsi, le drôle de pataquès que peut provoquer la confusion entre le nom de la province (par ex: Normandie) et le nom officiel d'une néo-région (par ex: basse Normandie/ haute Normandie)qui a fait rire de nous lors de la présentation d'une candidature officielle d'une région française spécialisée dans le cheval... (Cf. les jeux équestres mondiaux de 2010)...

La confusion est à son maximum lorsqu'un département (entité géo-historique assez ancienne désormais et qui depuis 1791 s'est bien installé dans l'esprit des gens malgré tout! Nous le verrons d'autant plus lorsque les plaques numéralogiques actuelles qui font mention du code départemental auront disparues...)n'est plus intégré dans sa province d'origine: exemple, la Loire Altantique (44)actuellement fait partie de la néo-région "pays de Loire" qui ne couvre même pas 50% des territoires appartenant à l'entité géo-historique du "Val de Loire" (Anjou; Maine; Tourraine; Berry et Orléanais)...Sans parler de la Vendée, qui était la façade maritime du Poitou...
Mais il fallait bien que Nantes fût capitale d'un machin quelconque (laissons les Bretons régler ce problème qui est aussi le nôtre, Normands: la question de la capitale régionale qui doit être autre chose qu'un petit Paris de province... Nantes ou Rennes; Caen ou Rouen; Tours ou Orléans: il ne faut pas choisir justement et plutôt mettre en place des réseaux métropolitains)

Alors que faire?
La France hérite d'une trame de territoires qui est le fruit d'une histoire pluriséculaire: pour faire vite, il y a la géo-histoire des provinces. C'est la trame la plus ancienne, parfois plus de mille ans d'existence (par ex, la Normandie c'est près de 1100 ans). Cette trame est aussi ancienne que la France elle même: cette dernière en est directement issue d'ailleurs... Et puis il y a la trame plus récente mais non moins fondamentale issue de la Révolution Française, celle des 90 à 95 départements crées depuis 1791 sur la base du regroupement des anciennes paroisses devenues communes: près de deux siècles plus tard, il serait plus que temps que la géographie française soit enfin réconciliée!
L'institution régionale créée dans les années 1970 comme nouvel échelon de la démocratie territoriale n'aura de légitimité réelle tant géographique que symbolique que si elle réussit à fondre en son sein la géographie issue de l'Ancien Régime avec celle issue de la Révolution...
En clair: les régions doivent respecter sur la base du découpage départemental les limites des anciennes provinces. Et c'est bien souvent possible car dans leur grande sagesse, les constituants de 1790 ont crée les départements en suivant les limites des anciennes provinces et diocèses. Ainsi, les réformes à venir pourraient suivre ce principe assez simple:

1) Les régions correspondent à d'anciennes provinces ou regroupent de façon cohérente et sans les démembrer plusieurs anciennes provinces (ex: la région Rhône-Alpes)
2) La base demeure le département qui doit être réformé pour qu'il y ait enfin une cohérence de compétences entre la Région et l'intercommunalité des petites et des grandes villes: le Conseil général pourrait représenter l'intercommunalité sur la base de compétences propres...

J'en viens, pour finir, à vous expliquer le titre de ce billet: Ouest France nous matraque la tête à longueur de pages et de jour avec sa néo-région "grand ouest" qui correspond à sa zone de diffusion... Ce matraquage met en danger la conscience même d'habiter quelque part surtout lorsque c'est ailleurs ou très loin de Nantes ou Rennes: ce thème sera très prochainement proposé à la sagacité des grattes papier de la rédaction OF de Caen, place Bouchard...

[le Dragon Masqué]

Et si on organisait une levée de fonds ? Je pense depuis plusieurs semaines à l'élaboration d'affiches pro-Réunificatrices pour la Normandie, mais devant un tel coût pour cette entreprise, difficile à financer.
J'ai imaginé plusieurs méthodes : une cotisation, associant tous les membres réunificateurs réunis : Mouvement Normand, Etoile, le collectif Bienvenue, etc...
Taxer les commerçants ne me plait dans la mesure où il s'agit de taxer des normands, je serais plus pour une taxe forcée des touristes, en particulier des parisiens en visite dans notre pays, la Normandie... Mais bon le risque c'est que ce soit considéré comme du racket.
Avez-vous des idées pour réaliser un tel projet dans toute notre région ?

[chouchou]

Moi je veux être la boîte chocolat!