PACTE METROPOLITAIN NORMAND: Manuel Valls se montre dans la ville natale de Hollande et enfume... les Normands!
Comme nous l'a confirmé Draner, un lecteur assidu de l'Etoile de Normandie, il n'y avait rien dans les éditions de Ouest-France ce 25 novembre 2016 au sujet de cette importante visite de Manuel Valls à Rouen:
Bonjour,
Quand on lit Ouest-France de ce jour, édition Caen*, on ne perçoit guère que nous sommes dans le cadre pourtant d'une Nouvelle Normandie Unifiée, maintenant pleinement depuis le 1er/1/2016!
En revanche, force est de constater qu'il n'en est pas du tout de même dans l'autre quotidien régional "France ParisNORMANDIE" qui joue, nous semble-t-il, le rôle naturel de pédagogue de la Normandie, là sous l'aspect de la Normandie contemporaine et d'avenir: en effet, ce jour, c'est à Rouen que le Premier Ministre est présent tantôt, mais le journal l'a interviewé sur les grands enjeux de la Normandie (CSNE,etc.), l'information contribuant ainsi à l'émergence d'une nécessaire opinion publique normande dans la société civile à tout le moins: ça la favorise certainement plus que d'occulter cette visite! Alors qu'on ne peut envisager l'avenir qu'à travers une profonde complémentarité et coopération Caen Le Havre Rouen !
A part la page consacrée au dossier ferroviaire, il n'y a rien de plus dans l'édition numérique "Edition Normandie" de Ouest-France (abonnement 2€/mois), consultée ce jour également: pourquoi donc cette "Edition" Ouest-France s'appelle-t-elle "Normandie"?
bien cordialement.
Pour jeter un oeil au service minimum normand du grand quotidien ligéro-breton:
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Manuel Valls. « Je ne commente jamais ma relation avec le président de la République. Nous avons tous les deux des rapports de confiance et de franchise. J’ai la responsabilité du gouvernement de la France dans une période difficile, marquée notamment par la menace terroriste. Nous venons de déjouer un attentat qui aurait pu être particulièrement grave. Il y a des peurs, des interrogations sur le monde et sur l’Europe. Il faut y répondre. Personne ne peut mettre en doute mon sens des responsabilités, de l’intérêt général et de l’État ».
Vous évoquez la menace terroriste qui demeure extrêmement importante. À quelle date le prolongement de l’état d’urgence sera-t-il soumis au parlement ?
« Le projet de loi passera en Conseil des ministres mi-décembre. Il sera soumis au parlement pour un examen à l’Assemblée nationale avant les fêtes de Noël et au Sénat début janvier, afin qu’il puisse s’appliquer à l’expiration de la dernière prolongation adoptée le 16 juillet dernier et qui se termine le 16 janvier ».
Fin octobre à Tours, vous expliquiez que la présence de la gauche au second tour de la présidentielle n’est pas acquise. Aujourd’hui, compte tenu de ce qui se profile à droite - et la probabilité assez forte de victoire de François Fillon - êtes-vous dans le même état d’esprit ou le positionnement de François Fillon, qui revendique un projet « radical », n’ouvre-t-il pas un nouvel espace pour la gauche ?
« Je veux d’abord saluer cet exercice démocratique qu’a été la primaire de la droite. Il montre qu’il y a une volonté de participation chez nos compatriotes. Ils veulent faire entendre leur voix et refusent les schémas qu’on leur vend à l’avance. Ils veulent choisir. Cet exercice dit l’utilité des primaires qui permettent le dépassement des partis Il dit aussi beaucoup de la légitimité des formations politiques à organiser de telles consultations dès lors qu’elles parviennent à se régénérer. Il nous oblige, à gauche, à réussir notre primaire, à en faire un moment crucial de mobilisation. Nous devons créer une dynamique.
Au sujet de François Fillon, dire, comme certains, qu’il serait le meilleur candidat pour la gauche est, à mon avis, une erreur d’analyse. Beaucoup espéraient une désignation de Nicolas Sarkozy car ils pensaient que sa personnalité, son parcours, ses outrances susciteraient son rejet mécanique de la part de la gauche. Or, François Fillon, pour la droite, c’est le négatif de Nicolas Sarkozy. Il ne suscite pas les mêmes passions. Il véhicule, en tout cas aujourd’hui, une image de sang-froid et de dignité. Par conséquent, François Fillon est un adversaire sérieux pour la gauche. Il ne faut pas le sous-estimer, bien au contraire, car il pourra rassembler la droite ».
À vos yeux, François Fillon est donc adversaire plus « sérieux » qu’Alain Juppé...
