Pour bien coopérer avec la Bretagne, il faut réunifier la Normandie !
Un proverbe anglais dit que les bonnes barrières font les bons voisins. Mais quand un voisin est tellement sûr de lui-même au point d'en devenir dominateur, la coopération nécessaire et indispensable qu'il faut avoir avec son voisin se termine en tribulation malheureuse avec les cornes du cocu en guise de trophée !
"Méfitez! Méfitez co ! Méfitez toujou!"
Des siècles de droit normand où le principe d'intérêt individuel était au coeur des pratiques juridiques et sociales normandes, ont rendu légendaire la méfiance des Normands. Mais la méfiance n'est jamais placée là où il le faudrait... On ne pourrait se méfier de tout ! D'où l'importance accordée en Normandie à l'examen préalable parfois long, très long, de son intérêt individuel avant la "paumée". La célèbre indécision du "ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non" est l'équivalent normand de l'actuel délai hebdomadaire pour exercer son droit de rétractation avant de s'engager définitivement...
Sur le motif du Normand matois et méfiant, Guy de Maupassant a brodé ses contes les plus cruels pour l'âme humaine lorsque la méfiance s'exerce durement contre les siens et ses proches...
Ainsi, évoquant une époque méfiante et matoise où les élus Bas-normands étaient daubés par des élus plus Hautains que Normands, notre ami Yves LOIR, président de l'association Union pour la Région Normande, nous propose un conte cruel et normand digne de ceux de Maupassant...
Il était une fois, l'histoire édifiante d'une coopération ratée entre l'arrogante Bretagne et la petite Basse-Normandie dans le domaine de l'économie maritime, faute de pouvoir créer entre Normands, le premier pôle de compétitivté d'économie maritime en France.
Souhaitons que la perspective prochaine de l'unité normande permettra de donner une fin heureuse à cette histoire navrante: il arrive que certains contes de Maupassant se terminent bien !
http://www.pole-mer-bretagne-atlantique.com/
http://chgt.permis-gratuit.fr/335647-Diplome-du-cocu-magnifique
LA BASSE –NORMANDIE DANS LE POLE MER BRETAGNE : PARTENARIAT OU SATELLISATION ?
Analyse du bilan de quatre années de coopération entre la Bretagne et la Basse-Normandie par Yves LOIR,
Président de l'UNION pour la REGION NORMANDE.
LES POLES DE COMPETITIVITE
Les Pôles de compétitivité –crées en 2004 par le Gouvernement français- sont constitués de la combinaison sur un territoire donné, d’entreprises, d’unités de recherche et de centre de formation oeuvrant autour d’un marché, d’un domaine technologique ou d’une filière, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs à caractère innovant et visant à disposer de la masse critique pour atteindre si possible une lisibilité internationale.
Depuis 2004, 71 Pôles de compétitivité ont été labellisés par les différents gouvernements. L’intérêt pour une région de disposer de tels structures sur son territoire est évident car celles-ci sont étroitement associées à leur potentiel de croissance économique à moyen ou long terme.
En Normandie (haute et basse) un certain nombre de ces Pôles ont vu le jour. Certains ont leur siège dans l’une des deux régions normandes (c’est le cas du pole T.E.S –transactions électroniques sécurisées-basé à Caen) ou Novalog (Le Havre) d’autres intègrent les deux régions normandes ( Movéo ). Une seule région ne pouvant exceller dans tous les domaines, il n’est pas anormal pour elle d’engager avec une ou plusieurs autres régions un ou des partenariats dans tel ou tel secteur.
Pour que de tels partenariats soient mutuellement bénéfiques, un certain nombre de conditions doivent être respectées. La première d’entre elles consiste à ce qu’un certain équilibre entre les régions concernées doit préluder à l’engagement d’un partenariat.
L’existence de deux régions normandes séparées est évidemment sur ce plan un facteur lourdement handicapant dans la mesure où ni la haute ni la basse Normandie ne « font le poids » prises séparément dans un partenariat avec une région périphérique à la Normandie.
Résultante inévitable de ce déséquilibre entre les différents acteurs concernés et étroitement liée à celui-ci, la structure de la gouvernance du partenariat mis en place entrainera d’une façon non moins inéluctable une dépendance ou même une « satellisation » de la région normande concernée avec, comme conséquence, une participation marginale aux retombées positives du pôle tandis que la région « dominante » en retire, elle, un profit maximum pour ne pas dire exclusif.
