Ni tout-à-l'égout, ni tube digestif de Paris, la Seine normande est MARITIME!
Plutôt la Normandie sur scène! A condition de ne plus avoir à faire aux plombiers Grumbach, Attali ou Orsenna qui ne pensent qu'aux sanitaires de leurs grands appartements parisiens.
La Seine fait partie de ces grands biens communs qu'il faudrait gérer de façon collective à l'échelle de tout le bassin versant. Mais l'erreur consiste dans la confusion persistante souvent faite à Paris (on se demande bien pourquoi!) entre la carte et le territoire ou entre la carte des projets et les territoires qui doivent les mettre en oeuvre.
L'amont, fût-il occupé par une mégalopole de 12 millions d'âmes ne saurait être un surplomb duquel avaler l'aval dans un vague mépris ou absence de curiosité car on ne saurait voir la large bouche de l'estuaire normand d'une terrasse parisienne ayant la vue "imprenable" sur la Seine.
Et l'histoire a plutôt retenu les exploits de ceux qui ont remonté le fleuve depuis la mer plutôt que la besogne quotidienne de ceux qui l'ont descendu jusqu'à la mer: c'est l'aval qui doit piloter l'amont, a fortiori quand on y trouve encore des grands ports maritimes ayant une importance internationale. Dans ce cas, on parle d'hinterland, notion centrale de l'économie maritime qui reste exotique pour tout décideur parisien lambda.
C'est pourquoi, on préfère s'occuper des rives plutôt que du fleuve lui-même et du trafic fluvial ou maritime qu'il porte encore: la transformation de ruines industrielles en bord de Seine en lieux culturels et festifs est une chose. Le remplacement, l'agrandissement, la modernisation des écluses, des quais, ou la création de plate-formes multi-modales en aval de Gennevilliers, en est une autre et visiblement, la seconde ne sera pas une priorité alors qu'on nous chante à travers de somptueux voiles de fumée que l'Axe Seine est une "priorité nationale"!
Le projet « Réinventer la Seine », qui associe les agglomérations du Havre, Rouen (Seine-Maritime) et Paris, a franchi une nouvelle étape. L'appel à projets est lancé. Explications
Réinventer la Seine, c’est un projet inédit, de revalorisation du fleuve, que trois agglomérations ont en partage : Le Havre, Rouen et Paris. « Paris-Rouen-Le Havre : une seule et même ville dont la Seine serait la grande rue. » La phrase prononcée par Napoléon, lors d’une visite au Havre (Seine-Maritime), trouve aujourd’hui une application concrète, avec cette aventure lancée par ces trois nouveaux partenaires.
Les 35 sites retenus ont été dévoilés en mars 2016, à Rouen (Seine-Maritime), lors d’une réunion commune, avec Anne Hidalgo (PS), maire de Paris, Édouard Philippe (LR), maire du Havre et président de la Communauté de l’agglomération havraise (Codah), Yvon Robert (PS), maire de Rouen, (Seine-Maritime), et Frédéric Sanchez (PS), président de la Métropole Rouen Normandie. Mercredi 18 mai 2016, l’appel à projets a été ouvert, les créateurs et innovateurs peuvent postuler en ligne.
> Lire aussi. Anne Hidalgo, la maire de Paris est venue à Rouen (Seine-Maritime), lundi 14 mars 2016, pour présenter, avec ses homologues du Havre et de Rouen, l’appel à projets « Réinventer la Seine ».
Parmi les lieux emblématiques qui devraient trouver un nouveau souffle à Rouen : l’ancien espace Jacques Anquetil, au cœur de l’Île Lacroix, le chai à vin sur l’esplanade Saint-Gervais ou encore l’église Saint-Paul, au pied de la côte Sainte-Catherine. Ces trois sites pourraient accueillir des activités très diverses allant du commerce au logement ou aux activités culturelles et de loisirs. Au Havre, les bassins Vauban, Paul Vatine et de l’Eure sont appelés à accueillir de l’hébergement sur l’eau ou des activités nautiques et sportives. Une passerelle piétonne entre le quai de Southampton et la pointe de Floride pourrait également voir le jour.
Cet appel à projets international, construit par les collectivités en lien avec Haropa (NDLR la structure qui regroupe les ports du Havre, Rouen et Paris), constitue une nouvelle étape historique dans le développement de l’Axe Seine, précisent les responsables du programme. D’une échelle inédite, il s’inscrit dans l’esprit des travaux de l’architecte et urbaniste Antoine Grumbach, et s’appuie sur l’expérience réussie de l’opération Réinventer Paris.
Réinventer la Seine entre aujourd’hui dans sa phase active, avec la mise en ligne du règlement de l’appel à projets et des cahiers des charges des 35 sites concernés sur le site internet dédié. Ils permettent aux innovateurs du monde entier de commencer à élaborer leurs projets et de déposer, d’ici le 12 septembre 2016, leurs manifestations d’intérêt. S’en suivra la phase de dépôt des offres finales et, début 2017, l’analyse de ces offres afin de déterminer les lauréats.
Commentaire de Florestan:
La réduction de la Normandie au seul corridor de la Seine était le meilleur de la faire disparaître pour n'en faire que le tube digestif de la région parisienne ! Voir à ce sujet le bilan désastreux de la demi-région de Haute-Normandie (1960 - 2015).
En 2017, il va falloir très sérieusement reprendre la main sur la gouvernance du projet Axe Seine et ce sera d'ailleurs la priorité d'Hervé Morin dès que la nouvelle région Normandie sera opérationnelle (d'ici octobre 2016).
Là encore un gros chantier normand devrait s'ouvrir car il s'agira de construire une gouvenance normande unifiée de l'Axe Seine car, actuellement, l'éparpillement des initiatives est totale entre trois contrats de plan régionaux dont un contrat interrégional, une initiative départementale de la Seine Maritime (Grande Seine), des coopérations non concertées avec les autres collectivités normandes entre le département de Eure, les villes d'Evreux et de Vernon avec les Yvelines voire les Hauts-de-Seine, le pilotage gouvernemental du très inquiétant schéma stratégique pondu par les services du délégué interministériel Philizot relayé localement par Mme la Préfète de Normandie, les agences d'urbanisme et les consulaires rassemblés dans l'espace de projets "Paris Seine Normandie", le festival Normandie Impressionniste que d'aucuns voudrait voir devenir plus... séquanien sinon parisien, le festival "Terres d'eaux" organisé par le futur pôle métropolitain de l'Estuaire avec son forum sur les estuaires et, dernière initiative en date partie de l'hôtel de ville de Paris, "réinventer la Seine"...
Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué: il est temps q'un chef d'orchestre remette de l'ordre dans cette cacophonie séquanienne pleine de canards... Il faut un chef d'orchestre normand!