Le GONCOURT des LYCEENS ou le PARISIANISME en "régions" (Mais le Prix Fémina des Lycéens sera décerné à ROUEN)
Une fois de plus, on pourra démontrer qu'en France, on ne sait pas vraiment ce que veut dire le mot "région": c'est une vraie auberge espagnole et de préférence, un machin sans charme qui dépend d'une direction... parisienne. La région c'est donc le résultat d'un découpage fait à Paris depuis Paris pour Paris.
Ne surtout pas parler de "province" car il ne faut pas mépriser les "provinciaux" tout en continuant à nier les vraies régions.
C'est ainsi qu'on apprend que l'organisation des lectures des lycéens de province inscrits pour choisir le futur lauréat du "Goncourt des Lycéens" organisé en partenariat entre l'Education Nationale et l'académie Goncourt, est calquée sur la carte des "grandes régions" militaires: ainsi, les lycéens normands des académies de Caen et de Rouen sont-ils conviés à se rendre à... Rennes, "capitale de la Région Nord-Ouest".
http://www.journal-goncourt-des-lyceens.fr/spip.php?rubrique33
http://www.journal-goncourt-des-lyceens.fr/spip.php?article108
Outre le fait que les lycéens normands sont enregimentés comme des troufions dans une région "Nord-Ouest" qui n'existe que dans les cerveaux organisateurs parisiens, on ne pourra que déplorer le fait que lesdits pouvoirs parisiens qui organisent le Goncourt des Lycéens ratent l'occasion (faute d'en avoir même l'idée) de mettre en valeur le riche patrimoine littéraire français de nos... "régions" : au lieu d'un desserrement en "province" du parisianisme littéraire germanopratin, le Goncourt des Lycéens aurait pu être l'occasion d'une vraie décentralisation culturelle.
Concrètement, au lieu d'emmener des lycéens dieppois à... Rennes (4 heures de route) à la séance de discussion sur les oeuvres à lire mises au concours encadrée par les professeurs de lettres agrégés de Rennes (ce sont les meilleurs de l'Ouest comme dirait Ouest-France), on aurait pu s'en tenir à la géographie des académies (en toute logique!), on aurait pu leur faire découvrir le circuit Flaubert à Rouen, leur faire découvrir quelques belles maisons d'écrivains (qui ne manquent pas en Normandie) ou organiser cette discussion de sélection des romans par les lycéens normands sur le site magnifique de l'IMEC, cette abbaye normande située au Nord de Caen où sont conservées les archives des principaux écrivains français contemporains: les lycéens Dieppois sont certainement passés avec leur bus sur le périphérique de Caen pour prendre l'A84 (gratuite) jusqu'à "Roazhon" et découvrir la myrifique "capitale de l'Ouest".
Ecouter le reportage proposé sur France culture, matinale du 17 novembre 2016: édifiant!
Probablement, ils se sont arrêtés à la hauteur de Giberville, la dernière aire de service sur l'A13 avant le périphérique caennais: c'était pour la pause pipi.
Depuis Rennes, le lauréat a été dévoilé (Paris-Rennes bientôt en 1h30... n'oublions pas):
REPONSE NORMANDE DEPUIS ROUEN:
http://www.normandie-actu.fr/le-premier-prix-femina-des-lyceens-sera-decerne-a-rouen_238011/
La première version lycéenne du prix littéraire Femina a été lancée en Normandie. Six établissements de l'académie de Rouen (Seine-Maritime) vont y participer. Présentation.
Mise à jour : 21/10/2016 à 17:22 par Fabien Massin
Des lycéens de première de l'académie de Rouen (Seine-Maritime) vont se plonger dans 10 livres retenus dans la seconde liste du prix Femina 2016. (illustration ©Fotolia)
Il y avait déjà une version lycéenne du prix Goncourt. C’est désormais aussi le cas pour le prix Femina. Fait notable, l’idée est née en Normandie. Le premier prix Femina des lycéens sera décerné le 7 décembre 2016, à la librairie L’Armitière, à Rouen (Seine-Maritime), partenaire de l’événement.
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Le prix Femina des lycéens est né d’une initiative de deux enseignantes du lycée Val de Seine de Grand-Quevilly, qui ont proposé l’an dernier à leurs élèves de lire et d’élire un ouvrage de la sélection 2015 du prix Femina, explique l’académie de Rouen. À la suite de ce partenariat avec l’établissement, les membres du jury Femina ont souhaité prolonger l’aventure en créant le prix Femina des lycéens, ouvert aux lycées volontaires.
Six classes de première de six lycées de l’académie de Rouen liront dix livres sélectionnés dans la seconde liste du prix Femina. Les élèves du Grand-Quevilly ont été rejoints par ceux des lycées Jean-Prévost (Montivilliers), Thomas-Corneille (Barentin), et Pierre-Corneille, Jean-Baptiste-de-la-Salle, Gustave-Flaubert (Rouen). À l’issue de ce temps de lecture, le jury des lycéens se retrouvera mercredi 7 décembre 2016 à la librairie l’Armitière. Ils seront accompagnés par deux médiateurs, un libraire et un inspecteur de lettres. Le résultat des votes sera proclamé en fin de matinée.
Mona Ozouf, présidente du jury 2016
Le prix Femina a été créé en 1904. À l’époque, il s’agissait de proposer une alternative au prix Goncourt, en constituant un jury exclusivement féminin. Il est attribué chaque année le premier mercredi de novembre à l’hôtel de Crillon, à Paris. Le jury du prix 2016 est présidé par la philosophe et historienne, Mona Ozouf. En 2015, le prix a été décerné à Christophe Boltanski pour son roman, La cache.
Ce projet permet d’encourager la pratique de la lecture auprès des élèves, et d’inviter la littérature contemporaine à s’inscrire davantage dans l’enseignement des lettres, souligne l’académie de Rouen. Il s’agit en effet de découvrir des œuvres récemment écrites, fraîchement publiées et de rencontrer des auteurs, afin d’aborder la littérature comme une matière vivante, en lien avec l’actualité éditoriale.
Commentaire de Florestan:
On peut aussi dédier cette belle initiative à Annie Ernaux et espérer que les lycéens de l'académie de Caen pourront être associés aux lectures du prochain prix Fémina des lycéens décerné en Normandie.