Une illustration de ce cas de figure est fournie par l’intégration de la basse Normandie dans le Pôle Mer Bretagne.
2010 –LAURENT BEAUVAIS INTEGRE LA BASSE-NORMANDIE DANS LE POLE MER- BRETAGNE:
Le 27 septembre 2010 dans les locaux de l’Institut National des Techniques de la Mer (INTECHMER) de Cherbourg, devant un aréopage nombreux et choisi composé de spécialistes de la mer bas-normands, d’élus et de personnalités diverses, le Président de la Région Basse-Normandie Laurent Beauvais annonçait l’intégration de la Basse-Normandie dans le Pôle de Compétitivité « Pôle Mer Bretagne ».
Pour ménager les susceptibilités bas-normandes, le terme « intégration » n’était pas prononcé, M. Beauvais utilisant, en ce qui le concernait, les termes de « partenariat » ou d’ « association » l’avenir de celle-ci étant évoqué sous les couleurs les plus prometteuses :
« Ce partenariat –affirmait M. Beauvais –est un choix stratégique (…) L’ouverture du Pôle Mer Bretagne à notre région est une formidable opportunité de développement économique ; avec plus de 300 adhérents ,il fait preuve d’un dynamisme qui ,j’en suis certain ,permettra de faire émerger des projets collaboratifs innovants pour la Basse-Normandie et qui profiteront à tous les acteurs économiques »
Le Président du Pôle Mer Bretagne Hervé Moulinier, quant à lui, renchérissait sur ces propos en déclarant :
«En nous étendant vers la Basse-Normandie nous voulons construire un partenariat gagnant-gagnant »
Ainsi, au moment de la signature de la Convention liant la Basse-Normandie au Pôle Mer Bretagne l’accent était mis par MM. Beauvais et Moulinier sur le caractère mutuellement bénéfique de celle-ci pour les deux parties. Le choix des termes « partenariat » et « association » employés par M. Beauvais pouvaient laisser entendre un équilibre au moins relatif dans la gouvernance et les retombées du Pôle. Qu’en est-il quatre ans après ?
QUATRE ANS D’INTEGRATION DE LA BASSE-NORMANDIE DANS LE POLE MER BRETAGNE : QUEL BILAN ?
LA GOUVERNANCE DU POLE MER:
Avant d’examiner le bilan de quatre ans d’intégration de la Basse-Normandie dans le Pôle Mer Bretagne, il convient de rappeler très brièvement l’organisation et le fonctionnement d’un pôle de compétitivité.
Comme cela a été dit précédemment, un tel pôle se structure autour des trois éléments de base que sont l’entreprise, une ou des unités de recherche et des organismes de formation auxquels sont associés des collectivités locales (région; départements etc…). Un système de gouvernance regroupant les différents partenaires est mis en place.
Une des finalités majeures de celui-ci est d’identifier parmi les propositions et projets présentés par les différents acteurs ceux qui revêtent un fort caractère innovant donc porteur de croissance pour un territoire déterminé.
La promotion et le développement de tels projets passe par leur « labellisation » par le pôle. Celle-ci, à son tour, va constituer une des conditions incontournables de leur financement qui peut être d’origine européenne ( FEDER par exemple…), gouvernementale ( via le F.U.I – Fonds unique interministériel …) ou régionale et locale (collectivités territoriales –entreprises).
Le rôle stratégique de la structure de gouvernance du pôle étant ainsi souligné, il convient de s’interroger, concernant le pôle mer Bretagne, sur la composition de celle-ci et d’examiner dans quelle mesure la partie bas-normande y est éventuellement représentée, cette implication dans la gouvernance étant garante, au moins en partie et à priori, de retombées positives du pôle pour notre région.
LA GOUVERNANCE DU POLE MER BRETAGNE :
Elle comprend :
- Un Conseil d’administration de 18 membres répartis en 4 collèges ( Collège 1-Grands groupes industriels –Collège 2- PME –Collège 3-Universités et grandes Ecoles- Centres de Formation et de recherche –Collège 4 –Organisations professionnelles –Structures de développement économique dans le domaine de l’innovation.)
Sans aucune exception, les 18 membres du Conseil d’administration sont bretons ou représentent des structures implantées en Bretagne.
-Un Bureau composé d’un Président (actuellement Dominique Sennedot –DCNS –Brest ) d’un Sécretaire d’un Trésorier et de 3 Vice-Présidents – Les membres du Bureau représentent en intégralité des structures (notamment groupes industriels) fixées en Bretagne.