« Apparemment, puisqu’il est arrivé largement en tête au premier tour ! Mais au-delà de la personne, la question, c’est quel projet porte François Fillon ? C’est un projet étriqué qui ne cherche pas à rassembler les Français. C’est un programme injuste car il est dur pour les plus modestes - augmentation de la TVA - et généreux pour les plus riches - suppression de l’ISF. C’est un programme daté, libéral et conservateur, digne des années quatre-vingt. Ce n’est pas cela qu’il faut pour la France. C’est un programme brutal qui s’attaque à notre modèle social, à l’État, aux services publics, aux fonctionnaires, aux policiers, aux enseignants, aux infirmières. Il met en cause le rôle des partenaires sociaux. Mais face à cette droite dure, face aussi, ne l’oublions pas, à une extrême droite qui pourrait rafler la mise, la seule dénonciation de François Fillon, de son projet, et la seule défense de notre bilan, même s’il faudra le faire, ne suffiront pas. J’avais dit que l’anti-sarkozysme ne suffirait pas. Nous y sommes. Il faut maintenant une dynamique, une vision, un élan de la part de la gauche. Mais nous n’y sommes pas encore ».
Qui porte cette dynamique ? Emmanuel Macron n’est-il pas aujourd’hui le plus à même d’occuper l’espace créé par l’élection possible de François Fillon ?
« Non. Moi je veux privilégier le collectif et le rassemblement. Aujourd’hui, la gauche est divisée, fracturée. La primaire doit permettre de nous rassembler. Bien sûr, il y a des divergences, des points de vue différents entre Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon. Mais tous ont participé depuis 2012, à un moment ou l’autre, à l’exercice du pouvoir. Ce qui nous sépare est bien moins important que ce qui nous rassemble. Moi, je n’ai comme seul intérêt que la France et la gauche. J’appelle chacun à agir de même ».
Vous dites que la gauche est divisée mais elle va le rester puisqu’Emmanuel Macron ne passera pas par les primaires et la gauche de la gauche non plus.
« Mesurons la gravité d’un éclatement de la gauche... Il faudra rassembler les forces de progrès. La décision que nous devons prendre dans les prochains jours doit être utile aux Français, à la gauche, utile à notre famille politique. Ne pas répondre à cette triple exigence, ce serait se précipiter encore davantage vers la division et, donc, vers l’échec assuré. Je suis convaincu que l’alliance de l’État républicain et de la justice sociale correspond à l’aspiration profonde du peuple français. Il y a là un paradoxe : alors que nous sommes divisés, fracturés, que la gauche réformiste peut être pulvérisée, que nous pouvons être absents du second tour en 2017, ce projet que je décris correspond aux aspirations des Français. Mais il y a, dans ce moment précis, un défi d’incarnation, de vision, de mobilisation que la gauche doit relever.. Je suis très déterminé, personne ne peut en douter, à redonner de la fierté et de l’espoir ».
Au travers ce que vous dites avec l’autorité de l’État et la justice sociale, avec votre tribune parue dans Les Échos sur la mondialisation, dans laquelle vous appelez à un langage de vérité, vous dessinez votre candidature.
« Ma conviction, c’est que la gauche doit proposer un horizon, une vision. Je fais donc des propositions pour un revenu universel, pour une nation éducative, pour une république culturelle, pour refonder le projet européen et pour une mondialisation au service des peuples. J’aurai aussi l’occasion de m’exprimer sur la transition écologique. C’est le destin de la gauche qui va se jouer. Je n’imagine pas manquer ce rendez-vous. Mais je veux privilégier le collectif ».
Avez-vous la conviction aujourd’hui que François Hollande sera candidat ? On évoque la date du 10 décembre pour son annonce, ce qui serait un clin d’œil historique puisque la première élection présidentielle au suffrage universel a eu lieu le 10 décembre 1848 ?
« Chaque décision qui doit se prendre dans les jours qui viennent devra tenir compte du seul intérêt de la France, de la gauche et de sa famille politique. Chacun devra se déterminer en fonction de ces trois exigences, de ces trois défis ».
Quand on vous écoute, on vous sent prêt. Sur le terrain, on voit des députés, comme Marie Le Vern ou François Loncle en Normandie, qui préparent cette candidature.
« Vous savez, je suis conscient de mes responsabilités. Je suis à la fois serein et très déterminé à ne pas abandonner la gauche, à empêcher l’extrême droite d’être au second tour, et à ne rien concéder sur la République et le progrès ».
Les chiffres du chômage publiés jeudi soir montre un très léger recul à fin octobre. Est-ce que François Hollande a gagné son pari et se trouve-t-il aujourd’hui conforté pour se lancer dans la bataille de 2017 ?
« Soyons fiers de notre bilan. Mais dans ce domaine, il ne faut céder ni au fatalisme ni au triomphalisme. Ces chiffres confirment l’action qui est la nôtre pour la compétitivité de nos entreprises, pour la formation, pour créer des emplois et donc faire baisser le chômage. Notre pays vit avec un chômage de masse depuis trop longtemps. J’en connais les souffrances. Cette baisse doit nous inciter à poursuivre notre action inlassablement ».
