Le CNRS normand, le plus pauvre de l'hexagone est en péril
Florestan nous disait encore hier vouloir se rendre au siège du CNRS normand pour lui demander de bien vouloir faire un sondage sur la réunification normande, comme le CNRS de Bretagne le fit. En fait il ne pouvait pas se douter que depuis des années notre CNRS était déshabillé , les chercheurs manifestaient hier.
La Normandie est la seule région de France qui subit sa division administrative, poid plume entourée de poids lourds elle se fait écraser à la demande. Nous avons besoin d'un CNRS en Normandie comme ailleurs,pour maintenir l'intérêt des jeunes pour nos universités..
Michel H. A. Patin
L'article :
À Caen, Rouen et le Havre, 500 personnes travaillent dans la recherche. Face aux réformes, une manifestation a eu lieu hier.
Trois questions à...
Loïc Revert,
agent administratif à la délégation régionale et délégué du syndicat Sud recherche.
Que représente le CNRS en Normandie ?
Trente-cinq laboratoires dans les deux Normandie. C'est la plus petite délégation régionale avec 500 personnes, dont la moitié de chercheurs, principalement à Caen à Rouen et au Havre. En Normandie, le CNRS travaille surtout sur le nucléaire, les matériaux, la chimie, l'imagerie médicale, mais aussi un peu en sciences humaines.
Pourquoi manifester devant la délégation régionale ?
Aujourd'hui (jeudi 26), un conseil d'administration décide, au niveau national, du contrat d'objectifs du CNRS où l'on constate une baisse des moyens humains et financiers. Nous nous opposons aussi à la création de neuf instituts différents qui pourraient se faire concurrence. Il faut une complémentarité entre la recherche fondamentale et l'application industrielle.
Comment cette réforme pourrait-elle se traduire dans la région ?
Depuis 2006, on assiste, chaque année, à la fermeture de deux unités par an en Normandie. On peut aussi s'attendre à ce que des labos soient séparés du CNRS ou transférés à des universités qui pourront décider ou non, d'en soutenir les activités. On peut le craindre pour les sciences humaines qui ne sont pas rentables. Ce serait aussi un coup dur pour l'attractivité de la région, car sans labos, les étudiants n'y viendront pas.
Recueilli parSébastien BRÊTEAU.
Ouest-France