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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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19 juillet 2011

PAYS DU MONT ST MICHEL, porte de Normandie

On le sait depuis quelques jours, l'UNESCO, excédée par la désinvolture de l'Etat français et par l'incompétence de certains de nos élus locaux, vient de lancer un ultimatum: pas d'éoliennes terrestres dans un périmètre de 30 km autour de l'archange et de sa baie sous peine de voir le Mont Saint Michel perdre son label "patrimoine de l'Humanité" acquis pour la Merveille en 1979 et la baie en 1983...

Le collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie" a donc décidé de répondre à cet ultimatum non pas par des rodomontades ou des jérémiades inutiles mais en profitant de cette situation pour proposer au débat public une réflexion et un projet pour un territoire qui n'en a toujours pas...

Nous proposons que le "Sud-Manche" soit enfin le PAYS DU MONT SAINT MICHEL, Porte de la NORMANDIE

Avant la présentation prochaine dans la presse régionale d'une lettre ouverte à ce sujet, nous vous proposons de réagir au texte  (encore provisoire) de la note de synthèse suivante qui sera proposée aux élus concernés à la veille des prochaines sénatoriales...

Nous prendrons en compte vos remarques jusqu'au 02 juillet prochain avant une mise en forme définitive de ce texte

Merci d'avance pour votre coopération.

Florestan, p/o le collectif "BEN"

 

NdlR : Document publié le 19 juillet 2011 dans sa version finale à la demande du Collectif BEN.

 

 

 LE PAYS DU MONT SAINT-MICHEL,

 

PORTE DE LA NORMANDIE

 

 

Eléments de réflexion pour la valorisation du « Sud-Manche » un territoire « géo-historique » exceptionnel.

 

 

SOMMAIRE

 

 

1) Cadre géo-historique, administratif et enjeu « géo-politique »

p.2-3

2) Le « Sud-Manche » : diagnostic d’un territoire

p.4-8

3) Le « Sud-Manche » : potentiel et perspectives

p.9-11

4) Le projet : intégrer une évidence

p.11-14

 

 


 

Une Contribution du collectif citoyen et républicain « Bienvenue En Normandie »


1) Cadre géo-historique, administratif et enjeu « géo-politique » :

 

Le « Sud-Manche » est une commodité de langage pour désigner les territoires du département de la Manche, le plus occidental des cinq départements normands (région administrative de Basse-Normandie), appartenant à l’arrondissement d’Avranches (sous-préfecture) ainsi qu’à la récente circonscription législative de « Granville-Avranches ».

 

Les cantons de Granville et  de Villedieu- les-Poêles  et leurs intercommunalités respectives (le « pays granvillais » ; l’intercom de Bréhal-Cérences et le pays « sourdin »), à la limite sud du « Cotentin », c’est à dire l’ancien diocèse de Coutances (rivière du Thar) sont donc intégrés au « Sud-Manche ».

 

Depuis 2002, cet espace forme officiellement le « Pays de la Baie du Mont Saint-Michel », constitué de 184 communes soit 18 cantons dont une « commune-canton »  ou encore de

17 communautés de communes correspondant à 14 « bassins de vie » :

(du Nord au Sud : les cantons de Bréhal/ Granville/ La Haye Pesnel/ Villedieu les Poêles / Sartilly/ Avranches/ Ducey/ Brécey/ Isigny le Buat/ Saint-Pois/ Sourdeval/ Barenton/ Juvigny le Tertre / Mortain/ Le Teilleul/ Saint-Hilaire du Harcouët/ Saint-James / Pontorson).

 Historiquement, le « Sud-Manche », au sens strict, correspond à l’Avranchin et au Mortainais

( « Val de Mortain » à l’époque médiévale), c’est à dire l’ancien diocèse d’Avranches ou le comté d’Avranches- Mortain à l’époque normande ducale. (Avranches : siège épiscopal ; Mortain : siège comtal).

 Le territoire du  « Sud-Manche », peuplé en 1999 de 135 000 habitants (soit 28% de la population totale du département), s’organise autour d’un réseau dense encore très dynamique dans la partie Ouest du territoire,  de bourgs ruraux et de petites villes à vocation commerciale et industrielle :

ce réseau tiré par la locomotive granvillaise, est dominé par le quatuor Granville /Avranches / Villedieu /Saint- Hilaire qui concentre aujourd’hui l’essentiel de la population et du développement local (axes routiers importants de l’A84  entre Caen et Rennes ; de la RD 973 entre Granville et Avranches ou de la RN 175 entre Avranches et la Bretagne). Ce réseau serré de villes et bourgs assure la diffusion des services de base urbains dans un pays de bocage encore profondément marqué par l’activité agricole. Deux lignes de hautes collines orientées Est-Ouest, encore couronnées de bois et forêts, encadrant les larges vallées de la Sée et de la Sélune contribuent à un certain enclavement du territoire à l’Est d’une ligne Villedieu/ Brécey/ Saint-Hilaire. A l’Ouest, le littoral, résidentiel et touristique s’oppose assez fortement aux  haut-bocages de l’Est.

 Avec une ville d’Avranches situé à 100 km de Caen et à 80 km de Rennes, soit à moins d’une heure de route de ces deux grandes métropoles régionales qui offrent tous les « services rares », le Sud-Manche reste une marge : toute la question est de savoir si cette marge est une « porte d’entrée »  qui peut attirer ou retenir les flux ou une « porte de sortie » répulsive qui n’est traversée que pour se rendre soit à Rennes soit à Caen…

Caen, en tant que capitale régionale a donc la responsabilité de contribuer à faire en sorte que la marge du « Sud Manche » soit la « porte d’entrée » de la Normandie.

 

1-1 Une frontière gardée par l’Archange Michel :

 A propos de la « folie du Couesnon », on pourrait objectivement rappeler que ce fleuve long d’une centaine de kilomètres prend sa source en Mayenne et traverse le Nord-Est de la Bretagne qu’il séparait, jadis, dans sa partie finale, de l’Avranchin, donc de la Normandie.