-Une Equipe d’Ingéniérie et d’Animation qui, sous l’impulsion d’un directeur anime les 6 Commissions thématiques suivantes : Thème 1 -Sécurité et Sûreté maritime- Thème 2- Naval et Nautisme -Thème 3 –Ressources énergétiques marines- Thème 4 –Ressources biologiques marines – Thème 5 –Environnement et Aménagement du littoral –Thème 6 – Infrastructures portuaires et transport maritime-
Les 23 responsables de ces équipes sont tous issus de structures implantées en Bretagne (Groupes industriels – Organismes de recherche et de Formation…)
Ces trois structures qui représentent le cœur du système de gouvernance du Pôle Mer Bretagne totalisant 47 membres sont donc tous bretons ou représentants de structures implantées en Bretagne.
Aucun représentant de la Basse-Normandie ne figure dans les instances décisionnaires du Pôle Mer qui viennent d’être rappelées !
On voit, à la lumière de ce premier constat, que le « partenariat » ou « l’association » vantée par M. Beauvais en 2010 consiste surtout en un partenariat entre Bretons sur le plan de la Gouvernance du Pôle.
Ces instances, rappelons-le, ont compétence pour « labelliser » les projets innovants présentés par les membres du pôle ( Entreprises, Structures de Recherche…); cette labellisation étant un préalable à leur financement en particulier celui d’origine extérieure ( F.U.I – Fonds européens).
Les retombées potentielles d’un pôle en termes d’activité économique et d’emploi sont en grande partie conditionnées par le nombre de projets qui ont été labellisés sur son territoire.
LES RETOMBEES DU POLE MER BRETAGNE - LES LABELLISATIONS:
Périodiquement, le Pôle Mer Bretagne publie sous la forme d’un « Tableau de bord » la liste cumulative des projets labellisés (avec pour chacun d’entre eux, un certain nombre d’informations : indication du porteur de projet - partenaires – financement …)
La 4ème édition de ce « Tableau de bord » (2013) vient de paraître . Extrayons en un certain nombre d'informations :
- 184 « projets collaboratifs innovants » ont été labellisés par le Pôle Mer Bretagne représentant un montant d'investissements de 625 millions d'euros.
- 18 formations maritimes ont été également labellisées ce qui constitue pour elles, bien entendu, un facteur de valorisation important.
- 11 projets structurants ont été sélectionnés par le pôle dans le cadre du « Programme des Investissements d'avenir » initié par le Gouvernement. Ces projets représentent un budget total de 500 millions d'euros.
Pour déterminer si un certain équilibre a été respecté concernant les retombées du Pôle pour les deux « partenaires », procédons à une ventilation de ces retombées selon la localisation territoriale de celles-ci :
- Sur les 184 projets collaboratifs innovants 5 ont pour porteur de projet un acteur bas-normand
- Sur les 18 formations maritimes ayant fait l'objet d'une labellisation, une seule est bas-normande
- Enfin, sur les 11 projets s'inscrivant dans le « Programme des Investissements d'avenir » aucun n'est bas-normand
Même si l'on introduit quelques éléments pondérateurs dans la comparaison afin qu'elle soit rigoureuse, on est contraints de constater un déséquilibre massif concernant les retombées du pôle au détriment de la Basse Normandie.
Deux hypothèses peuvent être avancées pour tenter d’en expliquer l’origine :
Faible potentiel bas –normand dans le domaine des activités liées à la mer par rapport à la Bretagne (en particulier dans le secteur de la recherche-innovation et de la formation, éléments essentiels d'un pôle) ayant pour conséquence logique, une moindre implication dans les activités du Pôle Mer et donc, à ses retombées.
Influence de la composition du système de gouvernance du pôle ( 100% de responsables bretons ou de représentants de structures implantées en Bretagne ) incitant à un « favoritisme » délibéré en faveur d’une labellisation des projets issus de cette région. Ce facteur étant combiné à une « passivité » caractérisée de la région basse Normandie pour modifier cet état de chose.
Pour examiner si ces hypothèses sont étayées, nous disposons, entre autres, de deux documents du CESER de Basse-Normandie datés du 13 Décembre 2010.
Le premier, sous la forme d’un rapport, fait le point sur le potentiel de recherche et formation dans les activités liées à la mer en Basse-Normandie et s’intitule « La mer et le littoral en Basse-Normandie : Recherche, Enseignement supérieur et Innovation ». Le second consiste en un « Avis » du CESER sur la même thématique.
