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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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30 mai 2017

NORMANDIE: la seule région de France où l'on ne fusionne pas pour fusionner !

Nous prévenons nos lecteurs qui auraient l'âme sensible car la lecture de l'article ci-dessous paru ce 30 mai 2017 dans les Echos pourra leur être difficile. Article difficile à lire, en effet,  pour les authentiques partisans que nous sommes ici d'une vraie idée de région si l'on considère absurde (pour ne pas dire davantage) le fait de fusionner des régions pour fusionner des régions au mépris des évidences géo-historiques les plus élémentaires qui constituent la trame essentielle, séculaire, du territoire français.

 

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 Fusionner pour fusionner, c'est à dire, faire des économies d'échelle et de rationalisation en ayant, dans un crâne culturellement appauvri, que le modèle dominant des fusions-acquisitions d'entreprises?

Ou bien...

Fusionner pour faire émerger sur un territoire géo-historique évident, identifié de tous, un vrai projet régional?

Il y a lieu de craindre, comme d'habitude, que l'exception (la Normandie) ne confirme la règle (des grands machins "néo-régionaux") qui est celle de la destruction systématique de l'idée régionale en France par un pouvoir central parisien qui n'a jamais accepté fondamentalement l'acquis de près de 40 années de décentralisation et qui, profitant des injonctions austéritaires de la Commission européenne, promeut vicieusement l'idée de faire des "grandes régions" (sic!) pour mieux en finir avec l'idée de région ou avec une action régionale authentique...

Sauf en Normandie !

Car on peine à comprendre (merci à Emmanuel Chaunu !) la différence entre une "grande" région et l'Etat central français. A moins de considérer que le vrai projet ne soit la fusion de la France elle-même dans une improbable "Europe des régions" fantasmée par toute une série d'experts en tout sauf dans l'idée régionale: la réflexion médiatique et politique en France sur l'idée de région est d'ailleurs d'une telle nullité conceptuelle que ce débat est devenu politiquement dangereux.

On regrette ainsi que les grands médias nationaux n'invitent jamais les géographes universitaires authentiquement experts de la question régionale, sauf l'incontournable Jacques Lévy qui depuis une université suisse fait l'active promotion d'une grande région du "Bassin parisien"... Mais, là encore, le cas normand est l'heureuse exception avec la présence active depuis 2010 dans le débat public régional d'un collectif de géographes universitaires faisant la promotion du retour à l'unité normande.

Heureuse exception normande en effet! Car ce sont les souverainistes néo-jacobins de la droite radicale ou extrême (Dupont-Aignan, Le Pen) ou de la gauche radicale (Mélenchon) qui ont, pendant la dernière campagne présidentielle, réfléchi le plus à la question régionale en la prenant enfin au sérieux avec l'idée, justement, d'en finir avec elle en proposant la suppression des conseils régionaux.

Pauvre France ! Pauvres régions... Sauf en Normandie !


https://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/030356609491-les-fusions-de-regions-produisent-leurs-premieres-economies-2090349.php

Les présidents de région rencontrent ce mardi Emmanuel Macron.
Ils avancent des efforts de gestion et réclament de nouveaux pouvoirs.

«  La fusion des régions permet déjà de faire des économies », affirme Philippe Richert, président (LR) de l'association Régions de France. A l'origine dubitatif sur cette réforme, le patron de la région Grand Est se veut aujourd'hui plus positif. Dans sa première grande opération de mutualisation, le fibrage numérique de la région, Philippe Richert revendique 500 millions d'euros de gains sur cinq ans. «  Nous avions prévu de couvrir 60 % de la dépense, soit 800 millions d'euros, mais on a imposé aux opérateurs de prendre 80 % de l'effort », savoure-t-il. Le Conseil régional du Grand Est a aussi renégocié la convention TER avec la SNCF, gagnant 200 trains par jour pour une facture réduite de 10 millions d'euros. Autre indicateur, la progression annuelle du stock de dette est passée de 150 millions pour les trois régions précédentes à 20 millions l'an dernier et zéro cette année. En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR) revendique, lui, la première place des économies de fonctionnement régionales avec 75 millions d'euros dégagés en 2016 puis en 2017, dont une part liée à la fusion. «  Nous avons réussi à réduire notre budget d'un tiers en rapprochant les deux administrations », se félicite-t-il. Il explique avoir supprimé des postes de contractuels, réduit le nombre de syndicats mixtes et fusionné des agences économiques. «  Il y avait une quinzaine d'agences sur le territoire, il n'y en a plus qu'une depuis mai. »

La région Nouvelle-Aquitaine, qui résulte du rapprochement, confirme avoir actionné les deux leviers possibles. D'une part, en choisissant chaque meilleure pratique des anciennes régions. D'autre part, en jouant la masse critique dans les achats. «  Nous avons réduit de moitié les frais d'assurance, soit 1 million d'euros gagné, et nous allons de même bientôt renégocier la mutuelle », indique Jean-Baptiste Fauroux, directeur général des services (DGS). La région va par ailleurs créer un groupement pour négocier les meilleurs prix d'installation des prises très haut débit, considérant «  qu' à douze départements, on obtient forcément de meilleurs prix qu'à cinq ».

Rationalisation

L'Occitanie est aussi en cours de négociation avec la SNCF et escompte une belle économie sur les 260 millions d'euros payés actuellement. «  La SNCF empochait 1,5 million d'euros pour facturer le transfert de matériel roulant entre les deux anciennes régions, nous allons éviter cela notamment », détaille Simon Munsch, DGS de la présidente Carole Delga (PS). Autre exemple, la notation financière de l'Occitanie. Elle a récupéré la meilleure des notes des deux anciennes régions, réduisant jusqu'à 20 points de base, les taux d'intérêt des emprunts, soit 1 million d'euros économisés par an. Hervé Morin, président de la Normandie, confirme avoir réalisé des économies par la rationalisation des 160 structures existantes d'aide à la création d'entreprises. Tout en nuançant : «  Nous avons évité ici ou là quelques millions d'euros de dépenses mais il ne faut pas se mentir, on doit en parallèle faire de nouvelles dépenses. »

Certains présidents de région disent aussi commencer à infléchir leurs charges sociales, sans s'étendre pour autant. Car les négociations avec les syndicats sur l'alignement des régimes indemnitaires sont très tendues. Un haut fonctionnaire relativise d'ailleurs le potentiel d'économies des dépenses de personnel : elles ne pèsent que 10 % des budgets régionaux.

Matthieu Quiret, Les Echos

Commentaire de Florestan:

Il n'y avait rien, strictement rien ! sur l'idée régionale dans le programme du candidat Macron qui a une conception de l'aménagement du territoire à ce point centrée sur l'idée d'un "archipel métropolitain" à développer que l'on est en droit de craindre un grand déménagement du territoire sous couvert de l'oxymore orwellien de la "cohésion territoriale" (sic!): la proposition de fusionner 25% des départements avec une métropole voisine soufflée par Gérard Collomb, le ci-devant maître de la "capitale des Gaules" où le département du Rhône a laissé la place à la métropole, pourrait remettre en cause l'idée régionale comme échelle territoriale intermédiaire entre le local et le national là où, d'ailleurs, cette idée régionale pourrait être la plus pertinente: on pensera, évidemment, à la Normandie, seule vraie région désormais sur la carte de France, postée sous le nez d'un Grand Paris où certains n'ont pas renoncé à l'annexion des départements de la Basse Seine normande.

Pour dire les choses plus abruptement:

Si dans les cabinets ministériels parisiens il est décrété que la métropole normande c'est le Grand Paris, alors la Normandie sera tuée. Définitivement !

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