Témoignage d'un directeur d'école supérieure normande.
Recueillir des témoignages est important pour vraiment mettre le doigt sur nos difficultés en Normandie pour garder les jeunes diplomés. Un Témoignage de Jean-Guy Bernard, directeur de l'École de management de Normandie qui sort de sa réserve de fonction pour plaider la Réunification de la Normandie.
Et Souvenons nous Normands, c'est en jouant haut que l'on s'en sortira, pas en jouant petits bras ! [Yuca de Taillefer]
Trois questions à...
Jean-Guy Bernard, directeur de l'École de management de Normandie, un millier d'étudiants à Caen, un millier au Havre, une centaine à Deauville.
Quel est votre regard sur l'enseignement supérieur en Basse-Normandie ?
Nous souffrons d'une absence d'image de nos territoires, d'où un manque d'attractivité des étudiants. Notre concours est national. Or, nous avons de grosses difficultés à recruter à Caen comme au Havre. Les chefs d'entreprises ont le même problème pour attirer les familles de cadres. Autre handicap : les transports, des salaires plus faibles que la moyenne nationale pour les emplois qualifiés. Ceci dit, un étudiant sur cinq est Normand à l'entrée de l'école. En sortie, un diplômé sur quatre reste en région. C'est positif. Il y a dix ans, c'était l'inverse.
En illustration, une carte de Normandie originale et créative
oeuvre du fondateur du site marchand
de produits normands Normanniae (carte publiée avec son aimable autorisation).
Et sur l'offre de formation après bac ?
La Basse-Normandie a mis le paquet. Elle doit maintenant transformer l'essai en travaillant en réseaux, en unissant ses forces. Ce que nous avons fait en fusionnant les écoles de commerce du Havre et Caen. Ce que fait l'École d'ingénieurs de Caen avec l'Insa de Rouen. Ce que viennent, enfin, de réaliser les trois universités de Caen, Rouen, Le Havre avec la mise en place d'un Pres, pôle de recherche. À la condition, aussi, que les élites normandes se mobilisent davantage pour leurs territoires, que j'espère voir réunifiés.
Voulez-vous dire que les Bas-Normands sont trop réservés ?
Ils ont une certaine pudeur à communiquer. Et une propension à se dénigrer. Ils pensent que l'herbe est plus verte plus loin. Et, du coup, partent étudier ailleurs... à valeur égale de formation. Quel paradoxe !