L'écrémeuse est à Rouen
Depuis l'arrivée de l'écrémeuse à Rouen, la médiathèque et le Marité sont en danger.
L'écrémeuse et son nouvel Armada contre le progrés.
Rappels historiques :
02/07/08: vote au CM de Rouen de l'arrêt des travaux
04/O7/08: envoi de notre courrier au maire de Rouen avec copies transmises à MM. Fabius; Duron; Beauvais; Levern; Cazeneuve et Rufenacht
11/07/08: demande de déféré de la minorité au CM de Rouen à la préfecture de Seine Maritime pour contestation sur le fond du dossier
14/07/08: d'après la "chronique de Normandie", négociations avec Didier Marie, Fourneyron et le cabinet Ricciotti pour transformer le bâtiment inachevé en "médiarchive" (les archives du CG76 sont à l'étroit et 20 millions d'euros sont d'ores et déjà programmés pour investir dans un nouveau site de stockage). Une réunion de travail était annoncée avec le cabinet Ricciotti pour trouver une solution de compromis. Commentaire d'un proche de Fabius à l'agglo de Rouen: "devant la bronca suscitée par l'annonce de l'arrêt du chantier, il fallait trouver une solution pour sauver le soldat Fourneyron"
17/07/08: d'après le site internet du groupe "Centre démocrates et indépendants", minorité au CM de Rouen, la ville de Rouen vient de donner un ordre de service de redémarrage des travaux a été donné la veille sans que les élus du CM de Rouen n'en aient été avertis: Fabius, semble-t-il a finalement tranché en faveur de la reprise des travaux. Reste à savoir s'il s'agit de faire une médiathèque ou une "médiarchive"... Autre interrogation: à combien vont se monter les indemnités financières pour les dédits à payer au cabinet Ricciotti et entreprises sur le chantier pour chaque jour d'arrêt du chantier...
21/07/08: envoi de notre courrier de soutien au cabinet Ricciotti
Le 21 juillet 2008, c'est aussi le jour de réunion du GIP MARITE qui va décider s'il se saborde ou non à cause... d'une certaine Valérie FOURNEYRON
Triste été pour la Normandie!
01/07/08: Lettre de M. Rudy Ricciotti au Maire de Rouen consultables sur Rouen-Perspectives
Bandol, le 1er Juillet 2008
Mme le Maire
Ville de Rouen
Hôtel de ville
Place du général de Gaulle
76037 ROUEN cedex 01
Objet : médiathèque de Rouen
Madame le Maire,
J’ai reçu copie le 30 juin 2008 de l’ordre d’arrêter les travaux par votre courrier en date du 26 juin 2008 et celui de l’assistant du maître d’ouvrage en date du 30 juin 2008 et cela avant le conseil municipal devant prendre la décision officielle de l’arrêt des travaux.
J’ai répondu à l’assistant du maître d’ouvrage sur la catastrophe financière et patrimoniale qui en découlera. Vous avez reçu copie de la correspondance détaillée faisant apparaître l’imprudence d’une situation très critiquable. Je tiens à porter à votre connaissance les observations suivantes :
1/ Sur la situation de la médiathèque d’intérêt régional :
Sous le gouvernement Jospin furent votés, par l’ensemble des expressions politiques, les objectifs de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) dont les objectifs désignaient clairement la nécessité d’implanter des équipements majeurs dans les quartiers en difficulté, faisant de ces équipements majeurs dans les quartiers en difficulté, faisant de ces équipements des acteurs structurants du développement économique et social. C’est le cas exemplaire de la médiathèque située dans le quartier de Grammont, quartier à forte population immigrée, caractérisée en outre par un état de dégradation du tissu urbain. Cette médiathèque s’adosse en outre à un parc urbain récemment crée dont chacun ne peut nier la justesse paysagère et fonctionnelle. J’y ai vu de nombreuses mères avec leurs enfants en bas âge, malgré les nuisances répulsives des bruits du chantier. Parc et médiathèque sont convoqués au succès populaire.
2/ Sur le coût de la médiathèque :
Le coût au mètre carré comparé à la surface développée de plancher hors œuvre brute avoisine les 1500 euros hors taxe le mètre carré, c'est-à-dire que l’on est loin d’une dépense irrationnelle et que celui-ci est voisin du coût du logement social.
3/ Sur le contenu programmatif :
Celui-ci a été établi par des experts et le personnel spécialisé municipal. Un nombre incalculable de réunions de concertation ont eu lieu de sorte que rien n’a été imposé et que la plus grande attention aura été apportée à ces nécessaires concertations suivies de nombreux compte-rendus qui en attestent.