Autrefois doté d’un important débit, le Couesnon divaguait dans la baie au sein d’un vaste estuaire dont les deux rives appartenaient respectivement, à l’Ouest, au duché breton et, à l’Est, à celui de Normandie. Depuis la canalisation du fleuve et la poldérisation de son embouchure, entre 1856 et 1863, la limite administrative entre les deux départements puis entre les deux régions reprenant l’ancienne limite diocésaine, marque le centre de l’ancien lit  du fleuve, aujourd’hui comblé, à mi-distance des deux anciennes rives, soit à environ 4 km à l’Ouest du cours actuel (commune de Saint- Georges de Gréhaignes, Ille et Vilaine).

Situé face au Couesnon, le Mont dédié à Saint Michel, veillant sur les confins et le passage dans l’Au-delà, occupe une position fortement symbolique : tout comme la balance de l’archange, le Mont semble se tenir en équilibre sur un fil invisible, prêt à pencher d’un côté ou de l’autre.

La frontière naturelle que constitue le Couesnon date de l’époque gauloise et formait la limite entre les territoires des Abrincates et des Coriosolites, puis la limite entre les diocèses d’Avranches et de Dol. A cette époque, point de Bretagne, ni de Normandie.

 Au cours du Haut Moyen Âge, la création d’un sanctuaire dédié à Saint Michel témoigne des enjeux qui se sont toujours joués sur cette frontière que les évêques d’Avranches confièrent symboliquement à la garde de l’archange. Pendant la période troublée des raids scandinaves, le Couesnon est franchi par les Bretons qui occupent le Cotentin et l’Avranchin. Il faut attendre la seconde moitié du Xe siècle pour que l’antique frontière soit définitivement rétablie par les ducs de Normandie suite à la restauration des villes et évêchés de Coutances et d’Avranches dans le nouveau cadre ducal normand.

 Avec l’établissement en 966 d’une communauté monastique bénédictine sur le Mont Saint-Michel placée sous le contrôle étroit du duc de Normandie Richard 1er et la fixation en 1009 de la limite définitive sur les frontières diocésaines (Avranches, côté normand / Dol, côté breton), l’Avranchin a, désormais, pour fonction d’être l’une des principales portes d’entrée en Normandie, face à la Bretagne.

 Ces anciennes frontières géo-politiques médiévales ont été scrupuleusement respectées par les députés constituants de 1790 au moment du découpage de l’ancienne province de Normandie en cinq départements.

 Au XXe siècle, avec la réinvention du Mont Saint- Michel comme lieu de pèlerinage touristique de réputation internationale, cette très vieille frontière de l’Avranchin entre Normandie et Bretagne fait à nouveau l’objet d’un enjeu que l’on pourrait qualifier de « géopolitique » dans le cadre des politiques contemporaines d’aménagement et de valorisation du territoire : pour les territoires proches et les deux régions administratives concernées (Basse-Normandie et Bretagne) la question essentielle est d’exploiter au mieux la renommée touristique du Mont Saint Michel et de la baie, son écrin naturel.

 C’est pourquoi, il faut rappeler que la « Merveille » montoise classée au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO depuis 1979 est en Normandie, donc dans le « Sud-Manche », tandis que la baie qui l’abrite, classée à son tour par l’UNESCO en 1983,  est partagée entre la Normandie  (Manche : du roc de Granville au pied du massif de Saint- Brelade) et la Bretagne (Ille et Vilaine : de Saint- Brelade à la pointe du Grouin de Cancale).

 Cet enjeu génère entre les collectivités territoriales des deux régions autant de coopérations que de rapports de force qui ont évolué récemment à la faveur de la Bretagne depuis que cette région ainsi que le département d’Ille et Vilaine ont décidé d’intégrer pleinement le Mont Saint Michel dans leur politique touristique en utilisant la liaison TGV Paris-Rennes. Enfin, grâce à la gratuité de l’A84,  le dynamisme métropolitain de la capitale administrative bretonne dotée, avec Saint-Malo, d’une des toutes premières aires urbaines de France, tend peu à peu à intégrer le « Sud-Manche » dans son orbite au détriment de celle de Caen (départ vers la vie universitaire rennaise des jeunes bacheliers ; prémices d’une résidentialisation et développement des migrations pendulaires, Sud-Manche / Rennes surtout au Sud d’Avranches).

 

2) Le « Sud-Manche » : diagnostic d’un territoire :

le « Sud-Manche », toujours à l’ombre du Mont Saint Michel, « paillasson » de la région voisine ? Un territoire plongé dans une brume « identitaire » malgré la création d’un « pays » spécifique …

2-1 Notre constat en 2011 :

La concurrence métropolitaine entre Caen et Rennes sur l’axe autoroutier gratuit de l’A 84 joue de plus en plus en faveur de la capitale régionale bretonne : la fuite des jeunes diplômés et des talents du Sud-Manche vers Rennes, l’arrivée de résidents retraités sur le littoral accélèrent le vieillissement de la population notamment dans les zones les plus rurales. Déjà, en 1999, 30% de la population du « Sud-Manche » avait plus de 60 ans ! Les données INSEE plus récentes (2004/2005) confirment une vraie « fracture territoriale démographique » : un pays occidental et littoral de Granville à Ducey qui reste attractif mais qui s’oppose aux arrières pays ruraux orientaux des haut-bocages.

En 2004, c’était 44% des emplois qui se concentraient sur les bassins de Granville et d’Avranches avec encore une forte présence des entreprises privées et une forte présence des femmes au travail, mais le revers de la médaille c’est l’importance de la précarité, une relative faiblesse des salaires, des niveaux de formation et un chômage de longue durée qui progresse dans les petits centres des arrières pays ruraux orientaux.

