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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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11 avril 2016

NON! L'herbe n'est pas forcément plus verte dans le pré... parisien!

L'Etoile de Normandie ne pourra qu'approuver car c'est ce que nous dénonçons ici depuis des années: l'ignorance des Normands de la Normandie ne fait qu'entretenir la morosité, la résignation, la haine de soi mais aussi le découragement et la colère de tous celles et ceux qui portent en Normandie des idées, des projets positifs pour reprendre la main sur l'avenir en Normandie. Voici une malédiction bien normande que le retour à l'unité régionale doit contribuer à lever: l'herbe est forcément plus verte dans le pré du voisin... Un comble pour la Normandie!

Voici donc ci-après LE COUP DE GUEULE d'un créatif normand relayé par Normandie Magazine (nouvelle formule!) qui en a plus qu'assez de voir les institutionnels normands aller chercher les compétences dont ils ont besoin à PARIS, toujours à PARIS!

RAS-LE-BOL!

http://normandie-magazine.fr/actualite/2249-le-coup-de-gueule-de-franck-dubois.html%3Cbr%3E

Coup de gueule : créons normand, bon sang !
276-FRANCK DUBOIS-PERROQUET BLEU© Serge Périchon 073.jpg

 

Quel point commun entre le logo de Dieppe-Scène Nationale, le programme du Rive Gauche de Saint-Étienne-du Rouvray et l'identité visuelle du Fonds régional d'art contemporain ? Tous sont des créations d'agences... parisiennes. Le constat met en colère Franck Dubois, le responsable du studio graphique Le Perroquet Bleu.

Des créations qui échappent trop systématiquement à la Normandie... Il n'est bon bec que de Paris. Le constat met en colère Franck Dubois, le responsable du studio graphique rouennais Le Perroquet Bleu. "Où est la logique ? Les budgets publics n'ont-ils pas plutôt vocation à être réinvestis sur le territoire ? N'y a-t-il pas assez de talents en Normandie ?" Snobisme, choix politiques ou réelles différences de prestations ? Pour Franck Dubois, la réponse est claire : "Dans beaucoup de cas, cela ne se justifie pas. Et ce choix coûte cher en emplois ! Le budget dédié d'une structure culturelle, c'est en moyenne 10 000 € à 30 000 €, soit l'équivalent d'un emploi dans la communication."

À l'heure où les budgets communication sont revus à la baisse, leur fuite vers des agences extérieures passe de plus en plus mal ; le comble étant qu'après avoir gagné les marchés, ces mêmes agences reviennent parfois pour sous-traiter aux agences normandes qui récoltent les miettes !

À Yvetot, Xavier Grandguillot avec sa petite agence, L'Atelier de Communication, a lui aussi été confronté à cette question quand, en 2015, il a répondu à l'appel d'offres lancé par la Région pour créer la charte graphique et le logo de la Chapelle Corneille. Ce qu'il regrette souvent, c'est de ne pouvoir plaider son dossier. « Or c'est là qu'on peut marquer des points, expliquer sa démarche ».

Au Havre, Julien Burel, du Collectif Intro au Havre, très impliqué dans le tissu associatif et créateur de I love LH, enrage également : il vient de perdre le marché du Plan musique lancé par la Ville : "Je suis moi-même musicien, mon agence est au Fort de Tourneville, à deux pas du Tetris et du Sonic. Je connais tous les acteurs locaux et je viens d'apprendre par simple mail que c'est un extérieur qui a emporté le marché."

Du côté des collectivités, on se retranche souvent derrière le cadre légal. La réglementation des marchés publics est stricte : aucun critère de territorialité ne peut être introduit sous peine de favoritisme. Mais l'argument est surtout valable pour les grosses enveloppes qui exigent des procédures lourdes d'appel d'offres. Or celles-ci ne sont pas toujours nécessaires. Au Département du Calvados, on a plutôt fait le choix de la consultation restreinte (maximum 25 000 €) en fractionnant les budgets. "Notre plan communication a été monté avec une vingtaine de graphistes indépendants et une dizaine d'agences dont 95 % sont dans le département" précise Jean-François Leloup, responsable des éditions du Département. Un choix stratégique et politique qu'il revendique. Mais toutes les collectivités ne sont pas aussi exemplaires.

