IMAGE pas toujours très claire de la Normandie chez les touristes
Un touriste étranger qui arrive à l'office de tourisme de Saint Lô et qui demande où sont les remparts et la plage: on comprend tout de suite derrière le comptoir qu'une fois de plus on confonde Saint Lô et Saint Malo... Après le moment d'expliquer la confusion arrive le plus dur: convaincre le touriste de rester pour visiter... Saint Lô ! Car la normande tout comme la bretonne ont été toutes deux ravagées par les bombes de la Seconde Guerre Mondiale mais on conviendra facilement que la bretonne a dans sa reconstruction des années 1950 bénéficié d'un certain traitement de faveur qui a été refusé à la normande...
Voilà un exemple pris parmi d'autres qui montre que la Normandie est une évidence touristique et patrimoniale connue et reconnue dans le Monde entier mais que cela ne suffit pas: le tourisme culturel et patrimonial a beau avoir été inventé en Normandie dès les années 1830 sur la base d'un patrimoine médiéval exceptionnel et par l'invention des bains de mer et bien que les destructions massives de la Seconde Guerre Mondiale aient été transcendées par le tourisme de la mémoire ou par la patrimonialisation de l'architecture de la reconstruction, communiquer clairement sur la Normandie touristique en améliorant la qualité du service rendu aux touristes reste encore un enjeu: il est toujours plus difficile de vendre une évidence touristique que l'inverse... Les escrocs ont d'ailleurs plus de talent de conviction et d'arguments que les gens honnêtes.
On lira donc avec intérêt cet article proposé par Paris Normandie:
Les perles du tourisme en Normandie
Vacances. En cette période estivale, les touristes affluent nombreux dans nos villes normandes. Pas toujours connaisseurs, leurs demandes aux différents offices de tourisme de la région sont parfois farfelues et franchement rigolotes. Petit florilège de ces perles estivales.
Que ce soit pour admirer la cathédrale de Rouen, le Mémorial de Caen ou encore les plages du Débarquement, les touristes viennent nombreux dans la région en période estivale, même si le beau temps n’est pas forcément au rendez-vous. Étape indispensable pour tout visiteur, l’office de tourisme. S’il est souvent curieux, le vacancier n’est pas toujours très connaisseur, ce qui donne parfois lieu à des demandes un peu étonnantes : « On en a eu de belles cette année, explique une salariée de l’office de tourisme de Caen. Par exemple, un Parisien nous a appelés pour nous demander si on avait une gare dans notre village ! »
Si certains gagneraient à sortir un peu de chez eux, les confusions viennent en général des touristes étrangers, pas toujours au point concernant l’histoire de la région. La plage d’Omaha Beach a ainsi été renommée plusieurs fois « Obama Beach » par un touriste américain du côté de Saint-Lô, ou encore « Oklahoma Beach » pour un de ses compatriotes.
La « pâtisserie » de Bayeux !
La géographie n’est parfois pas le point fort non plus des visiteurs, causant quelques belles erreurs d’itinéraires. « Une fois, un monsieur nous a demandé où sont la ville de Marée basse et ses plages de sable, raconte-t-on au service d’accueil de Dieppe. On a dû lui expliquer que le sable n’apparaissait qu’à marée basse, et que ce n’était pas une ville. »
À l’office de tourisme de Saint-Lô, c’est devenu une habitude d’être confondu avec Saint-Malo, pourtant en Bretagne et distante d’à peu près 130 km. « Quand on nous parle du port de plaisance et des remparts, on sait tout de suite qu’ils se sont trompés de ville. » Autre confusion fréquente, Avranches et Arromanches. « Je leur dis toujours en plaisantant qu’ils auraient été surpris en découvrant les sables mouvants de la Baie du Mont-Saint-Michel », souligne Sandra, conseillère à l’office de tourisme du Mont-Saint-Michel.
Si ces erreurs de noms et de localisations peuvent encore être excusables, au vu de la complexité de notre langue, certaines bourdes témoignent parfois d’un manque de bon sens le plus élémentaire comme cette Anglaise qui, pourtant arrivée à Dieppe en ferry, demande à l’office de tourisme s’il y a la mer. Ou cet Américain, visiblement pressé de rentrer, qui veut savoir si la ligne Trouville-New-York existe encore. L’erreur qui revient le plus souvent relève cependant presque de la contrepèterie. À Bayeux, les agents de l’office de tourisme ne comptent plus les fois où les touristes ont demandé à déguster leur célèbre « pâtisserie ». « En général, on leur répond qu’ils peuvent aller à la boulangerie qui est à 300 mètres mais que s’ils veulent parler de la tapisserie, on peut les renseigner. » À défaut de se remplir le ventre, la découverte de ce chef-d’œuvre, non comestible, racontant tout un pan de l’histoire normande, les a sans nul doute ravis.
L'humoriste Raymond Devos s'était amusé de ces perles relevées dans les offices touristiques avec son célèbre sketch sur la "mer démontée":