 Avec la « rurbanisation », la ségrégation sociale sur le territoire  va s’accélérer  pour les ménages modestes et pour les jeunes qui n’ont pas les moyens de partir ailleurs (cf. le marché de l’immobilier structuré par les prix élevés sur le littoral, la résidence individuelle, l’habitat dispersé et le manque chronique de logements sociaux ; l’augmentation du coût de l’énergie et la dépendance quasi totale vis-à-vis de l’automobile).

 Le pays au Sud d’Avranches entre, progressivement, dans l’aire urbaine rennaise et malouine : les migrations pendulaires sont en plein développement préparant la satellisation de notre territoire dans le cadre général du développement d’une « économie résidentielle » de services qui n’est pas sans poser quelques inconvénients majeurs au niveau social, culturel ou environnemental… ( Cf. « la course à l’or gris » dénoncée par le géographe Jean Ollivro).

 L’A84 et les voies express ne desservent que le Sud-Manche occidental et littoral (Granville-Villedieu-Avranches-Saint-James + Mont St Michel) :  la fracture territoriale, sociale sinon culturelle s’accroît entre un  pays littoral ouvert, urbanisé, touristique et connaissant une relative croissance démographique et un pays intérieur du haut-bocage qui reste encore enclavé  (mise à part l’axe Mont-St Michel /Domfront /Alençon, ex RN 176) et qui subit encore la déprise agricole, sociale, le vieillissement de la population accéléré par le départ des jeunes et la raréfaction des services à la population malgré les efforts réalisés par les collectivités territoriales (notamment sur la question sensible des services médicaux).

 La ligne nationale SNCF Paris-Granville est à bout de souffle et la liaison ferroviaire Caen-Rennes contournant la Baie du Mont Saint- Michel est encore en sursis : en attendant les effets positifs des modernisations décisives en cours et programmées par le Conseil Régional de Basse Normandie (CRBN), la desserte ferroviaire du Mont Saint- Michel se fait par TGV via Rennes, Dol et pourquoi pas jusqu’à Pontorson ou Avranches lorsque la Ligne Grande Vitesse (LGV) Paris-Rennes en 1h30 sera mise en service.

 L’A84, avec l’A13 est devenu l’axe privilégié de la liaison Paris-Rennes/ Nantes :

le Sud-Manche et la Normandie en général sont des territoires traversés : rien n’est fait, ou si peu, sur les aires d’autoroute pour vraiment transformer en visiteurs des automobilistes qui ne font que transiter, c’est même plutôt le contraire ! L’effort actuel du pays sourdin pour être visible sur l’aire de Gouvets (A84) n’en est que plus méritoire…

 Le Sud-Manche vit toujours à « l’ombre de la Merveille »  et le Mont-Saint Michel, mises à part quelques animations estivales, reste exploité comme la « Tour Eiffel du Moyen-âge »  pour le plus grand profit de la Réunion des Monuments Nationaux.

 L’aire de service de Gouvets (A84, 10 km environ à l’Est de Villedieu) qui devrait être l’occasion de promouvoir le « Sud Manche, pays du Mont St Michel », fait la promotion de la… Bretagne (« Espace Manche-Bretagne »)

  « Un Français sur deux croit que le Mont Saint-Michel est en Bretagne » (déclaration de Jacques Attali, Deauville, juin 2010)

 Les collectivités territoriales bretonnes mais aussi des entreprises privées ou des personnalités bretonnes entretiennent subtilement à leur profit une certaine confusion sur la localisation du Mont St Michel arguant que la plus grande partie de la baie du Mont Saint Michel est en Bretagne (ce qui est faux puisque  le trait de côte est au moins aussi long du côté normand !).

Mais, côté normand, certains élus du « Sud-Manche » ont pris l’habitude de collaborer à ce « brouillard identitaire » concernant le Mont : pour finalement quel avantage ?

Des savoir-faire mais peu de faire-savoir : les entreprises du Sud-Manche ne communiquent pas assez sur leur territoire faute de savoir exactement le nommer et le situer « entre Normandie et Bretagne ».

On peut aussi sentir un sentiment de déclin, de défaitisme dans la population du « Sud-Manche » avec un réel complexe d’infériorité vis à vis de la Bretagne souvent présentée dans la presse régionale (notamment le quotidien « Ouest France ») comme la région qui réussit.

Mais on constatera aussi une réaffirmation récente du sentiment normand face à certaines provocations médiatiques bretonnes  (cf. les déclarations de Yann Queffélec en juillet 2010 dans Paris-Match) ou à l’occasion de manifestations culturelles ou sportives (cf. les célébrations programmées durant l’été 2011 pour le XI ème centenaire de la Normandie).

 Le secteur agricole (élevage laitier) reste encore très important mais il connaît actuellement  sa crise sociale, économique et culturelle la plus grave depuis la Seconde guerre mondiale : l’hésitation du Sud-Manche laitier, bocain et normand entre le modèle productiviste conventionnel, lui-même en crise, et les nombreuses alternatives militantes  qui émergent sur le territoire est complète.

La crise du monde agricole est grave : On a observé ces dernières années une recrudescence  des suicides d’exploitants agricoles âgés et isolés, tandis que la demande sociale en « zone rurale » change avec l’arrivée de « rurbains »  plus exigeants renforçant le mitage résidentiel du foncier agricole, avec pour conséquence, la montée des conflits d’usage et des réglementations qui contraignent l’activité agricole conventionnelle.

 

2-2  Mais à quoi sert le « Pays de la Baie du Mont Saint Michel » ?

