73ème anniversaire du Débarquement de 1944: hommage aux victimes civiles normandes et aux derniers vétérans vivants
Le 6 juin 2017 tombait un mardi... Comme un certain mardi 6 juin 1944. Et comme il y a 73 ans, une brusque tempête de Noroît a fait passer sur la mer et nos côtes normandes une ligne de gros nuages chargés de pluies froides et drues: nous avons connu un lundi de Pentecôte particulièrement agité. Comme il y a exactement 73 ans, les éléments naturels s'étaient déchaînés comme un prélude à l'orage d'acier qui allait ravager notre Normandie deux mois durant.
En raison du fort coup de vent de la veille, les cérémonies de plein air programmées le 6 juin 2017 pour le 73ème anniversaire du Débarquement de 1944 furent perturbées et certaines manifestations ont été reportées au 7 juin 2017 notamment la très émouvante cérémonie d'hommage aux derniers survivants du 9ème bataillon du régiment de parachutistes de la Royal Air Force qui réussit, au matin du 6 juin 1944, à neutraliser les puissantes batteries allemandes de Merville Franceville afin de sécuriser le flanc Est de l'opération Overlord. A cette occasion, au son d'une cornemuse, les derniers vétérans furent amenés sur le site historique par une noria de taxis anglais afin d'assister au dernier saut en parachute de deux de leurs camarades respectivement âgés de 92 et 95 ans...
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Il y a 73 ans, les Britanniques Frederick Glover et Roy Maxwell participaient au Débarquement des Alliés en Normandie. Portrait de ces deux vétérans de 92 et 95 ans.
La Normandie, ils ne l’oublieront jamais. « Tant que nos jambes nous porteront, nous continuerons à venir ». Vétérans du Débarquement de juin 1944, Frederick Glover et Roy Maxwell font partie des 103 anciens combattants britanniques qui ont rallié Ouistreham en taxi londonien ce dimanche 4 juin pour commémorer le 73e anniversaire du D-Day.
Agé de 95 ans, Roy Maxwell est toujours ému à l’évocation de ses souvenirs du Débarquement.
« Dès que j’entends le mot Normandie, que ce soit à la télé ou à la radio, ça me fait quelque chose de bizarre. J’ai vraiment un sentiment spécial, c’est une partie de ma vie ».
Soldat du Commando numéro 4, il a débarqué sur la plage Sword à Ouistreham le 6 juin avec les Français du commando Kieffer. « La France doit être fier d’eux », souffle-t-il d’ailleurs. « Ce jour-là, sur le chemin, tout était tranquille et dès qu’on a vu les Allemands, ça a commencé à chauffer. Mais bizarrement, sur la plage, on s’habitue très vite à ce chaos, à tous les corps étendus ».
Ayant vu une bombe tomber à 1,50 m de lui mais n’ayant pas explosé, Roy Maxwell a été « frappé par le contraste entre l’enfer de juin 1944 et la tranquillité aperçu » avec sa fille lors de son retour en Normandie, bien plus tard.
Originaire de Bristol et récemment décoré de la Légion d’honneur, Roy aime revenir chaque année depuis qu’il est retraité en Normandie pour :
« Célébrer ceux qui nous ont quitté. On ne peut pas avoir vécu ça sans garder une affection pour la région et pour les gens. D’ailleurs, je suis toujours étonné par la gentillesse des Normands alors qu’on a détruit leur région pendant la guerre ».
Frédérick Glover fait partie des jeunes Britanniques qui ont menti sur leur âge pour partir à la guerre pour « défendre le bien contre le mal ». Aujourd’hui âgé de 92 ans, Fred Glover faisait partie du 9e bataillon des parachutistes. Le Jour J, c’était l’un des célibataires envoyés en éclaireur, « 30 à 50 minutes avant les troupes sur les plages », pour crasher son planeur sur la batterie de Merville « pour nettoyer le terrain ». « L’échec n’est pas une option », lui martela son officier avant l’opération.
Touché par une balle à la jambe, le jeune homme parviendra à s’extirper de son planeur avant de se retrouver dans un fossé avec deux Allemands dont l’un grièvement blessé. « Je lui ai donné ma dose de morphine et ça m’a sauvé la vie, car quand les Allemands sont arrivés pour me tuer, l’autre soldat a dit que j’avais donné ma dose de morphine à son collègue ». Il a alors été conduit comme prisonnier à la Pitié-Salpêtrière d’où il s’échappera grâce à la Résistance.
Originaire de Brighton, le nonagénaire explique « être venu faire la guerre contre l’ennemi mais en gardant ma dignité d’homme. On ne peut pas voir un soldat ennemi blessé et ne pas aller à son secours ».
Egalement récompensé de la Légion d’honneur, Fred Glover revient chaque année en Normandie pour :
« Penser à ceux qui ne sont plus là pour en parler et pour leur rendre hommage ».
Le vétéran, qui a sauté en parachute en Normandie pour la première fois l’été dernier, devrait rééditer l’expérience en tandem ce 7 juin au-dessus de Merville, en même temps qu’un autre vétéran Ted Pieri.
Surtout Fred multiplie les témoignages pour « que les gens se rendent compte que la liberté n’est pas un dû, mais un bien précieux ». Il rappelle qu’ils se sont battus pour notre liberté en Europe et martèle qu’il « vaut mieux mourir sur ses pieds que vivre à genoux ».
Commentaire de Florestan:
Le dernier saut en parachute de ces deux valeureux vétérans s'est bien passé sauf à la réception pour l'un qui s'est cassé la cheville: les pompiers ont été appelés et une haie d'honneur d'applaudissements accompagna le glorieux vétéran porté dans sa civière jusqu'à l'ambulance.
Beaucoup d'émotion donc à batterie de Merville dans une ambiance chaleureuse et familiale de garden party où l'entente franco-britannique sur la terre normande était parfaite: les récents attentats étaient, bien entendu, dans tous les esprits tandis que les vétérans britanniques présents distribuaient des cartes souvenirs aux enfants...
Une musique typiquement anglaise pourrait permettre de prolonger cet hommage à ces hommes d'exception venus du ciel nous ramener notre liberté il y a 73 ans...
La symphonie N°1 en la bémol majeur d'Edward Elgar (1907):
https://www.youtube.com/watch?v=sCuSuwDXxUA
La veille, le 6 juin, nous étions à Caen au Mémorial pour rendre, une nouvelle fois hommage aux 20000 victimes civiles de la bataille de Normandie.
On doit, cependant, constater que la direction du Mémorial n'a toujours pas fait installer un drapeau normand parmi les autres flottant sur l'esplanade contrairement à ce qui avait été promis à Monsieur Morin, le président de la région...
Nous avons donc fait la même chose que le mardi 8 juin 2014 quelques jours après le 70ème anniversaire: nous avons planté dans la pelouse, au pied de la stèle d'hommage aux victimes civiles normandes inaugurée par François Hollande une paire de petits drapeaux normands...
http://normandie.canalblog.com/archives/2014/06/10/30051709.html
Voir aussi ces deux articles proposés par Ouest-France (édition du 6 juin 2017):