BREAUTE: un collectif d'agriculteurs veut replanter 10km de haies

9 novembre 2015

On redécouvre en Normandie le fil à couper le beurre:

Le bocage ou le clos-masure, l'agro-foresterie ou le maraîchage urbain qui existaient depuis des siècles en Normandie avaient tout de même quelques qualités essentielles et la véritable anomalie c'est cette agro-industrie productiviste que l'on ose encore appeler "agriculture conventionnelle".

Bref! le monde à l'envers parti très loin du bon sens... paysan depuis environ les cinquante dernières années.

La prise de conscience qu'il faudrait revenir à une agronomie authentique respectueuse des sols, plantes et bêtes (et donc, des humains) se diffuse et la Normandie devrait être le moteur de ce retour à la vraie agriculture en France ce qui n'est pas vraiment le cas faute d'un soutien clair et massif des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.

En attendant, les exploitants agricoles normands se rassemblent et s'organisent comme jamais, faisant ainsi mentir le vieux cliché de l'individualisme forcené du Normand...

Bréauté Seine-Maritime. Replanter des haies pour favoriser la biodiversité. Le projet d'agriculteurs

http://www.normandie-actu.fr/replanter-des-haies-pour-favoriser-la-biodiversite-le-projet-de-trois-agriculteurs-du-pays-de-caux_166018/

Trois agriculteurs du Pays de Caux ont décidé de planter 10 km de haies dans leurs champs. Ils lancent un appel au financement participatif pour réaliser ce projet écologique.

Aldric, Antoine et Mathieu, trois agriculteurs de Normandie, se lancent un défi : (re)planter 10 kilomètres de haies dans leurs champs et ainsi profiter des bienfaits écologiques et agronomiques de ces barrières végétales. Pour pouvoir mener à bien ce projet, les trois agriculteurs du Pays de Caux lancent un appel à financement participatif sur la plateforme de Greenpeace. Le but : récolter 20 000 euros pour acheter les plants, qui, une fois en terre, deviendront les haies.

Les haies : des barrières naturelles

Les trois agriculteurs, convaincus des bienfaits naturels des haies, souhaitent les rétablir dans leurs champs. Elles sont le plus souvent constituées d’une grande variété de végétaux (arbres, arbustes et plantes diverses) et abritent une biodiversité importante.

"Le développement de l’agriculture industrielle dans les années 1960 s’est traduit par la disparition des haies dans nos régions. Obstacles à la mécanisation et à la recherche effrénée de productivité, elles furent décimées par milliers. Nous sommes de nombreux paysans à désirer un retour de ces barrières végétales aux bénéfices écologiques et agronomiques largement éprouvés."

Les haies abritent de nombreux insectes et permettent de lutter contre les ravageurs qui endommagent les cultures. « Elles permettent ainsi de diminuer le recours aux pesticides. De plus, elles attirent des insectes pollinisateurs, véritables alliés pour nous, paysans. »

Vers une autonomie énergétique

Les haies permettent également de ralentir l’érosion des sols et de lutter contre les inondations. Elles sont un rempart naturel contre le vent et protègent ainsi cultures et animaux. Les agriculteurs prévoient également de tailler les haies pour en récolter le bois et alimenter les chaudières.

"Cette démarche va nous permettre d’augmenter l’autonomie énergétique de nos fermes. L’économie financière qui en résulte est aussi un aspect important pour nous. Pour nous assurer de planter les essences qui favorisent à la fois la biodiversité et la production de bois, nous allons les choisir avec un environnementaliste renommé."

Pour financer ce projet, 20 000 euros sont nécessaires. Un appel à financement participatif a été lancé sur la plateforme de Greenpeace.

Un appel à financement participatif

Le budget de 20 000 euros permettra d’acheter les plants qui, une fois en terre, deviendront les haies. Il faut compter environ 2 euros par mètre de haie plantée. « Nous prévoyons de planter 2,5 km de haies par an, notre projet devrait donc s’étaler sur quatre ans. » Jean-Paul Thorez, ancien directeur adjoint de l’Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie, accompagnera les porteurs de projet et s’assurera du bien-fondé de leurs choix. En fonction des sommes versées, différentes contreparties sont offertes aux contributeurs : de la carte postale à l’apéro-débat, en passant par un livre et une visite des fermes impliquées dans le projet. La campagne est ouverte et durera près de deux mois.