4/ Sur les conséquences de l’arrêt de chantier :
Je crois que personne ne vous a averti de la réalité de la situation. Je laisse de côté les conséquences techniques extravagantes de cet arrêt de chantier immédiat qui relève de l’imprudence la plus extrême, tant de l’intérêt patrimonial au titre de la protection des dépenses effectuées, qu’au titre de la mise en sécurité statique de l’édifice et au titre de la sécurité des personnes.
Tout d’abord, c’est environ 140 personnes concernées par un chômage technique immédiat et évidemment des conséquences financières catastrophiques pour tous les entrepreneurs qui se sont engagés sur cette opération.
De façon approximative, j’estime que cet arrêt coûtera au-delà des procédures juridiques inévitables probablement entre 18 MILLIONS et 20 MILLIONS euros hors taxe à la ville de Rouen, soit environ 80% du coût de l’édifice.
A titre d’exemple, il faut bien comprendre que 200 tonnes d’échafaudage sont actuellement mobilisés et qu’ils ne pourront pas être déposés pendant plusieurs mois. Il en est de même de plusieurs dispositifs. Ce chantier arrêté nécessitera un gardiennage. Ainsi, il coûtera mensuellement sur un horizon indéfini.
5/ Des conséquences sur le quartier :
Les 140 personnes travaillant sur le site ont déclenché une économie de secteur sur les commerces de proximité. L’arrêt confirmera un désintérêt de plus adressé à une population déshéritée, déjà affligée par de nombreux déficits.
L’idée même de l’arrêt sera perçue comme un signe d’échec social complémentaire. Je dois vous dire combien sont nombreux chaque jour les badauds venant observer le chantier. Il suffit d’interroger les ouvriers pour comprendre l’attente. C’est émouvant de voir combien les ouvriers mobilisés sur ce bel ouvrage expliquent quotidiennement leur travail. Il n’échappera à personne le caractère socialement structurant du travail.
6/ Sur l’énoncé de la destruction éventuelle :
La presse reprenant vos termes a dit « NOUS RASERONS LA MEDIATHEQUE »
Aucune expression politique, même l’extrême droite n’oserait l’emprunt à un vocabulaire que l’on croyait d’une autre époque pour régler son compte à un programme culturel de cette importance.
Du point de vue de la morale républicaine, la culture de la destruction et de la table rase relève d’une culture politique qui ne peut être la vôtre.
Du point de vue environnemental et du développement durable, la barbarie de la destruction sans même envisager le recyclage de l’édifice relève du scandale écologique total. Achevez au moins le clos et le couvert et envisagez, si telle est votre décision de nouvelles attributions fonctionnelles.
Personnellement, je tiens à vous faire part de mon écoeurement total devant une décision qui témoigne d’injustice. Par ailleurs, je plains vos collègues communistes, Verts et divers gauche qui par leur SILENCE sont solidaires et donc complices de ce qui va devenir un scandale national.
Je vous prie d’agréer, Madame le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.
Rudy RICCIOTTI
Grand prix national d’architecture
Officier des arts et des lettres
Officier de l’Ordre national du mérite
Chevalier de la Légion d’honneur
21/07/08: Courrier du collecftif BEN à M. Ricciotti :
A l’attention de M. Rudy RICCIOTTI, architecte DPLG
Caen, le 21 juillet 2008
Objet : Affaire de la médiathèque Grammont-Rouen, des citoyens normands vous soutiennent…
Cher Monsieur,
Le collectif « Bienvenue en Normandie », rassemblement de citoyens et républicains militant pour la défense et la promotion de l’image de la Normandie et mobilisés pour la « réunification » entre Haute et Basse Normandie, atterré comme beaucoup d’autres citoyens et habitants de Normandie et de Rouen par la décision prise par la députée maire de Rouen, Valérie Fourneyron (PS) de stopper le chantier de la future médiathèque Grammont à Rouen, nous tenons, par la présente, à vous exprimer notre entière solidarité dans l’épreuve professionnelle que vous et votre équipe êtes en train de traverser : nous serions tentés de vous adresser ici les excuses de la Normandie pour les mésaventures que nos élus ici font subir à une équipe venue du soleil méditerranéen et qui a fait preuve sur d’autres projets d’une grande compétence notamment pour tenir compte des contraintes urbanistiques, sociales ou culturelles dans un projet d’architecture…