Malgré l’existence depuis près de 10 ans d’un « Pays de la baie du Mont St Michel » issu de la fusion en juin 2001 de l’Association « Sée et Sélune » (pays avranchin, granvillais et sourdin) et celle du «  Pays du Mortainais » ; malgré  une étude diagnostique et prospective commandée en octobre 2001 qui soulignait, entre autres, l’atout majeur « d’un environnement de qualité mais menacé » ; malgré la mise en œuvre en 2002 d’un Contrat régional  d’Aménagement et de Développement du Territoire spécifique au « Pays de la baie  du Mont Saint-Michel »  et d’une « Charte de développement durable »; malgré la mise en place, en octobre 2002, d’un Conseil de développement suivi en 2003 d’un Programme d’actions précédant la mise en route en 2004  d’un Schéma de cohérence territoriale (SCoT) et de la signature en juin 2005 d’un nouveau Contrat de pays avec le Conseil Régional de Basse-Normandie et l’Etat, une vision globale du « Sud Manche »  peine toujours à émerger du côté des élus locaux : la « balkanisation »  communale, intercommunale ou cantonale demeure !

Outre la rivalité entre Granville et Avranches, perdure le chacun pour soi communal ou intercommunal : course au mitage pavillonnaire  dévorant l’espace et onéreux en terme d’équipements collectifs; aménagements routiers ; équipements collectifs  redondants ou de qualité architecturale médiocre; zones artisanales et commerciales défigurant les entrées de ville ; destruction ou dénaturation du patrimoine bâti ; artificialisation des sols et réduction du foncier agricole; arrachage des haies ; extensions d’élevages intensifs ; pollutions agricoles (en 2004, les cantons de Saint-James, d’Isigny-le-Buat, de Juvigny et de Saint-Hilaire étaient déjà classés en « Zone d’Excédents Structurels » alors que l’on proclame l’urgence de restaurer la qualité des eaux dans les bassins versants) .

En 2006, seulement les deux tiers des communes disposaient d’un document d’urbanisme opposable ou en cours de mise en œuvre.

 C’est aussi la perpétuation de politiques publiques incohérentes sur le territoire :

les transports en commun ; la culture ; les zones d’activités périurbaines qui prolifèrent de façon anarchique (ex : saturation du foncier économique autour de Granville et d’Avranches) ; la pression accrue de la grande distribution  (deux-tiers du marché) sur le petit commerce ; la pression immobilière sur la bande littorale qui continue malgré la mise en place d’une Gestion Intégrée des Zones Cotières ; « l’exportation » hors du département de la Manche des déchets ménagers dont le volume est en augmentation constante (cf. saturation de la décharge d’Isigny-le-Buat), ou encore la géographie médicale qui reste préoccupante (concentration de l’offre sur le littoral entre Granville et Avranches avec progression d’un vrai « désert médical » dans les haut-bocages de l’Est).

 En outre, les nombreuses initiatives d’une société civile dynamique ne sont pas toujours correctement soutenues par des élus- notables « cumulards » qu’il faut savoir connaître ou apprivoiser. Trop souvent, les associations citoyennes de défense de l’intérêt général naturel ou patrimonial sont obligées de prendre toutes leurs responsabilités y compris judiciaires pour rappeler aux élus qu’il y a des lois et des réglementations !

 A cause de l’obsession du désenclavement (tant routier que par l’Internet), les autres enjeux de la qualité résidentielle du territoire  pour le développement économique local (aménités paysagères, patrimoniales, culturelles, sociales), restent encore étrangers à l’esprit de la plupart des élus locaux du Sud-Manche : le dossier d’une ligne THT « Cotentin Maine »  impossible à enfouir pour préserver la qualité exceptionnelle de certains paysages ; l’ultimatum de l’UNESCO menaçant de déclasser le Mont et la Baie  en raison des projets d’éoliennes terrestres sur les crêtes entourant et faisant face au Mont Saint- Michel et exigeant une zone protégée d’un rayon de 40 km autour de l’archange pour éviter toute co-visibilité ; ou encore le dossier controversé de l’arasement du barrage de Vézins, illustrent jusqu’à la caricature l’absence d’un réel pilotage politique du « Pays de la baie du Mont Saint-Michel » et rend bien comique la relecture des préconisations renouvelées lors de la synthèse de diagnostic publiée en 2006 à l’occasion de l’élaboration d’un SCoT qui se devait d’être opérationnel pour une durée de 10 ans à partir de l’année 2008 : finalement, on se hâte bien lentement dans l’espoir toujours vain de concilier des intérêts qui se révèlent aujourd’hui inconciliables !

Une remarque impertinente:

 

le syndicat mixte du SCoT du « Pays de la Baie du Mont Saint-Michel » ne serait-il qu’une « coquille vide » d’abord destinée à mendier quelques fonds européens ?


 

2-3 Avranches, ou l’absence d’une capitale :

 Avranches, du fait des décisions prises par son maire actuel, ne peut pas jouer pleinement son rôle de « capitale du Sud-Manche » voire de « capitale du pays du Mont St Michel » et ce, essentiellement pour trois raisons :

 1.      La satellisation d’Avranches dans l’aire urbaine de Rennes/ Saint-Malo est présentée comme une opportunité alors que le risque est grand de voir le pays d’Avranches vidé de ses forces vives et transformé au mieux en banlieue résidentielle ou, au pire, en un désert dans ses franges rurales les plus éloignées…

 2.      La politique actuellement menée par la municipalité d’Avranches consiste à couper le lien identitaire et patrimonial qui unit la ville à un Sud-Manche normand en communiquant sur le thème de la ville-porte ouverte sur la région voisine : le choix d’associer Avranches à Fougères manque singulièrement de cohérence tout comme la politique actuelle « d’animation » estivale du Scriptorial alors qu’il faudrait associer fortement et symboliquement le Scriptorial, véritable centre d’interprétation muséographique du Mont Saint- Michel dans un produit touristique intégré « Avranches/ Mont Saint- Michel » pour consolider durablement l’équilibre financier de cet équipement culturel pourtant unique en son genre. Réalité consternante, chaque année, c’est à peine 1000 à 1500 visiteurs de la Merveille sur les 2,5 millions annuels (soit 0,1% du total) qui ont la curiosité de venir voir le Scriptorial  et  Avranches !