LES CAPACITES ET POTENTIALITES MARITIMES BAS NORMANDES:
Il est impossible de faire une synthèse réduite du « rapport » du CESER tant il est dense et volumineux (237 pages). On se contentera d’en citer quelques extraits significatifs :
« Avec ses 470 kilomètres de côtes, la Basse-Normandie fait partie des principales régions maritimes françaises. Elle en tire d’ailleurs, un bénéfice non négligeable du fait des nombreuses activités économiques générées par la mer et le littoral comme la pêche ( 3ème rang national en volume et 2ème en valeur), la conchyliculture ( 2ème place au niveau national ), le trafic transmanche ou encore le tourisme. Par ailleurs, les activités liées à la construction navale et à la plaisance ont donné lieu à la création d’une filière nautique en région et des perspectives prometteuses s’expriment à travers le développement des énergies maritimes renouvelables (EMR) ».
Complétons ce premier tableau général, concernant les EMR, en indiquant que les «perspectives prometteuses» évoquées en 2010, commencent à devenir réalité sous nos yeux actuellement : projet bien avancé du champ d’éoliennes de Courseulles, implantation en cours à Cherbourg d’une usine de fabrication d’éoliennes, accession de DCNS –Cherbourg au rang de leader européen, sinon mondial, dans l’hydrolien à proximité du Raz Blanchard, premier site européen en terme de puissance potentielle dans ce type d’énergie.
Ajoutons, concernant DCNS-Cherbourg naturellement, le rappel de son cœur de métier, à savoir, la construction de SNA-« Barracuda » (Sous-marins nucléaires d’attaque) de nouvelle génération se situant au sommet de la technologie mondiale dans ce secteur. Toujours concernant Cherbourg, mentionnons également le chantier naval CMN (Constructions mécaniques de Normandie) qui, au-delà de la construction navale, s’implique aussi dans l’hydrolien.
Bref, que ce soit au niveau des activités maritimes « lourdes » telles qu’elles viennent d’être évoquées que celles liées à la pêche, à la conchyliculture, au nautisme, au portuaire, la Basse Normandie dispose d’un tissu d’entreprises remarquable.
Qu’en est-il des deux autres éléments constitutifs d’un Pôle de compétitivité : la recherche et la formation dans le domaine maritime en Basse-Normandie ? Là encore, les indications fournies par le Rapport du CESER et l’ « Avis » qui lui est complémentaire, sont impressionnantes. Extrayons-en quelques passages :
«Prenant son origine à la fin du XIXème siècle avec, notamment, la création de la station marine de l’Université de Caen en 1881, la Basse-Normandie compte depuis longtemps, parmi les territoires français où la recherche maritime et littorale est la plus développée. La présence de structures de recherches fondamentales et finalisées, de lieux dédiés et de plates formes à l’interface entre recherches et secteurs professionnels concernés, apparaît comme un atout fort mais encore insuffisamment valorisé». (« Avis » p .1 )
Un passage important du rapport du CESER (pages 19 à 77 ) fait, quant à lui, l’énumération des structures de recherche bas-normandes directement ou indirectement concernées par la problématique « Mer et Littoral », énumération qu’il est impossible de reproduire tant elle est longue et détaillée. Même remarque concernant les formations supérieures portant sur la mer et le littoral en Basse-Normandie ( pages 78 à 90 du rapport)
En résumé, la description des activités et des potentialités liées à la mer et au littoral en Basse-Normandie telles qu’elles ressortent des documents publiés par le CESER, atteste d’une région puissamment ancrée dans ce secteur économique, que ce soit sous l’angle des entreprises, de la recherche ou des formations supérieures, éléments constitutifs, répétons le, des pôles de compétitivité.
L’argument selon lequel le faible poids, quantitatif et qualitatif, de la Basse-Normandie dans les activités maritimes expliquerait le nombre dérisoire de projets labellisés à son profit dans le Pôle Mer Bretagne ne saurait donc résister à un examen objectif des faits même si on introduit, répétons le, des éléments pondérateurs dans la comparaison avec la Bretagne.
Il est évident, dans ces conditions, que la deuxième hypothèse évoquée précédemment expliquant les faibles retombées positives pour la Basse Normandie du Pôle mer breton doit être retenue .
