On va supprimer les départements français !
Telle était une des annonces du prolifique Rapport Attali (proposition 260), rapport établie par une "commission d'experts" d'après une lettre de mission du Chef de l'Etat français (pour "Libérer la croissance", celle-ci étant toujours inférieur d'un point aux objectifs de 3%). Si je n'ai rien dis à chaud, c'est sans doute que je préférais voir cela "à froid" (vu les cris d'offrais et les polémiques que cela allait inévitablement déclenché).
Le chef de l'Etat a depuis dénoncé cette suggestion sans doute un bon nombre de conseillers régionaux de la majorité ont lever leur bouclier considérant que le département était le territoire idéal pour que le préfet et son cheval puisse y gambader à loisir... (et cela depuis 1790, plusieurs bails!).
Erik Orsenna a même cru devoir demander pardon aux députés dans une tribune publié dans le Monde pour le travail effectué, au vu de la panique chez le lobby des écharpes de la République menée par Alain Lambert (de l'Orne), extraits : "A ces députés en colère... Pardon de n'être pas élu. Pardon d'avoir été choisi par Jacques Attali comme l'un des 42 membres de sa commission pour la libération de la croissance française. Pardon d'en être fier. Pardon d'aimer mon pays tout autant que vous l'aimez. Pardon d'avoir travaillé, cinq mois durant, avec des personnalités aussi diverses qu'exceptionnelles."
"Pardon d'avoir écouté avec passion le point de vue de deux Italiens, d'une Espagnole, d'une Allemande, d'un Anglais, d'un Autrichien, également membres de la commission et tous attachés à la France. Pardon d'avoir auditionné 450 personnes. Pardon d'avoir contribué au diagnostic commun : notre pays va mal, plus mal encore qu'on ne croit. Mais il dispose d'atouts considérables, à rendre jaloux tous ses concurrents." etc.
« Les Français sont attachés à la légitimité historique des départements » a tranché le Chef de l'Etat.
Bref le mille feuille français a de beaux jour devant lui, un beau plat de lasagne comme le souligne Maurice leroy dans une tribune du Monde (En finir avec la lasagne territoriale !). : "La "lasagne" est devenue une spécialité française avec un empilement successif de strates de collectivités : communes, communautés de communes, pays (Pasqua-Voynet, pays portés par les régions), communautés d'agglomération, départements, régions. La conséquence directe de cette superposition d'échelons sans sédimentation, c'est une déperdition d'efficacité des politiques publiques, faute de cohérence, de moyens et de synergie qui est autant de deniers publics perdus." On nage en pleine absurdité : tout le monde le sait et personne ne fait en sorte que cela soit tranché dans l'intérêt des citoyens et des territoires.
Maurice Leroy (du Loir et Cher) est très pertinnent (bien que je ne lui connaisses pas d'attaches normandes) quand il dit : "Sans renoncer à l'identité des territoires à laquelle je suis profondément attaché, je propose de repenser l'organisation des espaces pour développer leur attractivité. Quelle logique y a-t-il à avoir une région normande divisée entre Basse et Haute-Normandie ou encore dans le découpage départemental entre le Haut et le Bas-Rhin ? Ce sont ces aberrations qu'il s'agit aussi de réformer et il est grand temps." etc..
"Tu rassembles les 5 départements et deux demi-régions et le tour est joué Martine"
"On n'appelle pas ça un puzzle Martine, on appelle cela une organisation territoriale bien faite !"
Heureusement, notre époque évolue, et on peut espérer une évolution territoriale à moyen terme ou long terme dans les territoires de l'Ouest. Jugez-en plutôt à la lecture de ce passage :
«Aujourd'hui, on est généralement d'avis que la division départementale ne répond plus aux besoins de notre époque […]. En présence de la rapidité inouïe dont bénéficient actuellement les communications et les transports, le maintien des départements […] paraît une choquante anomalie.» Ce constat, tiré de l'ouvrage Les Lieux de mémoire de Pierre Nora, ne date pas d'aujourd'hui… mais de 1911 (à la date anniversaire du Millénaire Normand 911-1911 !!!).
La décentralisation va donc continuer à fonctionner très mal et l'Etat va continuer à mettre son nez partout.. (à moins d'un miracle !) : 36 000 communes, 18 000 groupements intercommunaux (communautés de communes ou d'agglomérations) et de près de 2 500 établissements publics de coopération intercommunales (EPCI), une pléthore de pays Voynet, près d'une centaine de départements de 1790, 26 régions administratives (découpées par quelques technocrates, même si feu Serge Antoine, un des acteurs à l'époque, a demandé pardon à la Normandie).
Un total époustouflant de 550 000 élus locaux, un effectif qui n'a jamais cessé d'augmenter !
Est-il forcément utile d’avoir autant d’administration, qui engendre un coût très important. Et ne me dites pas que les Français sont attachées à toutes ces strates administratives, car cela reviendrait à dire que les Français sont attachés au gaspil, au doublons, à la dépense futile...
A l'heure où le thème du pouvoir d'achat est devenu le thème phare au niveau national, cela ferait tâche, non !? Et si on faisait un peu de ménage ?
On demande de nos jours un grand nombre d'efforts aux citoyens, mais si les représentants ne font pas de même et ne montrent pas l'exemple ? Où va-t-on ?
Yuca de Taillefer.
Ils en causent aussi des départements et des régions :
- Dossier 20 minutes : Faut-il supprimer les départements?
- L'express : La très incertaine disparition des départements
- Cafés géographiques : Faut-il supprimer les départements ?
- Site Réforme : supprimer les départements