 C’est pourquoi, dans le but de confirmer cette performance exceptionnelle, la ville d’Avranches a décidé de rejoindre le projet encore brumeux d’un site UNESCO des « Marches » (de Bretagne) piloté par le maire de Vitré au moment même ou l’UNESCO confirme sa menace de retirer son label au Mont et à sa Baie pour sanctionner l’incompétence et la désinvolture des élus et de l’Etat français en matière de respect des paysages…

 3.      Le député-maire d’Avranches actuel qui devrait être le leader de ce territoire pour porter les projets du pays dans le consensus, est un élu isolé dont l’isolement ne fait que répondre à la division générale des élus locaux. Pour la plupart d’entre eux, l’intérêt général ne porte guère plus loin que le bout de leur circonscription ou le bout de leur mandat : les grands enjeux transversaux et communs à l’ensemble du « pays de la Baie du Mont Saint-Michel » ne font donc l’objet d’aucun  projet  visible ou d’envergure faute d’une vraie « culture du portage collectif »  à l’échelle même du Sud-Manche.

 

Un Paradoxe :

 

Au-delà de l’institutionnel « pays de la Baie du Mont Saint Michel », le « pays du Mont Saint Michel » n’existe toujours pas.

« Construire un territoire attractif entre Caen et Rennes ; garantir un développement solidaire et durable ; structurer et promouvoir le territoire », les trois grands objectifs  officiellement fixés par le SCoT demeurent pour lors de simples vœux pieux !


3) Le « Sud-Manche » : potentiel et perspectives

 

Un territoire « géo-historique » exceptionnel …

3-1 Le potentiel :

 Le « Sud-Manche » de l’Avranchin ou du Mortainais agrandi aux cantons de Granville, Bréhal et Villedieu fait partie d’un ensemble « géo-historique » exceptionnel par sa qualité, sa densité et sa stabilité : la Normandie, est un nom de territoire, voire une « marque » qui a une notoriété internationale remarquable (l’un des quelques noms de territoires français connus dans le Monde entier avec Paris, Côte d’Azur, Champagne, Bordeaux et Bourgogne). Sur l’ensemble des cinq départements normands, on trouve déjà cinq sites ou objets classés sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO (Tapisserie de Bayeux ; dentelle d’Alençon ; Ville du Havre ; La Hougue et Tatihou ; le Mont St Michel et sa baie) et trois autres sites font l’objet d’une candidature sérieuse : Etretat ; les boucles de la Seine et les plages du Débarquement soit un total de huit sites ou objets  ayant ou pouvant avoir le label UNESCO en Normandie !

 <Le « Sud-Manche » a sur son territoire le 3ème monument historique le plus visité de France avec  2,5 millions de visiteurs par an sur le site et l’abbaye du Mont Saint Michel.

 <La bibliothèque municipale d’Avranches conserve 200 manuscrits provenant tous de l’ancienne abbaye du Mont St Michel : c’est l’une des plus belles collections de manuscrits médiévaux des bibliothèques françaises  mise en valeur par l’excellente muséographie du Scriptorial.

 <Le Sud-Manche c’est aussi le patrimoine maritime et l’activité portuaire et balnéaire de Granville : ouverte sur les îles anglo-normandes et l’écrin marin des îles Chausey,  cette cité de tradition corsaire, de grande pêche, et préservée des destructions de 1944 (ZPPUAP déjà existante pour la « Hauteville » ) accueille des vieux gréements : la « bisquine » mais aussi le « Marité » dernière goélette terreneuva encore à flot. La « Monaco du Nord » organise aussi chaque année l’un des plus anciens carnavals de France et c’est enfin trois musées aux riches collections dont celles de la villa d’enfance du couturier mondialement connu Christian Dior.

 <Le Sud-Manche, c’est aussi Villedieu-les-Poêles, petite ville fondée à l’époque anglo-normande comme centre métallurgique important dans le cadre de l’économie de l’étain de la Cornouaille anglaise alors contrôlée par les moines du Mont. Cette petite ville préservée des destructions de la dernière guerre est encore rassemblée autour d’une église dépendant autrefois de l’ordre de Malte. La localité est déjà labellisée « ville d’artisanat d’art » puisque s’y perpétue la tradition de l’art du cuivre et campanaire (maison Cornille-Havard ) qui devrait faire prochainement l’objet d’une belle présentation muséographique.

 <Le Sud-Manche, c’est aussi l’abbaye restaurée de la Lucerne d’Outremer qui attire 39000 visiteurs annuels ; c’est aussi Mortain avec un site naturel en belvédère  sur la baie du Mont Saint-Michel, le futur centre culturel de l’abbaye blanche, et la belle architecture de la collégiale Saint-Evroult. C’est aussi la mise en valeur des ruines de l’abbaye de Savigny, les foires et marchés de Saint Hilaire, les châteaux de Saint-James et de Ducey , 22 « villages-patrimoines » et des dizaines de manoirs  ou belles demeures avec leurs parcs et jardins préservés proposant gîtes et chambres d’hôtes. Ce sont enfin les lieux de mémoire du Débarquement de 1944 ( « la percée d’Avranches » ; les cimetières militaires de Saint-James et de Mont-de-Huisnes).

 <Le Sud-Manche, c’est dans la plupart des cas, des paysages encore authentiques (15 sites classés au titre de la loi de 1930), un bocage  encore largement préservé des excès de l’agriculture intensive, des sites naturels nombreux (les traversées pédestres de la baie du Mont St Michel ; forêts ; fleuves et rivières ; cascades et rochers ; les sentiers  des « chemins montois »; voies vertes ; lacs …) qui permettraient un large développement du tourisme vert, des sports de nature et de l’agriculture labellisée et biologique.