La domination sans partage de la Bretagne sur la gouvernance de celui-ci l’incite « naturellement » à privilégier ses intérêts, notamment en matière de projets labellisés au détriment du « partenaire-satellite » bas-normand.
Cette situation ne semble pas préoccuper M. Beauvais qui semble la considérer avec fatalisme. Il existait -il existe aujourd’hui – pourtant, une solution alternative à la satellisation de la Basse-Normandie dans le Pôle Mer Bretagne.
Cette solution qui comporte plusieurs volets, a été exposée et préconisée dans l’ « Avis » du CESER du 13 Décembre 2010 qui avait anticipé la situation actuelle.
POLE MER BRETAGNE : LES VOIES ALTERNATIVES A LA SATELLISATION POUR LA BASSE NORMANDIE
Le CESER examinant la situation résultant de l’intégration de la Basse-Normandie dans le Pôle Mer Bretagne projetée par M. Beauvais dés le début de l’année 2010 et formalisée en septembre de cette même année, avait pris acte du déséquilibre fondamental au détriment de la région bas-normande du « partenariat » tel qu’il se dessinait si rien n'était fait pour y remédier.
Aussi, avait- il proposé quelques pistes pour corriger le handicap induit par ce déséquilibre. Extrayons de l’ « Avis » du CESER quelques unes de ces pistes :
« Le premier des objectifs est de fédérer l’ensemble des acteurs bas-normands sur la base du triptyque recherche –formations- acteurs professionnels et institutionnels (…) Une organisation souple régionale (club ou cluster) fédérant les différentes structures concernées permettrait de peser fortement au sein du Pôle Mer et de porter des projets organisés concrets et ambitieux (…) » ( p.21 )
Dans la logique de cette préconisation le CESER a proposé la création d’un « Institut de la Mer et du Littoral » bas- normand ayant cette finalité, proposition rejetée sèchement par M. Beauvais (« Ouest-France »- 15 Janvier 2011.)
Parmi les autres préconisations du CESER, la diversification des partenariats pour éviter un tête à tête exclusif avec la Bretagne:
« la recherche marine et littorale bas normande implique également d’autres partenariats interrégionaux avec la Haute-Normandie et d’autres régions spécialisées (Pôle AQUIMER du Nord- Pas de Calais) projet de Réseau nautique atlantique…Ces collaborations diversifiées imposent à la Basse-Normandie de faire le lien entre des actions conduites de manière complémentaire tout en affirmant et défendant ses propres compétences et programmes d’action » ( « Avis » -p.21)
On sait que cette voie de bon sens garante de la défense des intérêts bas normands n’a pas été retenue par M. Beauvais qui se contente pour la Basse-Normandie du statut de modeste sous- traitant de la Bretagne.
UNE AUTRE VOIE ALTERNATIVE A LA SATELLISATION:
Un des autres moyens de rééquilibrer d’une manière décisive au profit des deux régions normandes l’intégration dans le pôle mer Bretagne de la Basse-Normandie seule serait le regroupement de celles-ci dans un ensemble normand unifié.
En effet, une telle configuration aurait pour conséquence l’apport des activités maritimes haut- normandes dans le champ d’action du Pôle notamment dans le domaine portuaire ( avec les ports du Havre et de Rouen surclassant de très loin les ports bretons) et étant donné le nouveau rapport de forces qui en résulterait, serait de nature à infléchir le système de gouvernance du pôle mer dans une optique conforme aux intérêts normands. Précisons, par ailleurs, que Le Havre est le berceau du Pôle de compétitivité « Novalog » dédié à la logistique, démontrant la capacité d’innovation du port normand dans ce domaine particulier.
CONCLUSION:
En conclusion, la Mer et le Littoral qui sont une source considérable d’activité et d’emploi pour les deux régions normandes et qui offrent des possibilités de croissance très importantes portées en partie par les pôles de compétitivité, méritent mieux que le statut au rabais qui lui est réservé dans le cadre de « l’association » de la Basse-Normandie avec la Bretagne dans les conditions qui viennent d’être évoquées.
Une nouvelle perspective prenant en compte les intérêts des deux régions normandes doit voir le jour, s’appuyant largement sur les préconisations contenues dans l’ « Avis » du CESER de Basse-Normandie du 13 Décembre 2010.
Union pour la Région Normande – 2 Avenue de Courseulles -CAEN
Tel : 02 33 54 52 80 / 06 32 24 41 71- www.union-region-normande.com