Propos recueillis par Stéphane Siret
s.siret@presse-normande.com
« Il ne faut pas avoir peur du canal Seine Nord Europe »
« Il ne faut céder ni au fatalisme ni au triomphalisme »
« François Fillon, c’est le négatif de Nicolas Sarkozy »
« La gauche doit proposer un horizon, une vision »
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Ces déclarations n’ont pris que quelques minutes à l’issue de la signature du Pacte Métropolitain d’Innovation qui, autour du Premier Ministre, rassemblait Nicole Klein, préfète de région Normandie, préfète de Seine-Maritime, Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouen Normandie, Estelle Grelier, secrétaire d'État chargée des Collectivités territoriales
10% d’aides pour les grands projets en 2017...en espérant mieux
Petit rappel : la Métropole Rouen Normandie ce sont 71 communes, 493.000 habitants et Frédéric Sanchez considère que : « l’agglomération rayonne sur un bassin d’emplois de 750.000 habitants avec un tiers des emplois qui se situent dans le grand Rouen. » L’esprit Métropole intègre une coopération active avec le Grand Port Maritime de Rouen et s’appuie sur l’Axe Seine qu’on ne cesse d’évoquer désormais en entonnant le refrain : « réinventer la Seine ». Pour le président l’une des difficultés de la Métropole réside dans sa désindustrialisation ces 7,4 millions permettront de « reconvertir les friches industrielles, d’assurer un bon cadre de vie et de répondre aux enjeux de mobilité. » Pour remettre les choses en perspective, il est bon de se souvenir que le budget de la Métropole est de l’ordre de 700 millions d’euros, que les investissements envisagés sur la période 2017 /2020 s’établissent à 79 millions d’euros, l’aide de l’Etat est donc inférieure à 10% des montants nécessaires. Mais comme on le sait dans ce genre d’intervention, l’effet de levier est très important.
Les financements annoncés par Manuel Valls s’inscrivent dans le Fonds de Soutien à l’Investissement Local (FSIL) qui est annoncé à 1,2 milliard d’euros en 2017 et dont les usages prévus sont la transition énergétique, la revitalisation des centres bourgs et les équipements des petites communes.
Comme on le constate sur le tableau, l’aide pour le financement de l’attractivité du cœur de Rouen, vaste projet pour établir une promenade historique privilégiée entre les principaux monuments et valoriser le patrimoine n’a pas été prise en compte mais le ministre promet de trouver 4 millions euros.
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Les projets financés par le FSIL
Le projet décrit par Frédéric Sanchez est très vaste, il veut « favoriser la réindustrialisation par la reconquête des friches et la dépollution des sols …ce ne sont pas moins de 1.000 ha de foncier qui sont à reconquérir », il souhaite aussi : « l’excellence environnementale, le développement des usages du numérique, l’évolution vers une smart city ». Au programme : la requalification des zones d’activités stratégiquement situées comme par exemple au sud de la Seine (Oissel et St Etienne du Rouvray) avec la réalisation d’une plateforme logistique multimodale. Pour la ville de demain soulignons la proposition de Transdev pour la mise en expérimentation de véhicules autonomes.
Pour le financement de l’Etat les points retenus sont les suivants
Zone d’activités Seine Sud : le FSIL financera à hauteur de 100.000 euros les investissements liés à l’intégration paysagère et à la valorisation de la biodiversité sur cette zone.
- Presqu’île Rollet - Laboratoire écologique en phase 2 ; cette opération qui vise l’excellence et l’expérimentation en matière environnementale sera financée à hauteur de 500.000 euros.
- Aménagement des quais bas, phase 2 - ici on redéfinit la perspective urbaine vers le fleuve en recherchant la conciliation des usages et l’excellence environnementale en matière d’aménagement paysager, financement à hauteur de 2,3 millions d’euros.
- Quartier Flaubert cette vaste opération d’aménagement est, par essence, innovante compte tenu du choix d’en faire un « éco-quartier ». 2 millions seront apportés pour la 1ère tranche.
- La passerelle pour les déplacements en modes doux sur la Seine entre les ponts Guillaume le Conquérant et Flaubert (actuellement au stade d’études), c’est un projet qui comporte beaucoup d’innovations techniques, elle bénéficie de 100.000 euros
- Trémie et pont Boieldieu il s’agit d’investissements sur des infrastructures qui préfigurent les futurs aménagements du quartier de la gare St Sever à venir, une aide de 2,3 millions d’euros.
- Etude mobilité dans le cadre de la coopération territoriale et la conférence des territoires, animée par l’AURSE, elle bénéficie de 100.000 euros.
Pour contribuer aux financements, la Métropole a aussi signé une convention de partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations, ainsi qu’avec les agences de l’état Ademe et Agence de l’eau Seine Normandie.