Quand les Députés et Sénateurs de la Manche dorment, ceux de Bretagne s'activent !
Dorment-ils seulement parce qu'ils ne veulent pas voir les conséquences de leur incapacité à défendre leur bout de Normandie ou font-ils le jeu de la Bretagne? Michel H. A. Patin
Dans Ouest-France de ce jour :
30 entreprises menacent d'émigrer en Bretagne !
Ces entrepreneurs bas-normands de l'agroalimentaire menacent de délocaliser leur site de productionen Bretagne où le taux de la taxe transport sera réduit de 25 %.
C'est une conséquence directe du Grenelle de l'Environnement. Le 25 juillet, le Parlement a définitivement adopté une taxe poids lourd applicable en décembre 2011, sur le principe d'une tarification du transport routier de marchandises. Dans les débats parlementaires préalables à cette adoption, les entrepreneurs de l'agroalimentaire de Basse-Normandie ont noté la forte mobilisation des élus... Bretons. « Tant et si bien, note l'Association normande des entreprises alimentaires (Anea) que les Bretons bénéficieront d'un taux réduit de 25 % de la taxe alors que les entrepreneurs normands paieront plein pot ! » En Basse-Normandie, près de 31 millions de tonnes sont transportées annuellement dans un trafic purement intrarégional. Sur ces 31 millions de tonnes, 16 millions sont transportées par les entreprises de fabrication et non par des transporteurs. Le trafic interrégional avoisine 7 millions de tonnes, dont 2,5 millions de tonnes par des entreprises de fabrication.
240 000 m2 couverts !
Du coup, une trentaine d'industriels bas-normands de l'agroalimentaire ont exprimé le désir de « délocaliser » leurs sites de production en Bretagne « afin de ne pas perdre leur compétitivité ». Dans ce but, ils ont chargé, le président de l'Anea, Bertrand Declomesnil, de prendre contact avec les présidents des communautés de communes d'Antrain, Fougères et Rennes (Ille-et-Vilaine), pour la construction de 240 000 m2 de bâtiments couverts nécessaires à leur implantation dans une zone dédiée à l'agroalimentaire ; « Ce sera la plus grande zone européenne », espère-t-on du côté de l'Anea.
Ces entrepreneurs reprochent aux députés et sénateurs de la Manche « de ne pas avoir défendu l'éloignement de l'espace économique européen ». Ils concèdent une séance de rattrapage au sénateur, Jean-François Legrand et aux élus de la Manche : Dominique Bussereau, ministre des transports, sera en effet dans la Manche lundi et recevra une délégation de ces entrepreneurs. Mais ceux-ci préviennent : « Nous n'envisagerons pas de revenir en arrière si des assurances fortes et intangibles ne nous sont pas données ».
Ouest-France