A les états fédéraux, quelle avance!
Questionné sur l'idée du Grand Paris, l'Ambassadeur d'Allemagne en visite en Normandie (à Caen avant-hier et hier à Rouen) il répondait: « Vu d'Allemagne, on ne comprend que l'idée doive venir d'en haut. Les régions, Rouen, Paris, Le Havre, auraient pu se saisir de la question toutes seules, depuis longtemps ».
Nos venons d'apprendre une leçon. La retiendrons-nous?
Perso, j'ai toujours déploré le manque d'ambition de tous les élus normands. Je déplore aussi que les Normands comme les Français attendent que toutes les décisions et aides viennent d'en haut. L'"Etat providence" est une idée ancrée dans tous les cerveaux, qu'ils soient cerveaux d'élus régionaux. Ces derniers s'ils le pouvaient rejetteraient toutes les responsabilités sur l'état; qu'ils soient cerveaux de citoyens qui seuls devant leurs problèmes et l'incapacité des élus de proximité à les aider, attendent/espèrent les aides du Gouvernement...
Si on veut un état providence alors on a nul besoin d'élus dans les régions, les départements, les intercommunalités et les communes? L'état omniprésent, l'état tout puissant a essayé en vain la décentralisation et la réforme des collectivités locales buttent toujours sur le refus des élus. Moi, je trouve qu'on se contredit souvent en France et en Normandie. J'ai surtout l'impression qu'une majorité des élus le sont uniquement pour percevoir les indemnités accompagnant leur mandat.
En Allemagne, les aménagements économiques des régions sont décidés au niveau régional voire local. Les projets sont commandés, conduits et réalisés par des autoctones pas par des horzains. C'est rapide, c'est apolitique, entendre par là qu'il n'y a pas de retard des projets par une opposition politique systématique, et que le peuple allemand est consulté (vote au niveau communal comme régional) sur les projets concernant directement son mode ou cadre de vie. C'est aussi identitaire, chaque région peut ainsi préserver son patrimoine, sa culture.
Normand(e)s, nous avons encore beaucoup à apprendre de nos voisins européens pas que nous soyons moins capables mais parce que notre problème se trouve dans l'immobilisme dans lequel on nous tient. En bref, nous n'ouvrons pas assez notre gueule. Peut-être devrions-nous prendre exemple sur d'autres régions françaises qui sont plus visibles donc intactes car plus audibles.
Michel H. A. Patin