Les dossiers très tatillons, les maquettes - souvent plusieurs jours de travail - pas toujours rémunérées, le manque de transparence parfois dans les procédures de décision finissent aussi par décourager les petites structures qui n'ont pas les reins assez solides pour encaisser les risques. Une question qui a amené Nota Bene (association normande des métiers de la communication regroupant 350 agences) à plancher sur une charte agence-annonceur. "De plus, nous organisons depuis trois ans notre grand prix "Les Normands ont du talent" qui montre bien que nous n'avons pas à rougir de la Normandie ! » souligne Chantal Gandouet, présidente de Nota Bene, qui admet toutefois : « Nos métiers évoluent vite. Il faut simplement s'organiser pour apporter une offre pertinente".

On ajoutera enfin que les Normands ne sont pas les plus gourmands : les devis varient parfois du simple au double entre Paris et la région. À Normandie Magazine, par exemple, pour la maquette de notre dernier livre, La Normandie des délices  : 1 100 € pour notre agence en région contre 5 000 € pour les mêmes prestations par une agence de la capitale... N'hésitez plus, pensez local !

Ariane Duclert


 

Commentaire de Florestan:

Cette question qui paraît anedoctique révèle surtout la perte de souveraineté économique de la Normandie après plus de 40 années de division. Paris ayant été de 1960 à 2016 LA vraie capitale régionale d'une Normandie coupée en deux!

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Commentaires
M
je n'ai rien contre les graphistes ou les imprimeurs, je dis simplement que la pratique du morcellement des budgets est un moyen bien pratique pour contourner des appels d'offre pour faire travailler des locaux éventuellement plus chers, et que les remerciements se font en nature lors des campagnes électorales. C'est ce que vous appelez "la foire à la démerde et le réseau"....
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U
Décidément Marommix a une dent contre les graphistes ! Ca fait beaucoup de dents contre tout le monde ça !<br /> <br /> Y a pas de graphistes des élus locaux voyons quelles sornettes. Le graphistes sont des petits artisans qui ne roulent pas en Porsche.<br /> <br /> Quand il n'y a pas d'appel d'offre il y a des consultations, après pour les plus petits projets hors consultation il y a la confiance entre un client et son prestataire (ça existe encore). La concurrence est féroce à cause du dumping des batteries d'étudiants arrivant sur le marché du travail, où ce secteur est particulièrement insécurisé et volatile. Il est difficile de maintenir la fidélité même quand les clients deviennent quasiment des copains. Je puis vous assurer qu'il ne s'agit pas d'un parcours de privilégiés, et les collectivités comptent de plus en plus les pièces jaunes.<br /> <br /> Quelques grosses agences s'accaparent les marchés publics car il n'y a qu'eux pour pouvoir passer sans catastrophe l'épreuve que constituent la construction des dossiers et les échecs à répétition des candidatures lors des sélections. Le fait que certains parviennent à se fidéliser avec les collectivités sur des contrats à long terme ne les rend pas forcément louches pour autant. Je ne dis pas que copinage, cooptation et lobbying n'existent pas dans le secteur graphique, mais c'est plutôt chez les gros, et, heureusement, ceux-ci ne font pas tout le boulot. Chez les petits et les moyens c'est surtout la foire à la démerde, et le réseau.
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M
" Au Département du Calvados, on a plutôt fait le choix de la consultation restreinte (maximum 25 000 €) en fractionnant les budgets."<br /> <br /> pratique bien connue quand il s'agit de favoriser le copinage et d'obtenir des subventions en nature ou pas pour la campagne électorale suivante... voir les imprimeurs et autres graphistes des divers élus lovcaux...
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