 <Le Sud-Manche, c’est aussi une économie locale dynamique en raison du poids du secteur du tourisme  mais aussi en raison d’une production d’une grande qualité ou d’une grande typicité, issue de l’industrie locale  riche de PME, ayant pour certaines d’entre elles une renommée internationale; de l’agriculture, de l’élevage ou de la mer (des AOC ou des IGP pour les agneaux de pré- salé  ou de pays; les bovins et les volailles ; les cidres et poirés du bocage; légumes des polders du Mont Saint- Michel bientôt un label pour le homard de Chausey  ); confection textile de la marque « Saint-James »; dinanderie et cloches de Villedieu ; marine de plaisance à Granville ;  granitiers de St Michel de Montjoie ; l’usine  coopérative Acome à Mortain ; la menuiserie haut de gamme Rémi James à Saint-Laurent de Cuves, etc.)

 <Le Sud-Manche, c’est enfin et surtout, une société humaine dynamique et solidaire avec un tissu associatif serré qui propose de nombreux services à la population. Ce sont aussi de nombreuses initiatives culturelles portées par des associations (festivals ou rendez-vous artistiques et sportifs) avec de nombreuses expériences qui mettent en valeur les problématiques et les caractéristiques du territoire (ex : les photographes du « labomylette » basé à Avranches).


3-2 Les perspectives d’ici 2015/ 2020 : 

HUIT enjeux ou défis

 1)     Le désenclavement ferroviaire du Sud-Manche en conséquence de l’arrivée dans l’avenir de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN) : « Caen-Granville » direct d’ici 2012;

à terme, modernisation et électrification du « Paris-Granville » et du « Caen-Rennes ». Confirmation du cadencement estival du « Granville-Saint-Malo ». Possibilité à terme de proposer un « Paris-Le Mont St Michel » touristique  au départ de Montparnasse ou un « train de plaisir » pour Granville en 2013 (arrivée du matériel Régiolis et création d’un dépôt ferroviaire à Granville).

 2)     L’économie du Sud-Manche sera intégrée au 1er janvier 2015 à la 6ème Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie de France en part de PIB : la CRCI de Normandie. Le positionnement du Sud-Manche comme porte d’entrée de la Normandie devient stratégiquement évident. Le port de Granville doit intégrer le syndicat mixte « Ports Normands Associés » (PNA) pour développer à la fois le tourisme patrimonial maritime, la plaisance durable (construire un « port à sec »), la pêche (label européen pour le homard) et renforcer un trafic fret d’éclatement au niveau européen  ainsi que la ligne passagers / fret à destination de Jersey. En outre, les deux conseils régionaux normands préparent le lancement d’une marque « Normandie » pour une valorisation globale du territoire régional et de ses savoir-faire.

 3)     D’ici 2020, le comité régional de tourisme (CRT) de Normandie s’est fixé comme objectif de faire de notre région l’une des toutes premières destinations touristiques pour les courts séjours « haut de gamme » à proximité immédiate des deux principaux bassins urbains émetteurs d’Europe : la Région parisienne et le Grand Londres. Améliorer la qualité globale de l’accueil devient donc stratégique (paysages ; mise en valeur patrimoniale ; hôtellerie-restauration ; animations et accueil en langues étrangères, etc.)

 4)     Fin des aides européennes directes à la production agricole en 2013 et création en 2011 d’un bassin laitier « Normandie » placé sous l’autorité du ministère et de la Chambre régionale d’agriculture : la reconversion agricole vers plus de polyvalence avec des produits labellisés, moins d’intensité et plus de qualité environnementale va s’accélérer.

 5)     Fin des travaux du rétablissement du caractère maritime du Mont Saint Michel à la fin 2014 : l’accès au Mont St Michel sera d’une meilleure qualité. La question va enfin se poser d’intégrer enfin le produit touristique « montois » ainsi amélioré à son territoire réel. L’UNESCO s’en inquiète d’ailleurs actuellement (dossier des éoliennes terrestres).

 6)     Les incertitudes de la réforme des collectivités territoriales d’ici 2012  voire… 2014 : la réforme actuelle qui consiste à conjoindre départements et régions est en cours d’application. Elle a pour conséquence la rationalisation de la carte des intercommunalités. Cette réforme, nécessaire, qui consiste à réduire le nombre des intercoms et à supprimer les communes isolées, est pilotée par les préfets mais elle bouleverse les repères habituels des élus locaux. Au-delà des incertitudes actuelles, la grande réforme des collectivités territoriales reste encore à faire (Acte III de la décentralisation) : elle devra être l’occasion d’une vraie réforme des départements (suppression des cantons et émergence définitive des intercommunalités rassemblées en « pays ») et d’assumer clairement et définitivement la régionalisation de la France (18 vraies régions tant au niveau des compétences que des finances ou des territoires).

 7)     Jeux équestres mondiaux en Normandie en 2014 : notre région  va être mondialement exposée avec des épreuves qui doivent se dérouler dans la baie du Mont St Michel.

 8)     Ouverture du parc naturel marin « Normand-breton » étendu à Jersey en 2015 : avec l’objectif de préserver le littoral et la qualité des eaux marines ce qui implique, à la fois, une politique rigoureuse d’aménagement du territoire sur les bassins versants du Sud-Manche (mise en œuvre d’un « réseau Natura 2000 »  ou de Schémas d’Aménagement de Gestion des Eaux  (SAGE) sur les rivières et fleuves du Sud-Manche) et la fin de la fuite en avant en terme d’équipements pour la marine de plaisance (nécessité d’un vrai « port- à- sec » à Granville).


 

4) Le projet, intégrer une évidence : 

«  Sud –Manche, pays du Mont St Michel » .


4-1 Enjeu « géopolitique » :

 Le syndicat mixte du « Pays de la baie du Mont St Michel » existe déjà  mais il ne semble guère efficace dans la mise en œuvre de l’enjeu essentiel : intégrer le Mont à son territoire naturel. Les collectivités territoriales bretonnes interviennent désormais à hauteur de leurs moyens et de responsabilités sur le territoire commun à nos deux régions : la « baie » du Mont St Michel (ex : entrée des offices de tourisme bretons dans l’association « Tourisme au pays de la baie » et participation financière de la Région Bretagne et du CG35 aux travaux du rétablissement du caractère maritime du Mont).