Avec vous, nous sommes en colère : la médiathèque Grammont en dépit d’un contexte financier et politique difficiles, était un bon projet pour Rouen, pour le rayonnement d’une agglomération en réveil et aussi pour le rayonnement d’une région normande encore handicapée par une division administrative qui nous entraîne depuis près de 30 ans dans une spirale de déclin relatif sinon absolu : l’affreuse culture localiste et partisane de certains élus en Normandie, notamment à Rouen (mais pas seulement…), quelle que soit l’étiquette partisane, est l’une des conséquences les plus affligeantes de la division administrative de l’espace régional normand: vous êtes, en quelque sorte, vous et votre équipe, les victimes collatérales de ce mépris que les élus normands ont pour leur territoire régional, sinon pour eux-mêmes. Faute d’avoir, pour la plupart d’entre eux, une culture géographique ou historique suffisamment ouverte pour projeter les enjeux du développement local à l’échelle pertinente, à savoir, la Normandie et ses cinq départements, 6ème potentiel régional français, les élus à Rouen, à Caen aussi (à l’exception notable du Havre grâce à la hauteur de vue d’Antoine Rufenacht symbolisée d’ailleurs par le projet de Tour imaginée par votre collègue Jean Nouvel…) confondent aménagement du territoire et cuisine de circonscriptions électorales…
Néanmoins, face à l’urgence géopolitique dans laquelle se trouve désormais placé l’ensemble des territoires normands qui ne bénéficient toujours pas, contrairement aux régions voisines, d’une locomotive métropolitaine suffisamment puissante pour les emmener vers l’avenir ; face aux inquiétudes suscitées par les projets du gouvernement Sarkozy de réorganiser le territoire régional français autour de 8 à 10 pôles métropolitains de compétitivité, il devrait y avoir une ambiance de mobilisation générale dans les hôtels de ville de Rouen et de Caen, la sœur aînée et la sœur cadette, toutes deux ayant la légitimité historique et géographique d’être capitales (dans un réseau métropolitain associant Le Havre) de la 6ème région de France si les deux actuelles régions normandes fusionnaient entre elles : dans ce contexte, la décision de Valérie Fourneyron de stopper net le projet de médiathèque à Rouen, même au nom d’impératifs comptables et financiers aussi urgents soient-ils, est d’une ineptie préoccupante quand on a en charge les destinées d’une grande ville régionale qui doit se battre contre son déclin !
A moins que Laurent FABIUS, nouveau président de l’agglomération rouennaise depuis avril dernier et qui a de grandes ambitions pour Rouen et la Normandie, n’en décide autrement : vous trouverez donc, jointe à cette lettre, copie d’un courrier que notre Collectif avait envoyé le 4 juillet dernier à Mme Fourneyron, mais aussi envoyé pour information à M. Fabius, président de l’agglo de Rouen ; M. Duron, député maire président de l’agglo de Caen ; M. Cazeneuve, député maire et président de la communauté urbaine de Cherbourg ; M. Laurent Beauvais, président du Conseil Régional de basse Normandie ; M. Alain Levern, président du Conseil Régional de haute Normandie (tous ces élus sont socialistes et « fabiusiens ») ainsi qu’à M. Rufenacht, député maire et président de la communauté urbaine du Havre…
D’après nos informations, le 17 courant, la ville de Rouen a émis un ordre de service pour le redémarrage des travaux : nous nous en réjouissons (Laurent Fabius a donc pris ses responsabilités) mais s’il s’agit de la solution de replis de la « médiarchive » proposée par Didier Marie, président PS du conseil général de Seine-Maritime, il restera dans la bouche de tous les citoyens normands, à commencer par ceux du quartier méprisé de Grammont, (c’est même étrange que cela soit la « gauche » qui soit capable d’une telle décision !) comme un goût d’amertume et aussi la preuve adressée à tous les éventuels partenaires extérieurs de notre région normande que décidemment, on ne peut rien entreprendre ici d’intéressant ou d’ambitieux pour l’avenir… C’est inquiétant, à l’heure où les déménagements de Rouen vers Paris la Défense et Lille ou celui de Caen vers Rennes ou Nantes se précisent.
Le collectif « Bienvenue en Normandie » vous souhaite donc le meilleur, malgré tout et espère que le chantier pour une médiathèque à Rouen puisse reprendre au plus vite : cette opportunité ne se représentera pas de si tôt…
Bien cordialement, avec nos salutations normandes,
Philippe CLERIS, p/o le Collectif « Bienvenue en Normandie »
Le collectif "Bienvenue en Normandie" ne prendra donc pas de vacances!