Dans le cadre de la simplification territoriale française annoncée, sachez apprécier avec modération : l'ancien mille-feuilles français [à gauche] et le nouveau cinq-cents-feuilles normand (50 % de feuilles en moins, 50 % de crème en plus) [à droite]
REUNIFIER la NORMANDIE : pour lancer l’Acte III de la décentralisation, pour une vraie régionalisation de la République française<br />
<br />
Après lecture du très captivant article de Natacha POLONY sur le « big bang territorial » dans le dernier numéro de Marianne (28/03/09), je vous livre les positions du collectif « Bienvenue en Normandie », collectif citoyen et républicain dont je suis l’animateur depuis 2006 dans le but d’obtenir la création d’une seule région administrative pour les cinq départements normands...<br />
<br />
1) NE PLUS CONFONDRE INTERET NATIONAL ET INTERET PARISIEN: l'espace géo-historique des cinq départements normands a été divisé en deux régions administratives depuis 1960 et surtout 1972 pour assurer la maîtrise totale de PARIS sur la basse Seine au risque de transformer définitivement ROUEN et LE HAVRE EN BANLIEUES INDUSTRIELLES DE PARIS...<br />
2) Faire de nouveau un AMENAGEMENT DU TERRITOIRE piloté à partir des REGIONS et éviter les excès du centralisme (position que nous partageons avec le grand géographe spécialiste du fait régional, Armand Frémont): désenclavement des zones rurales, des petites villes, reconversion industrielle; infrastructures; formation de la jeunesse; politiques urbaines du logement; dynamisme métropolitain, culture; tourisme; développement économique écologiquement compatible; innovation; recherche scientifique...<br />
3) Des territoires connus, des citoyens reconnus: faire coïncider GEO HISTOIRE et GEOGRAPHIE ADMINISTRATIVE, le coeur et la raison... <br />
La NORMANDIE, une évidence pour tous en France et dans le Monde sauf pour les élus qui peuplent les instances créées par la division administrative. La division qui dure depuis près de 40 ans, qui génère le déclin économique, social et culturel de l'ensemble normand (7 années de croissance du PIB en moins depuis 1972) a cassé un espace vécu régional commun (ex: deux zones de vacances différentes ): <br />
Les Normands se méconnaissent, s'ignorent voire parfois se méprisent eux-mêmes... Beaucoup de savoir faire, peu de faire savoir et beaucoup d'énergie dépensée pour de bien médiocres résultats (ex: doublons en matière de communication, retards sur les grands dossiers de l'aménagement du territoire, etc...)<br />
4) TAILLE PERTINENTE DES REGIONS: DU QUALITATIF PAS DU QUANTITATIF!<br />
Il ne s'agit surtout pas de faire la "Grande Normandie" mais de REVOIR la VRAIE NORMANDIE! Un potentiel cohérent sur l'Estuaire de la Seine, un réseau de villes très dense, une métropole en réseau avec agglos capitales (équilibre, réseau, polycentralité, complémentarité: tels sont les maîtres mots de la géographie normande. On est loin du couple infernal "centre/périphérie" symbole de la domination parisienne sur tout le pays...)<br />
Surtout pas des GRANDS MACHINS TECHNOCRATIQUES mais de VRAIES REGIONS ! (Notamment dans l'Ouest français...)<br />
Exemples: vraie NORMANDIE (à 5 départements); vraie BRETAGNE (à 5 départements); une région déjà reconnue par l'UNESCO: le VAL de LOIRE (7 départements: Anjou, Maine, Tourraine, Berry; Blésois; Orléanais...); le vrai POITOU (Vendée + actuel Poitou Charentes)<br />
Ailleurs, le respect de la géo-histoire est mieux assuré: inutile d'augmenter la taille des régions. De la cohérence, avant tout!<br />
La réconciliation entre géo-histoire et géographie administrative de la République est l'une des bases essentielles de réussite d'une vraie et définitive régionalisation de la France : nous faisons nôtre l’analyse du géographe Jacques Levy cité dans votre article : « Les gens doivent croire à l’endroit où ils vivent ». Nous assumons appartenir à l’un de ces espaces concrets qui font la richesse et la valeur humaine du patchwork de la République française une et indivisible... En tant « qu’imbéciles heureux d’être nés quelque part », nous préférons la notion concrète et qualitative de « territoire » à celle trop abstraite et quantitative d’ « espace » dont usent et abusent les aménageurs et les technocrates qui confondent trop souvent la géographie avec ses cartes...<br />
l'autre base c'est:<br />
LA FIN DU DOUBLON REGION/ ETAT SOUS LE REGARD DE MONSIEUR LE PREFET!<br />
S'il y a à clarifier les compétences (en finir avec l’hypocrisie de la « clause de compétence générale » pour aller vers une hiérarchie claire des ressorts et des compétences), s'il y a des ressources budgétaires à assurer, c'est bien pour les Conseils Régionaux vis à vis de l'Etat qui arbitre tout dans le cadre d'une fausse régionalisation et d'une vraie décentralisation inaboutie!<br />
IL FAUT UN ACTE III de la DECENTRALISATION dans laquelle Communes, Départements (Conseils généraux transformés en instance de représentation de l'intercommunalité) et Régions soient pleinement acteurs et responsables des territoires vis à vis d'un Etat central recentré sur ses missions générales... (par exemple, assurer la péréquation républicaine entre régions riches et régions pauvres...)<br />
Le chantier de la réunification de la NORMANDIE est le plus simple à conduire: ce serait le signal fort qui lancerait alors le processus de régionalisation de la France, toujours atteinte de migraines (macrocéphalie parisienne accentuée par celle des "petits paris de province")<br />
En 1966, Michel Rocard déclarait: "il faut décoloniser la province"<br />
En 1982, l'imagination était au pouvoir pour commencer la décentralisation...<br />
ET MAINTENANT?<br />
Philippe CLERIS, enseignant en Histoire-géographie<br />
20 place Maurice Fouque 14000 CAEN<br />
p /o le collectif « Bienvenue en Normandie »
L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
Le webzine des Normands pour contribuer à la renaissance concrète de la Normandie après la fin, au 1er janvier 2016, d'une division administrative funeste décidée par l'Etat central jacobin en 1956, sans l'avis de nos concitoyens!