 4-2 « La baie réinvente le Mont »… La baie seulement ?

La création  d’un véritable « pays du Mont St Michel » pour le Sud-Manche permettrait, à la fois, d’avoir des relations de coopération plus équilibrées avec la Bretagne voisine et d’insérer enfin le Mont Saint-Michel dans sa réalité territoriale véritable. C’est aussi un enjeu pour l’avenir même du site du Mont Saint-Michel dont la visite se doit de « monter en gamme » après l’achèvement des travaux du rétablissement du caractère maritime. « La baie réinvente le Mont ». C’est le mot d’ordre du projet montois. Mais au delà de la baie il y a un vrai pays qui pourrait lui aussi se réinventer avec le Mont Saint-Michel.

 4-3 Nos propositions :

R Mettre en valeur et protéger durablement les sites naturels et les sites patrimoniaux en accompagnant techniquement et financièrement les propriétaires et les municipalités.

Sanctuariser visuellement le Mont Saint-Michel et sa baie en mettant en œuvre les préconisations de l’UNESCO concernant les implantations d’éoliennes terrestres.

Exiger de Réseau Terrestre d’Electricité (RTE) un véritable plan d’accompagnement de la Ligne Très Haute Tension « Cotentin-Maine »  en renégociant les moyens dédiés, en exigeant une vraie étude d’impact épidémiologique et l’enfouissement de la ligne dans les secteurs paysagers et les habitats les plus sensibles.

Créer un parc immobilier à loyer modéré en zone rurale en réhabilitant le patrimoine ancien ou traditionnel bâti actuellement très menacé par les évolutions agricoles.

Accompagner l’installation des jeunes exploitants agricoles et sauver la filière laitière (portage financier et foncier ; désintensification ; « renormandisation » du troupeau ; pâture à l’herbe ; labellisation ; circuits courts)

Rétablir la qualité des eaux des rivières et fleuves  (généralisation des SAGE)

Valoriser les déchets ménagers et les effluents agricoles (intensifier le tri sélectif, méthanisation…)

Créer un « pays d’art et d’histoire »

Créer sur l’abbaye du Mont St Michel, un festival international de musique médiévale et polyphonique , au plus près de la date de la Saint-Michel (le 29 septembre) avec résidence d’artistes et ensembles spécialisés (ex : l’ensemble vocal « De Caelis » originaire de la région). Ce festival, unique en son genre et surtout sans équivalent pour l’instant dans l’Ouest de la France, pourrait gagner une audience nationale. Plus largement, il faudrait enfin un partenariat culturel visant à valoriser le patrimoine médiéval du Mont et celui de la ville d’Avranches (ex : fêtes médiévales à Avranches ou dans le village du Mont).

Créer un partenariat spécifique avec le Centre des Monuments Nationaux (CMN) pour une mise à disposition temporaire des salles de l’abbaye aux collectivités territoriales membres du « pays du Mont Saint Michel » dans le but de faire connaître aux visiteurs le Mont St Michel et son territoire.

Créer un produit touristique intégré « Mont Saint- Michel / Scriptorial »

Associer les villes du « Sud Manche » à un réseau des villes patrimoniales de Normandieavec Avranches, Granville, Villedieu,  Mortain et Saint-James associées à Bayeux (tapisserie), Caen (château ducal, abbayes aux Hommes et aux Dames), Falaise (château), Coutances (cathédrale), Cherbourg (port et cité de la Mer) etc.

 Au-delà du département de la Manche, c’est finalement l’histoire de toute la Normandie qu’il faut valoriser en s’appuyant sur la richesse patrimoniale de ses villes. (On peut s’inspirer de ce qui a déjà été fait pour la mise en réseau des abbayes normandes ou des jardins et parcs de Normandie).

Renouveler le syndicat mixte ou le « contrat de pays »  associant l’Etat, la région Basse Normandie ; le Conseil Général de la Manche et les intercommunalités concernées autour de l’objectif principal d’intégrer le Mont à son territoire au cœur d’une économie locale et durable. Le syndicat mixte du « Pays de la Baie du Mont Saint-Michel » deviendrait symboliquement le « Pays du Mont Saint-Michel », porte de Normandie…

Créer des maisons du « Pays du Mont St Michel »  à Avranches, Mortain, Granville, Saint-James, Villedieu… ou aménager dans les offices de tourisme un espace dédié ainsi que sur les aires de service de L’A84.

Créer une antenne spécifique « Pays du Mont St Michel » de la future CRCI de Normandie.

Mettre en réseau les quatre « perles » du Sud Manche :

Patrimoine maritime à Granville ; Artisanat d’art à Villedieu ; Manuscrits du Mont à Avranches ; culture et histoire dans le haut bocage de Mortain.

Mettre en place une politique éditoriale :production de « livrets d’information » (type brochure 40 pages de Ouest-France ou d’OREP), petites monographies sur l’histoire, la géographie naturelle, le patrimoine, l’identité, etc.

Créer une valise pédagogique « Pays du Mont Saint Michel » à diffuser dans les écoles en tant que support pédagogique de découverte du patrimoine avec un partenariat avec le Centre Départemental de Documentation Pédagogique (CDDP) pour la mise en ligne des informations.

Créer un événement culturel et sportif de niveau national autour du patrimoine des « terreneuvas » à Granville (transat en solidaire vers Terre-Neuve).

Créer une salle pour les musiques actuelles (SMAC)  à Mortain (avec une programmation ouverte aux traditions orales et musicales des pays normands) en lien avec le futur centre culturel de l’abbaye blanche et le festival des « Papillons de nuit » de Saint-Laurent de Cuves.

Créer des circuits de visites  thématiques (ex : « la route du cidre ») et d’activités pour le Sud-Manche intérieur : tourisme vert, patrimoine, art et gastronomie (Mortain ; Saint-James ; Saint-Hilaire…)

Mettre en œuvre une politique d’accompagnement financier ou technique des projets innovants émergeants (culture ; formation ; services ; artisanat ; agriculture biologique ; etc.) sur le territoire du « Sud Manche » dans le cadre du contrat de Pays avec le conseil régional.

Mettre en place une stratégie de communication spécifique à l’échelle régionale (Normandie) ; interrégionale (Bretagne ; Pays de la Loire) et nationale (Paris) dans les médias.

Développer, au delà du site actuel, un véritable portail sur la Toile « Sud-Manche, pays du Mont Saint Michel : porte de Normandie» associé au CRT Normandie et au CDT de la Manche avec outils pratiques pour se construire un séjour « en quelques clics » avec versions en langues étrangères (anglais, espagnol, italien, allemand, japonais, chinois…)

 

Hudimesnil, le 17 juillet 2011.

Contribution du collectif citoyen et républicain « Bienvenue En Normandie »

 

Bibliographie et sources utilisées :

 

·        Ouvrages d’auteurs :

 

François HULBERT, « Le pouvoir aux régions, la reconstruction géopolitique du territoire français », L’Harmattan, 2010 , 179 p. Lire notamment pp.168 et suivantes: Une composante forte des régions : les « pays » d’hier à aujourd’hui.

Jean-Louis CUCHE, « Le Mortainais, la croisée des chemins », Editions de la Sélune, 2004, 201 p. Lire notamment pp. 39  et suivantes : Le Mortainais en 2004, une région aux multiples isolements.

Armand FREMONT, « Normandie sensible », Editions du Cercle d’art, Paris, 2009, 258 p. Lire notamment pp.144 et suivantes : Fantômes noirs du bocage.

David NICOLAS-MERY, « Avranches, capitale du pays du Mont Saint-Michel », Editions OREP, 2011, 96 p.


 

·        Sources institutionnelles :

 

Site Internet du syndicat mixte du « Pays de la Baie du Mont Saint-Michel » : www.pays-baie-saint-michel.fr

Site Internet du Syndicat mixte du rétablissement du caractère maritime du Mont Saint-Michel : www.projetmontsaintmichel.fr

Site Internet de l’hebdomadaire d’informations régionales « La Manche Libre » : www.lamanchelibre.fr

Cabinet Ouest INFRA-ARCHIDEE- BEPIC- TASSILI « Elaboration du schéma de cohérence territoriale du Pays de la Baie du Mont Saint-Michel, Synthèse du diagnostic », novembre 2006 , version 3, 44 p. Lire notamment pp. 34 et suivantes : Un environnement de qualité mais menacé.

 



 

 

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Commentaires
C
Dix ans plus tard l'Avranchin est devenue la communauté d'agglo du pays du Mont-Saint-Michel et a enfin trouvé son leader: David Nicolas, le maire d'Avranches qui aime la Normandie et son patrimoine...<br /> <br /> <br /> <br /> L'image de ce territoire s'améliore: elle passe enfin à la télévision sur France 2 où, espérons-le, les Bretons de service ne seront pas trop tentés par le sabotage!<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.ouest-france.fr/normandie/le-poire-du-mortainais-et-le-parc-normandie-maine-bientot-sur-france-2-7111625
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C
voilà une bonne idée, Florestan connait la politique et poura y survivre; - )) en espérant que ses convictions seront un rempart contre le clientélisme...
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L
Autant j'apprécie de voir M Bernard Tréhet intervenir sur ce blog (il fut l'un de mes profs de collège), autant je déplore sa remarque regrettant "que les bretons ne nous aient pas donne leurs meilleurs représentants pour nous aider". Pour un élu du département, c'est un terrible constat: M Tréhet appartient à une majorité d'incapables et il le dit, enviant même les élus voisins (c'était bien au pluriel!)(on savait de quoi M Legrand et son cabinet étaient capables avec la seule comm BRETAGNE/manche à l'aire de Gouvets). A moins que M Tréhet ne tacle seulement le Maire d'Avranches. Dommage, M Tréhet ne s'estime pas non plus à la hauteur du défit "Sud Manche/Mt St Michel", préférant éventuellement le faire sous traiter par des collègues d'outre-Couesnon. Quel complexe, quel aveu d'infériorité! Au fait, j'ai appris récemment la fin prochaine de la comm. à l'aire de Gouvets (bonne nouvelle!) par contre l'aire de la Baie aussi arrête sa comm. et là inutile de dire que les collègues bretons de M Tréhet vont s'engouffrer dans la brêche pour assimiler le sud manche et son joyau normand!<br /> FLORESTAN, présente toi dans le sud Manche, tu seras notre meilleur représentant!
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D
Bonjour,<br /> <br /> Juste une petite correction à apporter. <br /> <br /> Seuls trois sites normands sont inscrits à la Liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCo : Les fortifications de Vauban de Saint-Vaast-la-Hougue et tatihou, la ville du Havre reconstruite par Auguste Perret et le Mont-Saint-Michel et sa baie.<br /> <br /> La Tapisserie de Bayeux est reconnue comme Mémoire du monde par l'UNESCo, tandis que la dentelle d'Alençon est inscrite au Patrimoine Immatériel de l'UNESCo.<br /> <br /> La différence tient au fait que la Mémoire du monde ne dépend absolument pas du Comité du Parimoine Mondial, mais directement de la section Culture de l'UNESCo, tout comme le Patrimoine immatériel.<br /> <br /> Mais ce sont effectivement cinq objets patrimoniaux qui sont reconnus par l'UNESCo dans son ensemble.
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F
Monsieur Taleb veut que ses enfants sachent d'où ils viennent et connaissent leur origine (d'outre méditerranée) mais le refuse aux petits normands.
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